HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, Odyssée, Chant V

Vers 200-249

  Vers 200-249

[5,200] οἱ δἐπὀνείαθἑτοῖμα προκείμενα χεῖρας ἴαλλον.
αὐτὰρ ἐπεὶ τάρπησαν ἐδητύος ἠδὲ ποτῆτος,
τοῖς ἄρα μύθων ἦρχε Καλυψώ, δῖα θεάων·
"διογενὲς Λαερτιάδη, πολυμήχανὈδυσσεῦ,
οὕτω δὴ οἶκόνδε φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν
205 αὐτίκα νῦν ἐθέλεις ἰέναι; σὺ δὲ χαῖρε καὶ ἔμπης.
εἴ γε μὲν εἰδείης σῇσι φρεσὶν ὅσσα τοι αἶσα
κήδεἀναπλῆσαι, πρὶν πατρίδα γαῖαν ἱκέσθαι,
ἐνθάδε καὖθι μένων σὺν ἐμοὶ τόδε δῶμα φυλάσσοις
ἀθάνατός τεἴης, ἱμειρόμενός περ ἰδέσθαι
210 σὴν ἄλοχον, τῆς ταἰὲν ἐέλδεαι ἤματα πάντα.
οὐ μέν θην κείνης γε χερείων εὔχομαι εἶναι,
οὐ δέμας οὐδὲ φυήν, ἐπεὶ οὔ πως οὐδὲ ἔοικεν
θνητὰς ἀθανάτῃσι δέμας καὶ εἶδος ἐρίζειν."
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
215 "πότνα θεά, μή μοι τόδε χώεο· οἶδα καὶ αὐτὸς
πάντα μάλ᾽, οὕνεκα σεῖο περίφρων Πηνελόπεια
εἶδος ἀκιδνοτέρη μέγεθός τεἰσάντα ἰδέσθαι·
μὲν γὰρ βροτός ἐστι, σὺ δἀθάνατος καὶ ἀγήρως.
ἀλλὰ καὶ ὣς ἐθέλω καὶ ἐέλδομαι ἤματα πάντα
220 οἴκαδέ τἐλθέμεναι καὶ νόστιμον ἦμαρ ἰδέσθαι.
εἰ δαὖ τις ῥαίῃσι θεῶν ἐνὶ οἴνοπι πόντῳ,
τλήσομαι ἐν στήθεσσιν ἔχων ταλαπενθέα θυμόν·
ἤδη γὰρ μάλα πολλὰ πάθον καὶ πολλὰ μόγησα
κύμασι καὶ πολέμῳ· μετὰ καὶ τόδε τοῖσι γενέσθω."
225 ὣς ἔφατ᾽, ἠέλιος δἄρἔδυ καὶ ἐπὶ κνέφας ἦλθεν·
ἐλθόντες δἄρα τώ γε μυχῷ σπείους γλαφυροῖο
τερπέσθην φιλότητι, παρἀλλήλοισι μένοντες.
ἦμος δἠριγένεια φάνη ῥοδοδάκτυλος Ἠώς,
αὐτίχ μὲν χλαῖνάν τε χιτῶνά τε ἕννυτὈδυσσεύς,
230 αὐτὴ δἀργύφεον φᾶρος μέγα ἕννυτο νύμφη,
λεπτὸν καὶ χαρίεν, περὶ δὲ ζώνην βάλετἰξυῖ
καλὴν χρυσείην, κεφαλῇ δἐφύπερθε καλύπτρην.
καὶ τότὈδυσσῆι μεγαλήτορι μήδετο πομπήν·
δῶκέν οἱ πέλεκυν μέγαν, ἄρμενον ἐν παλάμῃσι,
235 χάλκεον, ἀμφοτέρωθεν ἀκαχμένον· αὐτὰρ ἐν αὐτῷ
στειλειὸν περικαλλὲς ἐλάινον, εὖ ἐναρηρός·
δῶκε δἔπειτα σκέπαρνον ἐύξοον· ἦρχε δὁδοῖο
νήσου ἐπἐσχατιῆς, ὅθι δένδρεα μακρὰ πεφύκει,
κλήθρη ταἴγειρός τ᾽, ἐλάτη τἦν οὐρανομήκης,
240 αὖα πάλαι, περίκηλα, τά οἱ πλώοιεν ἐλαφρῶς.
αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ δεῖξ᾽, ὅθι δένδρεα μακρὰ πεφύκει,
μὲν ἔβη πρὸς δῶμα Καλυψώ, δῖα θεάων,
αὐτὰρ τάμνετο δοῦρα· θοῶς δέ οἱ ᾔνυτο ἔργον.
εἴκοσι δἔκβαλε πάντα, πελέκκησεν δἄρα χαλκῷ,
245 ξέσσε δἐπισταμένως καὶ ἐπὶ στάθμην ἴθυνεν.
τόφρα δἔνεικε τέρετρα Καλυψώ, δῖα θεάων·
τέτρηνεν δἄρα πάντα καὶ ἥρμοσεν ἀλλήλοισιν,
γόμφοισιν δἄρα τήν γε καὶ ἁρμονίῃσιν ἄρασσεν.
ὅσσον τίς τἔδαφος νηὸς τορνώσεται ἀνὴρ
[5,200] Tous deux tendirent les mains vers les mets disposés devant eux. Puis, quand ils eurent pris plaisir à manger et à boire, Calypso, l'auguste déesse, parla la première : « Nourrisson de Zeus, fils de Laerte, Ulysse aux mille expédients, il est donc vrai que tu veux, dès maintenant, regagner ta maison dans la terre aimée de tes pères? Quoi que tu résolves, bon succès ! Mais si tu savais en ton esprit, de quelles peines le sort doit te combler avant d'atteindre la terre de tes pères, tu resterais ici avec moi à garder cette demeure et tu serais immortel, malgré ton désir de revoir ton épouse, pour qui tu soupires sans cesse au long des jours. Pourtant, je m'en vante, je ne suis pas moins bien faite, moins élancée; car il ne sied même pas que des mortelles rivalisent avec les Immortelles pour la stature et la beauté. » Ulysse aux mille ruses lui répondit : « Puissante déesse, n'en sois pas irritée contre moi. Je sais fort bien que la sage Pénélope n'est, à la voir, ton égale ni pour la beauté, ni pour la taille; c'est une mortelle; toi tu ne connaîtras ni la mort ni la vieillesse. Malgré tout, je veux et souhaite tous les jours revenir en ma maison et voir la journée du retour. Si un dieu me fait naufrager sur la mer vineuse, je m'y résignerai; j'ai dans ma poitrine un coeur endurant : j'ai déjà tant souffert de maux, subi d'épreuves sur les flots et à la guerre l Advienne encore ce surcroît. » Il parlait ainsi; le soleil cependant se coucha et les ténèbres survinrent. Ils allèrent donc tous deux au fond de la grotte creuse goûter l'amour, en demeurant l'un près de l'autre. Quand parut Aurore aux doigts de rose, qui naît de grand matin, Ulysse revêtit tout aussitôt manteau et tunique; et la nymphe se couvrit d'un grand châle blanc comme argent, fin et gracieux; elle se passa autour de la hanche une belle ceinture dorée et se jeta sur la tête un voile tombant. Puis, elle prépara le départ d'Ulysse au grand coeur. Elle lui donna une grande cognée de bronze, bien en main, affilée des deux côtés, et pourvue d'un très beau manche d'olivier, bien ajusté. Elle lui donn ensuite une doloire bien polie. Puis elle prit les devants vers l'extrémité de l'île, où de grands arbres avaient poussé: aune, peuplier, pin haut comme le ciel, bois depuis longtemps sans sève, très secs, qui lui seraient de légers flotteurs. Quand Calypso, l'auguste déesse, lui eut montré l'endroit où ces grands arbres avaient poussé, elle s'en revint vers sa demeure. Lui, se mit à couper des planches, et son travail fut vite terminé. Il abattit' vingt arbres en tout, les dégrossit avec le bronze, les polit savamment et les dressa au cordeau. Cependant Calypso, l'auguste déesse, lui avait apporté des tarières; il fora donc tous ses bois, les ajusta ensemble et, à coups de marteau, unit les pièces du bâtiment par chevilles et moises.


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Dernière mise à jour : 9/09/2005