HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXII

Vers 250-299

  Vers 250-299

[22,250] οὔ σἔτι Πηλέος υἱὲ φοβήσομαι, ὡς τὸ πάρος περ
τρὶς περὶ ἄστυ μέγα Πριάμου δίον, οὐδέ ποτἔτλην
μεῖναι ἐπερχόμενον· νῦν αὖτέ με θυμὸς ἀνῆκε
στήμεναι ἀντία σεῖο· ἕλοιμί κεν κεν ἁλοίην.
ἀλλἄγε δεῦρο θεοὺς ἐπιδώμεθα· τοὶ γὰρ ἄριστοι
255 μάρτυροι ἔσσονται καὶ ἐπίσκοποι ἁρμονιάων·
οὐ γὰρ ἐγώ σἔκπαγλον ἀεικιῶ, αἴ κεν ἐμοὶ Ζεὺς
δώῃ καμμονίην, σὴν δὲ ψυχὴν ἀφέλωμαι·
ἀλλἐπεὶ ἄρ κέ σε συλήσω κλυτὰ τεύχεἈχιλλεῦ
νεκρὸν Ἀχαιοῖσιν δώσω πάλιν· ὣς δὲ σὺ ῥέζειν.
260 τὸν δἄρὑπόδρα ἰδὼν προσέφη πόδας ὠκὺς Ἀχιλλεύς·
Ἕκτορ μή μοι ἄλαστε συνημοσύνας ἀγόρευε·
ὡς οὐκ ἔστι λέουσι καὶ ἀνδράσιν ὅρκια πιστά,
οὐδὲ λύκοι τε καὶ ἄρνες ὁμόφρονα θυμὸν ἔχουσιν,
ἀλλὰ κακὰ φρονέουσι διαμπερὲς ἀλλήλοισιν,
265 ὣς οὐκ ἔστἐμὲ καὶ σὲ φιλήμεναι, οὐδέ τι νῶϊν
ὅρκια ἔσσονται, πρίν γ ἕτερόν γε πεσόντα
αἵματος ἆσαι Ἄρηα ταλαύρινον πολεμιστήν.
παντοίης ἀρετῆς μιμνήσκεο· νῦν σε μάλα χρὴ
αἰχμητήν τἔμεναι καὶ θαρσαλέον πολεμιστήν.
270 οὔ τοι ἔτἔσθὑπάλυξις, ἄφαρ δέ σε Παλλὰς Ἀθήνη
ἔγχει ἐμῷ δαμάᾳ· νῦν δἀθρόα πάντἀποτίσεις
κήδεἐμῶν ἑτάρων οὓς ἔκτανες ἔγχεϊ θύων.
ῥα, καὶ ἀμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον ἔγχος·
καὶ τὸ μὲν ἄντα ἰδὼν ἠλεύατο φαίδιμος Ἕκτωρ·
275 ἕζετο γὰρ προϊδών, τὸ δὑπέρπτατο χάλκεον ἔγχος,
ἐν γαίῃ δἐπάγη· ἀνὰ δἥρπασε Παλλὰς Ἀθήνη,
ἂψ δἈχιλῆϊ δίδου, λάθε δἝκτορα ποιμένα λαῶν.
Ἕκτωρ δὲ προσέειπεν ἀμύμονα Πηλεΐωνα·
ἤμβροτες, οὐδἄρα πώ τι θεοῖς ἐπιείκελἈχιλλεῦ
280 ἐκ Διὸς ἠείδης τὸν ἐμὸν μόρον, τοι ἔφης γε·
ἀλλά τις ἀρτιεπὴς καὶ ἐπίκλοπος ἔπλεο μύθων,
ὄφρά σὑποδείσας μένεος ἀλκῆς τε λάθωμαι.
οὐ μέν μοι φεύγοντι μεταφρένῳ ἐν δόρυ πήξεις,
ἀλλἰθὺς μεμαῶτι διὰ στήθεσφιν ἔλασσον
285 εἴ τοι ἔδωκε θεός· νῦν αὖτἐμὸν ἔγχος ἄλευαι
χάλκεον· ὡς δή μιν σῷ ἐν χροῒ πᾶν κομίσαιο.
καί κεν ἐλαφρότερος πόλεμος Τρώεσσι γένοιτο
σεῖο καταφθιμένοιο· σὺ γάρ σφισι πῆμα μέγιστον.
ῥα, καὶ ἀμπεπαλὼν προΐει δολιχόσκιον ἔγχος,
290 καὶ βάλε Πηλεΐδαο μέσον σάκος οὐδἀφάμαρτε·
τῆλε δἀπεπλάγχθη σάκεος δόρυ· χώσατο δἝκτωρ
ὅττί ῥά οἱ βέλος ὠκὺ ἐτώσιον ἔκφυγε χειρός,
στῆ δὲ κατηφήσας, οὐδἄλλἔχε μείλινον ἔγχος.
Δηΐφοβον δἐκάλει λευκάσπιδα μακρὸν ἀΰσας·
295 ᾔτεέ μιν δόρυ μακρόν· δοὔ τί οἱ ἐγγύθεν ἦεν.
Ἕκτωρ δἔγνω ᾗσιν ἐνὶ φρεσὶ φώνησέν τε·
πόποι μάλα δή με θεοὶ θάνατον δὲ κάλεσσαν·
Δηΐφοβον γὰρ ἔγωγἐφάμην ἥρωα παρεῖναι·
ἀλλ μὲν ἐν τείχει, ἐμὲ δἐξαπάτησεν Ἀθήνη.
[22,250] « Je ne te fuirai plus, fils de Pélée, comme, avant, j'ai
couru trois fois autour de la grande ville de Priam, sans
oser attendre ta venue. Maintenant, mon coeur me pousse
à me dresser devant toi; je te maîtriserai peut-être, ou
serai maîtrisé. Allons, attestons ici les dieux : ce seront
les meilleurs témoins, les meilleurs gardiens de nos accords.
Je ne te mutilerai pas affreusement, si Zeus me donne
de rester vainqueur et de t'ôter la vie. Après t'avoir
dépouillé de tes armes célèbres, Achille, ton cadavre, je
le rendrai aux Achéens. Et toi, fais de même. »
Avec un regard en dessous, Achille aux pieds rapides répondit :
« Hector, ne viens pas, être inoubliable, me parler
d'accord. Comme il n'y a pas, entre les lions et les hommes,
de serments fidèles, comme les loups et les agneaux n'ont
pas mêmes sentiments au coeur, mais ne pensent qu'à
se nuire les uns aux autres, de même il n'y a pas, entre
moi et toi, d'amitié, ni, entre nous, il n'y aura de serments,
avant que l'un des deux, abattu, de son sang rassasie
Arès, le dur combattant. Rappelle toute ta valeur : maintenant
surtout il te faut être piquier et combattant hardi.
Il n'y a plus pour toi d'échappatoire. A l'instant, Pallas
Athénè, par ma pique, te domptera : maintenant, d'un
seul coup, tu paieras tous les deuils de mes compagnons
tués par ta pique, ô furieux ! »
Il dit, et l'ayant brandie, lança sa pique à l'ombre
longue. La voyant venir, l'illustre Hector l'évita; il se
baissa, prévoyant; la pique de bronze le survola, et se
planta en terre; mais Pallas Athénè l'arracha et la rendit
à Achille, à l'insu d'Hector, pasteur de troupes. Hector
dit à l'irréprochable fils de Pélée :
« Tu m'as manqué, et ce n'est pas encore, Achille semblable
à un dieu, que Zeus t'a appris mon sort. Pourtant
tu le prétendais : tu étais un adroit parleur, trompeur
en tes discours, pour me faire, de crainte, oublier mon
ardeur et ma vaillance. Mais je ne fuirai pas, ce n'est
pas dans mon dos que tu planteras ta lance; je fonds
droit sur toi : pousse-la à travers ma poitrine, si un dieu
te l'a permis. Et maintenant, en revanche, évite ma
pique de bronze. Puisses-tu la recevoir dans ta chair tout
entière ! La guerre deviendrait plus légère aux Troyens
après ta mort car tu es leur plus grand fléau. »
Il dit, et l'ayant brandie, lança sa pique à l'ombre
longue. Il frappa au milieu le bouclier du fils de Pélée,
il ne le manqua pas, mais la lance rebondit loin du bouclier.
Hector s'irrita de ce que le trait rapide était en
vain parti de sa main. Il s'arrêta, désappointé : il n'avait
pas d'autre pique de frêne. Il appela Déiphobe au bouclier
blanc, à grands cris : il lui demandait une grande
lance. Mais l'autre n'était plus près de lui. Hector comprit
en son âme, et s'écria :
« Hélas, certainement les dieux m'ont appelé à la mort !
Car Déiphobe, je le croyais, ce héros, à côté de moi;
mais il est dans les murs, et moi, Athénè m'a trompé.


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Dernière mise à jour : 14/06/2006