HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXII

Vers 150-199

  Vers 150-199

[22,150] γίγνεται ἐξ αὐτῆς ὡς εἰ πυρὸς αἰθομένοιο·
δἑτέρη θέρεϊ προρέει ἐϊκυῖα χαλάζῃ,
χιόνι ψυχρῇ ἐξ ὕδατος κρυστάλλῳ.
ἔνθα δἐπαὐτάων πλυνοὶ εὐρέες ἐγγὺς ἔασι
καλοὶ λαΐνεοι, ὅθι εἵματα σιγαλόεντα
155 πλύνεσκον Τρώων ἄλοχοι καλαί τε θύγατρες
τὸ πρὶν ἐπεἰρήνης πρὶν ἐλθεῖν υἷας Ἀχαιῶν.
τῇ ῥα παραδραμέτην φεύγων δὄπισθε διώκων·
πρόσθε μὲν ἐσθλὸς ἔφευγε, δίωκε δέ μιν μέγἀμείνων
καρπαλίμως, ἐπεὶ οὐχ ἱερήϊον οὐδὲ βοείην
160 ἀρνύσθην, τε ποσσὶν ἀέθλια γίγνεται ἀνδρῶν,
ἀλλὰ περὶ ψυχῆς θέον Ἕκτορος ἱπποδάμοιο.
ὡς δὅτἀεθλοφόροι περὶ τέρματα μώνυχες ἵπποι
ῥίμφα μάλα τρωχῶσι· τὸ δὲ μέγα κεῖται ἄεθλον
τρίπος ἠὲ γυνὴ ἀνδρὸς κατατεθνηῶτος·
165 ὣς τὼ τρὶς Πριάμοιο πόλιν πέρι δινηθήτην
καρπαλίμοισι πόδεσσι· θεοὶ δἐς πάντες ὁρῶντο·
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε·
πόποι φίλον ἄνδρα διωκόμενον περὶ τεῖχος
ὀφθαλμοῖσιν ὁρῶμαι· ἐμὸν δὀλοφύρεται ἦτορ
170 Ἕκτορος, ὅς μοι πολλὰ βοῶν ἐπὶ μηρίἔκηεν
Ἴδης ἐν κορυφῇσι πολυπτύχου, ἄλλοτε δαὖτε
ἐν πόλει ἀκροτάτῃ· νῦν αὖτέ δῖος Ἀχιλλεὺς
ἄστυ πέρι Πριάμοιο ποσὶν ταχέεσσι διώκει.
ἀλλἄγετε φράζεσθε θεοὶ καὶ μητιάασθε
175 ἠέ μιν ἐκ θανάτοιο σαώσομεν, ἦέ μιν ἤδη
Πηλεΐδῃ Ἀχιλῆϊ δαμάσσομεν ἐσθλὸν ἐόντα.
τὸν δαὖτε προσέειπε θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη·
πάτερ ἀργικέραυνε κελαινεφὲς οἷον ἔειπες·
ἄνδρα θνητὸν ἐόντα πάλαι πεπρωμένον αἴσῃ
180 ἂψ ἐθέλεις θανάτοιο δυσηχέος ἐξαναλῦσαι;
ἔρδ᾽· ἀτὰρ οὔ τοι πάντες ἐπαινέομεν θεοὶ ἄλλοι.
τὴν δἀπαμειβόμενος προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
θάρσει Τριτογένεια φίλον τέκος· οὔ νύ τι θυμῷ
πρόφρονι μυθέομαι, ἐθέλω δέ τοι ἤπιος εἶναι·
185 ἔρξον ὅπῃ δή τοι νόος ἔπλετο, μὴ δἔτἐρώει.
ὣς εἰπὼν ὄτρυνε πάρος μεμαυῖαν Ἀθήνην·
βῆ δὲ κατΟὐλύμποιο καρήνων ἀΐξασα.
Ἕκτορα δἀσπερχὲς κλονέων ἔφεπὠκὺς Ἀχιλλεύς.
ὡς δὅτε νεβρὸν ὄρεσφι κύων ἐλάφοιο δίηται
190 ὄρσας ἐξ εὐνῆς διά τἄγκεα καὶ διὰ βήσσας·
τὸν δεἴ πέρ τε λάθῃσι καταπτήξας ὑπὸ θάμνῳ,
ἀλλά τἀνιχνεύων θέει ἔμπεδον ὄφρά κεν εὕρῃ·
ὣς Ἕκτωρ οὐ λῆθε ποδώκεα Πηλεΐωνα.
ὁσσάκι δὁρμήσειε πυλάων Δαρδανιάων
195 ἀντίον ἀΐξασθαι ἐϋδμήτους ὑπὸ πύργους,
εἴ πως οἷ καθύπερθεν ἀλάλκοιεν βελέεσσι,
τοσσάκι μιν προπάροιθεν ἀποστρέψασκε παραφθὰς
πρὸς πεδίον· αὐτὸς δὲ ποτὶ πτόλιος πέτεταἰεί.
ὡς δἐν ὀνείρῳ οὐ δύναται φεύγοντα διώκειν·
[22,150] et, autour d'elle, une fumée en sort, comme d'un feu
ardent; l'autre, même en été, coule semblable à la grêle, ou à
la neige froide, ou à la glace faite d'eau. Sur les sources,
près du courant, sont de larges bassins, très beaux, en pierre,
où lavaient les vêtements brillants les femmes des
Troyens et leurs filles belles, auparavant, pendant la
paix, avant l'arrivée des fils d'Achéens. Par là tous deux
passaient en courant, l'un fuyant, l'autre, derrière,
poursuivant. Devant, un noble homme fuyait, mais poursuivi
par bien meilleur que lui. Course rapide, car ce n'était
pas une victime ou la peau d'un boeuf qu'ils voulaient
gagner, ces prix ordinaires des courses à pied; c'était
pour la vie qu'ils couraient, pour celle d'Hector dompteur
de chevaux.
Comme, gagneurs de prix, autour des bornes, des chevaux
aux sabots massifs courent très vite, (le prix, important,
est là, un trépied, ou une femme), après la mort
d'un guerrier, ainsi tous deux coururent trois fois autour
de la ville de Priam, de leurs pieds rapides. Tous les dieux
les regardaient, et le père des hommes et des dieux dit
le premier :
« Hélas, c'est un homme aimé de moi que je vois poursuivre
autour du mur; mon coeur plaint Hector, qui a,
pour moi, brûlé mainte cuisse de boeuf sur les cimes de
l'Ida aux nombreux replis, et d'autres fois encore au
sommet de la ville. Maintenant le divin Achille, autour
de la ville de Priam, le poursuit de ses pieds rapides.
Allons : demandez-vous, dieux, et réfléchissez si nous
le sauverons de la mort, ou si, déjà, nous le dompterons
par Achille fils de Pélée, si noble qu'il soit. »
La déesse Athénè aux yeux de chouette répondit :
« Père foudroyant, aux sombres nuages, que dis-tu
là? Un homme, un mortel, depuis longtemps marqué par
le destin, tu veux l'affranchir de la mort maudite? Fais :
mais nous ne t'approuverons pas, nous tous les autres dieux. »
Zeus assembleur de nuages répondit :
« Rassure-toi, infatigable, mon enfant : c'est à contre-coeur
que je parle ainsi, et je veux pour toi être bienveillant.
Agis à ton idée, n'hésite pas. »
Par ces mots, il excita Athénè, déjà impatiente. Elle
s'élança des cimes de l'Olympe, d'un bond.
Hector était toujours pressé et poursuivi par le rapide
Achille. Comme, sur les montagnes, un chien chasse le
faon d'une biche, qu'il a levé de son gîte, à travers coudes
et vallons; et si le faon, échappant à ses yeux, se blottit
sous un fourré, le chien, sur sa trace, court sans relâche,
jusqu'à ce qu'il le trouve; ainsi Hector n'échappait pas
au rapide fils de Pélée. Chaque fois qu'il s'élançait vers
les portes Dardaniennes, afin de bondir tout droit au pied
des remparts bien construits, pour voir si, d'en haut,
on le protégerait avec des traits, chaque fois Achille, le
devançant, le rabattait vers la plaine : car il volait toujours
le plus près de la ville. Comme, en un rêve, on ne
peut poursuivre un fuyard :


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Dernière mise à jour : 14/06/2006