HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 650-699

  Vers 650-699

[15,650] στήθεϊ δἐν δόρυ πῆξε, φίλων δέ μιν ἐγγὺς ἑταίρων
κτεῖν᾽· οἳ δοὐκ ἐδύναντο καὶ ἀχνύμενοί περ ἑταίρου
χραισμεῖν· αὐτοὶ γὰρ μάλα δείδισαν Ἕκτορα δῖον.
εἰσωποὶ δἐγένοντο νεῶν, περὶ δἔσχεθον ἄκραι
νῆες ὅσαι πρῶται εἰρύατο· τοὶ δἐπέχυντο.
655 Ἀργεῖοι δὲ νεῶν μὲν ἐχώρησαν καὶ ἀνάγκῃ
τῶν πρωτέων, αὐτοῦ δὲ παρὰ κλισίῃσιν ἔμειναν
ἁθρόοι, οὐδὲ κέδασθεν ἀνὰ στρατόν· ἴσχε γὰρ αἰδὼς
καὶ δέος· ἀζηχὲς γὰρ ὁμόκλεον ἀλλήλοισι.
Νέστωρ αὖτε μάλιστα Γερήνιος οὖρος Ἀχαιῶν
660 λίσσεθὑπὲρ τοκέων γουνούμενος ἄνδρα ἕκαστον·
φίλοι ἀνέρες ἔστε καὶ αἰδῶ θέσθἐνὶ θυμῷ
ἄλλων ἀνθρώπων, ἐπὶ δὲ μνήσασθε ἕκαστος
παίδων ἠδἀλόχων καὶ κτήσιος ἠδὲ τοκήων,
ἠμὲν ὅτεῳ ζώουσι καὶ κατατεθνήκασι·
665 τῶν ὕπερ ἐνθάδἐγὼ γουνάζομαι οὐ παρεόντων
ἑστάμεναι κρατερῶς, μὴ δὲ τρωπᾶσθε φόβον δέ.
ὣς εἰπὼν ὄτρυνε μένος καὶ θυμὸν ἑκάστου.
τοῖσι δἀπὀφθαλμῶν νέφος ἀχλύος ὦσεν Ἀθήνη
θεσπέσιον· μάλα δέ σφι φόως γένετἀμφοτέρωθεν
670 ἠμὲν πρὸς νηῶν καὶ ὁμοιΐου πολέμοιο.
Ἕκτορα δὲ φράσσαντο βοὴν ἀγαθὸν καὶ ἑταίρους,
ἠμὲν ὅσοι μετόπισθεν ἀφέστασαν οὐδὲ μάχοντο,
ἠδὅσσοι παρὰ νηυσὶ μάχην ἐμάχοντο θοῇσιν.
οὐδἄρἔτΑἴαντι μεγαλήτορι ἥνδανε θυμῷ
675 ἑστάμεν ἔνθά περ ἄλλοι ἀφέστασαν υἷες Ἀχαιῶν·
ἀλλ γε νηῶν ἴκριἐπῴχετο μακρὰ βιβάσθων,
νώμα δὲ ξυστὸν μέγα ναύμαχον ἐν παλάμῃσι
κολλητὸν βλήτροισι δυωκαιεικοσίπηχυ.
ὡς δὅτἀνὴρ ἵπποισι κελητίζειν ἐῢ εἰδώς,
680 ὅς τἐπεὶ ἐκ πολέων πίσυρας συναείρεται ἵππους,
σεύας ἐκ πεδίοιο μέγα προτὶ ἄστυ δίηται
λαοφόρον καθὁδόν· πολέες τέ θηήσαντο
ἀνέρες ἠδὲ γυναῖκες· δἔμπεδον ἀσφαλὲς αἰεὶ
θρῴσκων ἄλλοτἐπἄλλον ἀμείβεται, οἳ δὲ πέτονται·
685 ὣς Αἴας ἐπὶ πολλὰ θοάων ἴκρια νηῶν
φοίτα μακρὰ βιβάς, φωνὴ δέ οἱ αἰθέρἵκανεν,
αἰεὶ δὲ σμερδνὸν βοόων Δαναοῖσι κέλευε
νηυσί τε καὶ κλισίῃσιν ἀμυνέμεν. οὐδὲ μὲν Ἕκτωρ
μίμνεν ἐνὶ Τρώων ὁμάδῳ πύκα θωρηκτάων·
690 ἀλλὥς τὀρνίθων πετεηνῶν αἰετὸς αἴθων
ἔθνος ἐφορμᾶται ποταμὸν πάρα βοσκομενάων
χηνῶν γεράνων κύκνων δουλιχοδείρων,
ὣς Ἕκτωρ ἴθυσε νεὸς κυανοπρῴροιο
ἀντίος ἀΐξας· τὸν δὲ Ζεὺς ὦσεν ὄπισθε
695 χειρὶ μάλα μεγάλῃ, ὄτρυνε δὲ λαὸν ἅμαὐτῷ.
αὖτις δὲ δριμεῖα μάχη παρὰ νηυσὶν ἐτύχθη·
φαίης κἀκμῆτας καὶ ἀτειρέας ἀλλήλοισιν
ἄντεσθἐν πολέμῳ, ὡς ἐσσυμένως ἐμάχοντο.
τοῖσι δὲ μαρναμένοισιν ὅδἦν νόος· ἤτοι Ἀχαιοὶ

[15,650] il lui planta sa lance dans la poitrine, et près de ses
compagnons le tua. Et eux ne purent pas, quoique plaignant leur
compagnon, le secourir, car eux-mêmes craignaient beaucoup le
divin Hector. Ils mirent d'abord devant eux une ligne de vaisseaux.
Autour d'eux s'élevaient ceux qu'on avait les premiers
tirés à terre. Mais les Troyens y déferlèrent. Alors les
Argiens abandonnèrent, toujours par force, la première
ligne des vaisseaux, et là, près des baraques, s'arrêtèrent,
serrés, sans se disperser dans le camp : ils étaient retenus
par la honte et par la crainte, car sans cesse ils s'interpellaient
entre eux. Nestor, encore et surtout, le Gérénien,
protecteur des Achéens, suppliait chaque homme au nom
de ses parents, en touchant ses genoux :
« Amis, soyez hommes, ayez à coeur de vous respecter
devant les autres hommes. Rappelez-vous, chacun, vos
enfants, vos femmes, vos biens, vos parents vivants ou
morts. Pour eux, ici, je vous supplie, en leur absence, de résister
vigoureusement, et de ne pas vous tourner vers la fuite. »
Par ces mots, il excita l'ardeur et le courage de chacun.
De leurs yeux, Athénè chassa le brouillard miraculeux.
Une claire lumière se fit pour eux des deux côtés, et vers
les vaisseaux, et vers la guerre égale pour tous. Ils aperçurent
Hector, bon pour le cri de guerre, et ses compagnons,
ceux qui, derrière, restaient à l'écart et ne combattaient pas,
et ceux qui, près des vaisseaux fins, combattaient le combat.
Cependant il ne plaisait plus à Ajax au grand coeur
de rester là où restaient, à l'écart, les autres fils d'Achéens.
Sur le tillac des vaisseaux, il marchait à grands pas,
agitant dans ses mains une grande gaffe d'abordage, aux
brins assemblés par des viroles, de vingt-deux coudées.
Comme un bon cavalier choisit quatre chevaux, entre
beaucoup d'autres, les attache ensemble, et, les chassant
de la plaine, les pousse vers la grande ville par une route
fréquentée; beaucoup le regardent, hommes et femmes;
lui toujours aussi sûr, saute d'un cheval sur l'autre, tandis
qu'ils volent; ainsi Ajax, sur le tillac de maints vaisseaux
fins, passait à grands pas; sa voix montait jusqu'à
l'éther; et toujours, en criant terriblement, il invitait
les Danaens à défendre les vaisseaux et les baraques.
Hector ne restait pas, non plus, dans la foule des
Troyens strictement cuirassés. Comme un aigle fauve
fond sur une troupe d'oiseaux ailés, qui mangent près
d'un fleuve, oies, grues, ou cygnes au long cou, ainsi
Hector allait droit sur un navire à la proue sombre, en
bondissant face à lui. Zeus le poussait par derrière de sa
main immense, et excitait ses troupes avec lui.
De nouveau, un âpre combat eut lieu près des vaisseaux.
Vous auriez dit des soldats frais et infatigables
se rencontrant face à face à la guerre, tant ils se ruaient
à la bataille. Et, en combattant, voici ce qu'ils pensaient :


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Dernière mise à jour : 28/04/2006