HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

Vers 350-399

  Vers 350-399

[10,350] γίγνονται δἄρα ταί γἔκ τε κρηνέων ἀπό τἀλσέων
ἔκ θἱερῶν ποταμῶν, οἵ τεἰς ἅλαδε προρέουσι.
τάων μὲν ἔβαλλε θρόνοις ἔνι ῥήγεα καλὰ
πορφύρεα καθύπερθ᾽, ὑπένερθε δὲ λῖθὑπέβαλλεν·
δἑτέρη προπάροιθε θρόνων ἐτίταινε τραπέζας
355 ἀργυρέας, ἐπὶ δέ σφι τίθει χρύσεια κάνεια·
δὲ τρίτη κρητῆρι μελίφρονα οἶνον ἐκίρνα
ἡδὺν ἐν ἀργυρέῳ, νέμε δὲ χρύσεια κύπελλα·
δὲ τετάρτη ὕδωρ ἐφόρει καὶ πῦρ ἀνέκαιε
πολλὸν ὑπὸ τρίποδι μεγάλῳ· ἰαίνετο δὕδωρ.
360 αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ ζέσσεν ὕδωρ ἐνὶ ἤνοπι χαλκῷ,
ἔς ἀσάμινθον ἕσασα λόἐκ τρίποδος μεγάλοιο,
θυμῆρες κεράσασα, κατὰ κρατός τε καὶ ὤμων,
ὄφρα μοι ἐκ κάματον θυμοφθόρον εἵλετο γυίων.
αὐτὰρ ἐπεὶ λοῦσέν τε καὶ ἔχρισεν λίπἐλαίῳ,
365 ἀμφὶ δέ με χλαῖναν καλὴν βάλεν ἠδὲ χιτῶνα,
εἷσε δέ μεἰσαγαγοῦσα ἐπὶ θρόνου ἀργυροήλου
καλοῦ δαιδαλέου, ὑπὸ δὲ θρῆνυς ποσὶν ἦεν·
χέρνιβα δἀμφίπολος προχόῳ ἐπέχευε φέρουσα
καλῇ χρυσείῃ, ὑπὲρ ἀργυρέοιο λέβητος,
370 νίψασθαι· παρὰ δὲ ξεστὴν ἐτάνυσσε τράπεζαν.
σῖτον δαἰδοίη ταμίη παρέθηκε φέρουσα,
εἴδατα πόλλἐπιθεῖσα, χαριζομένη παρεόντων.
ἐσθέμεναι δἐκέλευεν· ἐμῷ δοὐχ ἥνδανε θυμῷ,
ἀλλἥμην ἀλλοφρονέων, κακὰ δὄσσετο θυμός.
375 "Κίρκη δὡς ἐνόησεν ἔμἥμενον οὐδἐπὶ σίτῳ
χεῖρας ἰάλλοντα, κρατερὸν δέ με πένθος ἔχοντα,
ἄγχι παρισταμένη ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
" ᾽τίφθοὕτως, Ὀδυσεῦ, κατἄρἕζεαι ἶσος ἀναύδῳ,
θυμὸν ἔδων, βρώμης δοὐχ ἅπτεαι οὐδὲ ποτῆτος;
380 τινά που δόλον ἄλλον ὀίεαι· οὐδέ τί σε χρὴ
δειδίμεν· ἤδη γάρ τοι ἀπώμοσα καρτερὸν ὅρκον.᾽
"ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ ἐγώ μιν ἀμειβόμενος προσέειπον·
Κίρκη, τίς γάρ κεν ἀνήρ, ὃς ἐναίσιμος εἴη,
πρὶν τλαίη πάσσασθαι ἐδητύος ἠδὲ ποτῆτος,
385 πρὶν λύσασθἑτάρους καὶ ἐν ὀφθαλμοῖσιν ἰδέσθαι;
ἀλλεἰ δὴ πρόφρασσα πιεῖν φαγέμεν τε κελεύεις,
λῦσον, ἵνὀφθαλμοῖσιν ἴδω ἐρίηρας ἑταίρους.᾽
"ὣς ἐφάμην, Κίρκη δὲ διὲκ μεγάροιο βεβήκει
ῥάβδον ἔχουσἐν χειρί, θύρας δἀνέῳξε συφειοῦ,
390 ἐκ δἔλασεν σιάλοισιν ἐοικότας ἐννεώροισιν.
οἱ μὲν ἔπειτἔστησαν ἐναντίοι, δὲ διαὐτῶν
ἐρχομένη προσάλειφεν ἑκάστῳ φάρμακον ἄλλο.
τῶν δἐκ μὲν μελέων τρίχες ἔρρεον, ἃς πρὶν ἔφυσε
φάρμακον οὐλόμενον, τό σφιν πόρε πότνια Κίρκη·
395 ἄνδρες δἂψ ἐγένοντο νεώτεροι πάρος ἦσαν,
καὶ πολὺ καλλίονες καὶ μείζονες εἰσοράασθαι.
ἔγνωσαν δέ μἐκεῖνοι ἔφυν τἐν χερσὶν ἕκαστος.
πᾶσιν δἱμερόεις ὑπέδυ γόος, ἀμφὶ δὲ δῶμα
σμερδαλέον κονάβιζε· θεὰ δἐλέαιρε καὶ αὐτή.
[10,350] elles sont nées des sources, des bois, des fleuves sacrés, qui s'en vont à la mer. L'une jetait sur les fauteuils de belles étoffes de pourpre, par-dessus; car, dessous, elle avait étendu un tissu de lin. L'autre, devant les fauteuils, déployait des tables d'argent et plaçait dessus des corbeilles d'or. La troisième mêlait dans un cratère d'argent du doux vin au fumet de miel et disposait des coupes d'or. La quatrième apportait l'eau et allumait un feu abondant sous un grand trépied, et l'eau commençait à chauffer. Puis, quand l'eau eut bouilli dans le bronze luisant, elle me fit entrer dans la baignoire, et après avoir doucement attiédi l'eau du grand trépied, elle m'en lavait la tête et les épaules, pour chasser de mon corps la fatigue qui ronge le coeur. Et puis m'ayant lavé et frotté d'huile fluide, elle me revêtit d'un beau manteau par-dessus une tunique, et me conduisit dans la grand'salle, où elle me fit asseoir sur un beau fauteuil à clous d'argent, bien ciselé, et sous mes pieds était un tabouret. Une suivante apportait et versait d'une belle aiguière d'or de l'eau pour les mains au-dessus d'un plat d'argent; puis elle déployait devant moi une table polie. Une intendante vénérable apporta et servit le pain, y ajouta bien d'autres mets, m'offrant ses réserves. Elle m'invitait à manger; mais cela ne plaisait pas à mon coeur, je restais là pensant à autre chose, et mon esprit prévoyait des malheurs. Quand Circé me vit ainsi immobile, sans tendre les mains vers le pain, et en proie à une violente douleur, elle vint près de moi et m'adressa ces paroles ailées « Pourquoi, Ulysse, rester assis, comme un muet, à te ronger le coeur, sans toucher mets ni boisson? Crains-tu quelque nouveau sortilège? Tu dois avoir entière confiance. Car je me suis engagée envers toi par un serment imposant. » Ainsi parlait-elle; et moi, je lui repartis : "Circé, quel homme pourvu de sens oserait toucher aux mets, à la boisson, avant d'avoir délivré ses compagnons et de les voir de ses yeux? Si tu m'invites sérieusement à boire et manger, délivre, pour que je les voie de mes yeux, mes fidèles compagnons. » Je dis, et Circé traversait la grand'salle, sa baguette à la main; elle ouvrit les portes de l'étable; elle en fit sortir des êtres que leur graisse rendait pareils à des porcs de neuf ans. Quand ils furent debout, face à elle, elle passa dans leurs rangs et frotta chacun d'une nouvelle drogue. De leurs membres tombaient les soies, dont les avait d'abord couverts la drogue funeste offerte par la puissante Circé. Ils redevinrent des hommes, plus jeunes qu'ils n'étaient auparavant, beaucoup plus beaux et plus grands d'aspect. Ils me reconnurent et chacun me serrait les mains. Et tous éprouvaient le désir des sanglots ce fut, dans la maison, une terrible clameur. La déesse même en avait pitié.


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Dernière mise à jour : 27/10/2005