HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIII

Vers 650-699

  Vers 650-699

[23,650] σοὶ δὲ θεοὶ τῶνδἀντὶ χάριν μενοεικέα δοῖεν.
ὣς φάτο, Πηλεΐδης δὲ πολὺν καθὅμιλον Ἀχαιῶν
ᾤχετ᾽, ἐπεὶ πάνταἶνον ἐπέκλυε Νηλεΐδαο.
αὐτὰρ πυγμαχίης ἀλεγεινῆς θῆκεν ἄεθλα·
ἡμίονον ταλαεργὸν ἄγων κατέδησἐν ἀγῶνι
655 ἑξέτεἀδμήτην, τἀλγίστη δαμάσασθαι·
τῷ δἄρα νικηθέντι τίθει δέπας ἀμφικύπελλον.
στῆ δὀρθὸς καὶ μῦθον ἐν Ἀργείοισιν ἔειπεν·
Ἀτρεΐδη τε καὶ ἄλλοι ἐϋκνήμιδες Ἀχαιοὶ
ἄνδρε δύω περὶ τῶνδε κελεύομεν, περ ἀρίστω,
660 πὺξ μάλἀνασχομένω πεπληγέμεν· δέ κἈπόλλων
δώῃ καμμονίην, γνώωσι δὲ πάντες Ἀχαιοί,
ἡμίονον ταλαεργὸν ἄγων κλισίην δὲ νεέσθω·
αὐτὰρ νικηθεὶς δέπας οἴσεται ἀμφικύπελλον.
ὣς ἔφατ᾽, ὄρνυτο δαὐτίκἀνὴρ ἠΰς τε μέγας τε
665 εἰδὼς πυγμαχίης υἱὸς Πανοπῆος Ἐπειός,
ἅψατο δἡμιόνου ταλαεργοῦ φώνησέν τε·
ἆσσον ἴτω ὅς τις δέπας οἴσεται ἀμφικύπελλον·
ἡμίονον δοὔ φημί τινἀξέμεν ἄλλον Ἀχαιῶν
πυγμῇ νικήσαντ᾽, ἐπεὶ εὔχομαι εἶναι ἄριστος.
670 οὐχ ἅλις ὅττι μάχης ἐπιδεύομαι; οὐδἄρα πως ἦν
ἐν πάντεσσἔργοισι δαήμονα φῶτα γενέσθαι.
ὧδε γὰρ ἐξερέω, τὸ δὲ καὶ τετελεσμένον ἔσται·
ἀντικρὺ χρόα τε ῥήξω σύν τὀστέἀράξω.
κηδεμόνες δέ οἱ ἐνθάδἀολλέες αὖθι μενόντων,
675 οἵ κέ μιν ἐξοίσουσιν ἐμῇς ὑπὸ χερσὶ δαμέντα.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ.
Εὐρύαλος δέ οἱ οἶος ἀνίστατο ἰσόθεος φὼς
Μηκιστῆος υἱὸς Ταλαϊονίδαο ἄνακτος,
ὅς ποτε Θήβας δἦλθε δεδουπότος Οἰδιπόδαο
680 ἐς τάφον· ἔνθα δὲ πάντας ἐνίκα Καδμείωνας.
τὸν μὲν Τυδεΐδης δουρὶ κλυτὸς ἀμφεπονεῖτο
θαρσύνων ἔπεσιν, μέγα δαὐτῷ βούλετο νίκην.
ζῶμα δέ οἱ πρῶτον παρακάββαλεν, αὐτὰρ ἔπειτα
δῶκεν ἱμάντας ἐϋτμήτους βοὸς ἀγραύλοιο.
685 τὼ δὲ ζωσαμένω βήτην ἐς μέσσον ἀγῶνα,
ἄντα δἀνασχομένω χερσὶ στιβαρῇσιν ἅμἄμφω
σύν ἔπεσον, σὺν δέ σφι βαρεῖαι χεῖρες ἔμιχθεν.
δεινὸς δὲ χρόμαδος γενύων γένετ᾽, ἔρρεε δἱδρὼς
πάντοθεν ἐκ μελέων· ἐπὶ δὄρνυτο δῖος Ἐπειός,
690 κόψε δὲ παπτήναντα παρήϊον· οὐδἄρἔτι δὴν
ἑστήκειν· αὐτοῦ γὰρ ὑπήριπε φαίδιμα γυῖα.
ὡς δὅθὑπὸ φρικὸς Βορέω ἀναπάλλεται ἰχθὺς
θίνἐν φυκιόεντι, μέλαν δέ κῦμα κάλυψεν,
ὣς πληγεὶς ἀνέπαλτ᾽· αὐτὰρ μεγάθυμος Ἐπειὸς
695 χερσὶ λαβὼν ὤρθωσε· φίλοι δἀμφέσταν ἑταῖροι,
οἵ μιν ἄγον διἀγῶνος ἐφελκομένοισι πόδεσσιν
αἷμα παχὺ πτύοντα κάρη βάλλονθἑτέρωσε·
κὰδ δἀλλοφρονέοντα μετὰ σφίσιν εἷσαν ἄγοντες,
αὐτοὶ δοἰχόμενοι κόμισαν δέπας ἀμφικύπελλον.
[23,650] Que les dieux, pour cela, favorisent, comme il convient,
ton ardeur. » Il dit, et le fils de Pélée, à travers la grande foule
des Achéens, s'en alla, ayant écouté jusqu'au bout les éloges
du fils de Nélée.
Alors il proposa des prix pour la boxe douloureuse.
Amenant une mule résistante, il l'attacha dans l'arène,
une mule de six ans, indomptée, et très difficile à dompter.
Pour le vaincu, il déposa une coupe à deux anses. Et,
debout, il dit au milieu des Argiens :
« Atride, et autres Achéens aux beaux jambarts, nous
invitons, pour ces prix, deux hommes, les meilleurs, à
se frapper à poings levés. Celui auquel Apollon aura donné
de rester vainqueur, au jugement de tous les Achéens,
qu'il emmène la mule résistante dans sa baraque; le
vaincu emportera la coupe à deux anses. »
Il dit. Aussitôt se leva un homme brave et grand,
habile boxeur, Épéos, fils de Panopée. Il saisit la mule
résistante, et s'écria :
« Qu'il approche, celui qui emportera la coupe à deux
anses. La mule, j'affirme que nul autre Achéen ne l'emmènera,
m'ayant vaincu à la boxe : car je me vante d'y
être le meilleur. N'est-ce pas assez que je laisse à désirer au
combat? Aussi n'était-il pas possible qu'à tous les exercices
un homme fût habile. Je le déclare, et ceci s'accomplira :
face à mon adversaire, je lui fendrai la peau, je lui
meurtrirai les os; que des soigneurs, en nombre, restent
donc là pour l'emporter, dompté par mes mains. »
Il dit, et tous, muets, gardèrent le silence. Euryale
seul se leva, homme égal d'un dieu, fils de Mécistée, le
prince issu de Talaos, qui vint jadis à Thèbes, quand à
grand bruit tomba OEdipe, pour ses funérailles; et
il y vainquit tous les fils de Cadmos. Le fils de Tydée,
célèbre par sa lance, s'empressait autour d'Euryale,
l'encourageant de ses paroles, car il désirait fort sa victoire.
Il lui lança d'abord la ceinture, puis lui donna des
courroies, bien coupées dans le cuir d'un boeuf rustique.
Les deux adversaires, s'étant ceints, vinrent au centre
de l'arène, et, levant en face leurs mains solides, tous
deux à la fois, ils tombèrent l'un sur l'autre, et, l'un
l'autre, mêlèrent leurs mains pesantes. Terrible était le
craquement de leurs mâchoires, et la sueur coulait partout
de leurs membres. Le divin Épéos s'élança, et frappa
Euryale, quoiqu'il l'épiât, à la joue; et plus longtemps
il ne tint debout, car ses membres brillants défaillirent.
Comme, quand Borée agite l'eau, un poisson bondit sur
les algues du rivage, et la vague noire le recouvre, ainsi,
Euryale, frappé, fut soulevé. Mais le magnanime Épéos
le prenant dans ses bras, le redressa; ses compagnons
l'entourèrent, et l'emmenèrent à travers l'assemblée, les
pieds traînants, crachant un sang épais, la tête rejetée
de côté. Privé de sentiment, ils le placèrent au milieu
d'eux et l'emmenèrent; et eux-mêmes, en partant,
emportèrent la coupe à deux anses.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 26/06/2006