HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIII

Vers 300-349

  Vers 300-349

[23,300] τὴν γὑπὸ ζυγὸν ἦγε μέγα δρόμου ἰσχανόωσαν.
Ἀντίλοχος δὲ τέταρτος ἐΰτριχας ὁπλίσαθἵππους,
Νέστορος ἀγλαὸς υἱὸς ὑπερθύμοιο ἄνακτος
τοῦ Νηληϊάδαο· Πυλοιγενέες δέ οἱ ἵπποι
ὠκύποδες φέρον ἅρμα· πατὴρ δέ οἱ ἄγχι παραστὰς
305 μυθεῖτεἰς ἀγαθὰ φρονέων νοέοντι καὶ αὐτῷ·
Ἀντίλοχἤτοι μέν σε νέον περ ἐόντἐφίλησαν
Ζεύς τε Ποσειδάων τε, καὶ ἱπποσύνας ἐδίδαξαν
παντοίας· τὼ καί σε διδασκέμεν οὔ τι μάλα χρεώ·
οἶσθα γὰρ εὖ περὶ τέρμαθἑλισσέμεν· ἀλλά τοι ἵπποι
310 βάρδιστοι θείειν· τώ τοἴω λοίγιἔσεσθαι.
τῶν δἵπποι μὲν ἔασιν ἀφάρτεροι, οὐδὲ μὲν αὐτοὶ
πλείονα ἴσασιν σέθεν αὐτοῦ μητίσασθαι.
ἀλλἄγε δὴ σὺ φίλος μῆτιν ἐμβάλλεο θυμῷ
παντοίην, ἵνα μή σε παρεκπροφύγῃσιν ἄεθλα.
315 μήτι τοι δρυτόμος μέγἀμείνων ἠὲ βίηφι·
μήτι δαὖτε κυβερνήτης ἐνὶ οἴνοπι πόντῳ
νῆα θοὴν ἰθύνει ἐρεχθομένην ἀνέμοισι·
μήτι δἡνίοχος περιγίγνεται ἡνιόχοιο.
ἀλλὃς μέν θἵπποισι καὶ ἅρμασιν οἷσι πεποιθὼς
320 ἀφραδέως ἐπὶ πολλὸν ἑλίσσεται ἔνθα καὶ ἔνθα,
ἵπποι δὲ πλανόωνται ἀνὰ δρόμον, οὐδὲ κατίσχει·
ὃς δέ κε κέρδεα εἰδῇ ἐλαύνων ἥσσονας ἵππους,
αἰεὶ τέρμὁρόων στρέφει ἐγγύθεν, οὐδέ λήθει
ὅππως τὸ πρῶτον τανύσῃ βοέοισιν ἱμᾶσιν,
325 ἀλλἔχει ἀσφαλέως καὶ τὸν προὔχοντα δοκεύει.
σῆμα δέ τοι ἐρέω μάλἀριφραδές, οὐδέ σε λήσει.
ἕστηκε ξύλον αὖον ὅσον τὄργυιὑπὲρ αἴης
δρυὸς πεύκης· τὸ μὲν οὐ καταπύθεται ὄμβρῳ,
λᾶε δὲ τοῦ ἑκάτερθεν ἐρηρέδαται δύο λευκὼ
330 ἐν ξυνοχῇσιν ὁδοῦ, λεῖος δἱππόδρομος ἀμφὶς
τευ σῆμα βροτοῖο πάλαι κατατεθνηῶτος,
τό γε νύσσα τέτυκτο ἐπὶ προτέρων ἀνθρώπων,
καὶ νῦν τέρματἔθηκε ποδάρκης δῖος Ἀχιλλεύς.
τῷ σὺ μάλἐγχρίμψας ἐλάαν σχεδὸν ἅρμα καὶ ἵππους,
335 αὐτὸς δὲ κλινθῆναι ἐϋπλέκτῳ ἐνὶ δίφρῳ
ἦκἐπἀριστερὰ τοῖιν· ἀτὰρ τὸν δεξιὸν ἵππον
κένσαι ὁμοκλήσας, εἶξαί τέ οἱ ἡνία χερσίν.
ἐν νύσσῃ δέ τοι ἵππος ἀριστερὸς ἐγχριμφθήτω,
ὡς ἄν τοι πλήμνη γε δοάσσεται ἄκρον ἱκέσθαι
340 κύκλου ποιητοῖο· λίθου δἀλέασθαι ἐπαυρεῖν,
μή πως ἵππους τε τρώσῃς κατά θἅρματα ἄξῃς·
χάρμα δὲ τοῖς ἄλλοισιν, ἐλεγχείη δὲ σοὶ αὐτῷ
ἔσσεται· ἀλλὰ φίλος φρονέων πεφυλαγμένος εἶναι.
εἰ γάρ κἐν νύσσῃ γε παρεξελάσῃσθα διώκων,
345 οὐκ ἔσθὅς κέ σἕλῃσι μετάλμενος οὐδὲ παρέλθῃ,
οὐδεἴ κεν μετόπισθεν Ἀρίονα δῖον ἐλαύνοι
Ἀδρήστου ταχὺν ἵππον, ὃς ἐκ θεόφιν γένος ἦεν,
τοὺς Λαομέδοντος, οἳ ἐνθάδε γἔτραφεν ἐσθλοί.
ὣς εἰπὼν Νέστωρ Νηλήϊος ἂψ ἐνὶ χώρῃ
[23,300] Voilà la jument que Ménélas menait sous le joug, tout
impatiente de courir. Antilochos, le quatrième, prépara
ses chevaux à la belle robe; c'était le fils admirable du
fier roi Nestor, le descendant de Nélée. Ses chevaux
de Pylos, rapides, emportaient son char. Son père, debout
près de Iui, lui donna, pour son bien, ces sages conseils,
quoiqu'il réfléchît aussi par lui-même :
"Antilochos, malgré ta jeunesse, tu es aimé de Zeus et
de Poseidon, et ils t'ont enseigné l'art de conduire et tous ses
moyens. Ainsi, nul besoin de t'instruire : tu sais bien
virer autour des bornes. Mais tes chevaux sont très lents.
Aussi je crois que cela ira mal. Les autres ont des chevaux
plus rapides; mais, par eux-mêmes, ils ne savent
pas plus que toi avoir de l'idée. Toi donc, mon ami, mets
dans ton âme des idées de toutes sortes, pour que les
prix ne t'échappent pas. Par l'idée, le bûcheron vaut
bien mieux que par la force; par l'idée aussi, le pilote,
sur la mer couleur de vin, guide son vaisseau fin, battu
des vents; par l'idée, le cocher l'emporte sur le cocher.
Qui se fie à ses chevaux et à son char, sans réflexion, vire
largement, par-ci, par-là; ses chevaux s'égarent dans la
course; il ne les maintient pas sur le parcours. Mais qui
sait ce qui est avantageux, quoique poussant des chevaux
inférieurs, regardant toujours la borne, la contourne de
près; il n'oublie pas comment, au début, faire allonger ses
chevaux, sous les rênes de cuir; mais il les conduit sûrement,
et observe celui qui le précède.
Pour la borne, je vais te l'indiquer clairement, elle
ne t'échappera pas. Un tronc sec se dresse d'une brasse
au-dessus du sol, chêne ou pin, bois que ne pourrit pas
la pluie. Deux pierres s'y appuient de chaque côté, deux
pierres blanches, au croisement des chemins; mais, tout
autour, la piste est unie. C'est là ou le tombeau de quelque
mort antique, ou une borne faite au temps des anciens;
et aujourd'hui, c'est la borne marquée par le rapide, le
divin Achille. Frôle-la, pousse tout près char et chevaux;
toi-même, penche-toi, sur la plate-forme bien tressée,
légèrement vers la gauche. Le cheval de droite, aiguillonne-le,
en l'excitant de la voix, rends-lui les rênes; mais
la borne, que ton cheval de gauche la frôle, au point que
paraisse en toucher le bord le moyeu de la roue bien faite.
Évite pourtant de heurter la pierre, de peur de blesser tes
chevaux et de briser ton char : la joie des autres, et ta
propre honte, en résulteraient. Mais; mon ami, réfléchis,
et prends garde ! Car si tu doubles la borne de près, en
poussant tes chevaux, il n'est pas d'homme qui puisse
t'atteindre, en bondissant après toi, ni te dépasser
même si, derrière toi, il poussait le divin Arion, rapide
cheval d'Adraste, et de race divine, ni ceux de Laomédon,
élevés ici, et excellents. »
Ayant dit, Nestor fils de Nélée retourna à sa place s'asseoir,


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Dernière mise à jour : 26/06/2006