HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 100-149

  Vers 100-149

[15,100] μὲν ἄρὣς εἰποῦσα καθέζετο πότνια Ἥρη,
ὄχθησαν δἀνὰ δῶμα Διὸς θεοί· δἐγέλασσε
χείλεσιν, οὐδὲ μέτωπον ἐπὀφρύσι κυανέῃσιν
ἰάνθη· πᾶσιν δὲ νεμεσσηθεῖσα μετηύδα·
νήπιοι οἳ Ζηνὶ μενεαίνομεν ἀφρονέοντες·
105 ἔτι μιν μέμαμεν καταπαυσέμεν ἆσσον ἰόντες
ἔπει ἠὲ βίῃ· δἀφήμενος οὐκ ἀλεγίζει
οὐδὄθεται· φησὶν γὰρ ἐν ἀθανάτοισι θεοῖσι
κάρτεΐ τε σθένεΐ τε διακριδὸν εἶναι ἄριστος.
τὼ ἔχεθὅττί κεν ὔμμι κακὸν πέμπῃσιν ἑκάστῳ.
110 ἤδη γὰρ νῦν ἔλπομἌρηΐ γε πῆμα τετύχθαι·
υἱὸς γάρ οἱ ὄλωλε μάχῃ ἔνι φίλτατος ἀνδρῶν
Ἀσκάλαφος, τόν φησιν ὃν ἔμμεναι ὄβριμος Ἄρης.
ὣς ἔφατ᾽, αὐτὰρ Ἄρης θαλερὼ πεπλήγετο μηρὼ
χερσὶ καταπρηνέσσ᾽, ὀλοφυρόμενος δἔπος ηὔδα·
115 μὴ νῦν μοι νεμεσήσετὈλύμπια δώματἔχοντες
τίσασθαι φόνον υἷος ἰόντἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν,
εἴ πέρ μοι καὶ μοῖρα Διὸς πληγέντι κεραυνῷ
κεῖσθαι ὁμοῦ νεκύεσσι μεθαἵματι καὶ κονίῃσιν.
ὣς φάτο, καί ἵππους κέλετο Δεῖμόν τε Φόβον τε
120 ζευγνύμεν, αὐτὸς δἔντεἐδύσετο παμφανόωντα.
ἔνθά κἔτι μείζων τε καὶ ἀργαλεώτερος ἄλλος
πὰρ Διὸς ἀθανάτοισι χόλος καὶ μῆνις ἐτύχθη,
εἰ μὴ Ἀθήνη πᾶσι περιδείσασα θεοῖσιν
ὦρτο διὲκ προθύρου, λίπε δὲ θρόνον ἔνθα θάασσε,
125 τοῦ δἀπὸ μὲν κεφαλῆς κόρυθεἵλετο καὶ σάκος ὤμων,
ἔγχος δἔστησε στιβαρῆς ἀπὸ χειρὸς ἑλοῦσα
χάλκεον· δἐπέεσσι καθάπτετο θοῦρον Ἄρηα·
μαινόμενε φρένας ἠλὲ διέφθορας· νύ τοι αὔτως
οὔατἀκουέμεν ἐστί, νόος δἀπόλωλε καὶ αἰδώς.
130 οὐκ ἀΐεις τέ φησι θεὰ λευκώλενος Ἥρη
δὴ νῦν πὰρ Ζηνὸς Ὀλυμπίου εἰλήλουθεν;
ἐθέλεις αὐτὸς μὲν ἀναπλήσας κακὰ πολλὰ
ἂψ ἴμεν Οὔλυμπον δὲ καὶ ἀχνύμενός περ ἀνάγκῃ,
αὐτὰρ τοῖς ἄλλοισι κακὸν μέγα πᾶσι φυτεῦσαι;
135 αὐτίκα γὰρ Τρῶας μὲν ὑπερθύμους καὶ Ἀχαιοὺς
λείψει, δἡμέας εἶσι κυδοιμήσων ἐς Ὄλυμπον,
μάρψει δἑξείης ὅς ταἴτιος ὅς τε καὶ οὐκί.
τώ σαὖ νῦν κέλομαι μεθέμεν χόλον υἷος ἑῆος·
ἤδη γάρ τις τοῦ γε βίην καὶ χεῖρας ἀμείνων
140 πέφατ᾽, καὶ ἔπειτα πεφήσεται· ἀργαλέον δὲ
πάντων ἀνθρώπων ῥῦσθαι γενεήν τε τόκον τε.
ὣς εἰποῦσἵδρυσε θρόνῳ ἔνι θοῦρον Ἄρηα.
Ἥρη δἈπόλλωνα καλέσσατο δώματος ἐκτὸς
Ἶρίν θ᾽, τε θεοῖσι μετάγγελος ἀθανάτοισι,
145 καί σφεας φωνήσασἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
Ζεὺς σφὼ εἰς Ἴδην κέλετἐλθέμεν ὅττι τάχιστα·
αὐτὰρ ἐπὴν ἔλθητε, Διός τεἰς ὦπα ἴδησθε,
ἕρδειν ὅττί κε κεῖνος ἐποτρύνῃ καὶ ἀνώγῃ.
μὲν ἄρὣς εἰποῦσα πάλιν κίε πότνια Ἥρη,

[15,100] Ayant ainsi parlé, la vénérable Héra s'assit, et les
dieux s'affligèrent dans le palais de Zeus. Héra rit du
bout des lèvres, sans que son front, sur ses noirs sourcils,
devînt serein. A tous elle dit, indignée :
«Insensés, qui nous emportons contre Zeus follement,
qui voulons l'arrêter, en allant le trouver, par nos paroles
ou de force ! Assis à l'écart, il ne s'en inquiète ni ne s'en
soucie; car il affirme qu'entre les dieux immortels, par
la force et la puissance, il l'emporte nettement. Ainsi,
supportez les maux qu'il vous envoie à chacun. Dès
maintenant, je suppose qu'Arès a éprouvé le malheur,
car son fils a péri au combat, l'homme qu'il aimait le
plus, Ascalaphos, celui que dit lui appartenir l'écrasant Arès. »
A ces mots, Arès frappa ses cuisses vigoureuses du plat
de ses mains, et dit en gémissant :
« Ne vous irritez pas, habitants des palais de l'Olympe,
si je venge le meurtre de mon fils en allant vers les
vaisseaux Achéens, quand ma destinée serait d'être
frappé par la foudre de Zeus, et étendu, comme les
morts, dans le sang et la poussière. »
Il dit, et ordonna à la Terreur et à la Fuite d'atteler
ses chevaux. Lui-même revêtit ses armes resplendissantes.
Alors plus grandes, plus terribles encore eussent été,
contre les immortels, la bile, la colère de Zeus, si Athénè,
craignant pour tous les dieux, n'avait bondi à travers
le vestibule, quittant le trône où elle était assise. De la
téte d'Arès elle ôta le casque, et le bouclier de ses épaules;
la pique, elle la posa debout, enlevée à sa main robuste,
la pique de bronze. Puis elle parla ainsi à l'impétueux Arès :
« Furieux ! Esprit égaré ! Tu es perdu ! Voilà comment
tu as des oreilles pour entendre! Tu n'as plus ni raison
ni retenue. N'entends-tu pas ce que dit la déesse Héra
aux bras blancs, qui vient de quitter Zeus Olympien?
Ou veux-tu, toi-même, ayant comblé la mesure des
malheurs, revenir sur l'Olympe, quoiqu'à regret, par
nécessité, et, pour tous les autres dieux, semer de grands
maux? Car, aussitôt, les Troyens fougueux et les Achéens,
Zeus les laissera; il viendra nous secouer dans l'Olympe,
et nous saisira l'un après l'autre, coupable ou non. Cesse
donc, je t'y invite encore, de t'irriter pour la mort de
ton brave fils; car plus d'un déjà, supérieur à lui par
la force et le bras, a été tué, ou sera tué par la suite. Il
est difficile de sauver la race et la postérité de tous les hommes. »
A ces mots, elle fit asseoir sur son trône l'impétueux Arès.
Alors Héra appela Apollon hors du palais, ainsi qu' Iris,
messagère des dieux immortels, et leur dit ces mots ailés :
« Zeus vous ordonne à tous deux d'aller sur l'Ida, au
plus tôt. Quand vous y serez, face à Zeus, exécutez ses
demandes et ses ordres. »


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Dernière mise à jour : 28/04/2006