HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XVII

Vers 600-649

  Vers 600-649

[17,600] αἰχμὴ Πουλυδάμαντος· γάρ ἔβαλε σχεδὸν ἐλθών.
Λήϊτον αὖθἝκτωρ σχεδὸν οὔτασε χεῖρἐπὶ καρπῷ
υἱὸν Ἀλεκτρυόνος μεγαθύμου, παῦσε δὲ χάρμης·
τρέσσε δὲ παπτήνας, ἐπεὶ οὐκέτι ἔλπετο θυμῷ
ἔγχος ἔχων ἐν χειρὶ μαχήσεσθαι Τρώεσσιν.
605 Ἕκτορα δἸδομενεὺς μετὰ Λήϊτον ὁρμηθέντα
βεβλήκει θώρηκα κατὰ στῆθος παρὰ μαζόν·
ἐν καυλῷ δἐάγη δολιχὸν δόρυ, τοὶ δὲ βόησαν
Τρῶες· δἸδομενῆος ἀκόντισε Δευκαλίδαο
δίφρῳ ἐφεσταότος· τοῦ μέν ἀπὸ τυτθὸν ἅμαρτεν·
610 αὐτὰρ Μηριόναο ὀπάονά θἡνίοχόν τε
Κοίρανον, ὅς ἐκ Λύκτου ἐϋκτιμένης ἕπεταὐτῷ·
πεζὸς γὰρ τὰ πρῶτα λιπὼν νέας ἀμφιελίσσας
ἤλυθε, καί κε Τρωσὶ μέγα κράτος ἐγγυάλιξεν,
εἰ μὴ Κοίρανος ὦκα ποδώκεας ἤλασεν ἵππους·
615 καὶ τῷ μὲν φάος ἦλθεν, ἄμυνε δὲ νηλεὲς ἦμαρ,
αὐτὸς δὤλεσε θυμὸν ὑφἝκτορος ἀνδροφόνοιο·
τὸν βάλὑπὸ γναθμοῖο καὶ οὔατος, ἐκ δἄρὀδόντας
ὦσε δόρυ πρυμνόν, διὰ δὲ γλῶσσαν τάμε μέσσην.
ἤριπε δἐξ ὀχέων, κατὰ δἡνία χεῦεν ἔραζε.
620 καὶ τά γε Μηριόνης ἔλαβεν χείρεσσι φίλῃσι
κύψας ἐκ πεδίοιο, καὶ Ἰδομενῆα προσηύδα·
μάστιε νῦν εἷός κε θοὰς ἐπὶ νῆας ἵκηαι·
γιγνώσκεις δὲ καὶ αὐτὸς τοὐκέτι κάρτος Ἀχαιῶν.
ὣς ἔφατ᾽, Ἰδομενεὺς δἵμασεν καλλίτριχας ἵππους
625 νῆας ἔπι γλαφυράς· δὴ γὰρ δέος ἔμπεσε θυμῷ.
οὐδἔλαθΑἴαντα μεγαλήτορα καὶ Μενέλαον
Ζεύς, ὅτε δὴ Τρώεσσι δίδου ἑτεραλκέα νίκην.
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε μέγας Τελαμώνιος Αἴας·
πόποι ἤδη μέν κε καὶ ὃς μάλα νήπιός ἐστι
630 γνοίη ὅτι Τρώεσσι πατὴρ Ζεὺς αὐτὸς ἀρήγει.
τῶν μὲν γὰρ πάντων βέλεἅπτεται ὅς τις ἀφήῃ
κακὸς ἀγαθός· Ζεὺς δἔμπης πάντἰθύνει·
ἡμῖν δαὔτως πᾶσιν ἐτώσια πίπτει ἔραζε.
ἀλλἄγεταὐτοί περ φραζώμεθα μῆτιν ἀρίστην,
635 ἠμὲν ὅπως τὸν νεκρὸν ἐρύσσομεν, ἠδὲ καὶ αὐτοὶ
χάρμα φίλοις ἑτάροισι γενώμεθα νοστήσαντες,
οἵ που δεῦρὁρόωντες ἀκηχέδατ᾽, οὐδἔτι φασὶν
Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο μένος καὶ χεῖρας ἀάπτους
σχήσεσθ᾽, ἀλλἐν νηυσὶ μελαίνῃσιν πεσέεσθαι.
640 εἴη δὅς τις ἑταῖρος ἀπαγγείλειε τάχιστα
Πηλεΐδῃ, ἐπεὶ οὔ μιν ὀΐομαι οὐδὲ πεπύσθαι
λυγρῆς ἀγγελίης, ὅτι οἱ φίλος ὤλεθἑταῖρος.
ἀλλοὔ πῃ δύναμαι ἰδέειν τοιοῦτον Ἀχαιῶν·
ἠέρι γὰρ κατέχονται ὁμῶς αὐτοί τε καὶ ἵπποι.
645 Ζεῦ πάτερ ἀλλὰ σὺ ῥῦσαι ὑπἠέρος υἷας Ἀχαιῶν,
ποίησον δαἴθρην, δὸς δὀφθαλμοῖσιν ἰδέσθαι·
ἐν δὲ φάει καὶ ὄλεσσον, ἐπεί νύ τοι εὔαδεν οὕτως.
ὣς φάτο, τὸν δὲ πατὴρ ὀλοφύρατο δάκρυ χέοντα·
αὐτίκα δἠέρα μὲν σκέδασεν καὶ ἀπῶσεν ὀμίχλην,
[17,600] par la pointe de Polydamas; car il l'avait lancée de
près, Leïtos, ensuite, Hector le blessa de près, au poignet.
Leïtos, fils du magnanime Alectryon; et il supprima en
lui l'esprit offensif. Leïtos fuit en regardant alentour; car
il n'espérait plus, en son coeur, tenir une lance dans sa
main pour combattre les Troyens.
Comme Hector s'élançait après Leïtos, Idoménée
l'atteignit sur la cuirasse, à la poitrine, près du sein. Mais,
dans la douille, la longue lance se brisa. Les Troyens
s'effrayèrent. Hector visa Idoménée fils de Deucalion,
debout sur son char. Il le manqua, de peu; mais le suivant
et écuyer de Mérion, Coïranos, qui avait quitté la belle
ville de Lyctos pour le suivre — c'était à pied, d'abord,
qu'en quittant les vaisseaux qui vont dans les deux sens,
Idoménée était venu; et il aurait offert aux Troyens un
grand succès, si Coïranos ne s'était hâté d'amener des
chevaux rapides : pour Idoménée, sa venue fut la lumière
du salut, et écarta le jour impitoyable; mais lui-même
y perdit la vie sous le coup d'Hector meurtrier — ce fut
donc Coïranos qu'Hector frappa, au-dessous de la mâchoire
et de l'oreille; ses dents furent arrachées par le
bout de la lance, qui lui coupa la langue au milieu. Il
tomba du char, et laissa couler les rênes à terre. Mérion
les prit, en se penchant, sur le sol, et dit à Idoménée :
« Fouette maintenant, jusqu'à ce que tu arrives aux
vaisseaux rapides. Tu le vois toi-même, il n'est plus de
succès pour les Achéens. »
Il dit, et Idoménée frappa les chevaux à la belle robe,
dans la direction des vaisseaux creux; car la crainte était
tombée dans son coeur.
Il n'échappa point à Ajax au grand coeur, et à Ménélas,
que Zeus, alors, donnait aux Troyens la victoire changeante.
Le grand Ajax fils de Télamon dit le premier :
« Hélas, maintenant, l'esprit le plus enfantin verrait que
ce sont les Troyens que Zeus le père secourt en personne.
Tous leurs traits portent, quel que soit le lanceur, bon ou
mauvais : Zeus, toujours, les dirige droit. Les nôtres, pour
la même cause, tombent tous vainement à terre. Mais
voyons, cherchons par nous-mêmes le meilleur plan pour
entraîner ce cadavre, et réjouir nos compagnons par notre
retour. Sans doute, en nous voyant ici, ils s'affligent, ils
disent que l'ardeur d'Hector meurtrier, et ses mains irrésistibles,
ne s'en tiendront pas là, mais tomberont sur les
vaisseaux noirs. Qu'un de nos compagnons annonce,
au plus vite, au fils de Pélée (car je ne crois pas qu'il ait
appris cette triste nouvelle) la mort de son compagnon.
Mais d'aucun côté je ne peux voir un tel messager, parmi
les Achéens; car le brouillard les enveloppe également, eux
et leurs chevaux. Zeus, père, tire du moins de ce brouillard,
toi, les fils d'Achéens, fais le ciel clair; donne à nos yeux
de voir; puis, en pleine lumière, continue à nous perdre,
puisqu'il te plaît ainsi !»
Il dit, et le Père eut pitié de ses larmes. Aussitôt il
dissipa le brouillard, et repoussa ses vapeurs humides.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006