HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIV

Vers 200-249

  Vers 200-249

[14,200] εἶμι γὰρ ὀψομένη πολυφόρβου πείρατα γαίης,
Ὠκεανόν τε θεῶν γένεσιν καὶ μητέρα Τηθύν,
οἵ μἐν σφοῖσι δόμοισιν ἐῢ τρέφον ἠδἀτίταλλον
δεξάμενοιΡείας, ὅτε τε Κρόνον εὐρύοπα Ζεὺς
γαίης νέρθε καθεῖσε καὶ ἀτρυγέτοιο θαλάσσης·
205 τοὺς εἶμὀψομένη, καί σφἄκριτα νείκεα λύσω·
ἤδη γὰρ δηρὸν χρόνον ἀλλήλων ἀπέχονται
εὐνῆς καὶ φιλότητος, ἐπεὶ χόλος ἔμπεσε θυμῷ.
εἰ κείνω ἐπέεσσι παραιπεπιθοῦσα φίλον κῆρ
εἰς εὐνὴν ἀνέσαιμι ὁμωθῆναι φιλότητι,
210 αἰεί κέ σφι φίλη τε καὶ αἰδοίη καλεοίμην.
τὴν δαὖτε προσέειπε φιλομειδὴς Ἀφροδίτη·
οὐκ ἔστοὐδὲ ἔοικε τεὸν ἔπος ἀρνήσασθαι·
Ζηνὸς γὰρ τοῦ ἀρίστου ἐν ἀγκοίνῃσιν ἰαύεις.
, καὶ ἀπὸ στήθεσφιν ἐλύσατο κεστὸν ἱμάντα
215 ποικίλον, ἔνθα δέ οἱ θελκτήρια πάντα τέτυκτο·
ἔνθἔνι μὲν φιλότης, ἐν δἵμερος, ἐν δὀαριστὺς
πάρφασις, τἔκλεψε νόον πύκα περ φρονεόντων.
τόν ῥά οἱ ἔμβαλε χερσὶν ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζε·
τῆ νῦν τοῦτον ἱμάντα τεῷ ἐγκάτθεο κόλπῳ
220 ποικίλον, ἔνι πάντα τετεύχαται· οὐδέ σέ φημι
ἄπρηκτόν γε νέεσθαι, τι φρεσὶ σῇσι μενοινᾷς.
ὣς φάτο, μείδησεν δὲ βοῶπις πότνια Ἥρη,
μειδήσασα δἔπειτα ἑῷ ἐγκάτθετο κόλπῳ.
μὲν ἔβη πρὸς δῶμα Διὸς θυγάτηρ Ἀφροδίτη,
225 Ἥρη δἀΐξασα λίπεν ῥίον Οὐλύμποιο,
Πιερίην δἐπιβᾶσα καὶ Ἠμαθίην ἐρατεινὴν
σεύατἐφἱπποπόλων Θρῃκῶν ὄρεα νιφόεντα
ἀκροτάτας κορυφάς· οὐδὲ χθόνα μάρπτε ποδοῖιν·
ἐξ Ἀθόω δἐπὶ πόντον ἐβήσετο κυμαίνοντα,
230 Λῆμνον δεἰσαφίκανε πόλιν θείοιο Θόαντος.
ἔνθὝπνῳ ξύμβλητο κασιγνήτῳ Θανάτοιο,
ἔν τἄρα οἱ φῦ χειρὶ ἔπος τἔφατἔκ τὀνόμαζεν·
Ὕπνε ἄναξ πάντων τε θεῶν πάντων τἀνθρώπων,
ἠμὲν δή ποτἐμὸν ἔπος ἔκλυες, ἠδἔτι καὶ νῦν
235 πείθευ· ἐγὼ δέ κέ τοι ἰδέω χάριν ἤματα πάντα.
κοίμησόν μοι Ζηνὸς ὑπὀφρύσιν ὄσσε φαεινὼ
αὐτίκἐπεί κεν ἐγὼ παραλέξομαι ἐν φιλότητι.
δῶρα δέ τοι δώσω καλὸν θρόνον ἄφθιτον αἰεὶ
χρύσεον· Ἥφαιστος δέ κἐμὸς πάϊς ἀμφιγυήεις
240 τεύξειἀσκήσας, ὑπὸ δὲ θρῆνυν ποσὶν ἥσει,
τῷ κεν ἐπισχοίης λιπαροὺς πόδας εἰλαπινάζων.
τὴν δἀπαμειβόμενος προσεφώνεε νήδυμος Ὕπνος·
Ἥρη πρέσβα θεὰ θύγατερ μεγάλοιο Κρόνοιο
ἄλλον μέν κεν ἔγωγε θεῶν αἰειγενετάων
245 ῥεῖα κατευνήσαιμι, καὶ ἂν ποταμοῖο ῥέεθρα
Ὠκεανοῦ, ὅς περ γένεσις πάντεσσι τέτυκται·
Ζηνὸς δοὐκ ἂν ἔγωγε Κρονίονος ἆσσον ἱκοίμην
οὐδὲ κατευνήσαιμ᾽, ὅτε μὴ αὐτός γε κελεύοι.
ἤδη γάρ με καὶ ἄλλο τεὴ ἐπίνυσσεν ἐφετμὴ
[14,200] Car je vais voir, aux extrémités de la terre nourricière,
l'Océan, origine des dieux, et leur mère Thétis, qui,
dans leur demeure, m'ont bien nourrie et choyée, après
m'avoir reçue de Rhéa, quand Cronos fut, par Zeus qui
voit au loin, établi sous la terre et sous la mer stérile. Je
vais les voir, et mettre fin à leurs querelles interminables.
Depuis longtemps déjà ils sont séparés l'un de l'autre —
plus de lit commun, plus d'amour — parce que la colère
a envahi leur âme. Si mes paroles changeaient assez leur
coeur pour les pousser dans leur lit, unis par l'amour,
toujours ils m'appelleraient chère et vénérée. »
Aphrodite amie des sourires répondit :
« Il n'est ni possible ni convenable que je rejette ta
demande, car c'est dans les bras de Zeus, le plus grand
des dieux, que tu reposes. »
Elle dit, et, de sa poitrine, détacha une bandelette
brodée de couleurs variées. Tous les charmes y avaient
été enfermés. Elle contenait la tendresse, et le désir,
et les entretiens trompeurs qui ôtent l'esprit même aux
plus sages. Aphrodite la mit entre les mains d'Héra, en
s'expliquant ainsi :
« Prends maintenant cette bandelette, et cache-la dans
ton sein. Avec ses couleurs variées, elle enferme tous les
charmes; et, je te l'assure, tu ne reviendras pas sans
avoir réussi dans ce que médite ton âme. »
A ces mots sourit la vénérable Héra aux yeux de
génisse; et, souriant, elle cacha la bandelette dans son sein.
Alors rentra dans sa demeure la fille de Zeus, Aphrodite,
et Héra, d'un bond, quitta le sommet de l'Olympe.
Traversant la Piérie et l'Émathie aimable, elle s'élança
sur les montagnes neigeuses des cavaliers thraces et
leurs plus hautes cimes. Ses pieds ne touchaient pas
la terre. De l'Athos, elle descendit sur la mer houleuse,
et arriva à Lemnos, ville du divin Thoas. Là elle rencontra
le Sommeil, frère de la mort. Elle lui prit la main, et lui
dit en le nommant :
« Sommeil, roi de tous les dieux, de tous les hommes,
autrefois tu m'as écoutée, aujourd'hui encore obéis-moi;
je t'en saurai un gré éternel. Endors-moi, sous leurs
sourcils, les yeux brillants de Zeus, dès que je serai couchée
contre lui, amoureusement. Je te donnerai en présent
un beau trône, indestructible à jamais, en or. Héphaïstos,
mon fils boiteux, le fabriquera avec soin, et mettra dessous
un escabeau, pour soutenir tes pieds brillants, dans les festins. »
Le Sommeil profond répliqua :
"Héra, déesse ancienne, fille du grand Cronos, un autre
des dieux éternels, je l'endormirais facilement, même
le cours du fleuve Océan, origine de toutes choses. Mais
Zeus fils de Cronos, je ne m'en approcherais pas, ni ne
l'endormirais, si lui-même ne m'y invite. Car une autre
fois, déjà, tes ordres m'ont inspiré,


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Dernière mise à jour : 3/05/2006