HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant VII

Vers 100-149

  Vers 100-149

[7,100] χρύσειοι δἄρα κοῦροι ἐυδμήτων ἐπὶ βωμῶν
ἕστασαν αἰθομένας δαΐδας μετὰ χερσὶν ἔχοντες,
φαίνοντες νύκτας κατὰ δώματα δαιτυμόνεσσι.
πεντήκοντα δέ οἱ δμωαὶ κατὰ δῶμα γυναῖκες
αἱ μὲν ἀλετρεύουσι μύλῃς ἔπι μήλοπα καρπόν,
105 αἱ δἱστοὺς ὑφόωσι καὶ ἠλάκατα στρωφῶσιν
ἥμεναι, οἷά τε φύλλα μακεδνῆς αἰγείροιο·
καιρουσσέων δὀθονέων ἀπολείβεται ὑγρὸν ἔλαιον.
ὅσσον Φαίηκες περὶ πάντων ἴδριες ἀνδρῶν
νῆα θοὴν ἐνὶ πόντῳ ἐλαυνέμεν, ὣς δὲ γυναῖκες
110 ἱστῶν τεχνῆσσαι· πέρι γάρ σφισι δῶκεν Ἀθήνη
ἔργα τἐπίστασθαι περικαλλέα καὶ φρένας ἐσθλάς.
ἔκτοσθεν δαὐλῆς μέγας ὄρχατος ἄγχι θυράων
τετράγυος· περὶ δἕρκος ἐλήλαται ἀμφοτέρωθεν.
ἔνθα δὲ δένδρεα μακρὰ πεφύκασι τηλεθόωντα,
115 ὄγχναι καὶ ῥοιαὶ καὶ μηλέαι ἀγλαόκαρποι
συκέαι τε γλυκεραὶ καὶ ἐλαῖαι τηλεθόωσαι.
τάων οὔ ποτε καρπὸς ἀπόλλυται οὐδἀπολείπει
χείματος οὐδὲ θέρευς, ἐπετήσιος· ἀλλὰ μάλαἰεὶ
Ζεφυρίη πνείουσα τὰ μὲν φύει, ἄλλα δὲ πέσσει.
120 ὄγχνη ἐπὄγχνῃ γηράσκει, μῆλον δἐπὶ μήλῳ,
αὐτὰρ ἐπὶ σταφυλῇ σταφυλή, σῦκον δἐπὶ σύκῳ.
ἔνθα δέ οἱ πολύκαρπος ἀλωὴ ἐρρίζωται,
τῆς ἕτερον μὲν θειλόπεδον λευρῷ ἐνὶ χώρῳ
τέρσεται ἠελίῳ, ἑτέρας δἄρα τε τρυγόωσιν,
125 ἄλλας δὲ τραπέουσι· πάροιθε δέ τὄμφακές εἰσιν
ἄνθος ἀφιεῖσαι, ἕτεραι δὑποπερκάζουσιν.
ἔνθα δὲ κοσμηταὶ πρασιαὶ παρὰ νείατον ὄρχον
παντοῖαι πεφύασιν, ἐπηετανὸν γανόωσαι·
ἐν δὲ δύω κρῆναι μέν τἀνὰ κῆπον ἅπαντα
130 σκίδναται, δἑτέρωθεν ὑπαὐλῆς οὐδὸν ἵησι
πρὸς δόμον ὑψηλόν, ὅθεν ὑδρεύοντο πολῖται.
τοῖἄρἐν Ἀλκινόοιο θεῶν ἔσαν ἀγλαὰ δῶρα.
ἔνθα στὰς θηεῖτο πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς.
αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ πάντα ἑῷ θηήσατο θυμῷ,
135 καρπαλίμως ὑπὲρ οὐδὸν ἐβήσετο δώματος εἴσω.
εὗρε δὲ Φαιήκων ἡγήτορας ἠδὲ μέδοντας
σπένδοντας δεπάεσσιν ἐυσκόπῳ ἀργεϊφόντῃ,
πυμάτῳ σπένδεσκον, ὅτε μνησαίατο κοίτου.
αὐτὰρ βῆ διὰ δῶμα πολύτλας δῖος Ὀδυσσεὺς
140 πολλὴν ἠέρἔων, ἥν οἱ περίχευεν Ἀθήνη,
ὄφρἵκετἈρήτην τε καὶ Ἀλκίνοον βασιλῆα.
ἀμφὶ δἄρἈρήτης βάλε γούνασι χεῖρας Ὀδυσσεύς,
καὶ τότε δή αὐτοῖο πάλιν χύτο θέσφατος ἀήρ.
οἱ δἄνεῳ ἐγένοντο, δόμον κάτα φῶτα ἰδόντες·
145 θαύμαζον δὁρόωντες. δὲ λιτάνευεν Ὀδυσσεύς·
"Ἀρήτη, θύγατερΡηξήνορος ἀντιθέοιο,
σόν τε πόσιν σά τε γούναθἱκάνω πολλὰ μογήσας
τούσδε τε δαιτυμόνας· τοῖσιν θεοὶ ὄλβια δοῖεν
ζωέμεναι, καὶ παισὶν ἐπιτρέψειεν ἕκαστος
[7,100] De jeunes garçons en or se dressaient sur des piédestaux bien construits, et tenaient en leurs mains des flambeaux allumés, pour éclairer la nuit les convives dans la salle. Des cinquante servantes qu'Alcinoos a dans son manoir, les unes écrasent en des moulins le fruit blond, les autres tissent des toiles, et enroulent les fils aux fuseaux; elles sont assises, aussi promptes que les feuilles du haut peuplier. Des tissus serrés coule l'huile fluide. Et comme les Phéaciens sont de tous les hommes les plus experts à pousser sur la mer un vaisseau rapide, ainsi leurs femmes sont de toutes les plus adroites au tissage : Athéné leur a donné plus qu'à d'autres l'habileté dans les beaux ouvrages et la bonté du coeur. Hors de la cour et près de la porte est un grand verger de quatre arpents; une enceinte l'enclôt en long et en large. Là poussent de grands arbres florissants, poiriers, grenadiers, pommiers aux fruits éclatants, figuiers domestiques et luxuriants oliviers. Jamais leurs fruits ne meurent ni ne manquent, hiver ni été; ils donnent toute l'année. Toujours le souffle du Zéphyre, fait pousser les uns, mûrir les autres; sans répit mûrissent la poire après la poire, la pomme après la pomme, le raisin après le raisin, la figue après la figue. Plus loin est planté le fertile vignoble; dans une pièce chaude, en terrain plat, le raisin sèche au soleil; dans l'autre, des vendangeurs cueillent le raisin et d'autres le foulent. En avant, des ceps dont les uns perdent leurs fleurs, tandis que sur les autres les grappes commencent à rougir. Plus loin, contre leur dernier rang, des plates-bandes portent des légumes variés, verts toute l'année. Dans le potager coulent deux sources : l'une s'épand dans tout le jardin; l'autre envoie ses eaux sous le seuil de la cour vers la haute maison; c'est là que les gens de la ville viennent chercher l'eau. Tels étaient les dons magnifiques des dieux dans le manoir d'Alcinoos. L'illustre Ulysse qui avait tant souffert, restait là debout et contemplait. Puis, quand il se fut en son coeur émerveillé à tout regarder, il franchit vite le seuil et entra dans le palais. Il trouva les chefs et conseillers des Phéaciens offrant avec leurs coupes des libations au bon guetteur Argiphonte; c'est à lui qu'ils dédiaient la dernière, quand ils pensaient à s'en aller dormir. L'illustre Ulysse qui avait tant souffert, traversa la grand'salle, entouré de l'épaisse nuée dont l'avait couvert Athéné, jusqu'à ce qu'il fût devant Arété et le roi Alcinoos. Dans l'instant qu'Ulysse embrassait les genoux d'Arété, la nuée divine se dissipa. Les assistants demeurèrent sans voix, en apercevant le héros dans la salle et sa vue excitait leur admiration. Déjà Ulysse priait : « Arété, fille de Rhéxénor égal aux dieux, je viens, après tant d'épreuves, à ton mari, à tes genoux, à vos convives. Veuillent les dieux accorder à tous prospérité dans la vie; puisse chacun en son manoir laisser à ses enfants


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Dernière mise à jour : 6/10/2005