HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant X

Vers 50-99

  Vers 50-99

[10,50] ἐγρόμενος κατὰ θυμὸν ἀμύμονα μερμήριξα,
ἠὲ πεσὼν ἐκ νηὸς ἀποφθίμην ἐνὶ πόντῳ,
ἀκέων τλαίην καὶ ἔτι ζωοῖσι μετείην.
ἀλλἔτλην καὶ ἔμεινα, καλυψάμενος δἐνὶ νηὶ
κείμην. αἱ δἐφέροντο κακῇ ἀνέμοιο θυέλλῃ
55 αὖτις ἐπΑἰολίην νῆσον, στενάχοντο δἑταῖροι.
"ἔνθα δἐπἠπείρου βῆμεν καὶ ἀφυσσάμεθὕδωρ,
αἶψα δὲ δεῖπνον ἕλοντο θοῇς παρὰ νηυσὶν ἑταῖροι.
αὐτὰρ ἐπεὶ σίτοιό τἐπασσάμεθἠδὲ ποτῆτος,
δὴ τότἐγὼ κήρυκά τὀπασσάμενος καὶ ἑταῖρον
60 βῆν εἰς Αἰόλου κλυτὰ δώματα· τὸν δἐκίχανον
δαινύμενον παρὰ τἀλόχῳ καὶ οἷσι τέκεσσιν.
ἐλθόντες δἐς δῶμα παρὰ σταθμοῖσιν ἐποὐδοῦ
ἑζόμεθ᾽· οἱ δἀνὰ θυμὸν ἐθάμβεον ἔκ τἐρέοντο·
"᾽πῶς ἦλθες, Ὀδυσεῦ; τίς τοι κακὸς ἔχραε δαίμων;
65 μέν σἐνδυκέως ἀπεπέμπομεν, ὄφρἀφίκοιο
πατρίδα σὴν καὶ δῶμα καὶ εἴ πού τοι φίλον ἐστίν.᾽
"ὣς φάσαν, αὐτὰρ ἐγὼ μετεφώνεον ἀχνύμενος κῆρ·
"ἄασάν μἕταροί τε κακοὶ πρὸς τοῖσί τε ὕπνος
σχέτλιος. ἀλλἀκέσασθε, φίλοι· δύναμις γὰρ ἐν ὑμῖν.᾽
70 "ὣς ἐφάμην μαλακοῖσι καθαπτόμενος ἐπέεσσιν,
οἱ δἄνεῳ ἐγένοντο· πατὴρ δἠμείβετο μύθῳ·
"᾽ἔρρἐκ νήσου θᾶσσον, ἐλέγχιστε ζωόντων·
οὐ γάρ μοι θέμις ἐστὶ κομιζέμεν οὐδἀποπέμπειν
ἄνδρα τόν, ὅς κε θεοῖσιν ἀπέχθηται μακάρεσσιν·
75 ἔρρε, ἐπεὶ ἄρα θεοῖσιν ἀπεχθόμενος τόδἱκάνεις.᾽
"ὣς εἰπὼν ἀπέπεμπε δόμων βαρέα στενάχοντα.
ἔνθεν δὲ προτέρω πλέομεν ἀκαχήμενοι ἦτορ.
τείρετο δἀνδρῶν θυμὸς ὑπεἰρεσίης ἀλεγεινῆς
ἡμετέρῃ ματίῃ, ἐπεὶ οὐκέτι φαίνετο πομπή.
80 ἑξῆμαρ μὲν ὁμῶς πλέομεν νύκτας τε καὶ ἦμαρ,
ἑβδομάτῃ δἱκόμεσθα Λάμου αἰπὺ πτολίεθρον,
Τηλέπυλον Λαιστρυγονίην, ὅθι ποιμένα ποιμὴν
ἠπύει εἰσελάων, δέ τἐξελάων ὑπακούει.
ἔνθα κἄυπνος ἀνὴρ δοιοὺς ἐξήρατο μισθούς,
85 τὸν μὲν βουκολέων, τὸν δἄργυφα μῆλα νομεύων·
ἐγγὺς γὰρ νυκτός τε καὶ ἤματός εἰσι κέλευθοι.
ἔνθἐπεὶ ἐς λιμένα κλυτὸν ἤλθομεν, ὃν πέρι πέτρη
ἠλίβατος τετύχηκε διαμπερὲς ἀμφοτέρωθεν,
ἀκταὶ δὲ προβλῆτες ἐναντίαι ἀλλήλῃσιν
90 ἐν στόματι προύχουσιν, ἀραιὴ δεἴσοδός ἐστιν,
ἔνθοἵ γεἴσω πάντες ἔχον νέας ἀμφιελίσσας.
αἱ μὲν ἄρἔντοσθεν λιμένος κοίλοιο δέδεντο
πλησίαι· οὐ μὲν γάρ ποτἀέξετο κῦμά γἐν αὐτῷ,
οὔτε μέγοὔτὀλίγον, λευκὴ δἦν ἀμφὶ γαλήνη·
95 αὐτὰρ ἐγὼν οἶος σχέθον ἔξω νῆα μέλαιναν,
αὐτοῦ ἐπἐσχατιῇ, πέτρης ἐκ πείσματα δήσας·
ἔστην δὲ σκοπιὴν ἐς παιπαλόεσσαν ἀνελθών.
ἔνθα μὲν οὔτε βοῶν οὔτἀνδρῶν φαίνετο ἔργα,
καπνὸν δοἶον ὁρῶμεν ἀπὸ χθονὸς ἀίσσοντα.
δὴ τότἐγὼν ἑτάρους προΐειν πεύθεσθαι ἰόντας,
[10,50] Et moi je m'éveillai et délibérai en mon coeur sans reproche : me jetterais-je du vaisseau pour périr dans la mer, ou souffrirais-je en silence, demeurant encore parmi les vivants? Je tins bon et je restai là; me couvrant, je me couchai dans la cale. Les nefs étaient de nouveau emportées par la maudite tempête vers l'île d'Éole, et mes compagnons gémissaient. Là, nous débarquons sur le rivage et puisons de l'eau sans tarder; mes gens prennent leur repas près des vaisseaux rapides. Quand nous eûmes mangé et bu, moi, j'emmène un héraut et un compagnon et je m'en vais vers l'illustre demeure d'Éole; je le trouvai au festin près de sa femme et de ses enfants. Entrés dans la maison, nous nous asseyons sur le seuil, près des montants de la porte. Et les convives s'étonnent en leur coeur et m'interrogent : « Comment es-tu venu, Ulysse? Quelle divinité méchante t'assaillait? Pourtant, nous t'avions laissé partir, y mettant tous nos soins, pour te permettre de gagner ta patrie, ta maison, tout ce que tu désires. » Ils disaient ainsi, et moi, je pris la parole, le coeur affligé : « Mes compagnons malavisés ont causé ma perte et, avec eux, le sommeil maudit. Mais vous, amis, portez-y remède, car vous en avez le pouvoir. » Je disais ainsi, cherchant à les gagner par de douces paroles. Mais ils restèrent muets, et leur père me répondit par ces mots : « Va-t'en de l'île, et plus vite que cela, rebut des vivants ! Je n'ai pas le droit de secourir et ramener chez lui l'homme que haïssent les dieux bienheureux. Va-t'en, puisque tu viens ici haï des Immortels ! » Ayant ainsi parlé, il me chassait de sa maison et je poussais de profonds gémissements. De là, nous voguions plus avant, l'âme navrée. L'ardeur des hommes était brisée par la fatigue de la rame; c'était bien notre faute; et nul secours n'apparaissait plus. Six jours et six nuits, nous naviguons sans arrêt; le septième, nous arrivons au bourg élevé de Lamos, à T élépyle, dans le pays Lestrygon, où le berger, en rentrant son troupeau, salue le berger; un autre, en faisant sortir le sien, répond au salut. Là, un homme qui se passerait de sommeil, gagnerait double salaire, l'un en paissant les boeufs, l'autre en menant les blancs moutons; car les chemins du jour et ceux de la nuit sont tout proches. Nous arrivons dans le port fameux que flanque de chaque côté une roche à pic et continue; deux côtes roides, se faisant face, s'avancent dans la bouche et ne laissent qu'une étroite entrée. A l'intérieur de ce mouillage tous arrêtaient leurs vaisseaux en forme de croissant. Les nefs étaient amarrées à l'intérieur du port encaissé, les unes à côté des autres; car jamais les flots ne s'y enflaient ni peu ni prou; et tout autour régnait la paix sereine sur les flots. Moi seul, je retenais au dehors mon vaisseau noir, à l'extrémité du port, ayant attaché des câbles à une roche. Je grimpai et me tins sur une hauteur rocheuse. Et je ne découvrais travaux de boeufs ni d'hommes; nous ne voyions qu'une fumée montant du sol. Alors, j'envoie des compagnons chercher


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site PHILOCTETES |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/10/2005