HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIII

Vers 150-199

  Vers 150-199

[23,150] νῦν δἐπεὶ οὐ νέομαί γε φίλην ἐς πατρίδα γαῖαν
Πατρόκλῳ ἥρωϊ κόμην ὀπάσαιμι φέρεσθαι.
ὣς εἰπὼν ἐν χερσὶ κόμην ἑτάροιο φίλοιο
θῆκεν, τοῖσι δὲ πᾶσιν ὑφἵμερον ὦρσε γόοιο.
καί νύ κὀδυρομένοισιν ἔδυ φάος ἠελίοιο
155 εἰ μὴ Ἀχιλλεὺς αἶψἈγαμέμνονι εἶπε παραστάς·
Ἀτρεΐδη, σοὶ γάρ τε μάλιστά γε λαὸς Ἀχαιῶν
πείσονται μύθοισι, γόοιο μὲν ἔστι καὶ ἆσαι,
νῦν δἀπὸ πυρκαϊῆς σκέδασον καὶ δεῖπνον ἄνωχθι
ὅπλεσθαι· τάδε δἀμφὶ πονησόμεθοἷσι μάλιστα
160 κήδεός ἐστι νέκυς· παρὰ δοἵ τἀγοὶ ἄμμι μενόντων.
αὐτὰρ ἐπεὶ τό γἄκουσεν ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων,
αὐτίκα λαὸν μὲν σκέδασεν κατὰ νῆας ἐΐσας,
κηδεμόνες δὲ παραὖθι μένον καὶ νήεον ὕλην,
ποίησαν δὲ πυρὴν ἑκατόμπεδον ἔνθα καὶ ἔνθα,
165 ἐν δὲ πυρῇ ὑπάτῃ νεκρὸν θέσαν ἀχνύμενοι κῆρ.
πολλὰ δὲ ἴφια μῆλα καὶ εἰλίποδας ἕλικας βοῦς
πρόσθε πυρῆς ἔδερόν τε καὶ ἄμφεπον· ἐκ δἄρα πάντων
δημὸν ἑλὼν ἐκάλυψε νέκυν μεγάθυμος Ἀχιλλεὺς
ἐς πόδας ἐκ κεφαλῆς, περὶ δὲ δρατὰ σώματα νήει.
170 ἐν δἐτίθει μέλιτος καὶ ἀλείφατος ἀμφιφορῆας
πρὸς λέχεα κλίνων· πίσυρας δἐριαύχενας ἵππους
ἐσσυμένως ἐνέβαλλε πυρῇ μεγάλα στεναχίζων.
ἐννέα τῷ γε ἄνακτι τραπεζῆες κύνες ἦσαν,
καὶ μὲν τῶν ἐνέβαλλε πυρῇ δύο δειροτομήσας,
175 δώδεκα δὲ Τρώων μεγαθύμων υἱέας ἐσθλοὺς
χαλκῷ δηϊόων· κακὰ δὲ φρεσὶ μήδετο ἔργα·
ἐν δὲ πυρὸς μένος ἧκε σιδήρεον ὄφρα νέμοιτο.
ᾤμωξέν τἄρἔπειτα, φίλον δὀνόμηνεν ἑταῖρον·
χαῖρέ μοι Πάτροκλε καὶ εἰν Ἀΐδαο δόμοισι·
180 πάντα γὰρ ἤδη τοι τελέω τὰ πάροιθεν ὑπέστην,
δώδεκα μὲν Τρώων μεγαθύμων υἱέας ἐσθλοὺς
τοὺς ἅμα σοὶ πάντας πῦρ ἐσθίει· Ἕκτορα δοὔ τι
δώσω Πριαμίδην πυρὶ δαπτέμεν, ἀλλὰ κύνεσσιν.
ὣς φάτἀπειλήσας· τὸν δοὐ κύνες ἀμφεπένοντο,
185 ἀλλὰ κύνας μὲν ἄλαλκε Διὸς θυγάτηρ Ἀφροδίτη
ἤματα καὶ νύκτας, ῥοδόεντι δὲ χρῖεν ἐλαίῳ
ἀμβροσίῳ, ἵνα μή μιν ἀποδρύφοι ἑλκυστάζων.
τῷ δἐπὶ κυάνεον νέφος ἤγαγε Φοῖβος Ἀπόλλων
οὐρανόθεν πεδίον δέ, κάλυψε δὲ χῶρον ἅπαντα
190 ὅσσον ἐπεῖχε νέκυς, μὴ πρὶν μένος ἠελίοιο
σκήλειἀμφὶ περὶ χρόα ἴνεσιν ἠδὲ μέλεσσιν.
οὐδὲ πυρὴ Πατρόκλου ἐκαίετο τεθνηῶτος·
ἔνθαὖτἀλλἐνόησε ποδάρκης δῖος Ἀχιλλεύς·
στὰς ἀπάνευθε πυρῆς δοιοῖς ἠρᾶτἀνέμοισι
195 Βορέῃ καὶ Ζεφύρῳ, καὶ ὑπίσχετο ἱερὰ καλά·
πολλὰ δὲ καὶ σπένδων χρυσέῳ δέπαϊ λιτάνευεν
ἐλθέμεν, ὄφρα τάχιστα πυρὶ φλεγεθοίατο νεκροί,
ὕλη τε σεύαιτο καήμεναι. ὦκα δὲ Ἶρις
ἀράων ἀΐουσα μετάγγελος ἦλθἀνέμοισιν.
[23,150] Maintenant, puisque je ne retournerai pas sur
la terre de mes pères, c'est au héros Patrocle que j'offrirai
ma chevelure à emporter. »
Il dit, et sa chevelure, dans les mains de son compagnon,
il la mit, et excita en tous l'envie de se lamenter.
Ils auraient vu, en gémissant encore, plonger la lumière
du soleil, si Achille, aussitôt, n'avait dit, s'approchant
d'Agamemnon :
« Atride, — (c'est à toi surtout que les troupes achéennes
obéiront, à tes ordres), — de gémissements aussi
on peut se rassasier. Maintenant, disperse les troupes loin
du bûcher, et ordonne-leur de préparer le repas. Pour le
reste, ici, nous nous y appliquerons, nous qui surtout
tenons à ce mort. Que les chefs restent avec nous. »
Entendant ces mots, le roi de guerriers Agamemnon,
aussitôt, dispersa les troupes vers les navires équilibrés.
Les affligés restèrent là, et entassèrent le bois. Ils firent
un bûcher de cent pieds, en long et en large, et au sommet
du bûcher placèrent le mort, tristement. Beaucoup de
forts moutons, de boeufs, jambes tordues, cornes torses,
devant le bûcher, ils les écorchèrent et les préparèrent.
De tous prenant la graisse, le magnanime Achille en
couvrit le mort de la tête aux pieds; autour, il entassa
les victimes, écorchées. Il mit aussi sur le bûcher des
amphores de miel et d'huile, en les inclinant vers la
couche. Quatre chevaux à la fière encolure, violemment,
il les jeta dans le bûcher, en gémissant profondément.
Le prince avait neuf chiens à sa table : il en jeta dans le
bûcher deux, égorgés, avec douze nobles fils de Troyens
magnanimes, massacrés par le bronze; car il concevait
des actes cruels. Enfin il lança sur le bûcher l'ardeur du
feu, qui vaut celle du fer, pour qu'elle le dévorât.
Il se lamenta ensuite et appela par son nom son compagnon :
« Sois content de moi, Patrocle, même dans la demeure
d'Adès, car j'accomplis maintenant tout ce que je t'avais
promis. Douze nobles fils de Troyens magnanimes, avec
toi, tous, la flamme les dévore; et Hector, je ne le donnerai pas —
le fils de Priam — à dévorer au feu, mais aux chiens. »
Ainsi dit-il, menaçant; mais les chiens ne s'acharnaient
pas sur Hector : les chiens étaient écartés par la fille de
Zeus, Aphrodite, jours et nuits. Elle avait oint d'huile
de rose, divine, le corps d'Hector, pour qu'Achille ne le
déchirât pas en le traînant. Sur lui, aussi, Phébus Apollon
fit descendre un nuage sombre du ciel dans la plaine :
il couvrit tout l'espace occupé par le cadavre, afin que
l'ardeur du soleil ne desséchât pas les chairs, autour des
nerfs et des membres.
Mais le bûcher de Patrocle mort ne s'embrasait pas.
Alors une autre idée vint au rapide, au divin Achille;
debout, à distance du bûcher, il pria deux vents, Borée et
Zéphyre, leur promit de beaux sacrifices, et leur faisant
même, d'une coupe d'or, mainte libation, il les pria de
venir, pour qu'au plus tôt la flamme brûlât les corps,
et que le bois se hâtât de s'embraser.
La rapide Iris, entendant ses voeux, alla les porter aux vents.


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Dernière mise à jour : 26/06/2006