HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIII

Vers 1-49

  Vers 1-49

[23,0] Ἰλιὰς Ψ
1 ὣς οἳ μὲν στενάχοντο κατὰ πτόλιν· αὐτὰρ Ἀχαιοὶ
ἐπεὶ δὴ νῆάς τε καὶ Ἑλλήσποντον ἵκοντο,
οἳ μὲν ἄρἐσκίδναντο ἑὴν ἐπὶ νῆα ἕκαστος,
Μυρμιδόνας δοὐκ εἴα ἀποσκίδνασθαι Ἀχιλλεύς,
5 ἀλλ γε οἷς ἑτάροισι φιλοπτολέμοισι μετηύδα·
Μυρμιδόνες ταχύπωλοι ἐμοὶ ἐρίηρες ἑταῖροι
μὴ δή πω ὑπὄχεσφι λυώμεθα μώνυχας ἵππους,
ἀλλαὐτοῖς ἵπποισι καὶ ἅρμασιν ἆσσον ἰόντες
Πάτροκλον κλαίωμεν· γὰρ γέρας ἐστὶ θανόντων.
10 αὐτὰρ ἐπεί κὀλοοῖο τεταρπώμεσθα γόοιο,
ἵππους λυσάμενοι δορπήσομεν ἐνθάδε πάντες.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δᾤμωξαν ἀολλέες, ἦρχε δἈχιλλεύς.
οἳ δὲ τρὶς περὶ νεκρὸν ἐΰτριχας ἤλασαν ἵππους
μυρόμενοι· μετὰ δέ σφι Θέτις γόου ἵμερον ὦρσε.
15 δεύοντο ψάμαθοι, δεύοντο δὲ τεύχεα φωτῶν
δάκρυσι· τοῖον γὰρ πόθεον μήστωρα φόβοιο.
τοῖσι δὲ Πηλεΐδης ἁδινοῦ ἐξῆρχε γόοιο
χεῖρας ἐπἀνδροφόνους θέμενος στήθεσσιν ἑταίρου·
χαῖρέ μοι Πάτροκλε καὶ εἰν Ἀΐδαο δόμοισι·
20 πάντα γὰρ ἤδη τοι τελέω τὰ πάροιθεν ὑπέστην
Ἕκτορα δεῦρἐρύσας δώσειν κυσὶν ὠμὰ δάσασθαι,
δώδεκα δὲ προπάροιθε πυρῆς ἀποδειροτομήσειν
Τρώων ἀγλαὰ τέκνα σέθεν κταμένοιο χολωθείς.
ῥα καὶ Ἕκτορα δῖον ἀεικέα μήδετο ἔργα
25 πρηνέα πὰρ λεχέεσσι Μενοιτιάδαο τανύσσας
ἐν κονίῃς· οἳ δἔντεἀφωπλίζοντο ἕκαστος
χάλκεα μαρμαίροντα, λύον δὑψηχέας ἵππους,
κὰδ δἷζον παρὰ νηῒ ποδώκεος Αἰακίδαο
μυρίοι· αὐτὰρ τοῖσι τάφον μενοεικέα δαίνυ.
30 πολλοὶ μὲν βόες ἀργοὶ ὀρέχθεον ἀμφὶ σιδήρῳ
σφαζόμενοι, πολλοὶ δὄϊες καὶ μηκάδες αἶγες·
πολλοὶ δἀργιόδοντες ὕες θαλέθοντες ἀλοιφῇ
εὑόμενοι τανύοντο διὰ φλογὸς Ἡφαίστοιο·
πάντῃ δἀμφὶ νέκυν κοτυλήρυτον ἔρρεεν αἷμα.
35 αὐτὰρ τόν γε ἄνακτα ποδώκεα Πηλεΐωνα
εἰς Ἀγαμέμνονα δῖον ἄγον βασιλῆες Ἀχαιῶν
σπουδῇ παρπεπιθόντες ἑταίρου χωόμενον κῆρ.
οἳ δὅτε δὴ κλισίην Ἀγαμέμνονος ἷξον ἰόντες,
αὐτίκα κηρύκεσσι λιγυφθόγγοισι κέλευσαν
40 ἀμφὶ πυρὶ στῆσαι τρίποδα μέγαν, εἰ πεπίθοιεν
Πηλεΐδην λούσασθαι ἄπο βρότον αἱματόεντα.
αὐτὰρ γἠρνεῖτο στερεῶς, ἐπὶ δὅρκον ὄμοσσεν·
οὐ μὰ Ζῆν᾽, ὅς τίς τε θεῶν ὕπατος καὶ ἄριστος,
οὐ θέμις ἐστὶ λοετρὰ καρήατος ἆσσον ἱκέσθαι
45 πρίν γἐνὶ Πάτροκλον θέμεναι πυρὶ σῆμά τε χεῦαι
κείρασθαί τε κόμην, ἐπεὶ οὔ μἔτι δεύτερον ὧδε
ἵξετἄχος κραδίην ὄφρα ζωοῖσι μετείω.
ἀλλἤτοι νῦν μὲν στυγερῇ πειθώμεθα δαιτί·
ἠῶθεν δὄτρυνον ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγάμεμνον
[23,0] CHANT XXIII - Jeux en l'honneur de Patrocle.
1 Ainsi l'on gémissait dans la ville. Cependant les Achéens
arrivés aux vaisseaux et à l'Hellespont, se dispersèrent
chacun vers son navire, sauf les Myrmidons, qu'Achille
ne laissa pas se disperser. Il dit à ses compagnons belliqueux :
« Myrmidons aux chevaux rapides, mes compagnons
fidèles, ne dételons pas encore des chars les chevaux aux
sabots massifs. Avec nos chevaux mêmes et nos chars,
approchons-nous, et pleurons Patrocle : c'est l'honneur
qui appartient aux morts. Puis, satisfaits de lamentations
funestes, dételant les chevaux, nous dînerons ici, tous. »
Il dit, et eux gémirent en choeur, sous la direction
d'Achille. Trois fois, autour du cadavre, ils poussèrent
les chevaux à la belle robe, en pleurant; et, parmi eux,
Thétis excitait l'envie de se lamenter. Ils mouillaient le
sable, ils mouillaient leurs armes de pleurs : si grand
était l'homme qu'ils regrettaient, comme artisan de
fuite ! Le fils de Pélée dirigeait leurs lamentations drues,
ses mains meurtrières posées sur la poitrine de son compagnon :
"Sois content de moi, Patrocle, même dans la demeure
d'Adès ! Car je vais, pour toi, accomplir tout ce que j'ai
promis : livrer Hector, traîné ici, aux chiens, qui le
dévorent cru, et, au nombre de douze, égorger devant
ton bûcher des entants brillants de Troyens, dans ma
colère de ta mort."
Il dit, et imagina pour le divin Hector un traitement
affreux : sur la face, près du lit du fils de Ménoetios, il
l'étendit, dans la poussière. Puis ils quittèrent chacun
leurs armes de bronze, éclatantes, dételèrent les chevaux
au cri aigu, et s'assirent près du vaisseau du rapide Éacide,
par milliers. Achille leur servit un repas funèbre, digne
de l'ardeur du mort. Beaucoup de boeufs luisants mugissaient,
le fer dans la gorge, et beaucoup de moutons et
de chèvres bêlantes; beaucoup de porcs aux dents luisantes,
florissants de graisse, grésillaient, étendus sur
la flamme d'Héphaïstos. Partout autour du cadavre,
versé comme à pleines coupes, coulait le sang.
Cependant le prince, le rapide fils de Pélée, était
conduit vers le divin Agamemnon par les rois des Achéens,
qui, à grand'peine, l'avaient persuadé, la mort de son
compagnon irritant son coeur. Une fois arrivés à la baraque
d'Agamemnon, ils ordonnèrent aussitôt aux hérauts à
la voix claire de mettre sur le feu un grand trépied, pour
voir s'ils persuaderaient le fils de Pélée de laver ses souillures
sanglantes. Mais il refusa fermement, et ajouta ce serment :
« Non, par Zeus, le plus élevé et le meilleur des dieux,
il ne m'est pas permis d'approcher l'eau de ma tête avant
d'avoir mis Patrocle dans les flammes, versé la terre de
son tertre, et coupé ma chevelure. Car ce n'est pas deux
fois qu'une telle douleur pénétrera mon coeur, pendant
que je serai parmi les vivants. Maintenant, subissons
un repas odieux; et, dès l'aurore, ordonne, Agamemnon
roi de guerriers,


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Dernière mise à jour : 26/06/2006