HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIV

Vers 50-99

  Vers 50-99

[24,50] αὐτὰρ γἝκτορα δῖον, ἐπεὶ φίλον ἦτορ ἀπηύρα,
ἵππων ἐξάπτων περὶ σῆμἑτάροιο φίλοιο
ἕλκει· οὐ μήν οἱ τό γε κάλλιον οὐδέ τἄμεινον.
μὴ ἀγαθῷ περ ἐόντι νεμεσσηθέωμέν οἱ ἡμεῖς·
κωφὴν γὰρ δὴ γαῖαν ἀεικίζει μενεαίνων.
55 τὸν δὲ χολωσαμένη προσέφη λευκώλενος Ἥρη·
εἴη κεν καὶ τοῦτο τεὸν ἔπος ἀργυρότοξε
εἰ δὴ ὁμὴν Ἀχιλῆϊ καὶ Ἕκτορι θήσετε τιμήν.
Ἕκτωρ μὲν θνητός τε γυναῖκά τε θήσατο μαζόν·
αὐτὰρ Ἀχιλλεύς ἐστι θεᾶς γόνος, ἣν ἐγὼ αὐτὴ
60 θρέψά τε καὶ ἀτίτηλα καὶ ἀνδρὶ πόρον παράκοιτιν
Πηλέϊ, ὃς περὶ κῆρι φίλος γένετἀθανάτοισι.
πάντες δἀντιάασθε θεοὶ γάμου· ἐν δὲ σὺ τοῖσι
δαίνυἔχων φόρμιγγα κακῶν ἕταρ᾽, αἰὲν ἄπιστε.
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
65 Ἥρη μὴ δὴ πάμπαν ἀποσκύδμαινε θεοῖσιν·
οὐ μὲν γὰρ τιμή γε μίἔσσεται· ἀλλὰ καὶ Ἕκτωρ
φίλτατος ἔσκε θεοῖσι βροτῶν οἳ ἐν Ἰλίῳ εἰσίν·
ὣς γὰρ ἔμοιγ᾽, ἐπεὶ οὔ τι φίλων ἡμάρτανε δώρων.
οὐ γάρ μοί ποτε βωμὸς ἐδεύετο δαιτὸς ἐΐσης
70 λοιβῆς τε κνίσης τε· τὸ γὰρ λάχομεν γέρας ἡμεῖς.
ἀλλἤτοι κλέψαι μὲν ἐάσομεν, οὐδέ πῃ ἔστι,
λάθρῃ Ἀχιλλῆος θρασὺν Ἕκτορα· γάρ οἱ αἰεὶ
μήτηρ παρμέμβλωκεν ὁμῶς νύκτάς τε καὶ ἦμαρ.
ἀλλεἴ τις καλέσειε θεῶν Θέτιν ἆσσον ἐμεῖο,
75 ὄφρά τί οἱ εἴπω πυκινὸν ἔπος, ὥς κεν Ἀχιλλεὺς
δώρων ἐκ Πριάμοιο λάχῃ ἀπό θἝκτορα λύσῃ.
ὣς ἔφατ᾽, ὦρτο δὲ Ἶρις ἀελλόπος ἀγγελέουσα,
μεσσηγὺς δὲ Σάμου τε καὶ Ἴμβρου παιπαλοέσσης
ἔνθορε μείλανι πόντῳ· ἐπεστονάχησε δὲ λίμνη.
80 δὲ μολυβδαίνῃ ἰκέλη ἐς βυσσὸν ὄρουσεν,
τε κατἀγραύλοιο βοὸς κέρας ἐμβεβαυῖα
ἔρχεται ὠμηστῇσιν ἐπἰχθύσι κῆρα φέρουσα.
εὗρε δἐνὶ σπῆϊ γλαφυρῷ Θέτιν, ἀμφὶ δἄρἄλλαι
εἵαθὁμηγερέες ἅλιαι θεαί· δἐνὶ μέσσῃς
85 κλαῖε μόρον οὗ παιδὸς ἀμύμονος, ὅς οἱ ἔμελλε
φθίσεσθἐν Τροίῃ ἐριβώλακι τηλόθι πάτρης.
ἀγχοῦ δἱσταμένη προσέφη πόδας ὠκέα Ἶρις·
ὄρσο Θέτι· καλέει Ζεὺς ἄφθιτα μήδεα εἰδώς.
τὴν δἠμείβετἔπειτα θεὰ Θέτις ἀργυρόπεζα·
90 τίπτέ με κεῖνος ἄνωγε μέγας θεός; αἰδέομαι δὲ
μίσγεσθἀθανάτοισιν, ἔχω δἄχεἄκριτα θυμῷ.
εἶμι μέν, οὐδἅλιον ἔπος ἔσσεται ὅττί κεν εἴπῃ.
ὣς ἄρα φωνήσασα κάλυμμἕλε δῖα θεάων
κυάνεον, τοῦ δοὔ τι μελάντερον ἔπλετο ἔσθος.
95 βῆ δἰέναι, πρόσθεν δὲ ποδήνεμος ὠκέα Ἶρις
ἡγεῖτ᾽· ἀμφὶ δἄρα σφι λιάζετο κῦμα θαλάσσης.
ἀκτὴν δἐξαναβᾶσαι ἐς οὐρανὸν ἀϊχθήτην,
εὗρον δεὐρύοπα Κρονίδην, περὶ δἄλλοι ἅπαντες
εἵαθὁμηγερέες μάκαρες θεοὶ αἰὲν ἐόντες.
[24,50] Achille, lui, attache le divin Hector,
(depuis qu'il lui a ôté la vie), à ses chevaux; et, autour
du tertre de son compagnon, il le traîne. Il n'y gagne
pourtant rien de beau ni de bon ! Qu'il craigne, tout brave
qu'il est, de nous irriter contre lui; car c'est une argile
insensible qu'il outrage dans sa fureur. »
Irritée contre Apollon, Héra aux bras blancs répondit :
« Ce serait une idée digne de toi, archer à l'arc d'argent,
de donner des honneurs semblables à Achille et à Hector.
Hector est un mortel et a tété le sein d'une femme;
Achille est né d'une déesse que j'ai moi-même nourrie et
élevée, et donnée comme épouse à un homme, à Pélée,
très aimé des immortels. Vous tous, dieux, vous avez
assisté au mariage, et, parmi eux, toi-même tu banquetais,
tenant ta lyre, ami des méchants, toujours perfide! »
Zeus assembleur de nuages lui répondit :
« Héra, ne t'emporte nullement contre les dieux! Il
n'y aura pas mêmes honneurs pour ces deux hommes.
Mais enfin, Hector était le plus cher aux dieux des humains
d'Ilion, et à moi aussi : car il ne négligeait pas les offrandes
agréables. Jamais mon autel ne manquait de repas où
tous sont égaux, de libations, de fumées grasses, et ce
sont là les honneurs que nous obtenons. Cependant
renonçons à dérober — il n'y a pas moyen — l'audacieux
Hector à l'insu d'Achille : sans cesse, en effet, sa mère
l'assiste, aussi bien de nuit que de jour. Mais si l'un des
dieux appelait Thétis près de moi, afin que je lui tienne
un raisonnement serré, pour qu'Achille accepte les présents
de Priam, et rende Hector? »
Il dit. Iris aux pieds de vent se leva, pour porter son
message. Entre Samos et l'âpre Imbros, elle se jeta dans
les flots noirs, et les eaux calmes en gémirent. Elle plongea
vers le fond, comme le plomb qui, fixé à la corne d'un
boeuf rustique, va porter aux poissons voraces le
sort fatal. Elle trouva, dans une grotte creuse, Thétis;
autour d'elle, d'autres divinités marines étaient assises,
rassemblées. Elle, au milieu, pleurait le destin de son
fils irréprochable, qui devait périr dans la Troade fertile.
loin de sa patrie. S'arrêtant près d'elle, Iris aux pieds
rapides lui dit
«Lève-toi, Thétis, il t'appelle, Zeus aux desseins impérissables.»
La déesse Thétis aux pieds d'argent répondit :
«Pourquoi ce dieu me mande-t-il? J'ai honte de me
mêler aux immortels. J'ai des peines incessantes au coeur.
J'irai toutefois, et ce ne seront pas des paroles vaines,
ce qu'il me dira!»
Ayant ainsi parlé, la déesse divine entre toutes prit
un voile sombre : aucun vêtement n'était plus noir.
Elle partit, et en avant, la rapide Iris aux pieds de vent
la guidait. Autour d'elles s'ouvraient les flots de la mer.
Montant jusqu'au rivage escarpé, elles bondirent de là
vers le ciel, et trouvèrent le fils de Cronos qui voit au loin
entouré de tous les autres dieux assis, rassemblés,
bienheureux et éternels.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/06/2006