HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

Vers 1-49

  Vers 1-49

[10,0] Ὀδύσσεια - Ραψωδία ι'
1 "Αἰολίην δἐς νῆσον ἀφικόμεθ᾽· ἔνθα δἔναιεν
Αἴολος Ἱπποτάδης, φίλος ἀθανάτοισι θεοῖσιν,
πλωτῇ ἐνὶ νήσῳ· πᾶσαν δέ τέ μιν πέρι τεῖχος
χάλκεον ἄρρηκτον, λισσὴ δἀναδέδρομε πέτρη.
5 τοῦ καὶ δώδεκα παῖδες ἐνὶ μεγάροις γεγάασιν,
ἓξ μὲν θυγατέρες, ἓξ δυἱέες ἡβώοντες·
ἔνθ γε θυγατέρας πόρεν υἱάσιν εἶναι ἀκοίτις.
οἱ δαἰεὶ παρὰ πατρὶ φίλῳ καὶ μητέρι κεδνῇ
δαίνυνται, παρὰ δέ σφιν ὀνείατα μυρία κεῖται,
10 κνισῆεν δέ τε δῶμα περιστεναχίζεται αὐλῇ
ἤματα· νύκτας δαὖτε παραἰδοίῃς ἀλόχοισιν
εὕδουσἔν τε τάπησι καὶ ἐν τρητοῖσι λέχεσσι.
καὶ μὲν τῶν ἱκόμεσθα πόλιν καὶ δώματα καλά.
μῆνα δὲ πάντα φίλει με καὶ ἐξερέεινεν ἕκαστα,
15 Ἴλιον Ἀργείων τε νέας καὶ νόστον Ἀχαιῶν·
καὶ μὲν ἐγὼ τῷ πάντα κατὰ μοῖραν κατέλεξα.
ἀλλὅτε δὴ καὶ ἐγὼν ὁδὸν ᾔτεον ἠδἐκέλευον
πεμπέμεν, οὐδέ τι κεῖνος ἀνήνατο, τεῦχε δὲ πομπήν.
δῶκε δέ μἐκδείρας ἀσκὸν βοὸς ἐννεώροιο,
20 ἔνθα δὲ βυκτάων ἀνέμων κατέδησε κέλευθα·
κεῖνον γὰρ ταμίην ἀνέμων ποίησε Κρονίων,
ἠμὲν παυέμεναι ἠδὀρνύμεν, ὅν κἐθέλῃσι.
νηὶ δἐνὶ γλαφυρῇ κατέδει μέρμιθι φαεινῇ
ἀργυρέῃ, ἵνα μή τι παραπνεύσῃ ὀλίγον περ·
25 αὐτὰρ ἐμοὶ πνοιὴν Ζεφύρου προέηκεν ἀῆναι,
ὄφρα φέροι νῆάς τε καὶ αὐτούς· οὐδἄρἔμελλεν
ἐκτελέειν· αὐτῶν γὰρ ἀπωλόμεθἀφραδίῃσιν.
"ἐννῆμαρ μὲν ὁμῶς πλέομεν νύκτας τε καὶ ἦμαρ,
τῇ δεκάτῃ δἤδη ἀνεφαίνετο πατρὶς ἄρουρα,
30 καὶ δὴ πυρπολέοντας ἐλεύσσομεν ἐγγὺς ἐόντες·
ἔνθἐμὲ μὲν γλυκὺς ὕπνος ἐπήλυθε κεκμηῶτα,
αἰεὶ γὰρ πόδα νηὸς ἐνώμων, οὐδέ τῳ ἄλλῳ
δῶχἑτάρων, ἵνα θᾶσσον ἱκοίμεθα πατρίδα γαῖαν·
οἱ δἕταροι ἐπέεσσι πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον,
35 καί μἔφασαν χρυσόν τε καὶ ἄργυρον οἴκαδἄγεσθαι
δῶρα παρΑἰόλου μεγαλήτορος Ἱπποτάδαο.
ὧδε δέ τις εἴπεσκεν ἰδὼν ἐς πλησίον ἄλλον·
"᾽ πόποι, ὡς ὅδε πᾶσι φίλος καὶ τίμιός ἐστιν
ἀνθρώποις, ὅτεών τε πόλιν καὶ γαῖαν ἵκηται.
40 πολλὰ μὲν ἐκ Τροίης ἄγεται κειμήλια καλὰ
ληίδος, ἡμεῖς δαὖτε ὁμὴν ὁδὸν ἐκτελέσαντες
οἴκαδε νισσόμεθα κενεὰς σὺν χεῖρας ἔχοντες·
καὶ νῦν οἱ τάδἔδωκε χαριζόμενος φιλότητι
Αἴολος. ἀλλἄγε θᾶσσον ἰδώμεθα ὅττι τάδἐστίν,
45 ὅσσος τις χρυσός τε καὶ ἄργυρος ἀσκῷ ἔνεστιν.᾽
"ὣς ἔφασαν, βουλὴ δὲ κακὴ νίκησεν ἑταίρων·
ἀσκὸν μὲν λῦσαν, ἄνεμοι δἐκ πάντες ὄρουσαν.
τοὺς δαἶψἁρπάξασα φέρεν πόντονδε θύελλα
κλαίοντας, γαίης ἄπο πατρίδος. αὐτὰρ ἐγώ γε
[10,0] CHANT X : Eole. — Les Lestrygons. — Circé. Nous arrivons à l'île d'Éole, où vivait le fils d'Hippotès, Éole, cher aux dieux immortels. C'est une île flottante, tout entière enclose d'un mur de bronze, indestructible, et où se dresse un rocher lisse. Éole a douze enfants nés en son manoir, six filles et six fils à l'âge d'homme; il a donné ses filles pour épouses à ses fils. Toujours auprès de leur père chéri et de leur vénérable mère, ils festoient, et les mets exquis leur sont offerts en abondance. Le fumet des graisses emplit la demeure, et pendant le jour les éclats dont elle retentit résonnent dans la cour; pendant les nuits, tous dorment auprès de leurs chastes épouses sur les tapis et les lits ajourés. Nous voici donc venus dans leur cité et leur beau manoir. Tout un mois Éole me choyait, m'interrogeant sur tout, sur Ilios et les nefs des Argiens et le retour des Achéens; et moi, je lui contai tout en détail. Quand je lui demandai de partir et le priai de me mettre en route, il ne refusa point et prépara mon retour. Il me donna une outre faite du cuir d'un boeuf de neuf ans, qu'il avait écorché; il y avait enchaîné les cours des vents mugissants; car le fils de Cronos lui en a confié la garde et lui permet d'apaiser ou d'exciter celui qu'il veut. Dans la cale de ma nef il attacha le sac avec un brillant câble d'argent, afin qu'aucun vent contraire ne pût souffler, si peu que ce fût. En ma faveur, il envoya le souffle de Zéphyre, pour porter nos nefs et nous-mêmes. Pourtant son dessein ne devait pas s'accomplir; car nos propres folies allaient nous perdre. Durant neuf jours, neuf nuits, nous voguons sans arrêt. Le dixième, se découvraient déjà les champs paternels; nous voyions les feux des bergers, tant nous approchions. Alors le doux sommeil me saisit, dans ma fatigue; car je tenais toujours la bouline, que je n'avais laissée à aucun de mes gens, afin d'arriver plus vite à la terre de mes pères. Mes compagnons parlaient entre eux, prétendant que je portais chez moi de l'or et de l'argent, présents du fils d'Hippotès, le magnanime Éole. Et l'un d'eux, en regardant son voisin, disait : « Ah ! comme celui-là est aimé et estimé des hommes, en quelque ville et terre qu'il arrive ! De Troade, il emporte pour lui quantité de belles parts de butin; et nous, qui avons fait un aussi long chemin, nous revenons chez nous les mains vides. Voici encore que par grâce d'amitié, Éole lui a donné ces cadeaux. Voyons donc vite ce qu'il y a là dedans, combien l'outre contient d'or et d'argent. » Ainsi parlaient-ils, et le mauvais dessein l'emporta. Ils ouvrirent l'outre, et tous les vents s'échappèrent. La tempête aussitôt les saisit et les emportait en pleurs vers la haute mer, loin de la patrie.


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Dernière mise à jour : 27/10/2005