HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 150-199

  Vers 150-199

[15,150] ἕζετο δεἰνὶ θρόνῳ· τὼ δἀΐξαντε πετέσθην.
Ἴδην δἵκανον πολυπίδακα μητέρα θηρῶν,
εὗρον δεὐρύοπα Κρονίδην ἀνὰ Γαργάρῳ ἄκρῳ
ἥμενον· ἀμφὶ δέ μιν θυόεν νέφος ἐστεφάνωτο.
τὼ δὲ πάροιθἐλθόντε Διὸς νεφεληγερέταο
155 στήτην· οὐδέ σφωϊν ἰδὼν ἐχολώσατο θυμῷ,
ὅττί οἱ ὦκἐπέεσσι φίλης ἀλόχοιο πιθέσθην.
Ἶριν δὲ προτέρην ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
βάσκἴθι Ἶρι ταχεῖα, Ποσειδάωνι ἄνακτι
πάντα τάδἀγγεῖλαι, μὴ δὲ ψευδάγγελος εἶναι.
160 παυσάμενόν μιν ἄνωχθι μάχης ἠδὲ πτολέμοιο
ἔρχεσθαι μετὰ φῦλα θεῶν εἰς ἅλα δῖαν.
εἰ δέ μοι οὐκ ἐπέεσσἐπιπείσεται, ἀλλἀλογήσει,
φραζέσθω δὴ ἔπειτα κατὰ φρένα καὶ κατὰ θυμὸν
μή μοὐδὲ κρατερός περ ἐὼν ἐπιόντα ταλάσσῃ
165 μεῖναι, ἐπεί εὑ φημὶ βίῃ πολὺ φέρτερος εἶναι
καὶ γενεῇ πρότερος· τοῦ δοὐκ ὄθεται φίλον ἦτορ
ἶσον ἐμοὶ φάσθαι, τόν τε στυγέουσι καὶ ἄλλοι.
ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε ποδήνεμος ὠκέα Ἶρις,
βῆ δὲ κατἸδαίων ὀρέων εἰς Ἴλιον ἱρήν.
170 ὡς δὅτἂν ἐκ νεφέων πτῆται νιφὰς ἠὲ χάλαζα
ψυχρὴ ὑπὸ ῥιπῆς αἰθρηγενέος Βορέαο,
ὣς κραιπνῶς μεμαυῖα διέπτατο ὠκέα Ἶρις,
ἀγχοῦ δἱσταμένη προσέφη κλυτὸν ἐννοσίγαιον·
ἀγγελίην τινά τοι γαιήοχε κυανοχαῖτα
175 ἦλθον δεῦρο φέρουσα παραὶ Διὸς αἰγιόχοιο.
παυσάμενόν σἐκέλευσε μάχης ἠδὲ πτολέμοιο
ἔρχεσθαι μετὰ φῦλα θεῶν εἰς ἅλα δῖαν.
εἰ δέ οἱ οὐκ ἐπέεσσἐπιπείσεαι, ἀλλἀλογήσεις,
ἠπείλει καὶ κεῖνος ἐναντίβιον πολεμίξων
180 ἐνθάδἐλεύσεσθαι· σὲ δὑπεξαλέασθαι ἄνωγε
χεῖρας, ἐπεὶ σέο φησὶ βίῃ πολὺ φέρτερος εἶναι
καὶ γενεῇ πρότερος· σὸν δοὐκ ὄθεται φίλον ἦτορ
ἶσόν οἱ φάσθαι, τόν τε στυγέουσι καὶ ἄλλοι.
τὴν δὲ μέγὀχθήσας προσέφη κλυτὸς ἐννοσίγαιος·
185 πόποι ἀγαθός περ ἐὼν ὑπέροπλον ἔειπεν
εἴ μὁμότιμον ἐόντα βίῃ ἀέκοντα καθέξει.
τρεῖς γάρ τἐκ Κρόνου εἰμὲν ἀδελφεοὶ οὓς τέκετοΡέα
Ζεὺς καὶ ἐγώ, τρίτατος δἈΐδης ἐνέροισιν ἀνάσσων.
τριχθὰ δὲ πάντα δέδασται, ἕκαστος δἔμμορε τιμῆς·
190 ἤτοι ἐγὼν ἔλαχον πολιὴν ἅλα ναιέμεν αἰεὶ
παλλομένων, Ἀΐδης δἔλαχε ζόφον ἠερόεντα,
Ζεὺς δἔλαχοὐρανὸν εὐρὺν ἐν αἰθέρι καὶ νεφέλῃσι·
γαῖα δἔτι ξυνὴ πάντων καὶ μακρὸς Ὄλυμπος.
τώ ῥα καὶ οὔ τι Διὸς βέομαι φρεσίν, ἀλλὰ ἕκηλος
195 καὶ κρατερός περ ἐὼν μενέτω τριτάτῃ ἐνὶ μοίρῃ.
χερσὶ δὲ μή τί με πάγχυ κακὸν ὣς δειδισσέσθω·
θυγατέρεσσιν γάρ τε καὶ υἱάσι βέλτερον εἴη
ἐκπάγλοις ἐπέεσσιν ἐνισσέμεν οὓς τέκεν αὐτός,
οἵ ἑθεν ὀτρύνοντος ἀκούσονται καὶ ἀνάγκῃ.

[15,150] Ayant ainsi parlé, la vénérable Héra rentra, et s'assit sur
son trône. Et eux, d'un bond, s'envolèrent. Une fois venus
sur l'Ida abondante en sources, mère des bêtes sauvages,
ils trouvèrent le fils de Cronos qui voit au loin sur le
sommet de Gargare, assis, entouré d'un nuage parfumé
comme d'une couronne. Arrivés devant Zeus assembleur
de nuages, ils s'arrêtèrent; et en les voyant, il ne s'irrita
pas, parce qu'ils avaient obéi aussitôt aux paroles de
son épouse. A Iris d'abord, il adressa ces mots ailés :
«Va, pars, rapide Iris, porte au roi Poseidon, exactement,
ce message, et ne sois pas messagère infidèle.
Qu'il cesse, dis-le-lui, la bataille et la guerre, pour aller
vers les tribus des dieux ou dans la mer divine. Si,
loin d'obéir à mes paroles, il n'en tient pas compte,
qu'il se garde, en son âme et en son coeur, d'oser, si puissant
qu'il soit, attendre mon attaque; car je suis, je
l'affirme, par la force bien supérieur à lui, et par la
naissance son aîné. Et il ne craint pas, en son coeur, de
se dire égal à moi, que redoutent les autres dieux !»
Il dit, et docile, Iris aux pieds de vent descendit des
cimes de l'Ida vers Ilion la sainte. Comme sortent des
nuages et volent la neige ou la grêle glacée, sous l'impulsion
de Borée, fils de l'Éther, aussi promptement volait
de bon coeur la rapide Iris; et, s'arrêtant près de l'illustre
ébranle-terre, elle lui dit :
«Voici un message, soutien de la terre, dieu à la
chevelure bleue, que je viens t'apporter, de la part de
Zeus porte-égide. Cesse, il te l'ordonne, la bataille et la
guerre, pour aller vers les tribus des dieux, ou dans la
mer divine. Si, loin d'obéir à ses paroles, tu n'en tiens
pas compte, il menace lui-même, pour te combattre en
face et de force, de venir ici. Mais il te conseille d'éviter
ses mains; car il est, il l'affirme, par la force, bien supérieur
à toi, et, par la naissance, ton aîné. Et tu ne crains
pas, dans ta passion, de te dire égal à lui, que redoutent
les autres dieux !»
Indigné, l'illustre ébranle-terre répondit :
«Ah ! quelle que soit sa valeur, il a parlé avec arrogance,
si, moi qui l'égale en dignité, il va me retenir de
force. Nous sommes trois fils de Cronos, trois frères
qu'enfanta Rhéa : Zeus, moi, et le troisième est Adès,
qui règne sur les morts. On fit trois parts de l'Univers,
et chacun obtint sa dignité. Il m'échut d'habiter toujours
la mer blanchissante, quand nous fîmes jaillir les
sorts; à Adès échurent les ténèbres brumeuses, à Zeus
échut le vaste ciel, dans l'éther et les nuées. La terre est
encore commune à tous, ainsi que le vaste Olympe. Je
ne suivrai donc pas le sentiment de Zeus. Qu'il reste
tranquille, malgré toute sa puissance, dans le tiers du
monde qui est son lot; et qu'il n'essaie pas, avec ses
mains, de m'effrayer comme un lâche. Ce sont ses filles
et ses fils qu'il ferait mieux de blâmer durement, ceux
qu'il a engendrés lui-même, et qui, s'il les presse, seront
bien forcés de l'écouter.»


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Dernière mise à jour : 28/04/2006