HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIV

Vers 100-149

  Vers 100-149

[24,100] δἄρα πὰρ Διὶ πατρὶ καθέζετο, εἶξε δἈθήνη.
Ἥρη δὲ χρύσεον καλὸν δέπας ἐν χερὶ θῆκε
καί εὔφρηνἐπέεσσι· Θέτις δὤρεξε πιοῦσα.
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε·
ἤλυθες Οὔλυμπον δὲ θεὰ Θέτι κηδομένη περ,
105 πένθος ἄλαστον ἔχουσα μετὰ φρεσίν· οἶδα καὶ αὐτός·
ἀλλὰ καὶ ὧς ἐρέω τοῦ σεἵνεκα δεῦρο κάλεσσα.
ἐννῆμαρ δὴ νεῖκος ἐν ἀθανάτοισιν ὄρωρεν
Ἕκτορος ἀμφὶ νέκυι καὶ Ἀχιλλῆϊ πτολιπόρθῳ·
κλέψαι δὀτρύνουσιν ἐΰσκοπον ἀργεϊφόντην·
110 αὐτὰρ ἐγὼ τόδε κῦδος Ἀχιλλῆϊ προτιάπτω
αἰδῶ καὶ φιλότητα τεὴν μετόπισθε φυλάσσων.
αἶψα μάλἐς στρατὸν ἐλθὲ καὶ υἱέϊ σῷ ἐπίτειλον·
σκύζεσθαί οἱ εἰπὲ θεούς, ἐμὲ δἔξοχα πάντων
ἀθανάτων κεχολῶσθαι, ὅτι φρεσὶ μαινομένῃσιν
115 Ἕκτορἔχει παρὰ νηυσὶ κορωνίσιν οὐδἀπέλυσεν,
αἴ κέν πως ἐμέ τε δείσῃ ἀπό θἝκτορα λύσῃ.
αὐτὰρ ἐγὼ Πριάμῳ μεγαλήτορι Ἶριν ἐφήσω
λύσασθαι φίλον υἱὸν ἰόντἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν,
δῶρα δἈχιλλῆϊ φερέμεν, τά κε θυμὸν ἰήνῃ.
120 ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε θεὰ Θέτις ἀργυρόπεζα,
βῆ δὲ κατΟὐλύμποιο καρήνων ἀΐξασα,
ἷξεν δἐς κλισίην οὗ υἱέος· ἔνθἄρα τόν γε
εὗρἁδινὰ στενάχοντα· φίλοι δἀμφαὐτὸν ἑταῖροι
ἐσσυμένως ἐπένοντο καὶ ἐντύνοντο ἄριστον·
125 τοῖσι δὄϊς λάσιος μέγας ἐν κλισίῃ ἱέρευτο.
δὲ μάλἄγχαὐτοῖο καθέζετο πότνια μήτηρ,
χειρί τέ μιν κατέρεξεν ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζε·
τέκνον ἐμὸν τέο μέχρις ὀδυρόμενος καὶ ἀχεύων
σὴν ἔδεαι κραδίην μεμνημένος οὔτέ τι σίτου
130 οὔτεὐνῆς; ἀγαθὸν δὲ γυναικί περ ἐν φιλότητι
μίσγεσθ᾽· οὐ γάρ μοι δηρὸν βέῃ, ἀλλά τοι ἤδη
ἄγχι παρέστηκεν θάνατος καὶ μοῖρα κραταιή.
ἀλλἐμέθεν ξύνες ὦκα, Διὸς δέ τοι ἄγγελός εἰμι·
σκύζεσθαι σοί φησι θεούς, ἑὲ δἔξοχα πάντων
135 ἀθανάτων κεχολῶσθαι, ὅτι φρεσὶ μαινομένῃσιν
Ἕκτορἔχεις παρὰ νηυσὶ κορωνίσιν οὐδἀπέλυσας.
ἀλλἄγε δὴ λῦσον, νεκροῖο δὲ δέξαι ἄποινα.
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
τῇδεἴη· ὃς ἄποινα φέροι καὶ νεκρὸν ἄγοιτο,
140 εἰ δὴ πρόφρονι θυμῷ Ὀλύμπιος αὐτὸς ἀνώγει.
ὣς οἵ γἐν νηῶν ἀγύρει μήτηρ τε καὶ υἱὸς
πολλὰ πρὸς ἀλλήλους ἔπεα πτερόεντἀγόρευον.
Ἶριν δὄτρυνε Κρονίδης εἰς Ἴλιον ἱρήν·
βάσκἴθι Ἶρι ταχεῖα λιποῦσἕδος Οὐλύμποιο
145 ἄγγειλον Πριάμῳ μεγαλήτορι Ἴλιον εἴσω
λύσασθαι φίλον υἱὸν ἰόντἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν,
δῶρα δἈχιλλῆϊ φερέμεν τά κε θυμὸν ἰήνῃ
οἶον, μὴ δέ τις ἄλλος ἅμα Τρώων ἴτω ἀνήρ.
κῆρύξ τίς οἱ ἕποιτο γεραίτερος, ὅς κἰθύνοι
[24,100] Thétis s'assit à côté de Zeus le père,
place que lui céda Athénè. Héra lui mit en main une belle
coupe d'or, en lui parlant aimablement, et Thétis la
lui rendit, ayant bu.
Alors le père des hommes et des dieux parla le premier :
«Tu es venue sur l'Olympe, déesse Thétis, malgré ton
chagrin, un deuil inoubliable dans l'âme, je le sais moi-même.
Malgré cela, je vais te dire pourquoi je t'ai appelée.
Voilà neuf jours que la discorde s'est élevée parmi les
immortels, au sujet du cadavre d'Hector, et d'Achille,
destructeur de villes. Ils pressaient le Clairvoyant, le
dieu au brillant aspect, de dérober le corps; mais moi,
j'attribue à Achille la gloire de le rendre, voulant garder
pour l'avenir ton respect et ta tendresse. Va tout de suite
à l'armée, et commande ton fils. Dis-lui que les dieux sont
mécontents de lui; que moi-même, plus que tous les
immortels, je m'irrite, parce que, dans sa fureur, il
retient Hector près des vaisseaux recourbés, au lieu de
le rendre. Nous verrons s'il me craindra et rendra Hector.
De mon côté, j'enverrai Iris au magnanime Priam, pour
qu'il se fasse rendre son fils en allant, aux vaisseaux achéens,
porter à Achille des présents qui adoucissent sa colère. »
Il dit, et, docile, la déesse Thétis aux pieds d'argent
descendit des cimes de l'Olympe, d'un bond, et arriva
à la baraque de son fils. Là, elle le trouva, gémissant
constamment. Autour de lui, ses compagnons empressés
travaillaient et préparaient le déjeuner. Pour eux, un
grand mouton à la laine épaisse avait été sacrifié dans
la baraque. Tout près d'Achille, sa mère vénérable s'assit,
le caressa de la main et lui dit en le nommant :
«Mon enfant, jusques à quand, à te lamenter et à souffrir,
te dévoreras-tu le coeur, sans te rappeler ni la nourriture,
ni le lit? Il est bon, avec une femme, tendrement,
de s'unir; et tu ne vas pas me rester longtemps en vie;
déjà, près de toi, se tiennent la mort et le destin puissant.
Mais entends-moi vite. C'est Zeus qui m'envoie à toi.
Il dit que les dieux sont mécontents de toi, que lui-même,
plus que tous les immortels, s'irrite, parce que, dans ta
fureur, tu gardes Hector près des vaisseaux recourbés au lieu
de le rendre. Allons, rends-le, et accepte la rançon du cadavre. »
Achille aux pieds rapides lui répondit :
«Puisse-t-il y avoir là quelqu'un, qui apporte la rançon
et emmène le cadavre, si, de son propre mouvement,
l'Olympien lui-même l'ordonne ! »
Ainsi eux, dans l'assemblée des vaisseaux, la mère et
le fils, échangeaient mainte parole ailée. Et le fils de
Cronos lança Iris vers la sainte Ilion :
«Va, pars, rapide Iris, quitte le séjour de l'Olympe,
dis au magnanime Priam, dans Ilion, de se faire rendre
son fils, en allant, aux vaisseaux achéens, porter à Achille
des présents qui adoucissent sa colère. Qu'il aille seul;
qu'aucun autre Troyen ne l'accompagne.
Qu'un héraut le suive, un homme âgé,


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Dernière mise à jour : 27/06/2006