HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[22,50] χαλκοῦ τε χρυσοῦ τἀπολυσόμεθ᾽, ἔστι γὰρ ἔνδον·
πολλὰ γὰρ ὤπασε παιδὶ γέρων ὀνομάκλυτος Ἄλτης.
εἰ δἤδη τεθνᾶσι καὶ εἰν Ἀΐδαο δόμοισιν,
ἄλγος ἐμῷ θυμῷ καὶ μητέρι τοὶ τεκόμεσθα·
λαοῖσιν δἄλλοισι μινυνθαδιώτερον ἄλγος
55 ἔσσεται, ἢν μὴ καὶ σὺ θάνῃς Ἀχιλῆϊ δαμασθείς.
ἀλλεἰσέρχεο τεῖχος ἐμὸν τέκος, ὄφρα σαώσῃς
Τρῶας καὶ Τρῳάς, μὴ δὲ μέγα κῦδος ὀρέξῃς
Πηλεΐδῃ, αὐτὸς δὲ φίλης αἰῶνος ἀμερθῇς.
πρὸς δἐμὲ τὸν δύστηνον ἔτι φρονέοντἐλέησον
60 δύσμορον, ὅν ῥα πατὴρ Κρονίδης ἐπὶ γήραος οὐδῷ
αἴσῃ ἐν ἀργαλέῃ φθίσει κακὰ πόλλἐπιδόντα
υἷάς τὀλλυμένους ἑλκηθείσας τε θύγατρας,
καὶ θαλάμους κεραϊζομένους, καὶ νήπια τέκνα
βαλλόμενα προτὶ γαίῃ ἐν αἰνῇ δηϊοτῆτι,
65 ἑλκομένας τε νυοὺς ὀλοῇς ὑπὸ χερσὶν Ἀχαιῶν.
αὐτὸν δἂν πύματόν με κύνες πρώτῃσι θύρῃσιν
ὠμησταὶ ἐρύουσιν, ἐπεί κέ τις ὀξέϊ χαλκῷ
τύψας ἠὲ βαλὼν ῥεθέων ἐκ θυμὸν ἕληται,
οὓς τρέφον ἐν μεγάροισι τραπεζῆας θυραωρούς,
70 οἵ κἐμὸν αἷμα πιόντες ἀλύσσοντες περὶ θυμῷ
κείσοντἐν προθύροισι. νέῳ δέ τε πάντἐπέοικεν
ἄρηϊ κταμένῳ δεδαϊγμένῳ ὀξέϊ χαλκῷ
κεῖσθαι· πάντα δὲ καλὰ θανόντι περ ὅττι φανήῃ·
ἀλλὅτε δὴ πολιόν τε κάρη πολιόν τε γένειον
75 αἰδῶ ταἰσχύνωσι κύνες κταμένοιο γέροντος,
τοῦτο δὴ οἴκτιστον πέλεται δειλοῖσι βροτοῖσιν.
γέρων, πολιὰς δἄρἀνὰ τρίχας ἕλκετο χερσὶ
τίλλων ἐκ κεφαλῆς· οὐδἝκτορι θυμὸν ἔπειθε.
μήτηρ δαὖθἑτέρωθεν ὀδύρετο δάκρυ χέουσα
80 κόλπον ἀνιεμένη, ἑτέρηφι δὲ μαζὸν ἀνέσχε·
καί μιν δάκρυ χέουσἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Ἕκτορ τέκνον ἐμὸν τάδε ταἴδεο καί μἐλέησον
αὐτήν, εἴ ποτέ τοι λαθικηδέα μαζὸν ἐπέσχον·
τῶν μνῆσαι φίλε τέκνον ἄμυνε δὲ δήϊον ἄνδρα
85 τείχεος ἐντὸς ἐών, μὴ δὲ πρόμος ἵστασο τούτῳ
σχέτλιος· εἴ περ γάρ σε κατακτάνῃ, οὔ σἔτἔγωγε
κλαύσομαι ἐν λεχέεσσι φίλον θάλος, ὃν τέκον αὐτή,
οὐδἄλοχος πολύδωρος· ἄνευθε δέ σε μέγα νῶϊν
Ἀργείων παρὰ νηυσὶ κύνες ταχέες κατέδονται.
90 ὣς τώ γε κλαίοντε προσαυδήτην φίλον υἱὸν
πολλὰ λισσομένω· οὐδἝκτορι θυμὸν ἔπειθον,
ἀλλ γε μίμνἈχιλῆα πελώριον ἆσσον ἰόντα.
ὡς δὲ δράκων ἐπὶ χειῇ ὀρέστερος ἄνδρα μένῃσι
βεβρωκὼς κακὰ φάρμακ᾽, ἔδυ δέ τέ μιν χόλος αἰνός,
95 σμερδαλέον δὲ δέδορκεν ἑλισσόμενος περὶ χειῇ·
ὣς Ἕκτωρ ἄσβεστον ἔχων μένος οὐχ ὑπεχώρει
πύργῳ ἔπι προὔχοντι φαεινὴν ἀσπίδἐρείσας·
ὀχθήσας δἄρα εἶπε πρὸς ὃν μεγαλήτορα θυμόν·
μοι ἐγών, εἰ μέν κε πύλας καὶ τείχεα δύω,
[22,50] à prix de bronze et d'or, nous les délivrerons. Il y en
a chez nous; le vieil et illustre Altès en a donné beaucoup
à sa fille. Mais s'ils sont déjà morts, et dans les demeures
d'Adès, grande douleur pour mon coeur et pour leur mère,
pour nous qui les avons engendrés.
« Toutefois, pour le reste du peuple, la douleur sera moins
durable, si tu ne meurs pas, toi aussi, dompté par Achille.
Entre dans les murs, mon enfant, pour sauver Troyens
et Troyennes, pour ne pas procurer une grande gloire
au fils de Pélée, pour ne pas perdre toi-même la douce
existence. De mon malheur aussi aie pitié, de moi qui
garde encore tout mon sens; infortuné que le père,
fils de Cronos, au seuil de la vieillesse, fera périr dans
une destinée affreuse, après avoir vu bien des maux,
mes fils tués, mes filles entraînées, mes chambres dévastées,
les petits enfants assommés contre le sol, dans un
terrible carnage, et mes brus traînées par les mains
funestes des Achéens !
« Moi-même, le dernier, les chiens, à la porte extérieure,
sanguinaires, me déchireront, quand quelqu'un, avec le
bronze aigu, m'ayant frappé de près ou de loin, aura ôté
la vie à mes membres; ces chiens que j'ai nourris dans
mon palais, portiers vivant de ma table, et qui, ayant
bu mon sang, le coeur enragé, resteront couchés
devant les portes. A un jeune homme, il convient tout
à fait, — tué par Arès, déchiré par le bronze aigu, —
de rester gisant : tout est beau, même en son cadavre, de
ce qui peut apparaître. Mais quand c'est la tête blanchissante,
le menton blanchissant, les parties d'un vieillard égorgé,
qu'outragent les chiens, il n'y a rien de plus
pitoyable chez les misérables mortels. »
Le vieillard dit, et de ses mains il arrachait ses cheveux
blanchissants de sa tête; mais il ne persuadait pas
le coeur d'Hector.
Sa mère, d'autre part, se lamentait, en versant des
larmes. Ouvrant son corsage, de l'autre main elle présentait
son sein; et, versant des larmes, elle dit ces mots ailés :
« Hector, mon enfant, respecte ceci, et aie pitié de moi-même.
Si je t'ai jamais présenté ce sein qui fait oublier les
peines, souviens-t'en, mon enfant. Repousse cet ennemi,
mais de l'intérieur des murs, ne te tiens pas devant contre
lui, le misérable ! S'il te tue, plus moyen même de te pleurer
sur un lit, cher rejeton, pour moi qui t'enfantai, ni
pour ta femme riche de cadeaux. Fort loin de nous, près
des vaisseaux argiens, les chiens rapides te dévoreront. »
Ainsi tous deux, en pleurant, s'adressaient à leur fils
avec mainte supplication; mais ils ne persuadaient pas
le coeur d'Hector. Il attendait le prodigieux Achille, qui
s'approchait. Comme un serpent de montagne, sur son
trou, attend un homme; repu de poisons dangereux, il est
pénétré d'une bile terrible; il lance des regards effrayants,
enroulé autour de son trou; ainsi Hector, possédé d'une
ardeur insatiable, ne reculait pas. Contre une saillie du
rempart il avait appuyé son bouclier brillant : et, tourmenté,
il disait à son âme au grand coeur :
« Malheur à moi ! Si je franchis ces portes et ces murs,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 14/06/2006