HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIV

Vers 250-299

  Vers 250-299

[14,250] ἤματι τῷ ὅτε κεῖνος ὑπέρθυμος Διὸς υἱὸς
ἔπλεεν Ἰλιόθεν Τρώων πόλιν ἐξαλαπάξας.
ἤτοι ἐγὼ μὲν ἔλεξα Διὸς νόον αἰγιόχοιο
νήδυμος ἀμφιχυθείς· σὺ δέ οἱ κακὰ μήσαο θυμῷ
ὄρσασἀργαλέων ἀνέμων ἐπὶ πόντον ἀήτας,
255 καί μιν ἔπειτα Κόων δεὖ ναιομένην ἀπένεικας
νόσφι φίλων πάντων. δἐπεγρόμενος χαλέπαινε
ῥιπτάζων κατὰ δῶμα θεούς, ἐμὲ δἔξοχα πάντων
ζήτει· καί κέ μἄϊστον ἀπαἰθέρος ἔμβαλε πόντῳ,
εἰ μὴ Νὺξ δμήτειρα θεῶν ἐσάωσε καὶ ἀνδρῶν·
260 τὴν ἱκόμην φεύγων, δἐπαύσατο χωόμενός περ.
ἅζετο γὰρ μὴ Νυκτὶ θοῇ ἀποθύμια ἕρδοι.
νῦν αὖ τοῦτό μἄνωγας ἀμήχανον ἄλλο τελέσσαι.
τὸν δαὖτε προσέειπε βοῶπις πότνια Ἥρη·
Ὕπνε τί δὲ σὺ ταῦτα μετὰ φρεσὶ σῇσι μενοινᾷς;
265 φῂς ὣς Τρώεσσιν ἀρηξέμεν εὐρύοπα Ζῆν
ὡς Ἡρακλῆος περιχώσατο παῖδος ἑοῖο;
ἀλλἴθ᾽, ἐγὼ δέ κέ τοι Χαρίτων μίαν ὁπλοτεράων
δώσω ὀπυιέμεναι καὶ σὴν κεκλῆσθαι ἄκοιτιν.
270 ὣς φάτο, χήρατο δὝπνος, ἀμειβόμενος δὲ προσηύδα·
ἄγρει νῦν μοι ὄμοσσον ἀάατον Στυγὸς ὕδωρ,
χειρὶ δὲ τῇ ἑτέρῃ μὲν ἕλε χθόνα πουλυβότειραν,
τῇ δἑτέρῃ ἅλα μαρμαρέην, ἵνα νῶϊν ἅπαντες
μάρτυροι ὦσοἳ ἔνερθε θεοὶ Κρόνον ἀμφὶς ἐόντες,
275 μὲν ἐμοὶ δώσειν Χαρίτων μίαν ὁπλοτεράων
Πασιθέην, ἧς ταὐτὸς ἐέλδομαι ἤματα πάντα.
ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε θεὰ λευκώλενος Ἥρη,
ὄμνυε δὡς ἐκέλευε, θεοὺς δὀνόμηνεν ἅπαντας
τοὺς ὑποταρταρίους οἳ Τιτῆνες καλέονται.
280 αὐτὰρ ἐπεί ὄμοσέν τε τελεύτησέν τε τὸν ὅρκον,
τὼ βήτην Λήμνου τε καὶ Ἴμβρου ἄστυ λιπόντε
ἠέρα ἑσσαμένω ῥίμφα πρήσσοντε κέλευθον.
Ἴδην δἱκέσθην πολυπίδακα μητέρα θηρῶν
Λεκτόν, ὅθι πρῶτον λιπέτην ἅλα· τὼ δἐπὶ χέρσου
285 βήτην, ἀκροτάτη δὲ ποδῶν ὕπο σείετο ὕλη.
ἔνθὝπνος μὲν ἔμεινε πάρος Διὸς ὄσσε ἰδέσθαι
εἰς ἐλάτην ἀναβὰς περιμήκετον, τότἐν Ἴδῃ
μακροτάτη πεφυυῖα διἠέρος αἰθέρἵκανεν·
ἔνθἧστὄζοισιν πεπυκασμένος εἰλατίνοισιν
290 ὄρνιθι λιγυρῇ ἐναλίγκιος, ἥν τἐν ὄρεσσι
χαλκίδα κικλήσκουσι θεοί, ἄνδρες δὲ κύμινδιν.
Ἥρη δὲ κραιπνῶς προσεβήσετο Γάργαρον ἄκρον
Ἴδης ὑψηλῆς· ἴδε δὲ νεφεληγερέτα Ζεύς.
ὡς δἴδεν, ὥς μιν ἔρως πυκινὰς φρένας ἀμφεκάλυψεν,
295 οἷον ὅτε πρῶτόν περ ἐμισγέσθην φιλότητι
εἰς εὐνὴν φοιτῶντε, φίλους λήθοντε τοκῆας.
στῆ δαὐτῆς προπάροιθεν ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζεν·
Ἥρη πῇ μεμαυῖα κατΟὐλύμπου τόδἱκάνεις;
ἵπποι δοὐ παρέασι καὶ ἅρματα τῶν κἐπιβαίης.
[14,250] le jour où le fougueux fils de Zeus revenait d'Ilion,
ayant saccagé la ville des Troyens. Alors j'étendis Zeus
porte-égide, l'esprit plongé dans mes effluves; et toi, tu méditais
des malheurs, en excitant sur la mer le souffle des vents terribles,
et tu entraînas le fils de Zeus vers Côs bien située, loin de tous
ses amis. Zeus, à son réveil, s'indigna, malmenant les
dieux dans son palais; mais c'est moi, surtout, qu'il
cherchait. Il m'aurait fait disparaître, en me jetant de
l'éther dans la mer, si la Nuit, qui dompte les dieux et
les hommes, ne m'eût sauvé. Vers elle, en suppliant, je
m'enfuis, et Zeus se calma, malgré son courroux, car il
craignait de déplaire à la Nuit rapide. Et maintenant,
voilà qu'encore tu me presses d'accomplir cet acte irrémédiable ! »
La vénérable Héra, aux yeux de génisse, lui répondit :
« Sommeil, pourquoi penser à cela? Crois-tu qu'il
secoure les Troyens, Zeus qui voit au loin, comme il
s'irritait en faveur d'Héraclès, son fils? Viens, et l'une
des plus jeunes Charites, je te la donnerai, pour qu'elle
t'épouse et soit appelée ta femme. »
Elle dit, et le Sommeil, plein de joie, répondit :
« Eh bien ! jure-moi par l'eau redoutable du Styx —
touche d'une main la terre nourricière, de l'autre la mer
éclatante, afin que nous ayons pour témoins tous les dieux
infernaux qui entourent Cronos — que, sûrement, tu me
donneras une des plus jeunes Charites, Pasithéa, que je
désire toujours. »
Il dit, et la déesse Héra aux bras blancs ne refusa pas;
elle jura, comme il l'y invitait, en nommant tous les
dieux qui sont sous le Tartare, et qu'on appelle Titans.
Quand elle eut juré et achevé son serment, tous deux
partirent, quittant les villes de Lemnos et d'Imbros, et,
enveloppés d'un brouillard, firent rapidement leur chemin.
Ils arrivèrent à l'Ida abondante en sources, mère
des bêtes sauvages, à Letton, où ils quittèrent la mer.
Tous deux sur la terre passèrent, et sous leurs pieds
s'agitait la cime des bois.
Puis le Sommeil s'arrêta, avant de voir les yeux de
Zeus, et monta sur un sapin immense, qui, le plus haut
alors de ceux de l'Ida, à travers les airs allait jusqu'à
l'éther. Il resta là, couvert par les rameaux du sapin,
semblable à l'oiseau à la voix claire que, sur les montagnes,
les dieux nomment chalcis et les hommes cymindis.
Héra, elle, rapidement, gravit le sommet du Gargare,
sur le haut mont Ida; et Zeus, assembleur de nuages, la
vit. Il la vit, et le désir obscurcit son esprit prudent,
comme le jour où, pour la première fois, ils s'unirent
d'amour, allant à leur couche, à l'insu de leurs parents.
Debout devant elle, il lui dit en la nommant :
« Héra, où cours-tu pour venir ainsi de l'Olympe? Tu
n'as ni chevaux, ni char où monter. »


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Dernière mise à jour : 3/05/2006