HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XV

Vers 700-746

  Vers 700-746

[15,700] οὐκ ἔφασαν φεύξεσθαι ὑπἐκ κακοῦ, ἀλλὀλέεσθαι,
Τρωσὶν δἔλπετο θυμὸς ἐνὶ στήθεσσιν ἑκάστου
νῆας ἐνιπρήσειν κτενέειν θἥρωας Ἀχαιούς.
οἳ μὲν τὰ φρονέοντες ἐφέστασαν ἀλλήλοισιν·
Ἕκτωρ δὲ πρυμνῆς νεὸς ἥψατο ποντοπόροιο
705 καλῆς ὠκυάλου, Πρωτεσίλαον ἔνεικεν
ἐς Τροίην, οὐδαὖτις ἀπήγαγε πατρίδα γαῖαν.
τοῦ περ δὴ περὶ νηὸς Ἀχαιοί τε Τρῶές τε
δῄουν ἀλλήλους αὐτοσχεδόν· οὐδἄρα τοί γε
τόξων ἀϊκὰς ἀμφὶς μένον οὐδἔτἀκόντων,
710 ἀλλοἵ γἐγγύθεν ἱστάμενοι ἕνα θυμὸν ἔχοντες
ὀξέσι δὴ πελέκεσσι καὶ ἀξίνῃσι μάχοντο
καὶ ξίφεσιν μεγάλοισι καὶ ἔγχεσιν ἀμφιγύοισι.
πολλὰ δὲ φάσγανα καλὰ μελάνδετα κωπήεντα
ἄλλα μὲν ἐκ χειρῶν χαμάδις πέσον, ἄλλα δἀπὤμων
715 ἀνδρῶν μαρναμένων· ῥέε δαἵματι γαῖα μέλαινα.
Ἕκτωρ δὲ πρύμνηθεν ἐπεὶ λάβεν οὐχὶ μεθίει
ἄφλαστον μετὰ χερσὶν ἔχων, Τρωσὶν δὲ κέλευεν·
οἴσετε πῦρ, ἅμα δαὐτοὶ ἀολλέες ὄρνυτἀϋτήν·
νῦν ἡμῖν πάντων Ζεὺς ἄξιον ἦμαρ ἔδωκε
720 νῆας ἑλεῖν, αἳ δεῦρο θεῶν ἀέκητι μολοῦσαι
ἡμῖν πήματα πολλὰ θέσαν, κακότητι γερόντων,
οἵ μἐθέλοντα μάχεσθαι ἐπὶ πρυμνῇσι νέεσσιν
αὐτόν τἰσχανάασκον ἐρητύοντό τε λαόν·
ἀλλεἰ δή ῥα τότε βλάπτε φρένας εὐρύοπα Ζεὺς
725 ἡμετέρας, νῦν αὐτὸς ἐποτρύνει καὶ ἀνώγει.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄρα μᾶλλον ἐπἈργείοισιν ὄρουσαν.
Αἴας δοὐκέτἔμιμνε· βιάζετο γὰρ βελέεσσιν·
ἀλλἀνεχάζετο τυτθόν, ὀϊόμενος θανέεσθαι
θρῆνυν ἐφἑπταπόδην, λίπε δἴκρια νηὸς ἐΐσης.
730 ἔνθἄρ γἑστήκει δεδοκημένος, ἔγχεϊ δαἰεὶ
Τρῶας ἄμυνε νεῶν, ὅς τις φέροι ἀκάματον πῦρ·
αἰεὶ δὲ σμερδνὸν βοόων Δαναοῖσι κέλευε·
φίλοι ἥρωες Δαναοὶ θεράποντες Ἄρηος
ἀνέρες ἔστε φίλοι, μνήσασθε δὲ θούριδος ἀλκῆς.
735 ἠέ τινάς φαμεν εἶναι ἀοσσητῆρας ὀπίσσω,
ἦέ τι τεῖχος ἄρειον, κἀνδράσι λοιγὸν ἀμύναι;
οὐ μέν τι σχεδόν ἐστι πόλις πύργοις ἀραρυῖα,
κἀπαμυναίμεσθἑτεραλκέα δῆμον ἔχοντες·
ἀλλἐν γὰρ Τρώων πεδίῳ πύκα θωρηκτάων
740 πόντῳ κεκλιμένοι ἑκὰς ἥμεθα πατρίδος αἴης·
τὼ ἐν χερσὶ φόως, οὐ μειλιχίῃ πολέμοιο.
, καὶ μαιμώων ἔφεπἔγχεϊ ὀξυόεντι.
ὅς τις δὲ Τρώων κοίλῃς ἐπὶ νηυσὶ φέροιτο
σὺν πυρὶ κηλείῳ, χάριν Ἕκτορος ὀτρύναντος,
745 τὸν δΑἴας οὔτασκε δεδεγμένος ἔγχεϊ μακρῷ·
746 δώδεκα δὲ προπάροιθε νεῶν αὐτοσχεδὸν οὖτα.
[15,700] les Achéens se disaient qu'ils n'échapperaient pas au
malheur, mais périraient; et les Troyens espéraient chacun,
en leur coeur, incendier les vaisseaux, et tuer les héros achéens.
Eux donc, voilà ce qu'ils pensaient, debout les uns
contre les autres. Et Hector toucha la poupe du vaisseau
coureur de mer, beau, rapide sur les flots, qui avait porté
Protésilas à Troie et ne le ramena pas dans sa patrie.
Autour de ce vaisseau, Achéens et Troyens se massacrèrent
de près. Ils n'attendaient plus, des deux côtés, l'élan
des flèches, ni des javelots. Tout près les uns des autres,
du même coeur, avec des haches tranchantes, avec des
cognées, ils se battaient, avec de grandes épées et des
lances à deux piques. Beaucoup de poignards, beaux,
la poignée garnie de ligatures noires, tombaient, les uns
des mains, les autres des épaules des combattants.
Le sang ruisselait sur la terre noire.
Hector, quand il eut saisi la proue, ne la lâcha plus,
et, l'aplustre dans les mains, il criait aux Troyens :
"Apportez le feu, et en même temps, serrés, poussez
le cri de guerre. C'est maintenant que Zeus nous donne
un jour qui paie toutes nos peines, celui de prendre les
vaisseaux qui, venus ici malgré les dieux, nous ont causé
bien des maux, par la faute de nos Anciens qui, quand je
voulais combattre à la poupe des vaisseaux, moi-même
m'arrêtaient, et retenaient les troupes. Mais si, alors,
Zeus à la voix puissante faussait nos sentiments,
maintenant, lui-même, il nous excite et nous pousse."
Il dit, et eux s'élancèrent plus vivement contre les
Argiens. Ajax ne tenait plus ferme, il était forcé par les
traits; il recula un peu, croyant mourir, vers un banc
de sept pieds, et quitta le tillac du vaisseau bien
équilibré. Là, il resta debout, à l'affût; et toujours, armé
de sa pique, il écartait les Troyens des vaisseaux, tous
ceux qui y portaient le feu infatigable; et toujours aussi,
en criant terriblement, il invitait les Danaens :
« Amis, héros Danaens, serviteurs d'Arès, soyez hommes,
amis, rappelez-vous votre vaillance impétueuse. Pensons-nous
avoir du secours à l'arrière, ou quelque mur plus
fort, pour défendre les hommes du fléau? Il n'y a pas, à
proximité, de ville munie de remparts qui puisse nous
défendre, notre peuple reprenant courage. Dans la plaine
des Troyens strictement cuirassés, nous voilà acculés
à la mer, loin de notre patrie. En nos mains est la lumière
du salut, non dans notre mollesse au combat. »
Il dit, et, plein d'ardeur, il poussait droit sa pique aiguë.
Tout Troyen qui se portait vers les vaisseaux creux avec le feu
ardent, pour plaire à Hector qui l'y excitait, Ajax le blessait,
le recevant avec sa longue pique. Douze, devant les vaisseaux,
furent, de près, blessés par lui.


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Dernière mise à jour : 28/04/2006