HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XXI

Vers 250-299

  Vers 250-299

[21,250] δῖον Ἀχιλλῆα, Τρώεσσι δὲ λοιγὸν ἀλάλκοι.
Πηλεΐδης δἀπόρουσεν ὅσον τἐπὶ δουρὸς ἐρωή,
αἰετοῦ οἴματἔχων μέλανος τοῦ θηρητῆρος,
ὅς θἅμα κάρτιστός τε καὶ ὤκιστος πετεηνῶν·
τῷ ἐϊκὼς ἤϊξεν, ἐπὶ στήθεσσι δὲ χαλκὸς
255 σμερδαλέον κονάβιζεν· ὕπαιθα δὲ τοῖο λιασθεὶς
φεῦγ᾽, δὄπισθε ῥέων ἕπετο μεγάλῳ ὀρυμαγδῷ.
ὡς δὅτἀνὴρ ὀχετηγὸς ἀπὸ κρήνης μελανύδρου
ἂμ φυτὰ καὶ κήπους ὕδατι ῥόον ἡγεμονεύῃ
χερσὶ μάκελλαν ἔχων, ἀμάρης ἐξ ἔχματα βάλλων·
260 τοῦ μέν τε προρέοντος ὑπὸ ψηφῖδες ἅπασαι
ὀχλεῦνται· τὸ δέ τὦκα κατειβόμενον κελαρύζει
χώρῳ ἔνι προαλεῖ, φθάνει δέ τε καὶ τὸν ἄγοντα·
ὣς αἰεὶ Ἀχιλῆα κιχήσατο κῦμα ῥόοιο
καὶ λαιψηρὸν ἐόντα· θεοὶ δέ τε φέρτεροι ἀνδρῶν.
265 ὁσσάκι δὁρμήσειε ποδάρκης δῖος Ἀχιλλεὺς
στῆναι ἐναντίβιον καὶ γνώμεναι εἴ μιν ἅπαντες
ἀθάνατοι φοβέουσι, τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσι,
τοσσάκι μιν μέγα κῦμα διιπετέος ποταμοῖο
πλάζὤμους καθύπερθεν· δὑψόσε ποσσὶν ἐπήδα
270 θυμῷ ἀνιάζων· ποταμὸς δὑπὸ γούνατἐδάμνα
λάβρος ὕπαιθα ῥέων, κονίην δὑπέρεπτε ποδοῖιν.
Πηλεΐδης δᾤμωξεν ἰδὼν εἰς οὐρανὸν εὐρύν·
Ζεῦ πάτερ ὡς οὔ τίς με θεῶν ἐλεεινὸν ὑπέστη
ἐκ ποταμοῖο σαῶσαι· ἔπειτα δὲ καί τι πάθοιμι.
275 ἄλλος δοὔ τις μοι τόσον αἴτιος Οὐρανιώνων,
ἀλλὰ φίλη μήτηρ, με ψεύδεσσιν ἔθελγεν·
μἔφατο Τρώων ὑπὸ τείχεϊ θωρηκτάων
λαιψηροῖς ὀλέεσθαι Ἀπόλλωνος βελέεσσιν.
ὥς μὄφελἝκτωρ κτεῖναι ὃς ἐνθάδε γἔτραφἄριστος·
280 τώ κἀγαθὸς μὲν ἔπεφν᾽, ἀγαθὸν δέ κεν ἐξενάριξε·
νῦν δέ με λευγαλέῳ θανάτῳ εἵμαρτο ἁλῶναι
ἐρχθέντἐν μεγάλῳ ποταμῷ ὡς παῖδα συφορβόν,
ὅν ῥά τἔναυλος ἀποέρσῃ χειμῶνι περῶντα.
ὣς φάτο, τῷ δὲ μάλὦκα Ποσειδάων καὶ Ἀθήνη
285 στήτην ἐγγὺς ἰόντε, δέμας δἄνδρεσσιν ἐΐκτην,
χειρὶ δὲ χεῖρα λαβόντες ἐπιστώσαντἐπέεσσι.
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε Ποσειδάων ἐνοσίχθων·
Πηλεΐδη μήτἄρ τι λίην τρέε μήτέ τι τάρβει·
τοίω γάρ τοι νῶϊ θεῶν ἐπιταρρόθω εἰμὲν
290 Ζηνὸς ἐπαινήσαντος ἐγὼ καὶ Παλλὰς Ἀθήνη·
ὡς οὔ τοι ποταμῷ γε δαμήμεναι αἴσιμόν ἐστιν,
ἀλλὅδε μὲν τάχα λωφήσει, σὺ δὲ εἴσεαι αὐτός·
αὐτάρ τοι πυκινῶς ὑποθησόμεθαἴ κε πίθηαι·
μὴ πρὶν παύειν χεῖρας ὁμοιΐου πολέμοιο
295 πρὶν κατὰ Ἰλιόφι κλυτὰ τείχεα λαὸν ἐέλσαι
Τρωϊκόν, ὅς κε φύγῃσι· σὺ δἝκτορι θυμὸν ἀπούρας
ἂψ ἐπὶ νῆας ἴμεν· δίδομεν δέ τοι εὖχος ἀρέσθαι.
τὼ μὲν ἄρὣς εἰπόντε μετἀθανάτους ἀπεβήτην·
αὐτὰρ βῆ, μέγα γάρ ῥα θεῶν ὄτρυνεν ἐφετμή,
[21,250] le divin Achille, et protéger les Troyens du désastre.
Le fils de Pélée s'élança, sur une portée de javelot, avec
l'essor de l'aigle noir, de l'aigle chasseur, à la fois le plus
fort et le plus rapide des oiseaux. Semblable à lui, il
bondit; et, sur sa poitrine, le bronze, terriblement,
retentissait. A l'écart du fleuve, il fuyait; mais lui, coulant
sur ses pas, le poursuivait à grand fracas. Comme un
homme, pour arroser, d'une source à l'eau noire, à travers
plantes et jardins, conduit le cours, la pioche en
mains, rejetant de la rigole les obstacles; sous l'avance
du courant, tous les cailloux roulent; lui, rapide, descend
bruyamment le terrain en pente, et devance même son
guide; ainsi, toujours, le flot du Scamandre gagnait
Achille, si agile qu'il fût : car les dieux sont supérieurs
aux hommes. Chaque fois que le rapide et divin Achille
s'élançait, pour lui résister en face, et reconnaître si tout
les immortels le poursuivaient, qui occupent le vaste ciel,
chaque fois le grand flot du fleuve issu de Zeus battait le
haut de ses épaules. Alors Achille sautait en l'air, le
cœur soucieux car le fleuve, en dessous, domptait ses
genoux par la violence du courant inférieur, et dérobait la terre
sous ses pieds. Le fils de Pélée gémit, en regardant le vaste ciel :
« Zeus père, ainsi aucun dieu, pitoyable, ne me soutient
pour me sauver de ce fleuve ! Après, que je subisse le
malheur ! Aucun des fils d'Ouranos n'est aussi coupable
que ma mère, qui m'a séduit par des mensonges : elle me
disait que, sous les murs des Troyens cuirassés, je périrais
par les flèches rapides d'Apollon ! Comme il aurait dû
m'abattre, Hector, le meilleur des hommes élevés ici !
Alors un brave aurait tué, un brave eût été dépouillé !
Mais, maintenant, mon destin me fait prendre par une
mort pitoyable, enfermé dans ce grand fleuve, comme
un jeune porcher qu'entraîne le cours d'eau qu'il traversait
pendant l'orage. »
Il parla ainsi; et aussitôt Poseidon et Athénè vinrent
s'arrêter près de lui, semblables par le corps à des hommes,
et, prenant sa main dans leur main, ils le rassurèrent par
leurs paroles. Le premier parla Poseidon, qui ébranle la terre :
«Fils de Pélée, ne va pas à l'excès trembler ou t'effrayer.
Tels sont les aides (nous deux), que tu as parmi les dieux,
avec l'approbation de Zeus : moi et Pallas Athénè ! Non,
être dompté par un fleuve, ce n'est pas ta destinée; il
se calmera bientôt, et toi-même tu le verras. Mais nous te
donnerons un conseil bien tramé, si tu veux l'écouter :
n'arrête pas tes mains, dans le combat égal pour tous,
avant d'avoir refoulé, dans les remparts glorieux d'Ilion,
les troupes Troyennes, qui fuiront; et toi, après avoir ôté
la vie à Hector, reviens aux vaisseaux : nous te donnons
cette gloire à prendre. »
Tous deux, ayant ainsi parlé, s'en allèrent vers les
immortels. Achille, lui, marcha, car le conseil des dieux
l'avait fort excité,


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Dernière mise à jour : 13/06/2006