HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVII

Vers 650-699

  Vers 650-699

[17,650] ἠέλιος δἐπέλαμψε, μάχη δἐπὶ πᾶσα φαάνθη·
καὶ τότἄρΑἴας εἶπε βοὴν ἀγαθὸν Μενέλαον·
σκέπτεο νῦν Μενέλαε διοτρεφὲς αἴ κεν ἴδηαι
ζωὸν ἔτἈντίλοχον μεγαθύμου Νέστορος υἱόν,
ὄτρυνον δἈχιλῆϊ δαΐφρονι θᾶσσον ἰόντα
655 εἰπεῖν ὅττι ῥά οἱ πολὺ φίλτατος ὤλεθἑταῖρος.
ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε βοὴν ἀγαθὸς Μενέλαος,
βῆ δἰέναι ὥς τίς τε λέων ἀπὸ μεσσαύλοιο,
ὅς τἐπεὶ ἄρ κε κάμῃσι κύνας τἄνδρας τἐρεθίζων,
οἵ τέ μιν οὐκ εἰῶσι βοῶν ἐκ πῖαρ ἑλέσθαι
660 πάννυχοι ἐγρήσσοντες· δὲ κρειῶν ἐρατίζων
ἰθύει, ἀλλοὔ τι πρήσσει· θαμέες γὰρ ἄκοντες
ἀντίον ἀΐσσουσι θρασειάων ἀπὸ χειρῶν,
καιόμεναί τε δεταί, τάς τε τρεῖ ἐσσύμενός περ·
ἠῶθεν δἀπονόσφιν ἔβη τετιηότι θυμῷ·
665 ὣς ἀπὸ Πατρόκλοιο βοὴν ἀγαθὸς Μενέλαος
ἤϊε πόλλἀέκων· περὶ γὰρ δίε μή μιν Ἀχαιοὶ
ἀργαλέου πρὸ φόβοιο ἕλωρ δηΐοισι λίποιεν.
πολλὰ δὲ Μηριόνῃ τε καὶ Αἰάντεσσἐπέτελλεν·
ΑἴαντἈργείων ἡγήτορε Μηριόνη τε
670 νῦν τις ἐνηείης Πατροκλῆος δειλοῖο
μνησάσθω· πᾶσιν γὰρ ἐπίστατο μείλιχος εἶναι
ζωὸς ἐών· νῦν αὖ θάνατος καὶ μοῖρα κιχάνει.
ὣς ἄρα φωνήσας ἀπέβη ξανθὸς Μενέλαος,
πάντοσε παπταίνων ὥς ταἰετός, ὅν ῥά τέ φασιν
675 ὀξύτατον δέρκεσθαι ὑπουρανίων πετεηνῶν,
ὅν τε καὶ ὑψόθἐόντα πόδας ταχὺς οὐκ ἔλαθε πτὼξ
θάμνῳ ὑπἀμφικόμῳ κατακείμενος, ἀλλά τἐπαὐτῷ
ἔσσυτο, καί τέ μιν ὦκα λαβὼν ἐξείλετο θυμόν.
ὣς τότε σοὶ Μενέλαε διοτρεφὲς ὄσσε φαεινὼ
680 πάντοσε δινείσθην πολέων κατὰ ἔθνος ἑταίρων,
εἴ που Νέστορος υἱὸν ἔτι ζώοντα ἴδοιτο.
τὸν δὲ μάλαἶψἐνόησε μάχης ἐπἀριστερὰ πάσης
θαρσύνονθἑτάρους καὶ ἐποτρύνοντα μάχεσθαι,
ἀγχοῦ δἱστάμενος προσέφη ξανθὸς Μενέλαος·
685 Ἀντίλοχεἰ δἄγε δεῦρο διοτρεφὲς ὄφρα πύθηαι
λυγρῆς ἀγγελίης, μὴ ὤφελλε γενέσθαι.
ἤδη μὲν σὲ καὶ αὐτὸν ὀΐομαι εἰσορόωντα
γιγνώσκειν ὅτι πῆμα θεὸς Δαναοῖσι κυλίνδει,
νίκη δὲ Τρώων· πέφαται δὤριστος Ἀχαιῶν
690 Πάτροκλος, μεγάλη δὲ ποθὴ Δαναοῖσι τέτυκται.
ἀλλὰ σύ γαἶψἈχιλῆϊ θέων ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν
εἰπεῖν, αἴ κε τάχιστα νέκυν ἐπὶ νῆα σαώσῃ
γυμνόν· ἀτὰρ τά γε τεύχεἔχει κορυθαίολος Ἕκτωρ.
ὣς ἔφατ᾽, Ἀντίλοχος δὲ κατέστυγε μῦθον ἀκούσας·
695 δὴν δέ μιν ἀμφασίη ἐπέων λάβε, τὼ δέ οἱ ὄσσε
δακρυόφι πλῆσθεν, θαλερὴ δέ οἱ ἔσχετο φωνή.
ἀλλοὐδὧς Μενελάου ἐφημοσύνης ἀμέλησε,
βῆ δὲ θέειν, τὰ δὲ τεύχεἀμύμονι δῶκεν ἑταίρῳ
Λαοδόκῳ, ὅς οἱ σχεδὸν ἔστρεφε μώνυχας ἵππους.
[17,650] Le soleil brilla, toute la bataille apparut. Alors Ajax dit
à Ménélas bon pour le cri de guerre :
«Regarde maintenant, Ménélas, nourrisson de Zeus,
si tu vois, vivant encore, Antilochos, fils du magnanime
Nestor. Presse-le d'aller vite vers l'ardent Achille, lui dire
que le plus cher, de beaucoup, de ses compagnons a péri.»
Il dit, et, docile, Ménélas bon pour le cri de guerre
partit, comme un lion part d'une cour, après s'être fatigué
à harceler les chiens et les hommes, qui l'empêchent de
ravir la chair grasse des boeufs, en veillant toute la nuit.
Par désir de chair, il fonce droit, mais n'aboutit pas; car,
serrés, les traits bondissent à sa rencontre, partant de
mains hardies, et les brandons enflammés qu'il redoute,
malgré son élan; et, à l'aurore, il se retire, le coeur triste.
Ainsi s'éloigna de Patrocle Ménélas bon pour le cri de
guerre, bien à regret : il craignait fort que les Achéens,
cédant à la panique terrible, ne laissassent cette proie
aux ennemis. Aussi multiplia-t-il à Mérion et aux Ajax
ses recommandations :
« Ajax, chefs des Argiens, et toi, Mérion, maintenant,
la bonté du malheureux Patrocle, qu'on se la rappelle!
Pour tous, en effet, il savait être doux, de son vivant;
maintenant la mort et le destin l'atteignent. »
Ayant ainsi parlé, le blond Ménélas s'en alla, regardant
de tous côtés, comme l'aigle qui, dit-on, a la vue la plus
perçante des oiseaux sous le ciel, à qui, même de haut,
n'échappe pas le lièvre aux pieds rapides, gîté sous un
buisson couronné de feuilles; sur lui, l'aigle fond, et sou-
dain le prend et lui ôte la vie. Ainsi toi, Ménélas nourrisson
de Zeus, tes yeux brillants se tournaient de tous côtés,
vers le groupe de tes nombreux compagnons, pour le cas
où il verrait le fils de Nestor encore vivant.
Il l'aperçut vite à l'extrême gauche de la bataille,
encourageant ses compagnons et les excitant à combattre.
S'arrêtant près de lui, le blond Ménélas dit :
« Antilochos, viens ici, nourrisson de Zeus, apprendre
une triste nouvelle, une chose qui n'aurait pas dû arriver.
Déjà, par toi seul, je pense, en regardant, tu reconnais
que le malheur, un dieu le roule sur les Danaens, et que
la victoire est aux Troyens. Il est tué, le meilleur des
Achéens, Patrocle, et grand en est le regret chez les
Danaens. Mais toi, en hâte, vers Achille cours, près des
vaisseaux achéens, dis-lui cela, pour voir si, rapidement, il
pourra mettre le cadavre en sûreté, près de son vaisseau,
le cadavre dépouillé car ses armes sont aux mains d'Hector
au casque scintillant. »
Il dit, et Antilochos frémit en l'écoutant. Longtemps
il ne put parler, ses yeux s'emplirent de larmes, sa voix
forte était enchaînée. Malgré cela, il ne négligea pas
l'ordre de Ménélas. Il courut, ayant donné ses armes à
son irréprochable compagnon Laodocos, qui, à côté de
lui, tournait les chevaux akx sabots massifs.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006