HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVIII

Vers 500-549

  Vers 500-549

[18,500] δήμῳ πιφαύσκων, δἀναίνετο μηδὲν ἑλέσθαι·
ἄμφω δἱέσθην ἐπὶ ἴστορι πεῖραρ ἑλέσθαι.
λαοὶ δἀμφοτέροισιν ἐπήπυον ἀμφὶς ἀρωγοί·
κήρυκες δἄρα λαὸν ἐρήτυον· οἳ δὲ γέροντες
εἵατἐπὶ ξεστοῖσι λίθοις ἱερῷ ἐνὶ κύκλῳ,
505 σκῆπτρα δὲ κηρύκων ἐν χέρσἔχον ἠεροφώνων·
τοῖσιν ἔπειτἤϊσσον, ἀμοιβηδὶς δὲ δίκαζον.
κεῖτο δἄρἐν μέσσοισι δύω χρυσοῖο τάλαντα,
τῷ δόμεν ὃς μετὰ τοῖσι δίκην ἰθύντατα εἴποι.
τὴν δἑτέρην πόλιν ἀμφὶ δύω στρατοὶ ἥατο λαῶν
510 τεύχεσι λαμπόμενοι· δίχα δέ σφισιν ἥνδανε βουλή,
ἠὲ διαπραθέειν ἄνδιχα πάντα δάσασθαι
κτῆσιν ὅσην πτολίεθρον ἐπήρατον ἐντὸς ἔεργεν·
οἳ δοὔ πω πείθοντο, λόχῳ δὑπεθωρήσσοντο.
τεῖχος μέν ἄλοχοί τε φίλαι καὶ νήπια τέκνα
515 ῥύατἐφεσταότες, μετὰ δἀνέρες οὓς ἔχε γῆρας·
οἳ δἴσαν· ἦρχε δἄρά σφιν Ἄρης καὶ Παλλὰς Ἀθήνη
ἄμφω χρυσείω, χρύσεια δὲ εἵματα ἕσθην,
καλὼ καὶ μεγάλω σὺν τεύχεσιν, ὥς τε θεώ περ
ἀμφὶς ἀριζήλω· λαοὶ δὑπολίζονες ἦσαν.
520 οἳ δὅτε δή ἵκανον ὅθι σφίσιν εἶκε λοχῆσαι
ἐν ποταμῷ, ὅθι τἀρδμὸς ἔην πάντεσσι βοτοῖσιν,
ἔνθἄρα τοί γἵζοντεἰλυμένοι αἴθοπι χαλκῷ.
τοῖσι δἔπειτἀπάνευθε δύω σκοποὶ εἵατο λαῶν
δέγμενοι ὁππότε μῆλα ἰδοίατο καὶ ἕλικας βοῦς.
525 οἳ δὲ τάχα προγένοντο, δύω δἅμἕποντο νομῆες
τερπόμενοι σύριγξι· δόλον δοὔ τι προνόησαν.
οἳ μὲν τὰ προϊδόντες ἐπέδραμον, ὦκα δἔπειτα
τάμνοντἀμφὶ βοῶν ἀγέλας καὶ πώεα καλὰ
ἀργεννέων οἰῶν, κτεῖνον δἐπὶ μηλοβοτῆρας.
530 οἳ δὡς οὖν ἐπύθοντο πολὺν κέλαδον παρὰ βουσὶν
εἰράων προπάροιθε καθήμενοι, αὐτίκἐφἵππων
βάντες ἀερσιπόδων μετεκίαθον, αἶψα δἵκοντο.
στησάμενοι δἐμάχοντο μάχην ποταμοῖο παρὄχθας,
βάλλον δἀλλήλους χαλκήρεσιν ἐγχείῃσιν.
535 ἐν δἜρις ἐν δὲ Κυδοιμὸς ὁμίλεον, ἐν δὀλοὴ Κήρ,
ἄλλον ζωὸν ἔχουσα νεούτατον, ἄλλον ἄουτον,
ἄλλον τεθνηῶτα κατὰ μόθον ἕλκε ποδοῖιν·
εἷμα δἔχἀμφὤμοισι δαφοινεὸν αἵματι φωτῶν.
ὡμίλευν δὥς τε ζωοὶ βροτοὶ ἠδἐμάχοντο,
540 νεκρούς τἀλλήλων ἔρυον κατατεθνηῶτας.
ἐν δἐτίθει νειὸν μαλακὴν πίειραν ἄρουραν
εὐρεῖαν τρίπολον· πολλοὶ δἀροτῆρες ἐν αὐτῇ
ζεύγεα δινεύοντες ἐλάστρεον ἔνθα καὶ ἔνθα.
οἳ δὁπότε στρέψαντες ἱκοίατο τέλσον ἀρούρης,
545 τοῖσι δἔπειτἐν χερσὶ δέπας μελιηδέος οἴνου
δόσκεν ἀνὴρ ἐπιών· τοὶ δὲ στρέψασκον ἀνὄγμους,
ἱέμενοι νειοῖο βαθείης τέλσον ἱκέσθαι.
δὲ μελαίνετὄπισθεν, ἀρηρομένῃ δὲ ἐῴκει,
χρυσείη περ ἐοῦσα· τὸ δὴ περὶ θαῦμα τέτυκτο.
[18,500] et le déclarait devant le peuple, l'autre niait avoir rien reçu. Tous deux s'élançaient vers un témoin, pour en finir. La foule criait, partie pour l'un, partie pour l'autre, soutenant l'un ou l'autre; des hérauts contenaient la foule. — Les anciens étaient assis sur des pierres polies, dans le cercle sacré. Leurs sceptres étaient aux mains des hérauts dont la voix ébranle l'air. Ils les prenaient ensuite, s'élançaient, donnaient leur avis à tour de rôle. Au milieu étaient déposés deux talents d'or, pour celui qui, entre eux, prononcerait le jugement le plus droit. Autour de l'autre ville campaient deux armées, brillantes sous leurs armes. L'alternative agréée et offerte par les assiégeants était ou de détruire la ville, ou de partager en deux tous les biens que renfermait la cité charmante. Mais les assiégés n'y cédaient pas encore, et, pour une embuscade, s'armaient en secret. Le rempart, leurs femmes, leurs petits enfants le défendaient — ils s'y dressaient —, et aussi les hommes que tenait la vieillesse. Les autres marchaient; à leur tête allaient Arès et Pallas Athénè, tous deux en or et d'or vêtus, beaux et grands avec leurs armes, comme des dieux, et très reconnaissables : les soldats, au-dessous d'eux, étaient plus petits. Une fois arrivés au lieu convenable pour l'embuscade, dans le lit du fleuve où était l'abreuvoir pour tous les troupeaux, ils s'y postaient, couverts de bronze flamboyant. A distance de la troupe se tenaient deux guetteurs, attendant de voir les moutons et les boeufs aux cornes recourbées. Ceux-ci furent bientôt devant eux, suivis de deux pâtres, heureux de jouer de la syrinx : ils ne prévoyaient en rien le piège. Les voyant, les hommes cachés leur coururent sus. Vite, ils coupèrent et cernèrent les bandes de boeufs, et les beaux troupeaux de moutons blancs, et tuèrent là-dessus les bergers. Les assaillants, apprenant le grand bruit fait autour des boeufs, en avant du lieu d'assemblée, où ils étaient assis, aussitôt, montant sur leurs chars aux chevaux piaffants, y allèrent et arrivèrent à l'instant. Prenant position, ils livraient bataille sur les rives du fleuve; et les combattants se frappaient les uns les autres, avec leurs piques de bronze. A eux se mêlaient la Discorde, et le Tumulte, et la Divinité funeste du trépas, qui tenait un homme, vivant, mais récemment blessé, un autre sans blessure, un autre mort, qu'à travers la mêlée elle tirait par les pieds. Son vêtement, sur ses épaules, était rouge du sang des hommes. Ces personnages se mêlaient comme des hommes vivants; ils combattaient, ils tiraient à eux les cadavres les uns des autres. Héphaïstos mettait aussi sur le bouclier une jachère meuble, grasse terre de labour, vaste, qui supporte trois façons. Beaucoup de laboureurs, faisant tourner leurs attelages, les y poussaient çà et là. Quand, ayant fait demi-tour, ils revenaient à la limite du champ, ils prenaient en main une coupe d'un vin doux comme le miel, donnée par un homme qui s'avançait. Et ils retournaient à leur sillon, impatients d'atteindre la limite de la jachère profonde. Elle noircissait derrière eux, et ressemblait à une terre labourée, bien qu'elle fût d'or. Et cet ouvrage était une merveille extraordinaire.


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Dernière mise à jour : 23/05/2006