HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XX

Vers 150-199

  Vers 150-199

[20,150] ἀμφὶ δἄρἄρρηκτον νεφέλην ὤμοισιν ἕσαντο·
οἳ δἑτέρωσε καθῖζον ἐπὀφρύσι Καλλικολώνης
ἀμφὶ σὲ ἤϊε Φοῖβε καὶ Ἄρηα πτολίπορθον.
ὣς οἳ μέν ἑκάτερθε καθήατο μητιόωντες
βουλάς· ἀρχέμεναι δὲ δυσηλεγέος πολέμοιο
155 ὄκνεον ἀμφότεροι, Ζεὺς δἥμενος ὕψι κέλευε.
τῶν δἅπαν ἐπλήσθη πεδίον καὶ λάμπετο χαλκῷ
ἀνδρῶν ἠδἵππων· κάρκαιρε δὲ γαῖα πόδεσσιν
ὀρνυμένων ἄμυδις. δύο δἀνέρες ἔξοχἄριστοι
ἐς μέσον ἀμφοτέρων συνίτην μεμαῶτε μάχεσθαι
160 Αἰνείας τἈγχισιάδης καὶ δῖος Ἀχιλλεύς.
Αἰνείας δὲ πρῶτος ἀπειλήσας ἐβεβήκει
νευστάζων κόρυθι βριαρῇ· ἀτὰρ ἀσπίδα θοῦριν
πρόσθεν ἔχε στέρνοιο, τίνασσε δὲ χάλκεον ἔγχος.
Πηλεΐδης δἑτέρωθεν ἐναντίον ὦρτο λέων ὣς
165 σίντης, ὅν τε καὶ ἄνδρες ἀποκτάμεναι μεμάασιν
ἀγρόμενοι πᾶς δῆμος· δὲ πρῶτον μὲν ἀτίζων
ἔρχεται, ἀλλὅτε κέν τις ἀρηϊθόων αἰζηῶν
δουρὶ βάλῃ ἐάλη τε χανών, περί τἀφρὸς ὀδόντας
γίγνεται, ἐν δέ τέ οἱ κραδίῃ στένει ἄλκιμον ἦτορ,
170 οὐρῇ δὲ πλευράς τε καὶ ἰσχία ἀμφοτέρωθεν
μαστίεται, ἑὲ δαὐτὸν ἐποτρύνει μαχέσασθαι,
γλαυκιόων δἰθὺς φέρεται μένει, ἤν τινα πέφνῃ
ἀνδρῶν, αὐτὸς φθίεται πρώτῳ ἐν ὁμίλῳ·
ὣς Ἀχιλῆὄτρυνε μένος καὶ θυμὸς ἀγήνωρ
175 ἀντίον ἐλθέμεναι μεγαλήτορος Αἰνείαο.
οἳ δὅτε δὴ σχεδὸν ἦσαν ἐπἀλλήλοισιν ἰόντες,
τὸν πρότερος προσέειπε ποδάρκης δῖος Ἀχιλλεύς·
Αἰνεία τί σὺ τόσσον ὁμίλου πολλὸν ἐπελθὼν
ἔστης; σέ γε θυμὸς ἐμοὶ μαχέσασθαι ἀνώγει
180 ἐλπόμενον Τρώεσσιν ἀνάξειν ἱπποδάμοισι
τιμῆς τῆς Πριάμου; ἀτὰρ εἴ κεν ἔμἐξεναρίξῃς,
οὔ τοι τοὔνεκά γε Πρίαμος γέρας ἐν χερὶ θήσει·
εἰσὶν γάρ οἱ παῖδες, δἔμπεδος οὐδἀεσίφρων.
νύ τί τοι Τρῶες τέμενος τάμον ἔξοχον ἄλλων
185 καλὸν φυταλιῆς καὶ ἀρούρης, ὄφρα νέμηαι
αἴ κεν ἐμὲ κτείνῃς; χαλεπῶς δέ σἔολπα τὸ ῥέξειν.
ἤδη μὲν σέ γέ φημι καὶ ἄλλοτε δουρὶ φοβῆσαι.
οὐ μέμνῃ ὅτε πέρ σε βοῶν ἄπο μοῦνον ἐόντα
σεῦα κατἸδαίων ὀρέων ταχέεσσι πόδεσσι
190 καρπαλίμως; τότε δοὔ τι μετατροπαλίζεο φεύγων.
ἔνθεν δἐς Λυρνησσὸν ὑπέκφυγες· αὐτὰρ ἐγὼ τὴν
πέρσα μεθορμηθεὶς σὺν Ἀθήνῃ καὶ Διὶ πατρί,
ληϊάδας δὲ γυναῖκας ἐλεύθερον ἦμαρ ἀπούρας
ἦγον· ἀτὰρ σὲ Ζεὺς ἐρρύσατο καὶ θεοὶ ἄλλοι.
195 ἀλλοὐ νῦν ἐρύεσθαι ὀΐομαι, ὡς ἐνὶ θυμῷ
βάλλεαι· ἀλλά σἔγωγἀναχωρήσαντα κελεύω
ἐς πληθὺν ἰέναι, μηδἀντίος ἵστασἐμεῖο,
πρίν τι κακὸν παθέειν· ῥεχθὲν δέ τε νήπιος ἔγνω.
τὸν δαὖτΑἰνείας ἀπαμείβετο φώνησέν τε·
[20,150] d'un nuage indéchirable ils s'enveloppèrent les épaules.
Les dieux adverses, d'autre part, s'assirent sur le front
sourcilleux de la Callicolonè, autour de toi, tireur Phébus,
et d'Arès destructeur de villes.
Ainsi les dieux s'assirent en deux groupes opposés,
méditant des projets; mais, pour commencer la guerre
funeste, ils hésitaient les uns et les autres, quoique Zeus
assis dans les hauteurs, les y eût invités. Quant aux
combattants, toute la plaine s'en remplit, (et elle brilla
de bronze), hommes et chevaux; la terre retentissait
sous leurs pieds, comme ils s'élançaient à la fois.
Deux hommes, de beaucoup les meilleurs, entre les
deux armées s'avancèrent ensemble, désireux de se battre,
Énée fils d'Anchise et le divin Achille. Énée, le premier,
menaçant, avait marché, inclinant son casque pesant;
son bouclier impétueux devant la poitrine, il brandissait
sa pique de bronze. Le fils de Pélée, d'autre part, se
leva en face de lui, comme un lion dévastateur que veulent
tuer des hommes réunis, tout un pays. D'abord,
dédaigneux, il s'avance; mais, quand un des jeunes gens
prompts comme Arès l'a frappé d'une lance, il se ramasse,
la gueule béante; l'écume lui vient aux dents; son coeur
est trop étroit pour sa vaillance; de sa queue, il fouette
ses flancs et ses hanches, et s'excite lui-même à combattre;
le regard enflammé, il est emporté tout droit, par
son ardeur, à voir s'il tuera un de ces hommes ou périra
lui-même au premier rang. Ainsi Achille était excité, par
son ardeur et son courage viril, à marcher face à Énée au
grand coeur.
Quand ils furent près, allant l'un sur l'autre, le premier
parla le divin Achille aux pieds agiles :
« Énée, pourquoi, si en avant des troupes, viens-tu te
dresser ici? Ton coeur te presse-t-il de me combattre,
dans l'espoir que tu régneras sur les Troyens dompteurs
de chevaux, avec les honneurs de Priam? Me dépouillerais-tu,
ce n'est pas pour cela que Priam mettra des privilèges
en tes mains : il a des enfants, il est solide, et de
sens clair. Ou bien les Troyens t'ont-ils délimité un
domaine plus beau que les autres, riche en vergers et
en terres labourables, pour le cultiver, si tu me tues?
Tu auras de la peine, j'espère, à y arriver. C'est à toi
déjà, je l'affirme, qu'une autre fois ma lance a fait peur.
Ne te rappelles-tu pas le jour où toi seul, loin de tes
boeufs, je t'ai poursuivi, en descendant l'Ida, de mes pieds
rapides, et vivement? Alors tu ne te retournais pas, dans
ta fuite ! Puis, tu t'enfuis à Lyrnessos; et moi je la saccageai,
lancé après toi, avec l'aide d'Athénè et de Zeus le
père. Enlevant à des captives le jour de la liberté, je les
emmenai; toi, Zeus te tira d'affaire, et les autres dieux.
Mais, aujourd'hui, je ne crois pas qu'ils te tirent d'affaire,
comme tu te l'es mis dans l'esprit. Je t'invite, moi, à
céder la place, à rentrer dans la foule, (et ne te dresse
pas face à moi), avant d'avoir souffert quelque mal : le
fait accompli, un enfant même le connaît. »
Énée, en réponse, lui dit :


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Dernière mise à jour : 2/06/2006