HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XII

Vers 400-449

  Vers 400-449

[12,400] τὸν δΑἴας καὶ Τεῦκρος ὁμαρτήσανθ μὲν ἰῷ
βεβλήκει τελαμῶνα περὶ στήθεσσι φαεινὸν
ἀσπίδος ἀμφιβρότης· ἀλλὰ Ζεὺς κῆρας ἄμυνε
παιδὸς ἑοῦ, μὴ νηυσὶν ἔπι πρύμνῃσι δαμείη·
Αἴας δἀσπίδα νύξεν ἐπάλμενος, οὐδὲ διὰ πρὸ
405 ἤλυθεν ἐγχείη, στυφέλιξε δέ μιν μεμαῶτα.
χώρησεν δἄρα τυτθὸν ἐπάλξιος· οὐδ γε πάμπαν
χάζετ᾽, ἐπεί οἱ θυμὸς ἐέλπετο κῦδος ἀρέσθαι.
κέκλετο δἀντιθέοισιν ἑλιξάμενος Λυκίοισιν·
Λύκιοι τί τἄρὧδε μεθίετε θούριδος ἀλκῆς;
410 ἀργαλέον δέ μοί ἐστι καὶ ἰφθίμῳ περ ἐόντι
μούνῳ ῥηξαμένῳ θέσθαι παρὰ νηυσὶ κέλευθον·
ἀλλἐφομαρτεῖτε· πλεόνων δέ τι ἔργον ἄμεινον.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δὲ ἄνακτος ὑποδείσαντες ὁμοκλὴν
μᾶλλον ἐπέβρισαν βουληφόρον ἀμφὶ ἄνακτα.
415 Ἀργεῖοι δἑτέρωθεν ἐκαρτύναντο φάλαγγας
τείχεος ἔντοσθεν, μέγα δέ σφισι φαίνετο ἔργον·
οὔτε γὰρ ἴφθιμοι Λύκιοι Δαναῶν ἐδύναντο
τεῖχος ῥηξάμενοι θέσθαι παρὰ νηυσὶ κέλευθον,
οὔτέ ποταἰχμηταὶ Δαναοὶ Λυκίους ἐδύναντο
420 τείχεος ἂψ ὤσασθαι, ἐπεὶ τὰ πρῶτα πέλασθεν.
ἀλλὥς τἀμφοὔροισι δύἀνέρε δηριάασθον
μέτρἐν χερσὶν ἔχοντες ἐπιξύνῳ ἐν ἀρούρῃ,
τὀλίγῳ ἐνὶ χώρῳ ἐρίζητον περὶ ἴσης,
ὣς ἄρα τοὺς διέεργον ἐπάλξιες· οἳ δὑπὲρ αὐτέων
425 δῄουν ἀλλήλων ἀμφὶ στήθεσσι βοείας
ἀσπίδας εὐκύκλους λαισήϊά τε πτερόεντα.
πολλοὶ δοὐτάζοντο κατὰ χρόα νηλέϊ χαλκῷ,
ἠμὲν ὅτεῳ στρεφθέντι μετάφρενα γυμνωθείη
μαρναμένων, πολλοὶ δὲ διαμπερὲς ἀσπίδος αὐτῆς.
430 πάντῃ δὴ πύργοι καὶ ἐπάλξιες αἵματι φωτῶν
ἐρράδατἀμφοτέρωθεν ἀπὸ Τρώων καὶ Ἀχαιῶν.
ἀλλοὐδὧς ἐδύναντο φόβον ποιῆσαι Ἀχαιῶν,
ἀλλἔχον ὥς τε τάλαντα γυνὴ χερνῆτις ἀληθής,
τε σταθμὸν ἔχουσα καὶ εἴριον ἀμφὶς ἀνέλκει
435 ἰσάζουσ᾽, ἵνα παισὶν ἀεικέα μισθὸν ἄρηται·
ὣς μὲν τῶν ἐπὶ ἶσα μάχη τέτατο πτόλεμός τε,
πρίν γὅτε δὴ Ζεὺς κῦδος ὑπέρτερον Ἕκτορι δῶκε
Πριαμίδῃ, ὃς πρῶτος ἐσήλατο τεῖχος Ἀχαιῶν.
ἤϋσεν δὲ διαπρύσιον Τρώεσσι γεγωνώς·
440 ὄρνυσθἱππόδαμοι Τρῶες, ῥήγνυσθε δὲ τεῖχος
Ἀργείων καὶ νηυσὶν ἐνίετε θεσπιδαὲς πῦρ.
ὣς φάτἐποτρύνων, οἳ δοὔασι πάντες ἄκουον,
ἴθυσαν δἐπὶ τεῖχος ἀολλέες· οἳ μὲν ἔπειτα
κροσσάων ἐπέβαινον ἀκαχμένα δούρατἔχοντες,
445 Ἕκτωρ δἁρπάξας λᾶαν φέρεν, ὅς ῥα πυλάων
ἑστήκει πρόσθε πρυμνὸς παχύς, αὐτὰρ ὕπερθεν
ὀξὺς ἔην· τὸν δοὔ κε δύἀνέρε δήμου ἀρίστω
ῥηϊδίως ἐπἄμαξαν ἀποὔδεος ὀχλίσσειαν,
οἷοι νῦν βροτοί εἰσ᾽· δέ μιν ῥέα πάλλε καὶ οἶος.
[12,400] Ajax et Teucer frappèrent ensemble Sarpédon. L'un, d'une flèche, l'atteignit au baudrier, brillant sur sa poitrine, du bouclier qui couvre l'homme. Mais Zeus écarta les divinités funestes de son enfant, pour qu'il ne fût pas dompté à la poupe des vaisseaux. Ajax, lui, perça le bouclier de Sarpédon d'un bond : sa pique le traversa, et arrêta net l'élan de l'adversaire. Il s'éloigna donc un peu du parapet, sans rompre tout à fait, car son coeur espérait gagner de la gloire; et il appela, en se retournant, les Lyciens, rivaux des dieux : « Lyciens, pourquoi se relâche ainsi votre vaillance impétueuse? Il m'est difficile, si fort que je sois, seul, après avoir fait la brèche, de frayer la route jusqu'aux vaisseaux. Attaquez avec moi : à plusieurs, la tâche est mieux faite. » Il dit, et craignant à part eux les reproches de leur roi ils pressèrent davantage l'ennemi, autour de leur conseiller, de leur roi. Les Argiens, d'autre part, raffermissaient leurs phalanges, à l'intérieur du mur. Et grande apparaissait leur tâche : car ni les forts Lyciens ne pouvaient, après avoir fait brèche dans le mur des Danaens, s'ouvrir un chemin vers les vaisseaux, ni les piquiers danaens ne pouvaient repousser les Lyciens du mur, une fois qu'ils y furent arrivés. Comme, de part et d'autre d'une borne, deux hommes luttent, mesure en mains, sur une terre commune, et, dans une bande étroite, se disputent pour faire des parts égales, ainsi le parapet seul les séparait : par-dessus, ils se perçaient les uns aux autres, sur la poitrine, leurs boucliers de cuir arrondi et leurs écus légers. Beaucoup avaient le corps blessé par le bronze cruel, soit qu'en se retournant l'un d'eux découvrît son dos, en combattant, soit, et c'était fréquent, à travers le bouclier même. Partout remparts et parapets étaient arrosés du sang des adversaires, Troyens et Achéens. Mais, même ainsi, les Troyens ne pouvaient mettre en fuite les Achéens. Ils restaient comme la balance d'une ouvrière honnête qui, tenant le poids et la laine, soulève le fléau et équilibre les plateaux, pour porter à ses enfants un salaire dérisoire. Ainsi pour ces combattants s'équilibraient le combat et la guerre, avant que Zeus donnât une gloire plus grande à Hector, fils de Priam, qui, le premier, sauta sur le mur des Achéens. Et il cria aux Troyens d'une voix perçante : "En avant, Troyens dompteurs de chevaux ! Forcez le mur des Argiens, et, sur leurs vaisseaux, lancez le feu à la flamme divine". C'est ainsi qu'il les anima; leurs oreilles, à tous, l'entendirent, et ils allèrent droit contre le mur, en masse. Puis ils grimpèrent sur les abouts des poutres, tenant leurs lances aiguisées. Hector, lui, saisit et souleva une pierre dressée devant la porte, large à la base, pointue au sommet : deux hommes, les plus forts du peuple, auraient peine à la charger du sol sur un chariot, avec des leviers, — j'entends deux humains d'aujourd'hui —; mais Hector la brandissait facilement, et seul :


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Dernière mise à jour : 13/03/2006