HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[7,250] Ζεὺς ἔλσας ἐκέασσε μέσῳ ἐνὶ οἴνοπι πόντῳ.
ἔνθἄλλοι μὲν πάντες ἀπέφθιθεν ἐσθλοὶ ἑταῖροι,
αὐτὰρ ἐγὼ τρόπιν ἀγκὰς ἑλὼν νεὸς ἀμφιελίσσης
ἐννῆμαρ φερόμην· δεκάτῃ δέ με νυκτὶ μελαίνῃ
νῆσον ἐς Ὠγυγίην πέλασαν θεοί, ἔνθα Καλυψὼ
255 ναίει ἐυπλόκαμος, δεινὴ θεός, με λαβοῦσα
ἐνδυκέως ἐφίλει τε καὶ ἔτρεφεν ἠδὲ ἔφασκε
θήσειν ἀθάνατον καὶ ἀγήραον ἤματα πάντα·
ἀλλἐμὸν οὔ ποτε θυμὸν ἐνὶ στήθεσσιν ἔπειθεν.
ἔνθα μὲν ἑπτάετες μένον ἔμπεδον, εἵματα δαἰεὶ
260 δάκρυσι δεύεσκον, τά μοι ἄμβροτα δῶκε Καλυψώ·
ἀλλὅτε δὴ ὀγδόατόν μοι ἐπιπλόμενον ἔτος ἦλθεν,
καὶ τότε δή μἐκέλευσεν ἐποτρύνουσα νέεσθαι
Ζηνὸς ὑπἀγγελίης, καὶ νόος ἐτράπεταὐτῆς.
πέμπε δἐπὶ σχεδίης πολυδέσμου, πολλὰ δἔδωκε,
265 σῖτον καὶ μέθυ ἡδύ, καὶ ἄμβροτα εἵματα ἕσσεν,
οὖρον δὲ προέηκεν ἀπήμονά τε λιαρόν τε.
ἑπτὰ δὲ καὶ δέκα μὲν πλέον ἤματα ποντοπορεύων,
ὀκτωκαιδεκάτῃ δἐφάνη ὄρεα σκιόεντα
γαίης ὑμετέρης, γήθησε δέ μοι φίλον ἦτορ
270 δυσμόρῳ· γὰρ ἔμελλον ἔτι ξυνέσεσθαι ὀιζυῖ
πολλῇ, τήν μοι ἐπῶρσε Ποσειδάων ἐνοσίχθων,
ὅς μοι ἐφορμήσας ἀνέμους κατέδησε κέλευθον,
ὤρινεν δὲ θάλασσαν ἀθέσφατον, οὐδέ τι κῦμα
εἴα ἐπὶ σχεδίης ἁδινὰ στενάχοντα φέρεσθαι.
275 τὴν μὲν ἔπειτα θύελλα διεσκέδασ᾽· αὐτὰρ ἐγώ γε
νηχόμενος τόδε λαῖτμα διέτμαγον, ὄφρα με γαίῃ
ὑμετέρῃ ἐπέλασσε φέρων ἄνεμός τε καὶ ὕδωρ.
ἔνθα κέ μἐκβαίνοντα βιήσατο κῦμἐπὶ χέρσου,
πέτρῃς πρὸς μεγάλῃσι βαλὸν καὶ ἀτερπέι χώρῳ·
280 ἀλλἀναχασσάμενος νῆχον πάλιν, ἧος ἐπῆλθον
ἐς ποταμόν, τῇ δή μοι ἐείσατο χῶρος ἄριστος,
λεῖος πετράων, καὶ ἐπὶ σκέπας ἦν ἀνέμοιο.
ἐκ δἔπεσον θυμηγερέων, ἐπὶ δἀμβροσίη νὺξ
ἤλυθ᾽. ἐγὼ δἀπάνευθε διιπετέος ποταμοῖο
285 ἐκβὰς ἐν θάμνοισι κατέδραθον, ἀμφὶ δὲ φύλλα
ἠφυσάμην· ὕπνον δὲ θεὸς κατἀπείρονα χεῦεν.
ἔνθα μὲν ἐν φύλλοισι φίλον τετιημένος ἦτορ
εὗδον παννύχιος καὶ ἐπἠῶ καὶ μέσον ἦμαρ.
δείλετό τἠέλιος καί με γλυκὺς ὕπνος ἀνῆκεν.
290 ἀμφιπόλους δἐπὶ θινὶ τεῆς ἐνόησα θυγατρὸς
παιζούσας, ἐν δαὐτὴ ἔην ἐικυῖα θεῇσι·
τὴν ἱκέτευσ᾽· δοὔ τι νοήματος ἤμβροτεν ἐσθλοῦ,
ὡς οὐκ ἂν ἔλποιο νεώτερον ἀντιάσαντα
ἐρξέμεν· αἰεὶ γάρ τε νεώτεροι ἀφραδέουσιν.
295 μοι σῖτον ἔδωκεν ἅλις ἠδαἴθοπα οἶνον
καὶ λοῦσἐν ποταμῷ καί μοι τάδε εἵματἔδωκε.
ταῦτά τοι ἀχνύμενός περ ἀληθείην κατέλεξα."
τὸν δαὖτἈλκίνοος ἀπαμείβετο φώνησέν τε·
"ξεῖν᾽, τοι μὲν τοῦτο γἐναίσιμον οὐκ ἐνόησε
[7,250] car Zeus, frappant mon rapide vaisseau d'un éclair de sa foudre, le fracassa au milieu de la mer vineuse. Alors, tous mes braves compagnons périrent; moi, embrassant la quille de mon vaisseau en forme de croissant, je fus ainsi ballotté neuf jours; et, la dixième nuit noire, les dieux me firent aborder à l'île d'Ogygie, où habite Calypso aux belles boucles, terrible déesse ! Elle me recueillit avec sollicitude; elle s'éprenait de moi, me nourrissait, promettait de me rendre immortel et de me mettre pour toujours à l'abri de la vieillesse. Mais elle ne persuadait point mon coeur dans ma poitrine. Je restai là sept ans, sans pouvoir partir, et toujours je versais des larmes sur les vêtements immortels, que m'avait donnés Calypso. Mais quand le cycle du temps amena la huitième année, elle me fit lever et m'ordonna de partir, soit qu'elle eût reçu un message de Zeus, soit que son esprit à elle eût changé. Elle m'embarqua sur un radeau aux nombreux liens, me donna force provisions pain et doux vin, me couvrit de vêtements immortels, et m'envoya un vent tiède, qui ne me causa nulle peine. Dix-sept jours je voguai au large; le dix-huitième, m'apparurent les montagnes ombreuses de votre terre, et mon coeur se réjouit, ignorant de mon malheur; car je devais éprouver encore une grande détresse, que m'envoya Posidon, 1'Ébranleur de la terre; il souleva les vents, me ferma le chemin, me fit une mer indicible. Au milieu de mes plaintes, les vagues m'enlevèrent de mon radeau et la tempête le dispersa. Cependant, je parcourus cet abîme à la nage, et j'approchai enfin de votre terre, porté par le vent et l'eau. Mais si j'abordais là, le flot brutal m'eût jeté contre la côte, sur de grands rochers, en un lieu sans joie. Je reculai donc à la nage, tant que j'arrivai à un fleuve, où la place me parut la meilleure, dégarnie de rochers et abritée du vent. C'est là que je tombai et repris mes sens, et la nuit immortelle arriva. Je sortis du fleuve, dont les eaux sont envoyées par Zeus, je m'en allai dormir sous les buissons et me couvris d'un tas de feuilles. Un dieu versa sur moi un infini sommeil. Je dormis là, le chagrin au coeur toute la nuit, jusqu'à l'aurore, jusqu'au milieu du jour. Le soleil baissait, quand le doux sommeil me quitta. Et j'aperçus jouant sur le rivage les suivantes de ta fille; elle au milieu semblait une déesse. Je lui adressai ma prière, elle ne manqua ni de sens ni de bonté; on ne pouvait s'attendre que, vous rencontrant, une si jeune fille agît aussi bien; car toujours la jeunesse est inconsidérée. Elle m'offrit en abondance du pain et du vin couleur de feu, elle me fit baigner dans le fleuve et me donna les vêtements que voici. Malgré mon chagrin, je t'ai dit toute la vérité. Alcinoos prit la parole et lui répondit : « Mon hôte, il est un devoir dont ma fille ne s'est pas avisée :


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Dernière mise à jour : 6/10/2005