HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXII

Vers 300-349

  Vers 300-349

[22,300] νῦν δὲ δὴ ἐγγύθι μοι θάνατος κακός, οὐδἔτἄνευθεν,
οὐδἀλέη· γάρ ῥα πάλαι τό γε φίλτερον ἦεν
Ζηνί τε καὶ Διὸς υἷι ἑκηβόλῳ, οἵ με πάρος γε
πρόφρονες εἰρύατο· νῦν αὖτέ με μοῖρα κιχάνει.
μὴ μὰν ἀσπουδί γε καὶ ἀκλειῶς ἀπολοίμην,
305 ἀλλὰ μέγα ῥέξας τι καὶ ἐσσομένοισι πυθέσθαι.
ὣς ἄρα φωνήσας εἰρύσσατο φάσγανον ὀξύ,
τό οἱ ὑπὸ λαπάρην τέτατο μέγα τε στιβαρόν τε,
οἴμησεν δὲ ἀλεὶς ὥς ταἰετὸς ὑψιπετήεις,
ὅς τεἶσιν πεδίον δὲ διὰ νεφέων ἐρεβεννῶν
310 ἁρπάξων ἄρνἀμαλὴν πτῶκα λαγωόν·
ὣς Ἕκτωρ οἴμησε τινάσσων φάσγανον ὀξύ.
ὁρμήθη δἈχιλεύς, μένεος δἐμπλήσατο θυμὸν
ἀγρίου, πρόσθεν δὲ σάκος στέρνοιο κάλυψε
καλὸν δαιδάλεον, κόρυθι δἐπένευε φαεινῇ
315 τετραφάλῳ· καλαὶ δὲ περισσείοντο ἔθειραι
χρύσεαι, ἃς Ἥφαιστος ἵει λόφον ἀμφὶ θαμειάς.
οἷος δἀστὴρ εἶσι μετἀστράσι νυκτὸς ἀμολγῷ
ἕσπερος, ὃς κάλλιστος ἐν οὐρανῷ ἵσταται ἀστήρ,
ὣς αἰχμῆς ἀπέλαμπεὐήκεος, ἣν ἄρἈχιλλεὺς
320 πάλλεν δεξιτερῇ φρονέων κακὸν Ἕκτορι δίῳ
εἰσορόων χρόα καλόν, ὅπῃ εἴξειε μάλιστα.
τοῦ δὲ καὶ ἄλλο τόσον μὲν ἔχε χρόα χάλκεα τεύχεα
καλά, τὰ Πατρόκλοιο βίην ἐνάριξε κατακτάς·
φαίνετο δ κληῖδες ἀπὤμων αὐχένἔχουσι
325 λαυκανίην, ἵνα τε ψυχῆς ὤκιστος ὄλεθρος·
τῇ ἐπὶ οἷ μεμαῶτἔλασἔγχεϊ δῖος Ἀχιλλεύς,
ἀντικρὺ δἁπαλοῖο διαὐχένος ἤλυθἀκωκή·
οὐδἄρἀπἀσφάραγον μελίη τάμε χαλκοβάρεια,
ὄφρά τί μιν προτιείποι ἀμειβόμενος ἐπέεσσιν.
330 ἤριπε δἐν κονίῃς· δἐπεύξατο δῖος Ἀχιλλεύς·
Ἕκτορ ἀτάρ που ἔφης Πατροκλῆἐξεναρίζων
σῶς ἔσσεσθ᾽, ἐμὲ δοὐδὲν ὀπίζεο νόσφιν ἐόντα
νήπιε· τοῖο δἄνευθεν ἀοσσητὴρ μέγἀμείνων
νηυσὶν ἔπι γλαφυρῇσιν ἐγὼ μετόπισθε λελείμμην,
335 ὅς τοι γούνατἔλυσα· σὲ μὲν κύνες ἠδοἰωνοὶ
ἑλκήσουσἀϊκῶς, τὸν δὲ κτεριοῦσιν Ἀχαιοί.
τὸν δὀλιγοδρανέων προσέφη κορυθαίολος Ἕκτωρ·
λίσσομὑπὲρ ψυχῆς καὶ γούνων σῶν τε τοκήων
μή με ἔα παρὰ νηυσὶ κύνας καταδάψαι Ἀχαιῶν,
340 ἀλλὰ σὺ μὲν χαλκόν τε ἅλις χρυσόν τε δέδεξο
δῶρα τά τοι δώσουσι πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ,
σῶμα δὲ οἴκαδἐμὸν δόμεναι πάλιν, ὄφρα πυρός με
Τρῶες καὶ Τρώων ἄλοχοι λελάχωσι θανόντα.
τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεὺς·
345 μή με κύον γούνων γουνάζεο μὴ δὲ τοκήων·
αἲ γάρ πως αὐτόν με μένος καὶ θυμὸς ἀνήη
ὤμἀποταμνόμενον κρέα ἔδμεναι, οἷα ἔοργας,
ὡς οὐκ ἔσθὃς σῆς γε κύνας κεφαλῆς ἀπαλάλκοι,
οὐδεἴ κεν δεκάκις τε καὶ εἰκοσινήριτἄποινα
[22,300] Maintenant, voici près de moi la mort; elle n'est plus
loin; plus de refuge. C'était là sans doute, depuis longtemps,
ce que préféraient Zeus, et le fils de Zeus qui
frappe au loin. Avant, ils s'empressaient de me tirer
d'affaire; maintenant, au contraire, le sort m'atteint.
Pourtant, ne périssons pas sans courage, ni sans gloire,
mais après quelque grand exploit, qui passe même à la postérité. »
Ayant ainsi parlé, il tira le glaive aigu qui sous son
flanc s'allongeait, grand et fort, et il s'élança, après
s'être ramassé, comme l'aigle qui vole haut fond dans
la plaine, à travers les nuées ténébreuses, pour ravir une
tendre agnelle ou un lièvre blotti. Ainsi Hector s'élança,
brandissant son glaive aigu, et se rua aussi Achille, le coeur
plein d'une ardeur sauvage. Par devant, il couvrait sa
poitrine de son bouclier beau, bien ouvré; il secouait
son casque brillant, à quatre cimiers; très beaux, alentour
s'agitaient les crins dorés qu'Héphaïstos avait jetés autour
du panache, en grand nombre. Tel qu'un astre va parmi
les astres, lors de la traite de nuit — Vesper, le plus beau
des astres qui se tiennent dans le ciel — ainsi brillait la
pointe très aiguë qu'Achille brandissait dans sa droite,
voulant du mal au divin Hector, et regardant sa belle
peau, pour voir où elle céderait le mieux.
Or partout la peau était couverte des armes de bronze,
belles, qu'à Sa Force Patrocle Hector avait enlevées,
l'ayant tué; elle apparaissait toutefois là où les clavicules
séparent le cou des épaules, à la gorge, par où l'âme se
perd le plus vite. Là, contre Hector, impatiemment,
poussa sa pique le divin Achille. De part en part, à travers
le cou tendre, la pointe passa; mais la trachée, le
frêne ne la coupa point de son bronze lourd, afin qu'Hector
pût répondre quelques mots à Achille. Il s'abattit
dans la poussière, et le divin Achille triompha :
« Hector, tu disais pourtant, en dépouillant Patrocle,
que tu serais sauf, sans t'inquiéter de moi, parce que
j'étais absent, insensé ! Pour lui, à l'écart, un vengeur
bien meilleur que toi, près des vaisseaux creux, restait
à l'arrière; c'était moi, qui ai désuni tes genoux. Toi,
les chiens et les oiseaux te déchireront horriblement;
Patrocle, lui, recevra des Achéens les honneurs funèbres. »
Défaillant, Hector au casque scintillant répondit :
« Je t'en supplie, par ton âme et tes genoux, par tes
parents, ne laisse pas les chiens me dévorer près des
ou vaisseaux achéens ! Le bronze, en masse, et l'or, accepte-les,
ces dons que te donneront mon père et ma mère
vénérable; et mon corps, rends-le à ma maison, pour
qu'au feu du bûcher les Troyens et les Troyennes, leurs
femmes, me fassent participer, mort. »
Avec un regard en dessous, Achille aux pieds rapides répondit :
« Ne me supplie pas, chien, par mes genoux, ni par mes
parents. Puissent mon ardeur et mon coeur me pousser,
moi-même, à couper et à dévorer ta chair toute crue ! Quels
maux tu m'as faits ! Ainsi, il n'est personne pour défendre
ta tête des chiens, même si des rançons dix et vingt fois
plus grandes étaient apportées ici,


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Dernière mise à jour : 14/06/2006