HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

Vers 350-399

  Vers 350-399

[11,350] ξεῖνος δὲ τλήτω μάλα περ νόστοιο χατίζων
ἔμπης οὖν ἐπιμεῖναι ἐς αὔριον, εἰς κε πᾶσαν
δωτίνην τελέσω· πομπὴ δἄνδρεσσι μελήσει
πᾶσι, μάλιστα δἐμοί· τοῦ γὰρ κράτος ἔστἐνὶ δήμῳ."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
355 "Ἀλκίνοε κρεῖον, πάντων ἀριδείκετε λαῶν,
εἴ με καὶ εἰς ἐνιαυτὸν ἀνώγοιταὐτόθι μίμνειν,
πομπὴν δὀτρύνοιτε καὶ ἀγλαὰ δῶρα διδοῖτε,
καὶ κε τὸ βουλοίμην, καί κεν πολὺ κέρδιον εἴη,
πλειοτέρῃ σὺν χειρὶ φίλην ἐς πατρίδἱκέσθαι·
360 καί καἰδοιότερος καὶ φίλτερος ἀνδράσιν εἴην
πᾶσιν, ὅσοι μἸθάκηνδε ἰδοίατο νοστήσαντα."
τὸν δαὖτἈλκίνοος ἀπαμείβετο φώνησέν τε·
" Ὀδυσεῦ, τὸ μὲν οὔ τί σἐίσκομεν εἰσορόωντες,
ἠπεροπῆά τἔμεν καὶ ἐπίκλοπον, οἷά τε πολλοὺς
365 βόσκει γαῖα μέλαινα πολυσπερέας ἀνθρώπους,
ψεύδεά τἀρτύνοντας ὅθεν κέ τις οὐδὲ ἴδοιτο·
σοὶ δἔπι μὲν μορφὴ ἐπέων, ἔνι δὲ φρένες ἐσθλαί.
μῦθον δὡς ὅτἀοιδὸς ἐπισταμένως κατέλεξας,
πάντων τἈργείων σέο ταὐτοῦ κήδεα λυγρά.
370 ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον,
εἴ τινας ἀντιθέων ἑτάρων ἴδες, οἵ τοι ἅμαὐτῷ
Ἴλιον εἰς ἅμἕποντο καὶ αὐτοῦ πότμον ἐπέσπον.
νὺξ δἥδε μάλα μακρή, ἀθέσφατος· οὐδέ πω ὥρη
εὕδειν ἐν μεγάρῳ, σὺ δέ μοι λέγε θέσκελα ἔργα.
375 καί κεν ἐς ἠῶ δῖαν ἀνασχοίμην, ὅτε μοι σὺ
τλαίης ἐν μεγάρῳ τὰ σὰ κήδεα μυθήσασθαι."
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
"Ἀλκίνοε κρεῖον, πάντων ἀριδείκετε λαῶν,
ὥρη μὲν πολέων μύθων, ὥρη δὲ καὶ ὕπνου·
380 εἰ δἔτἀκουέμεναί γε λιλαίεαι, οὐκ ἂν ἐγώ γε
τούτων σοι φθονέοιμι καὶ οἰκτρότερἄλλἀγορεύειν,
κήδεἐμῶν ἑτάρων, οἳ δὴ μετόπισθεν ὄλοντο,
οἳ Τρώων μὲν ὑπεξέφυγον στονόεσσαν ἀυτήν,
ἐν νόστῳ δἀπόλοντο κακῆς ἰότητι γυναικός.
385 "αὐτὰρ ἐπεὶ ψυχὰς μὲν ἀπεσκέδασἄλλυδις ἄλλῃ
ἁγνὴ Περσεφόνεια γυναικῶν θηλυτεράων,
ἦλθε δἐπὶ ψυχὴ Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο
ἀχνυμένη· περὶ δἄλλαι ἀγηγέραθ᾽, ὅσσοι ἅμαὐτῷ
οἴκῳ ἐν Αἰγίσθοιο θάνον καὶ πότμον ἐπέσπον.
390 ἔγνω δαἶψἔμἐκεῖνος, ἐπεὶ πίεν αἷμα κελαινόν·
κλαῖε δ γε λιγέως, θαλερὸν κατὰ δάκρυον εἴβων,
πιτνὰς εἰς ἐμὲ χεῖρας, ὀρέξασθαι μενεαίνων·
ἀλλοὐ γάρ οἱ ἔτἦν ἲς ἔμπεδος οὐδέ τι κῖκυς,
οἵη περ πάρος ἔσκεν ἐνὶ γναμπτοῖσι μέλεσσι.
395 "τὸν μὲν ἐγὼ δάκρυσα ἰδὼν ἐλέησά τε θυμῷ,
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδων·
Ἀτρεΐδη κύδιστε, ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον,
τίς νύ σε κὴρ ἐδάμασσε τανηλεγέος θανάτοιο;
ἦε σέ γἐν νήεσσι Ποσειδάων ἐδάμασσεν
[11,350] Mais que l'hôte, malgré son désir du retour, patiente jusqu'à demain, et me laisse compléter mon présent. Le soin de son départ nous regardera tous, moi surtout; car je suis le roi de ce pays. » Ulysse aux mille ruses lui dit en réponse : « Puissant Alcinoos, le plus glorieux de tous les hommes, quand même vous me demanderiez de rester ici une année, en me promettant de me reconduire et en m'offrant de brillants présents, j'y consentirais, car il y aurait pour moi bien plus d'avantage à rentrer dans ma chère patrie les mains plus remplies. Je trouverais plus de respect et d'affection chez tous les hommes qui me verraient revenir en Ithaque. » Alcinoos prenant la parole lui répondit : « Ulysse, en te regardant, nous ne croyons pas voir un de ces imposteurs, de ces fourbes, que la terre noire nourrit partout en si grand nombre, artisans de mensonges où nul ne voit clair. Mais chez toi, si la grâce est dans tes discours, il y a par-dessous de loyales pensées. C'est avec l'art d'un savant aède, que tu nous as conté les douloureuses épreuves endurées par tous les Argiens et toi-même. Allons ! Dis-nous encore, sans nous rien cacher, tous ceux que tu as vus, parmi les divins compagnons qui te suivirent sous Ilios et achevèrent là leur destinée. Nous avons devant nous une nuit très longue, infinie; il n'est pas encore temps de dormir au manoir; dis-moi donc, je t'en prie, ces gestes divines. Je t'écouterais jusqu'à la brillante Aurore, quand tu veux bien raconter en ma grand'salle les épreuves par toi subies. » Ulysse aux mille ruses lui dit en réponse : « Puissant Alcinoos, le plus glorieux de tous les hommes, il y a un temps pour les longs discours, un temps pour le sommeil. Si vraiment tu désires m'entendre, je ne saurais te refuser d'autres récits, encore plus pitoyables, les épreuves de mes compagnons, qui périrent après avoir échappé aux affreux cris de guerre des Troyens, et moururent au retour par la volonté d'une femme criminelle. Quand les ombres des femmes eurent été dispersées par la sainte Perséphone, alors vint celle de l'Atride Agamemnon, en proie au chagrin; autour de lui, d'autres étaient assemblées, âmes de ceux qui moururent avec lui et achevèrent leur destinée au manoir d'Égisthe. Il me reconnut sans hésiter, dès qu'il eut bu le sang noir. Il poussa des gémissements aigus, versant d'abondantes larmes, tendant les mains vers moi, avec le désir de m'étreindre. Mais il n'avait plus la solide vigueur et la force qui résidait auparavant dans ses membres souples. En le voyant, je fondis en larmes et mon coeur fut pris de pitié. Élevant la voix, je lui adressai ces paroles ailées : « Très glorieux Atride, Agamemnon prince des guerriers, quelle Kère de la mort cruelle eut raison de toi? Est-ce Posidon qui te dompta sur tes vaisseaux,


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Dernière mise à jour : 27/10/2005