HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[23,50] ὕλην τἀξέμεναι παρά τε σχεῖν ὅσσἐπιεικὲς
νεκρὸν ἔχοντα νέεσθαι ὑπὸ ζόφον ἠερόεντα,
ὄφρἤτοι τοῦτον μὲν ἐπιφλέγῃ ἀκάματον πῦρ
θᾶσσον ἀπὀφθαλμῶν, λαοὶ δἐπὶ ἔργα τράπωνται.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄρα τοῦ μάλα μὲν κλύον ἠδὲ πίθοντο.
55 ἐσσυμένως δἄρα δόρπον ἐφοπλίσσαντες ἕκαστοι
δαίνυντ᾽, οὐδέ τι θυμὸς ἐδεύετο δαιτὸς ἐΐσης.
αὐτὰρ ἐπεὶ πόσιος καὶ ἐδητύος ἐξ ἔρον ἕντο,
οἳ μὲν κακκείοντες ἔβαν κλισίην δὲ ἕκαστος,
Πηλεΐδης δἐπὶ θινὶ πολυφλοίσβοιο θαλάσσης
60 κεῖτο βαρὺ στενάχων πολέσιν μετὰ Μυρμιδόνεσσιν
ἐν καθαρῷ, ὅθι κύματἐπἠϊόνος κλύζεσκον·
εὖτε τὸν ὕπνος ἔμαρπτε λύων μελεδήματα θυμοῦ
νήδυμος ἀμφιχυθείς· μάλα γὰρ κάμε φαίδιμα γυῖα
Ἕκτορἐπαΐσσων προτὶ Ἴλιον ἠνεμόεσσαν·
65 ἦλθε δἐπὶ ψυχὴ Πατροκλῆος δειλοῖο
πάνταὐτῷ μέγεθός τε καὶ ὄμματα κάλἐϊκυῖα
καὶ φωνήν, καὶ τοῖα περὶ χροῒ εἵματα ἕστο·
στῆ δἄρὑπὲρ κεφαλῆς καί μιν πρὸς μῦθον ἔειπεν·
εὕδεις, αὐτὰρ ἐμεῖο λελασμένος ἔπλευ Ἀχιλλεῦ.
70 οὐ μέν μευ ζώοντος ἀκήδεις, ἀλλὰ θανόντος·
θάπτέ με ὅττι τάχιστα πύλας Ἀΐδαο περήσω.
τῆλέ με εἴργουσι ψυχαὶ εἴδωλα καμόντων,
οὐδέ μέ πω μίσγεσθαι ὑπὲρ ποταμοῖο ἐῶσιν,
ἀλλαὔτως ἀλάλημαι ἀνεὐρυπυλὲς Ἄϊδος δῶ.
75 καί μοι δὸς τὴν χεῖρ᾽· ὀλοφύρομαι, οὐ γὰρ ἔταὖτις
νίσομαι ἐξ Ἀΐδαο, ἐπήν με πυρὸς λελάχητε.
οὐ μὲν γὰρ ζωοί γε φίλων ἀπάνευθεν ἑταίρων
βουλὰς ἑζόμενοι βουλεύσομεν, ἀλλἐμὲ μὲν κὴρ
ἀμφέχανε στυγερή, περ λάχε γιγνόμενόν περ·
80 καὶ δὲ σοὶ αὐτῷ μοῖρα, θεοῖς ἐπιείκελἈχιλλεῦ,
τείχει ὕπο Τρώων εὐηφενέων ἀπολέσθαι.
ἄλλο δέ τοι ἐρέω καὶ ἐφήσομαι αἴ κε πίθηαι·
μὴ ἐμὰ σῶν ἀπάνευθε τιθήμεναι ὀστέἈχιλλεῦ,
ἀλλὁμοῦ ὡς ἐτράφημεν ἐν ὑμετέροισι δόμοισιν,
85 εὖτέ με τυτθὸν ἐόντα Μενοίτιος ἐξ Ὀπόεντος
ἤγαγεν ὑμέτερόνδἀνδροκτασίης ὕπο λυγρῆς,
ἤματι τῷ ὅτε παῖδα κατέκτανον Ἀμφιδάμαντος
νήπιος οὐκ ἐθέλων ἀμφἀστραγάλοισι χολωθείς·
ἔνθά με δεξάμενος ἐν δώμασιν ἱππότα Πηλεὺς
90 ἔτραφέ τἐνδυκέως καὶ σὸν θεράποντὀνόμηνεν·
ὣς δὲ καὶ ὀστέα νῶϊν ὁμὴ σορὸς ἀμφικαλύπτοι
χρύσεος ἀμφιφορεύς, τόν τοι πόρε πότνια μήτηρ.
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
τίπτέ μοι ἠθείη κεφαλὴ δεῦρεἰλήλουθας
95 καί μοι ταῦτα ἕκαστἐπιτέλλεαι; αὐτὰρ ἐγώ τοι
πάντα μάλἐκτελέω καὶ πείσομαι ὡς σὺ κελεύεις.
ἀλλά μοι ἆσσον στῆθι· μίνυνθά περ ἀμφιβαλόντε
ἀλλήλους ὀλοοῖο τεταρπώμεσθα γόοιο.
ὣς ἄρα φωνήσας ὠρέξατο χερσὶ φίλῃσιν
[23,50] qu'on amène le bois, et qu'on le fournisse
comme il convient à un mort pour aller sous le
couchant brumeux, afin que lui, un feu infatigable le
consume au plus tôt, et l'enlève à nos yeux, et que les
troupes se tournent vers leurs travaux. »
Il dit, eux l'écoutèrent bien et lui obéirent. En hâte,
ayant apprêté chacun leur repas, ils mangèrent, et le
désir ne leur manquait pas du repas où tous sont égaux.
Puis, quand ils eurent satisfait la faim et la soif, eux, pour
se coucher, allèrent chacun dans sa baraque; le fils
de Pélée, lui, sur le bord de la mer tumultueuse, se coucha,
gémissant lourdement, parmi ses nombreux Myrmidons,
en un lieu pur, où les vagues battaient le rivage. Quand
le sommeil l'eut pris, déliant les soucis de son coeur,
profond, enveloppant, car il avait beaucoup fatigué
ses membres brillants en s'élançant contre Hector vers
Ilion l'aérée, survint l'âme du malheureux Patrocle,
toute semblable à lui par la taille, les beaux yeux, la
voix même; pareils aussi étaient, sur son corps, les vêtements.
Elle s'arrêta au-dessus de la tête d'Achille et lui dit :
« Tu dors, et tu m'oublies, Achille ! Ce n'est pas, en
moi, un vivant que tu négliges, mais un mort ! Ensevelis-moi
au plus tôt, que je franchisse les portes d'Adès. Elles
me repoussent au loin, les âmes, les fantômes des défunts,
et ne me laissent pas encore me mêler à elles, au delà du
fleuve; j'erre en vain dans le haut de la demeure d'Adès,
aux larges portes. Donne-moi la main; je gémis, car plus
ne reviendrai-je de chez Adès, quand vous m'aurez fait
obtenir le feu. Jamais plus, vivants, à l'écart de nos
compagnons, assis, nous ne projetterons des projets!
Moi, la divinité odieuse m'a englouti, à laquelle j'étais
échu dès ma naissance; et toi aussi, ton sort, Achille semblable
à un dieu, est de mourir sous les murs des nobles Troyens.
« Encore un mot à te dire, une recommandation, si tu
me crois : ne mets pas mes os loin des tiens, Achille, mais
avec eux, comme je fus élevé dans votre maison, quand
(j'étais tout jeune encore) Ménoetios, d'Oponte, m'amena
chez vous, par suite d'un meurtre déplorable, le jour où
je tuai le fils d'Amphidamas, en enfant, sans le vouloir,
pour une querelle au jeu d'osselets. Alors, me recevant
dans sa maison, l'écuyer Pélée m'éleva avec soin, et
me nomma ton serviteur. Ainsi, que nos os, à tous deux,
un même vase les renferme, {l'urne d'or que t'a donnée
ta vénérable mère}."
Achille aux pieds rapides répondit :
« Pourquoi, tête chérie, es-tu venu ici, et me fais-tu
ces recommandations, une à une? Pour moi, je les
accomplirai toutes, et j'obéirai à tes prescriptions. Mais
approche-toi de moi; pour un instant, embrassons-nous,
et goûtons de funestes lamentations. »
A ces mots, il tendit les mains,


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Dernière mise à jour : 26/06/2006