HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXIII

Vers 600-649

  Vers 600-649

[23,600] ὣς ἄρα σοὶ Μενέλαε μετὰ φρεσὶ θυμὸς ἰάνθη.
καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Ἀντίλοχε νῦν μέν τοι ἐγὼν ὑποείξομαι αὐτὸς
χωόμενος, ἐπεὶ οὔ τι παρήορος οὐδἀεσίφρων
ἦσθα πάρος· νῦν αὖτε νόον νίκησε νεοίη.
605 δεύτερον αὖτἀλέασθαι ἀμείνονας ἠπεροπεύειν.
οὐ γάρ κέν με τάχἄλλος ἀνὴρ παρέπεισεν Ἀχαιῶν.
ἀλλὰ σὺ γὰρ δὴ πολλὰ πάθες καὶ πολλὰ μόγησας
σός τε πατὴρ ἀγαθὸς καὶ ἀδελφεὸς εἵνεκἐμεῖο·
τώ τοι λισσομένῳ ἐπιπείσομαι, ἠδὲ καὶ ἵππον
610 δώσω ἐμήν περ ἐοῦσαν, ἵνα γνώωσι καὶ οἵδε
ὡς ἐμὸς οὔ ποτε θυμὸς ὑπερφίαλος καὶ ἀπηνής.
ῥα, καὶ Ἀντιλόχοιο Νοήμονι δῶκεν ἑταίρῳ
ἵππον ἄγειν· δἔπειτα λέβηθἕλε παμφανόωντα.
Μηριόνης δἀνάειρε δύω χρυσοῖο τάλαντα
615 τέτρατος, ὡς ἔλασεν. πέμπτον δὑπελείπετἄεθλον,
ἀμφίθετος φιάλη· τὴν Νέστορι δῶκεν Ἀχιλλεὺς
Ἀργείων ἀνἀγῶνα φέρων, καὶ ἔειπε παραστάς·
τῆ νῦν, καὶ σοὶ τοῦτο γέρον κειμήλιον ἔστω
Πατρόκλοιο τάφου μνῆμἔμμεναι· οὐ γὰρ ἔταὐτὸν
620 ὄψῃ ἐν Ἀργείοισι· δίδωμι δέ τοι τόδἄεθλον
αὔτως· οὐ γὰρ πύξ γε μαχήσεαι, οὐδὲ παλαίσεις,
οὐδἔτἀκοντιστὺν ἐσδύσεαι, οὐδὲ πόδεσσι
θεύσεαι· ἤδη γὰρ χαλεπὸν κατὰ γῆρας ἐπείγει.
ὣς εἰπὼν ἐν χερσὶ τίθει· δἐδέξατο χαίρων,
625 καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
ναὶ δὴ ταῦτά γε πάντα τέκος κατὰ μοῖραν ἔειπες·
οὐ γὰρ ἔτἔμπεδα γυῖα φίλος πόδες, οὐδέ τι χεῖρες
ὤμων ἀμφοτέρωθεν ἐπαΐσσονται ἐλαφραί.
εἴθὣς ἡβώοιμι βίη τέ μοι ἔμπεδος εἴη
630 ὡς ὁπότε κρείοντἈμαρυγκέα θάπτον Ἐπειοὶ
Βουπρασίῳ, παῖδες δἔθεσαν βασιλῆος ἄεθλα·
ἔνθοὔ τίς μοι ὁμοῖος ἀνὴρ γένετ᾽, οὔτἄρἘπειῶν
οὔταὐτῶν Πυλίων οὔτΑἰτωλῶν μεγαθύμων.
πὺξ μὲν ἐνίκησα Κλυτομήδεα Ἤνοπος υἱόν,
635 Ἀγκαῖον δὲ πάλῃ Πλευρώνιον, ὅς μοι ἀνέστη·
Ἴφικλον δὲ πόδεσσι παρέδραμον ἐσθλὸν ἐόντα,
δουρὶ δὑπειρέβαλον Φυλῆά τε καὶ Πολύδωρον.
οἴοισίν μἵπποισι παρήλασαν Ἀκτορίωνε
πλήθει πρόσθε βαλόντες ἀγασσάμενοι περὶ νίκης,
640 οὕνεκα δὴ τὰ μέγιστα παραὐτόθι λείπετἄεθλα.
οἳ δἄρἔσαν δίδυμοι· μὲν ἔμπεδον ἡνιόχευεν,
ἔμπεδον ἡνιόχευ᾽, δἄρα μάστιγι κέλευεν.
ὥς ποτἔον· νῦν αὖτε νεώτεροι ἀντιοώντων
ἔργων τοιούτων· ἐμὲ δὲ χρὴ γήραϊ λυγρῷ
645 πείθεσθαι, τότε δαὖτε μετέπρεπον ἡρώεσσιν.
ἀλλἴθι καὶ σὸν ἑταῖρον ἀέθλοισι κτερέϊζε.
τοῦτο δἐγὼ πρόφρων δέχομαι, χαίρει δέ μοι ἦτορ,
ὥς μευ ἀεὶ μέμνησαι ἐνηέος, οὐδέ σε λήθω,
τιμῆς ἧς τέ μἔοικε τετιμῆσθαι μετἈχαιοῖς.
[23,600] Ainsi, Ménélas, dans ton âme, ton coeur s'amollit.
Alors, s'adressant à Antilochos, Ménélas lui dit ces mots ailés :
« Antilochos, c'est maintenant à moi de te céder,
malgré ma colère. Car égaré, ou insensé, tu ne l'étais pas
avant. Aujourd'hui ta raison a été vaincue par la jeunesse.
Une autre fois, évite de tromper meilleur que toi. Il eût
fallu longtemps à un autre Achéen pour me persuader;
mais toi, tu as beaucoup souffert, beaucoup peiné, ainsi
que ton brave père et ton frère, pour moi. C'est pourquoi
ta prière me persuade, et la jument même, je te la donnerai,
quoique mienne, pour que ceux-ci aussi reconnaissent
que mon coeur n'est jamais arrogant, ni inflexible. »
Il dit, et à Noémon, compagnon d'Antilochos, donna
la jument à emmener; lui, il prit le chaudron tout brillant.
Mérion emporta les deux talents d'or, lui, le quatrième
à l'arrivée. Restait le cinquième prix, le vase à
deux anses. Achille le donna à Nestor, à qui il le porta
à travers l'assemblée des Argiens. Et, devant lui, il dit :
« Tiens, maintenant, que cet objet, vieillard, reste
chez toi, en souvenir des funérailles de Patrocle. Plus
ne le verras-tu, lui, parmi les Argiens. Je te donne ce
prix ainsi, car tu ne boxeras pas, tu ne lutteras pas,
tu n'entreras pas au concours du javelot, tes pieds ne
courront pas. Déjà, en effet, la vieillesse difficile te presse. »
Ayant dit, il lui mit le vase en mains. Lui le reçut avec
joie et lui adressa ces mots ailés :
"Oui, en tout cela, mon enfant, tu as parlé justement.
Ils ne sont plus fermes, mon ami, mes membres, mes
pieds; et mes mains, des deux côtés des épaules, ne s'élancent
plus légèrement. Ah ! si j'étais jeune, si ma force
était ferme comme quand les Épéens enterrèrent le puissant
Amarynkée, à Bouprasion, et que les fils de ce
roi proposèrent des prix ! Là, aucun homme ne me valut,
ni des Épéens, ni des Pyliens mêmes, ni des magnanimes
Étoliens. A la boxe, je vainquis Clytomède, fils d'Énops;
à la lutte, Ankaie de Pleuron, qui se dressait contre moi;
Iphiclos, à la course, je le devançai, quoiqu'il fût excellent;
au javelot, je lançai plus loin que Phylée et que
Polydore. Pour les chevaux seulement, je fus dépassé
par les deux fils d'Actor, qui, grâce à leur nombre, se
jetèrent devant moi, m'enviant la victoire, parce que
pour eux les plus grands prix restaient encore. Ils étaient
jumeaux : l'un tenait fermement les rênes; il tenait
fermement les rênes, et l'autre pressait les chevaux du
fouet. Ainsi j'étais jadis. Maintenant, que de plus jeunes
affrontent de telles épreuves. A la triste vieillesse il me
faut, moi, obéir; mais, alors, je me distinguais entre les
héros. Va, célèbre par des jeux les funérailles de ton compagnon.
Ce cadeau, moi, je le reçois volontiers, et mon coeur se réjouit
de ce que tu te souviens toujours de mon zèle, et n'oublies pas
l'honneur dont je dois être honoré parmi les Achéens.


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Dernière mise à jour : 26/06/2006