HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIV

Vers 350-399

  Vers 350-399

[14,350] τῷ ἔνι λεξάσθην, ἐπὶ δὲ νεφέλην ἕσσαντο
καλὴν χρυσείην· στιλπναὶ δἀπέπιπτον ἔερσαι.
ὣς μὲν ἀτρέμας εὗδε πατὴρ ἀνὰ Γαργάρῳ ἄκρῳ,
ὕπνῳ καὶ φιλότητι δαμείς, ἔχε δἀγκὰς ἄκοιτιν·
βῆ δὲ θέειν ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν νήδυμος Ὕπνος
355 ἀγγελίην ἐρέων γαιηόχῳ ἐννοσιγαίῳ·
ἀγχοῦ δἱστάμενος ἔπεα πτερόεντα προσηύδα·
πρόφρων νῦν Δαναοῖσι Ποσείδαον ἐπάμυνε,
καί σφιν κῦδος ὄπαζε μίνυνθά περ, ὄφρἔτι εὕδει
Ζεύς, ἐπεὶ αὐτῷ ἐγὼ μαλακὸν περὶ κῶμἐκάλυψα·
360 Ἥρη δἐν φιλότητι παρήπαφεν εὐνηθῆναι.
ὣς εἰπὼν μὲν ᾤχετἐπὶ κλυτὰ φῦλἀνθρώπων,
τὸν δἔτι μᾶλλον ἀνῆκεν ἀμυνέμεναι Δαναοῖσιν.
αὐτίκα δἐν πρώτοισι μέγα προθορὼν ἐκέλευσεν·
Ἀργεῖοι καὶ δαὖτε μεθίεμεν Ἕκτορι νίκην
365 Πριαμίδῃ, ἵνα νῆας ἕλῃ καὶ κῦδος ἄρηται;
ἀλλ μὲν οὕτω φησὶ καὶ εὔχεται οὕνεκἈχιλλεὺς
νηυσὶν ἔπι γλαφυρῇσι μένει κεχολωμένος ἦτορ·
κείνου δοὔ τι λίην ποθὴ ἔσσεται, εἴ κεν οἳ ἄλλοι
ἡμεῖς ὀτρυνώμεθἀμυνέμεν ἀλλήλοισιν.
370 ἀλλἄγεθὡς ἂν ἐγὼ εἴπω πειθώμεθα πάντες·
ἀσπίδες ὅσσαι ἄρισται ἐνὶ στρατῷ ἠδὲ μέγισται
ἑσσάμενοι, κεφαλὰς δὲ παναίθῃσιν κορύθεσσι
κρύψαντες, χερσίν τε τὰ μακρότατἔγχεἑλόντες
ἴομεν· αὐτὰρ ἐγὼν ἡγήσομαι, οὐδἔτι φημὶ
375 Ἕκτορα Πριαμίδην μενέειν μάλα περ μεμαῶτα.
ὃς δέ κἀνὴρ μενέχαρμος, ἔχει δὀλίγον σάκος ὤμῳ,
χείρονι φωτὶ δότω, δἐν ἀσπίδι μείζονι δύτω.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄρα τοῦ μάλα μὲν κλύον ἠδὲ πίθοντο·
τοὺς δαὐτοὶ βασιλῆες ἐκόσμεον οὐτάμενοί περ
380 Τυδεΐδης Ὀδυσεύς τε καὶ Ἀτρεΐδης Ἀγαμέμνων·
οἰχόμενοι δἐπὶ πάντας ἀρήϊα τεύχεἄμειβον·
ἐσθλὰ μὲν ἐσθλὸς ἔδυνε, χέρεια δὲ χείρονι δόσκεν.
αὐτὰρ ἐπεί ἕσσαντο περὶ χροῒ νώροπα χαλκὸν
βάν ἴμεν· ἦρχε δἄρά σφι Ποσειδάων ἐνοσίχθων
385 δεινὸν ἄορ τανύηκες ἔχων ἐν χειρὶ παχείῃ
εἴκελον ἀστεροπῇ· τῷ δοὐ θέμις ἐστὶ μιγῆναι
ἐν δαῒ λευγαλέῃ, ἀλλὰ δέος ἰσχάνει ἄνδρας.
Τρῶας δαὖθἑτέρωθεν ἐκόσμει φαίδιμος Ἕκτωρ.
δή ῥα τόταἰνοτάτην ἔριδα πτολέμοιο τάνυσσαν
390 κυανοχαῖτα Ποσειδάων καὶ φαίδιμος Ἕκτωρ,
ἤτοι μὲν Τρώεσσιν, δἈργείοισιν ἀρήγων.
ἐκλύσθη δὲ θάλασσα ποτὶ κλισίας τε νέας τε
Ἀργείων· οἳ δὲ ξύνισαν μεγάλῳ ἀλαλητῷ.
οὔτε θαλάσσης κῦμα τόσον βοάᾳ ποτὶ χέρσον
395 ποντόθεν ὀρνύμενον πνοιῇ Βορέω ἀλεγεινῇ·
οὔτε πυρὸς τόσσός γε ποτὶ βρόμος αἰθομένοιο
οὔρεος ἐν βήσσῃς, ὅτε τὤρετο καιέμεν ὕλην·
οὔτἄνεμος τόσσόν γε περὶ δρυσὶν ὑψικόμοισι
ἠπύει, ὅς τε μάλιστα μέγα βρέμεται χαλεπαίνων,
[14,350] C'est là qu'ils se couchèrent, s'enveloppant d'un nuage
de bel or; une rosée brillante en tombait.
Ainsi dormait tranquillement le Père, sur le sommet
du Gargare, dompté par le sommeil et l'amour, et tenant
son épouse dans ses bras. Le Sommeil profond courut
aux vaisseaux achéens l'annoncer à Celui qui soutient et
ébranle la terre. Debout près de lui, il lui dit ces mots ailés :
« Maintenant, Poseidon, secours résolument les Danaens
et donne-leur la gloire, au moins quelque temps, tant
que dort encore Zeus. Car je l'ai enveloppé d'un doux
et profond sommeil, et Héra l'a trompé pour qu'amoureusement
il se couche. »
Ayant dit, le Sommeil partit pour les glorieuses tribus
des hommes, mais en lançant plus que jamais Poseidon
au secours des Danaens. Aussitôt celui-ci, aux premiers
rangs, se précipita, et les exhorta vivement :
« Argiens, abandonnerons-nous encore la victoire à
Hector, fils de Priam, pour qu'il prenne les vaisseaux et
remporte la gloire? Il le dit, lui, il s'en vante, parce
qu'Achille, près des vaisseaux creux, reste, le coeur irrité.
Celui-ci pourtant, nous ne le regretterons guère, si,
nous autres, nous nous excitons entre nous à résister.
Eh bien ! le conseil que je vais donner, suivons le tous.
Couverts des boucliers les meilleurs et les plus grands de
l'armée, en tête nos casques étincelants, en mains les
plus longues piques, marchons! Moi, je vous guiderai; et,
je l'affirme, Hector, fils de Priam, ne résistera plus,
malgré sa furie. Que tout guerrier ardent, qui a un petit
écu sur l'épaule, le donne à l'homme moins vaillant, et
se couvre lui-même d'un bouclier plus grand. »
Il dit; eux l'écoutèrent et lui obéirent. Les rois eux-mêmes
les rangèrent, quoique blessés : le fils de Tydée,
Ulysse et l'Atride Agamemnon. Inspectant tous les
combattants, ils firent l'échange des armes d'Arès : le
meilleur prit les meilleures, et au moins bon en donna
de moins bonnes. Ayant couvert leur corps de bronze
éblouissant, ils marchèrent; à leur tête était Poseidon,
qui ébranle la terre, tenant dans sa main épaisse un
glaive terrible, à longue pointe, semblable à l'éclair. A
ce glaive, il n'est pas permis de toucher, dans la mêlée
funeste : une crainte religieuse en empêche les hommes.
Les Troyens, de leur côté, étaient rangés par l'illustre Hector.
Horrible alors s'étendit la lutte guerrière entre Poseidon
à la chevelure bleue et l'illustre Hector, l'un soutenant
les Troyens, l'autre les Argiens. La mer monta jusqu'aux
baraques et aux vaisseaux argiens, et les armées se
heurtèrent à grands cris. Les vagues de la mer hurlent
moins fort contre le rivage, quand du large les pousse le
souffle terrible de Borée; moins fort gronde le feu flambant
dans les vallons de la montagne, quand il s'élève
pour brûler la forêt; le vent, dans le feuillage élevé des chênes,
résonne moins fort, quand il mugit avec le plus de fureur,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 3/05/2006