HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XX

Vers 200-249

  Vers 200-249

[20,200] Πηλεΐδη μὴ δὴ ἐπέεσσί με νηπύτιον ὣς
ἔλπεο δειδίξεσθαι, ἐπεὶ σάφα οἶδα καὶ αὐτὸς
ἠμὲν κερτομίας ἠδαἴσυλα μυθήσασθαι.
ἴδμεν δἀλλήλων γενεήν, ἴδμεν δὲ τοκῆας
πρόκλυτἀκούοντες ἔπεα θνητῶν ἀνθρώπων·
205 ὄψει δοὔτἄρ πω σὺ ἐμοὺς ἴδες οὔτἄρἐγὼ σούς.
φασὶ σὲ μὲν Πηλῆος ἀμύμονος ἔκγονον εἶναι,
μητρὸς δἐκ Θέτιδος καλλιπλοκάμου ἁλοσύδνης·
αὐτὰρ ἐγὼν υἱὸς μεγαλήτορος Ἀγχίσαο
εὔχομαι ἐκγεγάμεν, μήτηρ δέ μοί ἐστἈφροδίτη·
210 τῶν δὴ νῦν ἕτεροί γε φίλον παῖδα κλαύσονται
σήμερον· οὐ γάρ φημἐπέεσσί γε νηπυτίοισιν
ὧδε διακρινθέντε μάχης ἐξαπονέεσθαι.
εἰ δἐθέλεις καὶ ταῦτα δαήμεναι, ὄφρἐῢ εἰδῇς
ἡμετέρην γενεήν, πολλοὶ δέ μιν ἄνδρες ἴσασι·
215 Δάρδανον αὖ πρῶτον τέκετο νεφεληγερέτα Ζεύς,
κτίσσε δὲ Δαρδανίην, ἐπεὶ οὔ πω Ἴλιος ἱρὴ
ἐν πεδίῳ πεπόλιστο πόλις μερόπων ἀνθρώπων,
ἀλλἔθὑπωρείας ᾤκεον πολυπίδακος Ἴδης.
Δάρδανος αὖ τέκεθυἱὸν Ἐριχθόνιον βασιλῆα,
220 ὃς δὴ ἀφνειότατος γένετο θνητῶν ἀνθρώπων·
τοῦ τρισχίλιαι ἵπποι ἕλος κάτα βουκολέοντο
θήλειαι, πώλοισιν ἀγαλλόμεναι ἀταλῇσι.
τάων καὶ Βορέης ἠράσσατο βοσκομενάων,
ἵππῳ δεἰσάμενος παρελέξατο κυανοχαίτῃ·
225 αἳ δὑποκυσάμεναι ἔτεκον δυοκαίδεκα πώλους.
αἳ δὅτε μὲν σκιρτῷεν ἐπὶ ζείδωρον ἄρουραν,
ἄκρον ἐπἀνθερίκων καρπὸν θέον οὐδὲ κατέκλων·
ἀλλὅτε δὴ σκιρτῷεν ἐπεὐρέα νῶτα θαλάσσης,
ἄκρον ἐπὶ ῥηγμῖνος ἁλὸς πολιοῖο θέεσκον.
230 Τρῶα δἘριχθόνιος τέκετο Τρώεσσιν ἄνακτα·
Τρωὸς δαὖ τρεῖς παῖδες ἀμύμονες ἐξεγένοντο
Ἶλός τἈσσάρακός τε καὶ ἀντίθεος Γανυμήδης,
ὃς δὴ κάλλιστος γένετο θνητῶν ἀνθρώπων·
τὸν καὶ ἀνηρείψαντο θεοὶ Διὶ οἰνοχοεύειν
235 κάλλεος εἵνεκα οἷο ἵνἀθανάτοισι μετείη.
Ἶλος δαὖ τέκεθυἱὸν ἀμύμονα Λαομέδοντα·
Λαομέδων δἄρα Τιθωνὸν τέκετο Πρίαμόν τε
Λάμπόν τε Κλυτίον θἹκετάονά τὄζον Ἄρηος·
Ἀσσάρακος δὲ Κάπυν, δἄρἈγχίσην τέκε παῖδα·
240 αὐτὰρ ἔμἈγχίσης, Πρίαμος δἔτεχἝκτορα δῖον.
ταύτης τοι γενεῆς τε καὶ αἵματος εὔχομαι εἶναι.
Ζεὺς δἀρετὴν ἄνδρεσσιν ὀφέλλει τε μινύθει τε
ὅππως κεν ἐθέλῃσιν· γὰρ κάρτιστος ἁπάντων.
ἀλλἄγε μηκέτι ταῦτα λεγώμεθα νηπύτιοι ὣς
245 ἑσταότἐν μέσσῃ ὑσμίνῃ δηϊοτῆτος.
ἔστι γὰρ ἀμφοτέροισιν ὀνείδεα μυθήσασθαι
πολλὰ μάλ᾽, οὐδἂν νηῦς ἑκατόζυγος ἄχθος ἄροιτο.
στρεπτὴ δὲ γλῶσσἐστὶ βροτῶν, πολέες δἔνι μῦθοι
παντοῖοι, ἐπέων δὲ πολὺς νομὸς ἔνθα καὶ ἔνθα.
[20,200] «Fils de Pélée, ne va pas, par des paroles, comme si
j'étais un enfant, espérer me faire peur. Je sais bien, moi
aussi, prononcer des mots blessants et des insultes. Nous
connaissons la race l'un de l'autre, nous connaissons nos
parents, pour avoir écouté les histoires célèbres des
mortels; mais, de vue, tu ne connais pas mes parents,
ni moi les tiens. On dit que tu es issu de l'irréprochable
Pélée, et, comme mère, de Thétis, la déesse marine aux
belles tresses; pour moi, c'est d'Anchise au grand coeur
que je me vante d'être fils, et ma mère est Aphrodite.
De nos parents, les uns ou les autres pleureront leur fils,
aujourd'hui; car ce n'est pas, je l'affirme, par des paroles
puériles, comme cela, qu'ayant décidé entre nous, nous
quitterons le combat.
Si tu veux apprendre encore ceci, afin de bien connaître
notre race (beaucoup d'hommes la connaissent),
c'est Dardanos que, d'abord, engendra Zeus, assembleur
de nuages. Il fonda Dardanie car la sainte Ilion,
dans la plaine, n'était pas encore établie, cité d'hommes
doués de la parole; ils habitaient encore les contreforts
de l'Ida abondant en sources. Dardanos, à son tour
engendra un fils, le roi Erichtonios, qui devint le plus
riche des mortels. Il avait trois mille cavales paissant
dans les prés humides, juments fières de leurs pouliches
bondissantes. Borée s'en éprit tandis qu'elles paissaient,
et, sous l'aspect d'un cheval à crinière bleue, coucha
près d'elles. Elles, engrossées, mirent bas douze pouliches.
Celles-ci, quand elles bondissaient sur les champs de blé,
couraient sur la cime des épis sans les courber; quand
elles bondissaient sur le large dos de la mer, elles couraient
sur la cime des vagues blanchissantes.
Trôs, qu'Erichtonios engendra, fut roi des Troyens; de
Trôs, à son tour, trois fils irréprochables naquirent, Ilos,
Assaracos, et Ganymède, rival des dieux, qui devint le plus
beau des mortels. Celui-ci, les dieux le ravirent au ciel pour
verser à boire à Zeus, afin que, vu sa beauté, il fût parmi les
immortels. Ilos engendra un fils, l'irréprochable Laomédon;
Laomédon engendra Tithon et Priam, et Lampos,
et Clytios, et Ikétaon, rejeton d'Arès. Assaracos eut
Capys, et celui-ci Anchise, pour enfant. Moi, je suis né
d'Anchise, et Priam engendra le divin Hector. Voilà la
race, le sang dont je me vante d'être. Toutefois c'est
Zeus qui accroît et qui diminue la valeur des hommes,
comme il veut, car il est le plus puissant de tous.
Mais allons, ne parlons plus ainsi, comme des enfants,
immobiles au milieu de la mêlée et du carnage. Car nous
pourrions, tous deux, proférer des injures bien nombreuses:
un navire à cent rames n'en enlèverait pas le faix ! La
langue des humains tourne vite; elle a beaucoup de paroles
de toutes sortes, et le champ des mots est bien fourni,
de part et d'autre.


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Dernière mise à jour : 2/06/2006