HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

Vers 400-449

  Vers 400-449

[11,400] ὄρσας ἀργαλέων ἀνέμων ἀμέγαρτον ἀυτμήν;
ἦέ σἀνάρσιοι ἄνδρες ἐδηλήσαντἐπὶ χέρσου
βοῦς περιταμνόμενον ἠδοἰῶν πώεα καλά,
ἠὲ περὶ πτόλιος μαχεούμενον ἠδὲ γυναικῶν;
"ὣς ἐφάμην, δέ μαὐτίκἀμειβόμενος προσέειπε·
405 ᾽διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχανὈδυσσεῦ,
οὔτἐμέ γἐν νήεσσι Ποσειδάων ἐδάμασσεν
ὄρσας ἀργαλέων ἀνέμων ἀμέγαρτον ἀυτμήν,
οὔτε μἀνάρσιοι ἄνδρες ἐδηλήσαντἐπὶ χέρσου,
ἀλλά μοι Αἴγισθος τεύξας θάνατόν τε μόρον τε
410 ἔκτα σὺν οὐλομένῃ ἀλόχῳ, οἶκόνδε καλέσσας,
δειπνίσσας, ὥς τίς τε κατέκτανε βοῦν ἐπὶ φάτνῃ.
ὣς θάνον οἰκτίστῳ θανάτῳ· περὶ δἄλλοι ἑταῖροι
νωλεμέως κτείνοντο σύες ὣς ἀργιόδοντες,
οἵ ῥά τἐν ἀφνειοῦ ἀνδρὸς μέγα δυναμένοιο
415 γάμῳ ἐράνῳ εἰλαπίνῃ τεθαλυίῃ.
ἤδη μὲν πολέων φόνῳ ἀνδρῶν ἀντεβόλησας,
μουνὰξ κτεινομένων καὶ ἐνὶ κρατερῇ ὑσμίνῃ·
ἀλλά κε κεῖνα μάλιστα ἰδὼν ὀλοφύραο θυμῷ,
ὡς ἀμφὶ κρητῆρα τραπέζας τε πληθούσας
420 κείμεθἐνὶ μεγάρῳ, δάπεδον δἅπαν αἵματι θῦεν.
οἰκτροτάτην δἤκουσα ὄπα Πριάμοιο θυγατρός,
Κασσάνδρης, τὴν κτεῖνε Κλυταιμνήστρη δολόμητις
ἀμφἐμοί, αὐτὰρ ἐγὼ ποτὶ γαίῃ χεῖρας ἀείρων
βάλλον ἀποθνήσκων περὶ φασγάνῳ· δὲ κυνῶπις
425 νοσφίσατ᾽, οὐδέ μοι ἔτλη ἰόντι περ εἰς Ἀίδαο
χερσὶ κατὀφθαλμοὺς ἑλέειν σύν τε στόμἐρεῖσαι.
ὣς οὐκ αἰνότερον καὶ κύντερον ἄλλο γυναικός,
τις δὴ τοιαῦτα μετὰ φρεσὶν ἔργα βάληται·
οἷον δὴ καὶ κείνη ἐμήσατο ἔργον ἀεικές,
430 κουριδίῳ τεύξασα πόσει φόνον. τοι ἔφην γε
ἀσπάσιος παίδεσσιν ἰδὲ δμώεσσιν ἐμοῖσιν
οἴκαδἐλεύσεσθαι· δἔξοχα λυγρὰ ἰδυῖα
οἷ τε καταἶσχος ἔχευε καὶ ἐσσομένῃσιν ὀπίσσω
θηλυτέρῃσι γυναιξί, καὶ κἐυεργὸς ἔῃσιν.᾽
435 "ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
πόποι, μάλα δὴ γόνον Ἀτρέος εὐρύοπα Ζεὺς
ἐκπάγλως ἤχθηρε γυναικείας διὰ βουλὰς
ἐξ ἀρχῆς· Ἑλένης μὲν ἀπωλόμεθεἵνεκα πολλοί,
σοὶ δὲ Κλυταιμνήστρη δόλον ἤρτυε τηλόθἐόντι.᾽
440 "ὣς ἐφάμην, δέ μαὐτίκἀμειβόμενος προσέειπε·
τῷ νῦν μή ποτε καὶ σὺ γυναικί περ ἤπιος εἶναι·
μή οἱ μῦθον ἅπαντα πιφαυσκέμεν, ὅν κἐὺ εἰδῇς,
ἀλλὰ τὸ μὲν φάσθαι, τὸ δὲ καὶ κεκρυμμένον εἶναι.
ἀλλοὐ σοί γ᾽, Ὀδυσεῦ, φόνος ἔσσεται ἔκ γε γυναικός·
445 λίην γὰρ πινυτή τε καὶ εὖ φρεσὶ μήδεα οἶδε
κούρη Ἰκαρίοιο, περίφρων Πηνελόπεια.
μέν μιν νύμφη γε νέην κατελείπομεν ἡμεῖς
ἐρχόμενοι πόλεμόνδε· πάϊς δέ οἱ ἦν ἐπὶ μαζῷ
νήπιος, ὅς που νῦν γε μετἀνδρῶν ἵζει ἀριθμῷ,
[11,400] en soulevant le souffle immense de vents terribles? Ou des hommes intraitables t'ont-ils anéanti sur un rivage lorsque tu enlevais leurs boeufs, les beaux troupeaux de leurs brebis, ou bien lorsque tu combattais pour une ville et des femmes? » Ainsi parlais-je; il répliqua sur-le-champ par ces mots : « Rejeton de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, ni Posidon ne m'a dompté sur mes vaisseaux en soulevant le souffle immense de vents terribles, ni des hommes intraitables ne m'ont anéanti sur un rivage; mais Égisthe, qui avait médité contre moi la mort et le meurtre, m'a tué, avec l'aide de ma maudite femme : il m'avait invité en son manoir, reçu dans un festin, et il m'abattit comme on fait d'un boeuf à la crèche. Je mourus ainsi, d'une mort pitoyable; autour de moi, mes compagnons étaient tués jusqu'au dernier, comme des porcs aux dents blanches, qui, chez un homme riche et puissant, sont tués pour des noces, un pique-nique, un banquet de fête. Tu as déjà vu bien des massacres d'hommes, tués en combats singuliers ou dans la mêlée violente; mais combien ton coeur eût gémi si tu avais été témoin d'un tel spectacle : nous gisions dans la grand'salle autour du cratère et des tables chargées, et sur tout le sol le sang coulait à flots. J'entendis la voix pitoyable de la fille de Priam, Cassandre, que la rusée Clytemnestre avait tuée comme elle s'attachait à moi; je cherchai à lever les mains et les laissai retomber à terre, mourant percé du glaive; et la chienne s'éloigna, sans avoir le coeur, quand je m'en allai chez Hadès, de me fermer les yeux de ses mains et de me clore les lèvres. Il n'y a rien de plus terrible ni de plus éhonté qu'une femme qui a dans son esprit conçu de tels forfaits, qui a comme celle-ci prémédité un crime indigne, machinant le meurtre de son légitime époux. Je me promettais pourtant un bon accueil de mes enfants et de mes serviteurs, à mon retour dans ma maison. Mais elle, savante en forfaits, a répandu l'infamie sur elle-même et toutes les femmes à venir, même les plus honnêtes. Ainsi parlait-il; et moi, je lui dis en réponse : « Ah! c'est que Zeus dont la voix porte au loin poursuivit toujours d'une terrible haine la race d'Atrée, employant contre elle des ruses de femmes; à cause d'Hélène nous avons péri en grand nombre; contre toi, pendant ton absence, Clytemnestre préparait son guet-apens. Ainsi disais-je; il me répliqua vivement : « Toi donc, ne sois jamais doux, même envers ta femme; ne lui confie point le projet qu'aura conçu ton esprit; fais-lui part des uns; cache-lui les autres. Pourtant, Ulysse, si tu es tué, ce ne sera certes point par ta femme; elle est trop raisonnable, elle a dans l'esprit de trop justes pensées, la fille d'Icarios, la sage Pénélope. C'était une jeune épousée, quand nous la quittions, à notre départ pour la guerre; elle avait au sein un enfant tout petit, qui maintenant, je pense, siège dans l'assemblée des hommes.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/10/2005