HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XIII

Vers 400-449

  Vers 400-449

[13,400] ἵππους δἈντίλοχος μεγαθύμου Νέστορος υἱὸς
ἐξέλασε Τρώων μετἐϋκνήμιδας Ἀχαιούς.
Δηΐφοβος δὲ μάλα σχεδὸν ἤλυθεν Ἰδομενῆος
Ἀσίου ἀχνύμενος, καὶ ἀκόντισε δουρὶ φαεινῷ.
ἀλλ μὲν ἄντα ἰδὼν ἠλεύατο χάλκεον ἔγχος
405 Ἰδομενεύς· κρύφθη γὰρ ὑπἀσπίδι πάντοσἐΐσῃ,
τὴν ἄρ γε ῥινοῖσι βοῶν καὶ νώροπι χαλκῷ
δινωτὴν φορέεσκε, δύω κανόνεσσἀραρυῖαν·
τῇ ὕπο πᾶς ἐάλη, τὸ δὑπέρπτατο χάλκεον ἔγχος,
καρφαλέον δέ οἱ ἀσπὶς ἐπιθρέξαντος ἄϋσεν
410 ἔγχεος· οὐδἅλιόν ῥα βαρείης χειρὸς ἀφῆκεν,
ἀλλἔβαλἹππασίδην Ὑψήνορα ποιμένα λαῶν
ἧπαρ ὑπὸ πραπίδων, εἶθαρ δὑπὸ γούνατἔλυσε.
Δηΐφοβος δἔκπαγλον ἐπεύξατο μακρὸν ἀΰσας·
οὐ μὰν αὖτἄτιτος κεῖτἌσιος, ἀλλά φημι
415 εἰς Ἄϊδός περ ἰόντα πυλάρταο κρατεροῖο
γηθήσειν κατὰ θυμόν, ἐπεί ῥά οἱ ὤπασα πομπόν.
ὣς ἔφατ᾽, Ἀργείοισι δἄχος γένετεὐξαμένοιο,
Ἀντιλόχῳ δὲ μάλιστα δαΐφρονι θυμὸν ὄρινεν·
ἀλλοὐδἀχνύμενός περ ἑοῦ ἀμέλησεν ἑταίρου,
420 ἀλλὰ θέων περίβη καί οἱ σάκος ἀμφεκάλυψε.
τὸν μὲν ἔπειθὑποδύντε δύω ἐρίηρες ἑταῖροι
Μηκιστεὺς Ἐχίοιο πάϊς καὶ δῖος Ἀλάστωρ,
νῆας ἔπι γλαφυρὰς φερέτην βαρέα στενάχοντα.
Ἰδομενεὺς δοὐ λῆγε μένος μέγα, ἵετο δαἰεὶ
425 ἠέ τινα Τρώων ἐρεβεννῇ νυκτὶ καλύψαι
αὐτὸς δουπῆσαι ἀμύνων λοιγὸν Ἀχαιοῖς.
ἔνθΑἰσυήταο διοτρεφέος φίλον υἱὸν
ἥρωἈλκάθοον, γαμβρὸς δἦν Ἀγχίσαο,
πρεσβυτάτην δὤπυιε θυγατρῶν Ἱπποδάμειαν
430 τὴν περὶ κῆρι φίλησε πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ
ἐν μεγάρῳ· πᾶσαν γὰρ ὁμηλικίην ἐκέκαστο
κάλλεϊ καὶ ἔργοισιν ἰδὲ φρεσί· τοὔνεκα καί μιν
γῆμεν ἀνὴρ ὤριστος ἐνὶ Τροίῃ εὐρείῃ·
τὸν τόθὑπἸδομενῆϊ Ποσειδάων ἐδάμασσε
435 θέλξας ὄσσε φαεινά, πέδησε δὲ φαίδιμα γυῖα·
οὔτε γὰρ ἐξοπίσω φυγέειν δύνατοὔτἀλέασθαι,
ἀλλὥς τε στήλην δένδρεον ὑψιπέτηλον
ἀτρέμας ἑσταότα στῆθος μέσον οὔτασε δουρὶ
ἥρως Ἰδομενεύς, ῥῆξεν δέ οἱ ἀμφὶ χιτῶνα
440 χάλκεον, ὅς οἱ πρόσθεν ἀπὸ χροὸς ἤρκει ὄλεθρον·
δὴ τότε γαὖον ἄϋσεν ἐρεικόμενος περὶ δουρί.
δούπησεν δὲ πεσών, δόρυ δἐν κραδίῃ ἐπεπήγει,
ῥά οἱ ἀσπαίρουσα καὶ οὐρίαχον πελέμιζεν
ἔγχεος· ἔνθα δἔπειτἀφίει μένος ὄβριμος Ἄρης·
445 Ἰδομενεὺς δἔκπαγλον ἐπεύξατο μακρὸν ἀΰσας
Δηΐφοβ ἄρα δή τι ἐΐσκομεν ἄξιον εἶναι
τρεῖς ἑνὸς ἀντὶ πεφάσθαι; ἐπεὶ σύ περ εὔχεαι οὕτω.
δαιμόνιἀλλὰ καὶ αὐτὸς ἐναντίον ἵστασἐμεῖο,
ὄφρα ἴδῃ οἷος Ζηνὸς γόνος ἐνθάδἱκάνω,
[13,400] et les chevaux, Antilochos, fils du magnanime Nestor, les poussa loin des Troyens, vers les Achéens aux beaux jambarts. Deiphobos vint tout près d'Idoménée, étant affligé du sort d'Alios, et lança sur lui son javelot brillant. Mais Idoménée, le voyant en face, évita la pique de bronze. Il se cacha sous le bouclier bien équilibré, fait de peaux de boeuf et de bronze éblouissant, arrondi, qu'il portait toujours, muni de deux barres. Sous le bouclier il se ramassa tout entier : par-dessus vola la pique de bronze, et le bouclier rendit un bruit sec, au frôlement de la pique. Elle n'était pas, d'ailleurs, partie en vain d'une main lourde : elle frappa le fils d'Hippasos, Hypsénor, pasteur de troupes, au foie, sous le diaphragme, et aussitôt désunit ses genoux. Deiphobos triompha avec excès, à grands cris : «Non, il ne gît pas sans vengeance, Asios, et j'affirme qu'en allant dans la demeure bien fermée du puissant Adès, il se réjouira en son coeur, car je lui ai donné un compagnon. » Il dit : les Argiens s'affligèrent de son triomphe. L'ardent Antilochos surtout en eut le coeur ému; mais, malgré sa douleur, il n'oublia pas son ami. Courant autour de lui, il le couvrit de son bouclier. Puis, l'ayant chargé sur leurs épaules, deux compagnons fidèles, Mécistée, fils d'Echios, et le divin Alastor, vers les vaisseaux creux emportèrent le blessé gui gémissait lourdement. Cependant Idoménée n'abandonnait pas sa grande ardeur. Il désirait toujours ou couvrir quelque Troyen d'une nuit ténébreuse, ou tomber avec bruit lui-même, en écartant le fléau des Achéens. Le fils d'Aisyétès, nourrisson de Zeus, le héros Alcathoos — il était gendre d'Anchise, ayant épousé sa fille aînée, Hippodamie, qu'en leur coeur chérissaient son père et sa mère vénérable, dans leur palais; car elle surpassait toutes les femmes de son âge par la beauté, l'habileté manuelle et le sens; c'est pourquoi aussi l'avait épousée un homme excellent dans la vaste Troie Alcathoos donc, par la main d'Idoménée, Poseidon alors le dompta. En aveuglant ses yeux brillants, il entrava ses membres luisants; car Alcathoos ne put ni fuir en arrière, ni éviter le coup. Comme une stèle ou un arbre aux feuilles hautes, immobile, debout, il reçut au milieu de la poitrine la lance du héros Idoménée. Elle déchira sur lui sa tunique de bronze, qui, jusqu'alors, écartait de sa peau la mort. A ce moment, elle rendit un craquement sec, déchirée par la lance. Avec bruit, Alcathoos tomba; la lance resta plantée dans son coeur, qui, en palpitant, fit même trembler le bout de la pique : enfin le puissant Arès lui enleva son ardeur. Idoménée triompha avec excès, à grands cris : «Deiphobos, trouvons-nous que c'est bien, trois tués pour un? Car tu te glorifies tant! Malheureux, viens donc toi-même te placer en face de moi, pour voir la valeur du rejeton de Zeus venu ici en ma personne.


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Dernière mise à jour : 29/03/2006