HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant IX

Vers 150-199

  Vers 150-199

[9,150] ἐκ δὲ καὶ αὐτοὶ βῆμεν ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης·
ἔνθα δἀποβρίξαντες ἐμείναμεν Ἠῶ δῖαν.
"ἦμος δἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
νῆσον θαυμάζοντες ἐδινεόμεσθα καταὐτήν.
ὦρσαν δὲ νύμφαι, κοῦραι Διὸς αἰγιόχοιο,
155 αἶγας ὀρεσκᾐους, ἵνα δειπνήσειαν ἑταῖροι.
αὐτίκα καμπύλα τόξα καὶ αἰγανέας δολιχαύλους
εἱλόμεθἐκ νηῶν, διὰ δὲ τρίχα κοσμηθέντες
βάλλομεν· αἶψα δἔδωκε θεὸς μενοεικέα θήρην.
νῆες μέν μοι ἕποντο δυώδεκα, ἐς δὲ ἑκάστην
160 ἐννέα λάγχανον αἶγες· ἐμοὶ δὲ δέκἔξελον οἴῳ.
"ὣς τότε μὲν πρόπαν ἦμαρ ἐς ἠέλιον καταδύντα
ἥμεθα δαινύμενοι κρέα τἄσπετα καὶ μέθυ ἡδύ·
οὐ γάρ πω νηῶν ἐξέφθιτο οἶνος ἐρυθρός,
ἀλλἐνέην· πολλὸν γὰρ ἐν ἀμφιφορεῦσιν ἕκαστοι
165 ἠφύσαμεν Κικόνων. ἱερὸν πτολίεθρον ἑλόντες.
Κυκλώπων δἐς γαῖαν ἐλεύσσομεν ἐγγὺς ἐόντων,
καπνόν ταὐτῶν τε φθογγὴν ὀίων τε καὶ αἰγῶν.
ἦμος δἠέλιος κατέδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθε,
δὴ τότε κοιμήθημεν ἐπὶ ῥηγμῖνι θαλάσσης.
170 ἦμος δἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
καὶ τότἐγὼν ἀγορὴν θέμενος μετὰ πᾶσιν ἔειπον·
"᾽ἄλλοι μὲν νῦν μίμνετ᾽, ἐμοὶ ἐρίηρες ἑταῖροι·
αὐτὰρ ἐγὼ σὺν νηί τἐμῇ καὶ ἐμοῖς ἑτάροισιν
ἐλθὼν τῶνδἀνδρῶν πειρήσομαι, οἵ τινές εἰσιν,
175 οἵ γὑβρισταί τε καὶ ἄγριοι οὐδὲ δίκαιοι,
ἦε φιλόξεινοι, καί σφιν νόος ἐστὶ θεουδής.᾽
"ὣς εἰπὼν ἀνὰ νηὸς ἔβην, ἐκέλευσα δἑταίρους
αὐτούς τἀμβαίνειν ἀνά τε πρυμνήσια λῦσαι.
οἱ δαἶψεἴσβαινον καὶ ἐπὶ κληῖσι καθῖζον,
180 ἑξῆς δἑζόμενοι πολιὴν ἅλα τύπτον ἐρετμοῖς.
ἀλλὅτε δὴ τὸν χῶρον ἀφικόμεθἐγγὺς ἐόντα,
ἔνθα δἐπἐσχατιῇ σπέος εἴδομεν ἄγχι θαλάσσης,
ὑψηλόν, δάφνῃσι κατηρεφές. ἔνθα δὲ πολλὰ
μῆλ᾽, ὄιές τε καὶ αἶγες, ἰαύεσκον· περὶ δαὐλὴ
185 ὑψηλὴ δέδμητο κατωρυχέεσσι λίθοισι
μακρῇσίν τε πίτυσσιν ἰδὲ δρυσὶν ὑψικόμοισιν.
ἔνθα δἀνὴρ ἐνίαυε πελώριος, ὅς ῥα τὰ μῆλα
οἶος ποιμαίνεσκεν ἀπόπροθεν· οὐδὲ μετἄλλους
πωλεῖτ᾽, ἀλλἀπάνευθεν ἐὼν ἀθεμίστια ᾔδη.
190 καὶ γὰρ θαῦμἐτέτυκτο πελώριον, οὐδὲ ἐᾐκει
ἀνδρί γε σιτοφάγῳ, ἀλλὰ ῥίῳ ὑλήεντι
ὑψηλῶν ὀρέων, τε φαίνεται οἶον ἀπἄλλων.
"δὴ τότε τοὺς ἄλλους κελόμην ἐρίηρας ἑταίρους
αὐτοῦ πὰρ νηί τε μένειν καὶ νῆα ἔρυσθαι,
195 αὐτὰρ ἐγὼ κρίνας ἑτάρων δυοκαίδεκἀρίστους
βῆν· ἀτὰρ αἴγεον ἀσκὸν ἔχον μέλανος οἴνοιο
ἡδέος, ὅν μοι ἔδωκε Μάρων, Εὐάνθεος υἱός,
ἱρεὺς Ἀπόλλωνος, ὃς Ἴσμαρον ἀμφιβεβήκει,
οὕνεκά μιν σὺν παιδὶ περισχόμεθἠδὲ γυναικὶ
[9,150] et puis on débarqua au brisement de la mer, et là nous nous endormîmes, en attendant la brillante Aurore. Dès que, née au matin, parut Aurore aux doigts de rose, nous fîmes un tour clans l'île en l'admirant. Des nymphes, filles de Zeus qui porte l'égide, firent lever de leur gîte des chèvres montagnardes, bon repas pour mes compagnons. Aussitôt, nous allâmes chercher dans les vaisseaux les arcs recourbés et des javelots à longue douille, et, groupés en trois bandes, nous lancions nos traits; sur-le-champ un dieu nous accorda une chasse qui comblait nos désirs. Douze vaisseaux me suivaient; or, neuf chèvres échurent à chacun, et pour moi seul on en préleva dix. Dès lors pendant tout le jour jusqu'au coucher du soleil, nous restions à festoyer, mangeant force viandes et buvant le doux vin; car le vin rouge de nos vaisseaux n'était pas encore épuisé; il y en avait de reste, tant chacun en avait mis dans les amphores, après la prise de la forte citadelle des Cicones. Nous apercevions la terre des Cyclopes, qui étaient proches; nous voyions de la fumée, entendions leurs voix, le bêlement de leurs brebis et de leurs chèvres. Lorsque le soleil fut couché et la nuit venue, on s'endormit au brisement de la mer. Mais, dès que, née au matin, parut Aurore aux doigts de rose, j'assemblai mes gens et dis au milieu d'eux tous : « Restez ici pour le moment, vous autres, mes fidèles compagnons, pendant que moi, avec mon vaisseau et mes camarades, je tâcherai de savoir quels sont ces hommes, s'ils sont violents, sauvages, et sans justice ou bien s'ils accueillent l'étranger et respectent les dieux. » Ayant ainsi parlé, je montai à bord et ordonnai à mes gens d'y monter eux-mêmes et de détacher les câbles de la poupe. Ils s'embarquaient aussitôt et s'asseyaient près des tolets, puis rangés en bon ordre, ils frappaient de leurs rames la mer grise. Arrivés à cette contrée qui était proche, nous vîmes à la pointe extrême, près de la mer, une haute caverne couverte de lauriers. Là, parquait un nombreux bétail, brebis et chèvres; tout autour, un haut mur d'enceinte avait été construit avec des pierres fichées en terre, des pins élancés et des chênes à la haute chevelure. Et là gîtait un homme gigantesque, qui paissait ses brebis seul, loin des autres; car il ne les fréquentait pas et restait à l'écart, ne connaissant aucune loi. C'était un monstrueux géant; il ne ressemblait même pas à un homme mangeur de pain, mais à un pic boisé, qui apparaît isolé parmi les hautes montagnes. J'ordonnai alors à mes fidèles compagnons de rester prés du vaisseau pour le garder; et moi, avec douze des meilleurs que je choisis, j'allai. Mais j'avais une outre de chèvre pleine de vin noir, si doux, que m'avait donné Maron, fils d'Èvanthès, le prêtre d'Apollon, qui protège Ismaros, parce que nous l'avions épargné, lui, son enfant et sa femme, par respect;


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Dernière mise à jour : 6/10/2005