HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XX

Vers 100-149

  Vers 100-149

[20,100] πρὶν χροὸς ἀνδρομέοιο διελθέμεν. εἰ δὲ θεός περ
ἶσον τείνειεν πολέμου τέλος, οὔ κε μάλα ῥέα
νικήσει᾽, οὐδεἰ παγχάλκεος εὔχεται εἶναι.
τὸν δαὖτε προσέειπεν ἄναξ Διὸς υἱὸς Ἀπόλλων·
ἥρως ἀλλἄγε καὶ σὺ θεοῖς αἰειγενέτῃσιν
105 εὔχεο· καὶ δὲ σέ φασι Διὸς κούρης Ἀφροδίτης
ἐκγεγάμεν, κεῖνος δὲ χερείονος ἐκ θεοῦ ἐστίν·
μὲν γὰρ Διός ἐσθ᾽, δἐξ ἁλίοιο γέροντος.
ἀλλἰθὺς φέρε χαλκὸν ἀτειρέα, μηδέ σε πάμπαν
λευγαλέοις ἐπέεσσιν ἀποτρεπέτω καὶ ἀρειῇ.
110 ὣς εἰπὼν ἔμπνευσε μένος μέγα ποιμένι λαῶν,
βῆ δὲ διὰ προμάχων κεκορυθμένος αἴθοπι χαλκῷ.
οὐδἔλαθἈγχίσαο πάϊς λευκώλενον Ἥρην
ἀντία Πηλεΐωνος ἰὼν ἀνὰ οὐλαμὸν ἀνδρῶν·
δἄμυδις στήσασα θεοὺς μετὰ μῦθον ἔειπε·
115 φράζεσθον δὴ σφῶϊ Ποσείδαον καὶ Ἀθήνη
ἐν φρεσὶν ὑμετέρῃσιν, ὅπως ἔσται τάδε ἔργα.
Αἰνείας ὅδἔβη κεκορυθμένος αἴθοπι χαλκῷ
ἀντία Πηλεΐωνος, ἀνῆκε δὲ Φοῖβος Ἀπόλλων.
ἀλλἄγεθ᾽, ἡμεῖς πέρ μιν ἀποτρωπῶμεν ὀπίσσω
120 αὐτόθεν, τις ἔπειτα καὶ ἡμείων Ἀχιλῆϊ
παρσταίη, δοίη δὲ κράτος μέγα, μηδέ τι θυμῷ
δευέσθω, ἵνα εἰδῇ μιν φιλέουσιν ἄριστοι
ἀθανάτων, οἳ δαὖτἀνεμώλιοι οἳ τὸ πάρος περ
Τρωσὶν ἀμύνουσιν πόλεμον καὶ δηϊοτῆτα.
125 πάντες δΟὐλύμποιο κατήλθομεν ἀντιόωντες
τῆσδε μάχης, ἵνα μή τι μετὰ Τρώεσσι πάθῃσι
σήμερον· ὕστερον αὖτε τὰ πείσεται ἅσσά οἱ αἶσα
γιγνομένῳ ἐπένησε λίνῳ ὅτε μιν τέκε μήτηρ.
εἰ δἈχιλεὺς οὐ ταῦτα θεῶν ἐκ πεύσεται ὀμφῆς
130 δείσετἔπειθ᾽, ὅτε κέν τις ἐναντίβιον θεὸς ἔλθῃ
ἐν πολέμῳ· χαλεποὶ δὲ θεοὶ φαίνεσθαι ἐναργεῖς.
τὴν δἠμείβετἔπειτα Ποσειδάων ἐνοσίχθων·
Ἥρη μὴ χαλέπαινε παρἐκ νόον· οὐδέ τί σε χρή.
οὐκ ἂν ἔγωγἐθέλοιμι θεοὺς ἔριδι ξυνελάσσαι
135 ἡμέας τοὺς ἄλλους, ἐπεὶ πολὺ φέρτεροί εἰμεν·
ἀλλἡμεῖς μὲν ἔπειτα καθεζώμεσθα κιόντες
ἐκ πάτου ἐς σκοπιήν, πόλεμος δἄνδρεσσι μελήσει.
εἰ δέ κἌρης ἄρχωσι μάχης Φοῖβος Ἀπόλλων,
Ἀχιλῆἴσχωσι καὶ οὐκ εἰῶσι μάχεσθαι,
140 αὐτίκἔπειτα καὶ ἄμμι παραὐτόθι νεῖκος ὀρεῖται
φυλόπιδος· μάλα δὦκα διακρινθέντας ὀΐω
ἂψ ἴμεν Οὔλυμπον δὲ θεῶν μεθὁμήγυριν ἄλλων
ἡμετέρῃς ὑπὸ χερσὶν ἀναγκαίηφι δαμέντας.
ὣς ἄρα φωνήσας ἡγήσατο κυανοχαίτης
145 τεῖχος ἐς ἀμφίχυτον Ἡρακλῆος θείοιο
ὑψηλόν, τό ῥά οἱ Τρῶες καὶ Παλλὰς Ἀθήνη
ποίεον, ὄφρα τὸ κῆτος ὑπεκπροφυγὼν ἀλέαιτο,
ὁππότε μιν σεύαιτο ἀπἠϊόνος πεδίον δέ.
ἔνθα Ποσειδάων κατἄρἕζετο καὶ θεοὶ ἄλλοι,
[20,100] avant d'avoir troué la peau d'un homme. Mais si un
dieu pèse d'une balance égale l'issue du combat, Achille n'aura
pas tant d'aisance à me vaincre, même s'il se vante d'être tout
de bronze. »
Alors le roi fils de Zeus, Apollon, répondit :
"Héros, allons, toi aussi, adresse aux dieux éternels ta
prière. Toi-même, dit-on, la fille de Zeus, Aphrodite, t'a
enfanté; lui, c'est une déesse inférieure : car l'une est
issue de Zeus, l'autre du vieillard de la mer. Droit contre
lui, porte donc le bronze inflexible, et ne te laisse en rien
détourner par ses injures, ni par ses imprécations. »
En parlant ainsi, il inspira une grande ardeur au
pasteur de troupes, qui alla au premier rang, casqué de
bronze flamboyant.
Il n'échappa point à Héra aux bras blancs que l'enfant
d'Anchise marchait face au fils de Pélée, dans la foule
des guerriers. Elle réunit les dieux et leur dit :
« Réfléchissez tous deux, Poseidon et Athénè, en vos
âmes, à la façon dont ceci tournera. Voici qu'Énée
marche, casqué de bronze flamboyant, face au fils de Pélée,
sous l'impusion de Phébus Apollon. Eh bien, nous,
faisons-le revenir en arrière sur-le-champ; ou que, désormais,
parmi nous aussi, quelqu'un assiste Achille; qu'il lui
donne une grande force; qu'à son coeur rien ne manque,
pour qu'Achille sache qu'il est aimé des meilleurs des
immortels, et que ce sont des dieux faits de vent qui,
jusqu'à présent, écartent des Troyens la guerre et le
carnage. Tous, de l'Olympe, nous sommes descendus,
pour affronter ce combat, afin qu'au milieu des Troyens
Achille ne souffre aucun mal, aujourd'hui; plus tard, il
souffrira ce que la destinée, à sa naissance, a filé pour lui
avec le lin, quand sa mère l'enfanta. Mais, si Achille
n'apprend pas ce dessein de la voix des dieux, il aura
peur quand quelque dieu viendra, face à lui, à la guerre :
car terribles sont les dieux apparaissant dans leur éclat. »
Poseidon, qui ébranle la terre, répondit :
"Héra, ne te fâche pas sans raison : tu ne le dois pas.
Je ne saurais vouloir, pour moi, pousser les autres dieux
à une querelle; nous, y pousser les autres dieux; car nous
sommes beaucoup plus forts. Non. Allons nous asseoir,
nous, hors des lieux fréquentés, à un observatoire; la
bataille, les hommes s'en occuperont. Mais si Arès commence
le combat, ou Phébus Apollon, s'ils retiennent
Achille, et ne le laissent pas combattre, aussitôt, chez
nous aussi, contre eux, s'élèveront la discorde et la
bataille; et bientôt, je crois, le débat tranché, ils retourneront
à l'Olympe (où sont réunis les autres dieux),
domptés sous nos mains par une force fatale. »
Ayant ainsi parlé, le dieu à la chevelure bleue les conduisit
au rempart en remblai du divin Héraclès, rempart
élevé, que pour lui les Troyens et Pallas Athénè avaient
fait, pour qu'il évitât par la fuite le fameux monstre
marin, quand celui-ci le poursuivait du rivage vers la plaine.
Là donc Poseidon s'assit avec les autres dieux, et


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Dernière mise à jour : 2/06/2006