HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

Vers 300-349

  Vers 300-349

[10,300] μή τί τοι αὐτῷ πῆμα κακὸν βουλευσέμεν ἄλλο,
μή σἀπογυμνωθέντα κακὸν καὶ ἀνήνορα θήῃ.᾽
"ὣς ἄρα φωνήσας πόρε φάρμακον ἀργεϊφόντης
ἐκ γαίης ἐρύσας, καί μοι φύσιν αὐτοῦ ἔδειξε.
ῥίζῃ μὲν μέλαν ἔσκε, γάλακτι δὲ εἴκελον ἄνθος·
305 μῶλυ δέ μιν καλέουσι θεοί· χαλεπὸν δέ τὀρύσσειν
ἀνδράσι γε θνητοῖσι, θεοὶ δέ τε πάντα δύνανται.
Ἑρμείας μὲν ἔπειτἀπέβη πρὸς μακρὸν Ὄλυμπον
νῆσον ἀνὑλήεσσαν, ἐγὼ δἐς δώματα Κίρκης
ἤια, πολλὰ δέ μοι κραδίη πόρφυρε κιόντι.
310 ἔστην δεἰνὶ θύρῃσι θεᾶς καλλιπλοκάμοιο·
ἔνθα στὰς ἐβόησα, θεὰ δέ μευ ἔκλυεν αὐδῆς.
δαἶψἐξελθοῦσα θύρας ὤιξε φαεινὰς
καὶ κάλει· αὐτὰρ ἐγὼν ἑπόμην ἀκαχήμενος ἦτορ.
εἷσε δέ μεἰσαγαγοῦσα ἐπὶ θρόνου ἀργυροήλου
315 καλοῦ δαιδαλέου· ὑπὸ δὲ θρῆνυς ποσὶν ἦεν·
τεῦχε δέ μοι κυκεῶ χρυσέῳ δέπαι, ὄφρα πίοιμι,
ἐν δέ τε φάρμακον ἧκε, κακὰ φρονέουσἐνὶ θυμῷ.
αὐτὰρ ἐπεὶ δῶκέν τε καὶ ἔκπιον, οὐδέ μἔθελξε,
ῥάβδῳ πεπληγυῖα ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζεν·
320 ᾽ἔρχεο νῦν συφεόνδε, μετἄλλων λέξο ἑταίρων.᾽
"ὣς φάτ᾽, ἐγὼ δἄορ ὀξὺ ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ
Κίρκῃ ἐπήιξα ὥς τε κτάμεναι μενεαίνων.
δὲ μέγα ἰάχουσα ὑπέδραμε καὶ λάβε γούνων,
καί μὀλοφυρομένη ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
325 "᾽τίς πόθεν εἰς ἀνδρῶν; πόθι τοι πόλις ἠδὲ τοκῆες;
θαῦμά μἔχει ὡς οὔ τι πιὼν τάδε φάρμακἐθέλχθης·
οὐδὲ γὰρ οὐδέ τις ἄλλος ἀνὴρ τάδε φάρμακἀνέτλη,
ὅς κε πίῃ καὶ πρῶτον ἀμείψεται ἕρκος ὀδόντων.
σοὶ δέ τις ἐν στήθεσσιν ἀκήλητος νόος ἐστίν.
330 σύ γὈδυσσεύς ἐσσι πολύτροπος, ὅν τέ μοι αἰεὶ
φάσκεν ἐλεύσεσθαι χρυσόρραπις ἀργεϊφόντης,
ἐκ Τροίης ἀνιόντα θοῇ σὺν νηὶ μελαίνῃ.
ἀλλἄγε δὴ κολεῷ μὲν ἄορ θέο, νῶι δἔπειτα
εὐνῆς ἡμετέρης ἐπιβείομεν, ὄφρα μιγέντε
335 εὐνῇ καὶ φιλότητι πεποίθομεν ἀλλήλοισιν.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
Κίρκη, πῶς γάρ με κέλεαι σοὶ ἤπιον εἶναι,
μοι σῦς μὲν ἔθηκας ἐνὶ μεγάροισιν ἑταίρους,
αὐτὸν δἐνθάδἔχουσα δολοφρονέουσα κελεύεις
340 ἐς θάλαμόν τἰέναι καὶ σῆς ἐπιβήμεναι εὐνῆς,
ὄφρα με γυμνωθέντα κακὸν καὶ ἀνήνορα θήῃς.
οὐδἂν ἐγώ γἐθέλοιμι τεῆς ἐπιβήμεναι εὐνῆς,
εἰ μή μοι τλαίης γε, θεά, μέγαν ὅρκον ὀμόσσαι
μή τί μοι αὐτῷ πῆμα κακὸν βουλευσέμεν ἄλλο.᾽
345 "ὣς ἐφάμην, δαὐτίκἀπώμνυεν, ὡς ἐκέλευον.
αὐτὰρ ἐπεί ὄμοσέν τε τελεύτησέν τε τὸν ὅρκον,
καὶ τότἐγὼ Κίρκης ἐπέβην περικαλλέος εὐνῆς.
"ἀμφίπολοι δἄρα τέως μὲν ἐνὶ μεγάροισι πένοντο
τέσσαρες, αἵ οἱ δῶμα κάτα δρήστειραι ἔασι·
[10,300] qu'elle ne méditera contre toi aucun mauvais dessein, qu'elle ne profitera pas de ta nudité pour te priver de ta force et de ta virilité. » Ayant ainsi parlé, l'Argiphonte me donna l'herbe, qu'il avait arrachée du sol et m'en expliqua la vertu. Sa racine était noire, sa fleur blanche comme le lait. Les dieux l'appellent moly; elle est difficile à arracher pour les hommes mortels; mais les dieux peuvent tout. Hermès s'en alla ensuite vers le grand Olympe, à travers l'île boisée; et moi, je me dirigeai vers la demeure de Circé, et tout en marchant, j'agitais mille pensées en mon coeur. Je m'arrêtai sous le porche de la déesse aux belles boucles. Debout là, je criai, et la déesse entendit ma voix. Elle sortit aussitôt, ouvrit la porte brillante et m'invita. Moi, je la suivis, le coeur navré. Elle m'introduisit et me fit asseoir sur un fauteuil aux clous d'argent, beau et bien incrusté; sous mes pieds était un tabouret. Elle me prépara un mélange dans une coupe d'or, m'invitant à boire, et y jeta une drogue, méditant en elle-même mon malheur. Mais, quand elle me l'eut donnée, et que je l'eus toute vidée, sans en ressentir l'effet, alors, elle me frappa de sa baguette, et, prenant la parole, elle me dit : « Viens maintenant à l'étable à porcs, et couche-toi avec tes compagnons. » Ainsi parlait-elle, et moi, je tirai du long de ma cuisse mon épée aiguë et m'élançai sur Circé, comme ayant envie de la tuer. Elle pousse un grand cri, se jette à mes genoux, les prend, et, gémissante, m'adresse ces paroles ailées : « Qui es-tu? De quel pays viens-tu? Où sont ta cité, tes parents? L'étonnement me saisit; car cette drogue, que tu as bue, ne t'a pas ensorcelé; et jamais homme qui en but, n'a résisté à ce breuvage, dès qu'il eut franchi la barrière de ses dents. Tu as en la poitrine un esprit rebelle aux sortilèges. Tu es donc Ulysse aux mille expédients, dont Argiphonte à la baguette d'or me prédisait toujours l'arrivée, quand il reviendrait de Troie sur son rapide vaisseau noir. Allons! Remets ton épée au fourreau, et ensuite allons dans mon lit, afin de nous unir d'amour et d'avoir désormais une mutuelle confiance. Elle parlait ainsi; mais moi, je lui répliquai : « Circé, comment peux-tu m'engager à être aimable pour toi, qui m'as changé dans ton manoir mes compagnons en porcs, et qui, me tenant ici, médites un dessein perfide en m'invitant à entrer dans ta chambre, à monter dans ta couche; tu veux que je sois nu pour m'ôter la force et la virilité; mais moi, je ne saurais consentir à monter dans ton lit, si tu n'acceptes, déesse, de t'engager par un grand serment à ne point me tendre un nouveau piège. » Je dis, et aussitôt elle jura de s'en abstenir, comme je le demandais. Quand elle eut juré et achevé son serment, alors je montai sur le lit splendide de Circé. Les servantes, cependant, travaillaient dans le manoir. Elles sont quatre qui font le service de la demeure :


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/10/2005