HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 250-299

  Vers 250-299

[15,250] χερμαδίῳ πρὸς στῆθος, ἔπαυσε δὲ θούριδος ἀλκῆς;
καὶ δὴ ἔγωγἐφάμην νέκυας καὶ δῶμἈΐδαο
ἤματι τῷδἵξεσθαι, ἐπεὶ φίλον ἄϊον ἦτορ.
τὸν δαὖτε προσέειπεν ἄναξ ἑκάεργος Ἀπόλλων·
θάρσει νῦν· τοῖόν τοι ἀοσσητῆρα Κρονίων
255 ἐξ Ἴδης προέηκε παρεστάμεναι καὶ ἀμύνειν
Φοῖβον Ἀπόλλωνα χρυσάορον, ὅς σε πάρος περ
ῥύομ᾽, ὁμῶς αὐτόν τε καὶ αἰπεινὸν πτολίεθρον.
ἀλλἄγε νῦν ἱππεῦσιν ἐπότρυνον πολέεσσι
νηυσὶν ἔπι γλαφυρῇσιν ἐλαυνέμεν ὠκέας ἵππους·
260 αὐτὰρ ἐγὼ προπάροιθε κιὼν ἵπποισι κέλευθον
πᾶσαν λειανέω, τρέψω δἥρωας Ἀχαιούς.
ὣς εἰπὼν ἔμπνευσε μένος μέγα ποιμένι λαῶν.
ὡς δὅτε τις στατὸς ἵππος ἀκοστήσας ἐπὶ φάτνῃ
δεσμὸν ἀπορρήξας θείῃ πεδίοιο κροαίνων
265 εἰωθὼς λούεσθαι ἐϋρρεῖος ποταμοῖο
κυδιόων· ὑψοῦ δὲ κάρη ἔχει, ἀμφὶ δὲ χαῖται
ὤμοις ἀΐσσονται· δἀγλαΐηφι πεποιθὼς
ῥίμφά γοῦνα φέρει μετά τἤθεα καὶ νομὸν ἵππων·
ὣς Ἕκτωρ λαιψηρὰ πόδας καὶ γούνατἐνώμα
270 ὀτρύνων ἱππῆας, ἐπεὶ θεοῦ ἔκλυεν αὐδήν.
οἳ δὥς τ ἔλαφον κεραὸν ἄγριον αἶγα
ἐσσεύαντο κύνες τε καὶ ἀνέρες ἀγροιῶται·
τὸν μέν τἠλίβατος πέτρη καὶ δάσκιος ὕλη
εἰρύσατ᾽, οὐδἄρα τέ σφι κιχήμεναι αἴσιμον ἦεν·
275 τῶν δέ θὑπὸ ἰαχῆς ἐφάνη λὶς ἠϋγένειος
εἰς ὁδόν, αἶψα δὲ πάντας ἀπέτραπε καὶ μεμαῶτας·
ὣς Δαναοὶ εἷος μὲν ὁμιλαδὸν αἰὲν ἕποντο
νύσσοντες ξίφεσίν τε καὶ ἔγχεσιν ἀμφιγύοισιν·
αὐτὰρ ἐπεὶ ἴδον Ἕκτορἐποιχόμενον στίχας ἀνδρῶν
280 τάρβησαν, πᾶσιν δὲ παραὶ ποσὶ κάππεσε θυμός.
τοῖσι δἔπειτἀγόρευε Θόας Ἀνδραίμονος υἱός,
Αἰτωλῶν ὄχἄριστος ἐπιστάμενος μὲν ἄκοντι
ἐσθλὸς δἐν σταδίῃ· ἀγορῇ δέ παῦροι Ἀχαιῶν
νίκων, ὁππότε κοῦροι ἐρίσσειαν περὶ μύθων·
285 σφιν ἐϋφρονέων ἀγορήσατο καὶ μετέειπεν·
πόποι μέγα θαῦμα τόδὀφθαλμοῖσιν ὁρῶμαι,
οἷον δαὖτἐξαῦτις ἀνέστη κῆρας ἀλύξας
Ἕκτωρ· θήν μιν μάλα ἔλπετο θυμὸς ἑκάστου
χερσὶν ὑπΑἴαντος θανέειν Τελαμωνιάδαο.
290 ἀλλά τις αὖτε θεῶν ἐρρύσατο καὶ ἐσάωσεν
Ἕκτορ᾽, δὴ πολλῶν Δαναῶν ὑπὸ γούνατἔλυσεν,
ὡς καὶ νῦν ἔσσεσθαι ὀΐομαι· οὐ γὰρ ἄτερ γε
Ζηνὸς ἐριγδούπου πρόμος ἵσταται ὧδε μενοινῶν.
ἀλλἄγεθὡς ἂν ἐγὼν εἴπω πειθώμεθα πάντες.
295 πληθὺν μὲν ποτὶ νῆας ἀνώξομεν ἀπονέεσθαι·
αὐτοὶ δ᾽, ὅσσοι ἄριστοι ἐνὶ στρατῷ εὐχόμεθεἶναι,
στήομεν, εἴ κεν πρῶτον ἐρύξομεν ἀντιάσαντες
δούρατἀνασχόμενοι· τὸν δοἴω καὶ μεμαῶτα
θυμῷ δείσεσθαι Δαναῶν καταδῦναι ὅμιλον.

[15,250] Ajax bon pour le cri de guerre m'a frappé d'une pierre
à la poitrine, arrêtant ma vaillance impétueuse? Je me disais
que les morts et la demeure d'Adès, je les verrais aujourd'hui :
car je rendais l'âme.»
Apollon, le dieu qui repousse de loin, répondit :
«Prends courage maintenant, si grand est le protecteur
que le fils de Cronos t'envoie du haut de l'Ida, pour
t'assister et te défendre, Phébus Apollon au glaive d'or,
moi-même, qui t'ai tiré d'affaire jusqu'à ce jour, et, avec
toi, ta ville escarpée. Allons ! exhorte maintenant tes
nombreux écuyers à pousser vers les vaisseaux creux leurs
chevaux rapides; moi, marchant devant eux, j'aplanirai toute
leur route aux chevaux, et ferai tourner le dos aux héros Achéens.»
Par ces mots il inspira une grande ardeur au pasteur
de troupes. Comme un cheval, longtemps immobile et
nourri d'orge à la crèche, rompt son licol et court dans
la plaine en frappant le sol, habitué qu'il est à se baigner
dans le beau cours du fleuve, triomphant; il porte haut
la tête, secoue sa crinière sur ses deux épaules; puis,
confiant en son éclat, ses genoux le portent vite aux prés
hantés par les chevaux; tel Hector remuait rapidement
ses pieds et ses genoux, excitant les écuyers, quand il
eut entendu la voix du dieu. Comme un cerf ramé, ou
une chèvre sauvage, sont poursuivis par des chiens et
des paysans; des rochers escarpés, ou un bois touffu,
les sauvent : le jour d'être atteint n'était pas venu pour
eux; mais, aux cris des chasseurs, apparaît un lion barbu
sur le chemin; aussitôt tous font demi-tour, malgré leur
ardeur; ainsi les Danaens, quelque temps, ne cessèrent
pas de poursuivre, en groupe, les ennemis, les perçant
de leurs épées et de leurs lances à deux piques; mais
quand ils virent Hector parcourir les rangs des guerriers,
ils s'effrayèrent, et tous, leur courage tomba à leurs pieds.
Alors leur parla Thoas, fils d'Andrémon, de beaucoup le
meilleur des Étoliens, habile au javelot, bon au combat
de pied ferme; et, à l'assemblée, il y avait peu d'Achéens
pour le vaincre, quand les jeunes gens rivalisaient d'éloquence.
Plein de bienveillance, il leur dit :
«Hélas, un grand prodige est sous mes yeux; car voici
à nouveau, debout, échappé aux divinités funestes,
Hector. Longtemps chacun espéra bien, en son coeur,
qu'il avait péri sous les mains d'Ajax, fils de Télamon.
Mais quelque dieu l'a encore tiré d'affaire, et sauvé, cet
Hector, qui de bien des Danaens a désuni les genoux; et
il recommencera, je crois. Ce n'est pas, en effet, sans
l'appui de Zeus tonnant, qu'au premier rang il est debout,
et si ardent. Allons, l'avis que je vais dire, suivons-le
tous. A la foule des soldats, disons de retourner aux
vaisseaux; et nous, qui nous vantons d'être les meilleurs
de l'armée, tenons ferme; voyons si nous l'arrêterons en
face, la lance levée. Je crois que, malgré sa passion, il
craindra de se plonger dans la foule des Danaens.»


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Dernière mise à jour : 28/04/2006