HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 200-249

  Vers 200-249

[15,200] τὸν δἠμείβετἔπειτα ποδήνεμος ὠκέα Ἶρις·
οὕτω γὰρ δή τοι γαιήοχε κυανοχαῖτα
τόνδε φέρω Διὶ μῦθον ἀπηνέα τε κρατερόν τε,
τι μεταστρέψεις; στρεπταὶ μέν τε φρένες ἐσθλῶν.
οἶσθὡς πρεσβυτέροισιν Ἐρινύες αἰὲν ἕπονται.
205 τὴν δαὖτε προσέειπε Ποσειδάων ἐνοσίχθων·
Ἶρι θεὰ μάλα τοῦτο ἔπος κατὰ μοῖραν ἔειπες·
ἐσθλὸν καὶ τὸ τέτυκται ὅτἄγγελος αἴσιμα εἰδῇ.
ἀλλὰ τόδαἰνὸν ἄχος κραδίην καὶ θυμὸν ἱκάνει
ὁππότἂν ἰσόμορον καὶ ὁμῇ πεπρωμένον αἴσῃ
210 νεικείειν ἐθέλῃσι χολωτοῖσιν ἐπέεσσιν.
ἀλλἤτοι νῦν μέν κε νεμεσσηθεὶς ὑποείξω·
ἄλλο δέ τοι ἐρέω, καὶ ἀπειλήσω τό γε θυμῷ·
αἴ κεν ἄνευ ἐμέθεν καὶ Ἀθηναίης ἀγελείης
Ἥρης Ἑρμείω τε καὶ Ἡφαίστοιο ἄνακτος
215 Ἰλίου αἰπεινῆς πεφιδήσεται, οὐδἐθελήσει
ἐκπέρσαι, δοῦναι δὲ μέγα κράτος Ἀργείοισιν,
ἴστω τοῦθὅτι νῶϊν ἀνήκεστος χόλος ἔσται.
ὣς εἰπὼν λίπε λαὸν Ἀχαιϊκὸν ἐννοσίγαιος,
δῦνε δὲ πόντον ἰών, πόθεσαν δἥρωες Ἀχαιοί.
220 καὶ τότἈπόλλωνα προσέφη νεφεληγερέτα Ζεύς·
ἔρχεο νῦν φίλε Φοῖβε μεθἝκτορα χαλκοκορυστήν·
ἤδη μὲν γάρ τοι γαιήοχος ἐννοσίγαιος
οἴχεται εἰς ἅλα δῖαν ἀλευάμενος χόλον αἰπὺν
ἡμέτερον· μάλα γάρ κε μάχης ἐπύθοντο καὶ ἄλλοι,
225 οἵ περ ἐνέρτεροί εἰσι θεοὶ Κρόνον ἀμφὶς ἐόντες.
ἀλλὰ τόδἠμὲν ἐμοὶ πολὺ κέρδιον ἠδέ οἱ αὐτῷ
ἔπλετο, ὅττι πάροιθε νεμεσσηθεὶς ὑπόειξε
χεῖρας ἐμάς, ἐπεὶ οὔ κεν ἀνιδρωτί γἐτελέσθη.
ἀλλὰ σύ γἐν χείρεσσι λάβαἰγίδα θυσσανόεσσαν,
230 τῇ μάλἐπισσείων φοβέειν ἥρωας Ἀχαιούς·
σοὶ δαὐτῷ μελέτω ἑκατηβόλε φαίδιμος Ἕκτωρ·
τόφρα γὰρ οὖν οἱ ἔγειρε μένος μέγα, ὄφρἂν Ἀχαιοὶ
φεύγοντες νῆάς τε καὶ Ἑλλήσποντον ἵκωνται.
κεῖθεν δαὐτὸς ἐγὼ φράσομαι ἔργον τε ἔπος τε,
235 ὥς κε καὶ αὖτις Ἀχαιοὶ ἀναπνεύσωσι πόνοιο.
ὣς ἔφατ᾽, οὐδἄρα πατρὸς ἀνηκούστησεν Ἀπόλλων,
βῆ δὲ κατἸδαίων ὀρέων ἴρηκι ἐοικὼς
ὠκέϊ φασσοφόνῳ, ὅς τὤκιστος πετεηνῶν.
εὗρυἱὸν Πριάμοιο δαΐφρονος Ἕκτορα δῖον
240 ἥμενον, οὐδἔτι κεῖτο, νέον δἐσαγείρετο θυμόν,
ἀμφὶ γιγνώσκων ἑτάρους· ἀτὰρ ἆσθμα καὶ ἱδρὼς
παύετ᾽, ἐπεί μιν ἔγειρε Διὸς νόος αἰγιόχοιο.
ἀγχοῦ δἱστάμενος προσέφη ἑκάεργος Ἀπόλλων·
Ἕκτορ υἱὲ Πριάμοιο, τί δὲ σὺ νόσφιν ἀπἄλλων
245 ἧσὀλιγηπελέων; πού τί σε κῆδος ἱκάνει;
τὸν δὀλιγοδρανέων προσέφη κορυθαίολος Ἕκτωρ·
τίς δὲ σύ ἐσσι φέριστε θεῶν ὅς μεἴρεαι ἄντην;
οὐκ ἀΐεις με νηυσὶν ἔπι πρυμνῇσιν Ἀχαιῶν
οὓς ἑτάρους ὀλέκοντα βοὴν ἀγαθὸς βάλεν Αἴας

[15,200] La rapide Iris, aux pieds de vent, répondit :
«Est-ce bien, Soutien de la terre, dieu à la chevelure
bleué, ces paroles que je vais porter à Zeus, dures et
violentes? N'y changeras-tu rien? Changer de sentiment
est le fait des êtres nobles. Et, tu le sais, ce sont les
aînés que les Erinyes suivent toujours. »
Poseidon qui ébranle la terre répondit :
«Déesse Iris, tes paroles sont justes. Excellente
affaire, quand le messager sait ce qui est conforme au
destin. Mais une douleur affreuse pénètre mon coeur et
mon âme, quand, moi qui ai un sort égal au sien, qui suis
marqué pour le même destin, il veut me quereller avec
des paroles irritées. Cependant, aujourd'hui au moins,
quoiqu'indigné, je céderai. Mais je vais te dire autre
chose, et cette menace part du coeur : si malgré moi, et
Athénè qui donne le butin, malgré Héra, Hermès et le
roi Héphaïstos, il épargne Ilion l'escarpée, refuse de la
détruire et de donner une grande supériorité aux Argiens,
qu'il sache que notre colère sera implacable.»
A ces mots, il quitta les troupes achéennes, Celui qui
ébranle la terre, et se plongea dans la mer, au regret
des héros achéens. Alors ce fut à Apollon que parla
Zeus, assembleur de nuées :
«Va maintenant, cher Phébus, vers Hector casqué
de bronze. Déjà Celui qui soutient et ébranle la terre
s'en va dans la mer divine, pour éviter notre courroux
abrupt. Autrement, ils auraient vu un combat, même les
dieux souterrains qui entourent Cronos ! Mais il vaut
bien mieux, pour moi et pour lui, qu'avant cela, malgré
son indignation, il ait cédé à mes mains : car ce n'est pas
sans sueur que la lutte se serait terminée. Pour toi,
prends en main l'égide à franges, et, en la secouant fort,
effraie les héros achéens. En personne, occupe-toi, dieu
qui frappes au loin, de l'illustre Hector; éveille en lui
une grande ardeur, jusqu'à ce que les Achéens, en fuite,
arrivent aux vaisseaux et à l'Hellespont. Alors je songerai
moi-même à agir et à parler, pour qu'à leur tour
les Achéens respirent, dans leur peine. »
Il dit, et Apollon écouta son père. Il descendit des
monts Ida, semblable à l'épervier rapide, tueur de
colombes, et le plus rapide des oiseaux. Il trouva le fils
de Priam l'éclairé, le divin Hector, assis, et non plus
couché : il commençait à ranimer son coeur, et, autour
de lui, reconnaissait ses compagnons. La suffocation,
la sueur avaient cessé, depuis que le ranimait l'esprit de
Zeus porte-égide. S'arrêtant près de lui, Apollon, qui
écarte de loin, lui dit :
«Hector, fils de Priam, pourquoi, à l'écart des autres
guerriers, es-tu assis sans force? Un mal t'est-il venu? »
D'une voix faible, Hector au casque scintillant répondit :
«Qui es-tu, toi, puissant entre les dieux, qui m'interroges
en face? N'as-tu pas appris qu'à la poupe des
vaisseaux achéens, comme je tuais ses compagnons,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 28/04/2006