HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant XI

Vers 100-149

  Vers 100-149

[11,100] "᾽νόστον δίζηαι μελιηδέα, φαίδιμὈδυσσεῦ·
τὸν δέ τοι ἀργαλέον θήσει θεός· οὐ γὰρ ὀίω
λήσειν ἐννοσίγαιον, τοι κότον ἔνθετο θυμῷ
χωόμενος ὅτι οἱ υἱὸν φίλον ἐξαλάωσας.
ἀλλἔτι μέν κε καὶ ὣς κακά περ πάσχοντες ἵκοισθε,
105 αἴ κἐθέλῃς σὸν θυμὸν ἐρυκακέειν καὶ ἑταίρων,
ὁππότε κε πρῶτον πελάσῃς ἐυεργέα νῆα
Θρινακίῃ νήσῳ, προφυγὼν ἰοειδέα πόντον,
βοσκομένας δεὕρητε βόας καὶ ἴφια μῆλα
Ἠελίου, ὃς πάντἐφορᾷ καὶ πάντἐπακούει.
110 τὰς εἰ μέν κἀσινέας ἐάᾳς νόστου τε μέδηαι,
καί κεν ἔτεἰς Ἰθάκην κακά περ πάσχοντες ἵκοισθε·
εἰ δέ κε σίνηαι, τότε τοι τεκμαίρομὄλεθρον,
νηί τε καὶ ἑτάροις. αὐτὸς δεἴ πέρ κεν ἀλύξῃς,
ὀψὲ κακῶς νεῖαι, ὀλέσας ἄπο πάντας ἑταίρους,
115 νηὸς ἐπἀλλοτρίης· δήεις δἐν πήματα οἴκῳ,
ἄνδρας ὑπερφιάλους, οἵ τοι βίοτον κατέδουσι
μνώμενοι ἀντιθέην ἄλοχον καὶ ἕδνα διδόντες.
ἀλλ τοι κείνων γε βίας ἀποτίσεαι ἐλθών·
αὐτὰρ ἐπὴν μνηστῆρας ἐνὶ μεγάροισι τεοῖσι
120 κτείνῃς ἠὲ δόλῳ ἀμφαδὸν ὀξέι χαλκῷ,
ἔρχεσθαι δὴ ἔπειτα λαβὼν ἐυῆρες ἐρετμόν,
εἰς κε τοὺς ἀφίκηαι οἳ οὐκ ἴσασι θάλασσαν
ἀνέρες, οὐδέ θἅλεσσι μεμιγμένον εἶδαρ ἔδουσιν·
οὐδἄρα τοί γἴσασι νέας φοινικοπαρῄους
125 οὐδἐυήρεἐρετμά, τά τε πτερὰ νηυσὶ πέλονται.
σῆμα δέ τοι ἐρέω μάλἀριφραδές, οὐδέ σε λήσει·
ὁππότε κεν δή τοι συμβλήμενος ἄλλος ὁδίτης
φήῃ ἀθηρηλοιγὸν ἔχειν ἀνὰ φαιδίμῳ ὤμῳ,
καὶ τότε δὴ γαίῃ πήξας ἐυῆρες ἐρετμόν,
130 ῥέξας ἱερὰ καλὰ Ποσειδάωνι ἄνακτι,
ἀρνειὸν ταῦρόν τε συῶν τἐπιβήτορα κάπρον,
οἴκαδἀποστείχειν ἔρδειν θἱερᾶς ἑκατόμβας
ἀθανάτοισι θεοῖσι, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσι,
πᾶσι μάλἑξείης. θάνατος δέ τοι ἐξ ἁλὸς αὐτῷ
135 ἀβληχρὸς μάλα τοῖος ἐλεύσεται, ὅς κέ σε πέφνῃ
γήραι ὕπο λιπαρῷ ἀρημένον· ἀμφὶ δὲ λαοὶ
ὄλβιοι ἔσσονται. τὰ δέ τοι νημερτέα εἴρω.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
"Τειρεσίη, τὰ μὲν ἄρ που ἐπέκλωσαν θεοὶ αὐτοί.
140 ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον·
μητρὸς τήνδὁρόω ψυχὴν κατατεθνηυίης·
δἀκέουσἧσται σχεδὸν αἵματος, οὐδἑὸν υἱὸν
ἔτλη ἐσάντα ἰδεῖν οὐδὲ προτιμυθήσασθαι.
εἰπέ, ἄναξ, πῶς κέν με ἀναγνοίη τὸν ἐόντα;"
145 "ὣς ἐφάμην, δέ μαὐτίκἀμειβόμενος προσέειπεν·
"ῥηΐδιόν τοι ἔπος ἐρέω καὶ ἐπὶ φρεσὶ θήσω.
ὅν τινα μέν κεν ἐᾷς νεκύων κατατεθνηώτων
αἵματος ἆσσον ἴμεν, δέ τοι νημερτὲς ἐνίψει·
δέ κἐπιφθονέῃς, δέ τοι πάλιν εἶσιν ὀπίσσω.᾽
[11,100] « C'est le retour doux comme le miel que tu cherches, glorieux Ulysse; mais un dieu te le rendra pénible; car l'Èbranleur de la terre ne te laissera point passer, je pense; il a conçu en son coeur de la rancune contre toi; il t'en veut d'avoir ôté la vue à son cher fils. Mais, malgré sa colère, vous pourriez encore, au prix d'épreuves, arriver chez vous, si tu veux contenir ton coeur et celui de tes compagnons, dès l'instant où tu approcheras ton vaisseau bien charpenté de l'île du Trident, après avoir échappé à la mer violette, quand vous y trouverez au pacage les vaches et les robustes moutons d'Hélios, qui voit tout et entend tout. Si tu ne leur fais aucun mal, si tu penses à votre retour, vous pourrez encore, non sans souffrir, atteindre Ithaque; mais si tu les endommages, alors je te prédis la perte de ton vaisseau et de tes compagnons; et toi, si tu échappes au trépas, tu rentreras tard, en triste état, après avoir perdu tous tes compagnons, sur un vaisseau étranger; tu trouveras en ta maison, de quoi te peiner; des hommes arrogants, qui dévorent ton bien, en prétendant à ta noble femme et lui offrant des présents de noce. Tu leur feras, d'ailleurs, une fois arrivé, expier leurs violences. Mais, quand tu auras tué les prétendants en ta grand'salle, par ruse ou à découvert à la pointe du bronze, alors prends une rame bien faite et va, jusqu'à ce que tu arrives chez des hommes qui ignorent la mer et mangent leur pitance sans sel; ils ne connaissent donc point les vaisseaux aux flancs rouges, ni les rames bien faites, qui sont les ailes des vaisseaux. Je vais t'en dire une preuve bien convaincante, qui ne t'échappera pas. Quand, te rencontrant, un autre voyageur dira que tu portes un battoir à vanner sur ta robuste épaule, alors, plante en terre ta rame bien faite, offre un beau sacrifice au roi Posidon, un bélier, un taureau, un porc en état de saillir les truies; puis reviens à ta maison sacrifier des hécatombes sacrées aux dieux immortels qui habitent le ciel immense, à tous, sans en omettre aucun. Pour toi, la mort te viendra hors de la mer, très douce : elle te prendra quand tu seras affaibli par une vieillesse opulente; autour de toi, tes peuples seront prospères. Voilà ce que je te prédis en toute vérité. » Ainsi parlait-il, et moi, je lui dis en réponse : « Tirésias, les dieux ont filé ce destin comme ils l'ont voulu. Mais dis-moi ceci, et réponds sans me rien cacher. Je vois ici l'âme de ma défunte mère. Elle se tient silencieuse près du sang, elle n'a pas osé regarder son fils en face ni lui adresser la parole. Dis-moi, seigneur, comment pourra-t-elle connaître que je suis son fils? » Ainsi parlais-je; il me répondit aussitôt : « Je vais te dire une chose bien simple et la mettre dans ton esprit : celui des trépassés que tu laisseras approcher du sang te tiendra des discours véridiques; ceux à qui tu le refuseras s'en retourneront.


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Dernière mise à jour : 27/10/2005