HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XX

Vers 250-299

  Vers 250-299

[20,250] ὁπποῖόν κεἴπῃσθα ἔπος, τοῖόν κἐπακούσαις.
ἀλλὰ τί ἔριδας καὶ νείκεα νῶϊν ἀνάγκη
νεικεῖν ἀλλήλοισιν ἐναντίον ὥς τε γυναῖκας,
αἵ τε χολωσάμεναι ἔριδος πέρι θυμοβόροιο
νεικεῦσἀλλήλῃσι μέσην ἐς ἄγυιαν ἰοῦσαι
255 πόλλἐτεά τε καὶ οὐκί· χόλος δέ τε καὶ τὰ κελεύει.
ἀλκῆς δοὔ μἐπέεσσιν ἀποτρέψεις μεμαῶτα
πρὶν χαλκῷ μαχέσασθαι ἐναντίον· ἀλλἄγε θᾶσσον
γευσόμεθἀλλήλων χαλκήρεσιν ἐγχείῃσιν.
ῥα καὶ ἐν δεινῷ σάκει ἤλασεν ὄβριμον ἔγχος
260 σμερδαλέῳ· μέγα δἀμφὶ σάκος μύκε δουρὸς ἀκωκῇ.
Πηλεΐδης δὲ σάκος μὲν ἀπὸ ἕο χειρὶ παχείῃ
ἔσχετο ταρβήσας· φάτο γὰρ δολιχόσκιον ἔγχος
ῥέα διελεύσεσθαι μεγαλήτορος Αἰνείαο
νήπιος, οὐδἐνόησε κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμὸν
265 ὡς οὐ ῥηΐδιἐστὶ θεῶν ἐρικυδέα δῶρα
ἀνδράσι γε θνητοῖσι δαμήμεναι οὐδὑποείκειν.
οὐδὲ τότΑἰνείαο δαΐφρονος ὄβριμον ἔγχος
ῥῆξε σάκος· χρυσὸς γὰρ ἐρύκακε, δῶρα θεοῖο·
ἀλλὰ δύω μὲν ἔλασσε διὰ πτύχας, αἳ δἄρἔτι τρεῖς
270 ἦσαν, ἐπεὶ πέντε πτύχας ἤλασε κυλλοποδίων,
τὰς δύο χαλκείας, δύο δἔνδοθι κασσιτέροιο,
τὴν δὲ μίαν χρυσῆν, τῇ ἔσχετο μείλινον ἔγχος.
δεύτερος αὖτἈχιλεὺς προΐει δολιχόσκιον ἔγχος,
καὶ βάλεν Αἰνείαο κατἀσπίδα πάντοσἐΐσην
275 ἄντυγὕπο πρώτην, λεπτότατος θέε χαλκός,
λεπτοτάτη δἐπέην ῥινὸς βοός· δὲ διὰ πρὸ
Πηλιὰς ἤϊξεν μελίη, λάκε δἀσπὶς ὑπαὐτῆς.
Αἰνείας δἐάλη καὶ ἀπὸ ἕθεν ἀσπίδἀνέσχε
δείσας· ἐγχείη δἄρὑπὲρ νώτου ἐνὶ γαίῃ
280 ἔστη ἱεμένη, διὰ δἀμφοτέρους ἕλε κύκλους
ἀσπίδος ἀμφιβρότης· δἀλευάμενος δόρυ μακρὸν
ἔστη, κὰδ δἄχος οἱ χύτο μυρίον ὀφθαλμοῖσι,
ταρβήσας οἱ ἄγχι πάγη βέλος. αὐτὰρ Ἀχιλλεὺς
ἐμμεμαὼς ἐπόρουσεν ἐρυσσάμενος ξίφος ὀξὺ
285 σμερδαλέα ἰάχων· δὲ χερμάδιον λάβε χειρὶ
Αἰνείας, μέγα ἔργον, οὐ δύο γἄνδρε φέροιεν,
οἷοι νῦν βροτοί εἰσ᾽· δέ μιν ῥέα πάλλε καὶ οἶος.
ἔνθά κεν Αἰνείας μὲν ἐπεσσύμενον βάλε πέτρῳ
κόρυθἠὲ σάκος, τό οἱ ἤρκεσε λυγρὸν ὄλεθρον,
290 τὸν δέ κε Πηλεΐδης σχεδὸν ἄορι θυμὸν ἀπηύρα,
εἰ μὴ ἄρὀξὺ νόησε Ποσειδάων ἐνοσίχθων·
αὐτίκα δἀθανάτοισι θεοῖς μετὰ μῦθον ἔειπεν·
πόποι μοι ἄχος μεγαλήτορος Αἰνείαο,
ὃς τάχα Πηλεΐωνι δαμεὶς Ἄϊδος δὲ κάτεισι
295 πειθόμενος μύθοισιν Ἀπόλλωνος ἑκάτοιο
νήπιος, οὐδέ τί οἱ χραισμήσει λυγρὸν ὄλεθρον.
ἀλλὰ τί νῦν οὗτος ἀναίτιος ἄλγεα πάσχει
μὰψ ἕνεκἀλλοτρίων ἀχέων, κεχαρισμένα δαἰεὶ
δῶρα θεοῖσι δίδωσι τοὶ οὐρανὸν εὐρὺν ἔχουσιν;
[20,250] Tel mot tu diras, tel tu pourrais entendre.
Mais pourquoi, en discordes et en querelles,
nous faut-il nous quereller l'un l'autre, en face, comme
des femmes, qui, rendues bilieuses par la discorde qui
ronge le coeur, se querellent, jusqu'au milieu de la rue,
avec force propos vrais ou non? C'est la bile qui, là encore,
les pousse. Ma vaillance, par des paroles tu ne m'en
détourneras pas, — moi qui frémis d'impatience —, avant
de m'avoir, avec le bronze, combattu en face. Allons,
plus vite, tâtons-nous l'un l'autre avec nos lances aux
pointes de bronze. »
Il dit, et dans le bouclier terrible poussa sa lourde
pique, dans le bouclier effrayant : le grand bouclier mugit
sous la pointe de la lance. Le fils de Pélée écarta de lui ce
bouclier, de sa main épaisse, avec crainte : car il se disait
que la pique à l'ombre longue d'Énée au grand coeur le
traverserait facilement. L'insensé! Il ne pensait pas, en
son âme et en son coeur, que bien difficilement les illustres
présents des dieux sont domptés, du moins par des mortels,
ou leur cèdent. Cette fois encore, la lourde pique
de l'ardent Énée ne brisa pas le bouclier : l'or l'arrêta,
présent du dieu. Énée la poussa à travers deux plaques;
mais les trois autres restaient; car c'étaient cinq plaques
qu'avait étendues le Boiteux, deux de bronze, deux —
pour l'intérieur — d'étain, et une d'or, sur laquelle s'arrêta
la pique de frêne.
A son tour, Achille lança sa pique à l'ombre longue,
et frappa Énée sur son bouclier bien équilibré, à l'extrême
rebord, là où courait le bronze le plus mince, couvert
de la plus mince peau de boeuf. A travers eux, le frêne du
Pélion bondit, et fit craquer le bouclier. Énée se ramassa
et éleva loin de lui son bouclier, avec crainte. La pique,
par-dessus son dos, dans la terre vint se planter, perçant
les deux rondelles du bouclier qui couvre tout l'homme.
Énée, ayant évité la longue lance, resta debout, mais
une douleur immense se répandit sur ses yeux : il s'effrayait
de ce que, tout près de lui, le trait s'était fiché.
Achille, impatient, s'élança, tirant son épée aiguë, avec
des cris terribles. Énée prit de sa main une pierre, lourde
masse, que ne porteraient pas deux hommes tels que les
humains d'aujourd'hui. Lui la brandissait aisément, et
seul. Alors Énée aurait frappé son assaillant, de cette
pierre, sur le casque ou le bouclier, qui l'auraient préservé
du triste trépas, et le fils de Pélée, de près, avec son glaive
aurait ôté la vie à Énée, si Poseidon qui ébranle la terre
ne s'en était vivement aperçu. Aussitôt aux dieux immortels
il adressa ces paroles :
«Hélas, je souffre pour Énée au grand coeur, qui
bientôt, dompté par le fils de Pélée, descendra chez
Adès, pour avoir obéi aux paroles d'Apollon qui frappe
au loin, l'insensé ! Et ce dieu ne le secourra point contre
le triste trépas ! Mais pourquoi, maintenant, cet innocent
souffre-t-il, inutilement, pour des maux causés par
autrui? Sans cesse il fait d'agréables présents aux dieux
qui habitent le vaste ciel.


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Dernière mise à jour : 2/06/2006