HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant X

Vers 350-399

  Vers 350-399

[10,350] κλινθήτην· δἄρὦκα παρέδραμεν ἀφραδίῃσιν.
ἀλλὅτε δή ἀπέην ὅσσόν τἐπὶ οὖρα πέλονται
ἡμιόνων· αἱ γάρ τε βοῶν προφερέστεραί εἰσιν
ἑλκέμεναι νειοῖο βαθείης πηκτὸν ἄροτρον·
τὼ μὲν ἐπεδραμέτην, δἄρἔστη δοῦπον ἀκούσας.
355 ἔλπετο γὰρ κατὰ θυμὸν ἀποστρέψοντας ἑταίρους
ἐκ Τρώων ἰέναι πάλιν Ἕκτορος ὀτρύναντος.
ἀλλὅτε δή ἄπεσαν δουρηνεκὲς καὶ ἔλασσον,
γνῶ ἄνδρας δηΐους, λαιψηρὰ δὲ γούνατἐνώμα
φευγέμεναι· τοὶ δαἶψα διώκειν ὁρμήθησαν.
360 ὡς δὅτε καρχαρόδοντε δύω κύνε εἰδότε θήρης
κεμάδἠὲ λαγωὸν ἐπείγετον ἐμμενὲς αἰεὶ
χῶρον ἀνὑλήενθ᾽, δέ τε προθέῃσι μεμηκώς,
ὣς τὸν Τυδεΐδης ἠδ πτολίπορθος Ὀδυσσεὺς
λαοῦ ἀποτμήξαντε διώκετον ἐμμενὲς αἰεί.
365 ἀλλὅτε δὴ τάχἔμελλε μιγήσεσθαι φυλάκεσσι
φεύγων ἐς νῆας, τότε δὴ μένος ἔμβαλἈθήνη
Τυδεΐδῃ, ἵνα μή τις Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων
φθαίη ἐπευξάμενος βαλέειν, δὲ δεύτερος ἔλθοι.
δουρὶ δἐπαΐσσων προσέφη κρατερὸς Διομήδης·
370 ἠὲ μένἠέ σε δουρὶ κιχήσομαι, οὐδέ σέ φημι
δηρὸν ἐμῆς ἀπὸ χειρὸς ἀλύξειν αἰπὺν ὄλεθρον.
ῥα καὶ ἔγχος ἀφῆκεν, ἑκὼν δἡμάρτανε φωτός·
δεξιτερὸν δὑπὲρ ὦμον ἐΰξου δουρὸς ἀκωκὴ
ἐν γαίῃ ἐπάγη· δἄρἔστη τάρβησέν τε
375 βαμβαίνων· ἄραβος δὲ διὰ στόμα γίγνετὀδόντων·
χλωρὸς ὑπαὶ δείους· τὼ δἀσθμαίνοντε κιχήτην,
χειρῶν δἁψάσθην· δὲ δακρύσας ἔπος ηὔδα·
ζωγρεῖτ᾽, αὐτὰρ ἐγὼν ἐμὲ λύσομαι· ἔστι γὰρ ἔνδον
χαλκός τε χρυσός τε πολύκμητός τε σίδηρος,
380 τῶν κὔμμιν χαρίσαιτο πατὴρ ἀπερείσιἄποινα
εἴ κεν ἐμὲ ζωὸν πεπύθοιτἐπὶ νηυσὶν Ἀχαιῶν.
τὸν δἀπαμειβόμενος προσέφη πολύμητις Ὀδυσσεύς·
θάρσει, μηδέ τί τοι θάνατος καταθύμιος ἔστω.
ἀλλἄγε μοι τόδε εἰπὲ καὶ ἀτρεκέως κατάλεξον·
385 πῇ δὴ οὕτως ἐπὶ νῆας ἀπὸ στρατοῦ ἔρχεαι οἷος
νύκτα διὀρφναίην, ὅτε θεὕδουσι βροτοὶ ἄλλοι;
τινα συλήσων νεκύων κατατεθνηώτων;
σἝκτωρ προέηκε διασκοπιᾶσθαι ἕκαστα
νῆας ἔπι γλαφυράς; σαὐτὸν θυμὸς ἀνῆκε;
390 τὸν δἠμείβετἔπειτα Δόλων, ὑπὸ δἔτρεμε γυῖα·
πολλῇσίν μἄτῃσι παρὲκ νόον ἤγαγεν Ἕκτωρ,
ὅς μοι Πηλεΐωνος ἀγαυοῦ μώνυχας ἵππους
δωσέμεναι κατένευσε καὶ ἅρματα ποικίλα χαλκῷ,
ἠνώγει δέ μἰόντα θοὴν διὰ νύκτα μέλαιναν
395 ἀνδρῶν δυσμενέων σχεδὸν ἐλθέμεν, ἔκ τε πυθέσθαι
ἠὲ φυλάσσονται νῆες θοαὶ ὡς τὸ πάρος περ,
ἤδη χείρεσσιν ὑφἡμετέρῃσι δαμέντες
φύξιν βουλεύουσι μετὰ σφίσιν, οὐδἐθέλουσι
νύκτα φυλασσέμεναι, καμάτῳ ἀδηκότες αἰνῷ.
[10,350] et bientôt Dolon passa en courant, dans son imprudence.
Quand il fut éloigné de la longueur d'un sillon de mule (elles sont
meilleures que les boeufs pour tirer, dans une jachère profonde,
la charrue assemblée), les deux guerriers lui coururent après.
Dolon s'arrêta au bruit : il espérait en son coeur que
pour le faire retourner, ses compagnons arrivaient du
camp troyen, Hector revenant sur son ordre. Mais quand
Diomède et Ulysse furent à portée de javelot, et même
plus près, il reconnut des ennemis, et mut agilement ses
genoux pour fuir. Eux, à sa poursuite, s'élancèrent.
Comme deux chiens aux dents aiguës, dressés à la chasse,
pressent un faon ou un lièvre, sans trêve ni cesse, dans
un pays boisé; et l'animal court devant eux en criant;
ainsi le fils de Tydée et Ulysse, destructeur de villes,
poursuivaient Dolon, coupé des siens, sans trêve ni cesse.
Mais au moment où il allait tomber parmi les gardes
en fuyant vers les vaisseaux, Athénè donna de l'ardeur
au fils de Tydée, afin qu'aucun des Achéens vêtus de
bronze ne se vantât d'avoir, le premier, frappé Dolon,
et que Diomède ne vînt pas seulement le second.
Bondissant avec sa lance, le robuste Diomède cria :
« Eh ! arrête, ou je t'atteins de ma lance, et, je l'affirme : tu
n'éviteras pas longtemps, grâce à ma main, le gouffre de la mort. »
Il dit, et lança sa pique, manquant l'homme à dessein :
par-dessus l'épaule droite, la pointe de la lance polie alla
se planter dans la terre. Dolon s'arrêta et trembla, titubant,
— ses dents en claquaient dans sa bouche, — vert
de peur. Les deux guerriers essoufflés l'atteignirent, et
le saisirent par les bras. Il leur dit en pleurant :
« Prenez-moi vivant, je me rachèterai, il y a chez nous
du bronze, de l'or, et du fer pénible à travailler. Avec
cela mon père vous donnerait une rançon immense, s'il
me savait en vie sur les vaisseaux achéens. »
L'ingénieux Ulysse répondit :
« Rassure-toi, n'aie pas la mort dans l'âme. Mais voyons,
dis-nous ceci, et explique-toi franchement. Où donc vas-tu
ainsi, du côté des vaisseaux, loin de ton camp, seul
dans la nuit ténébreuse, quand dorment les autres
humains? Dépouiller quelque cadavre? Ou est-ce Hector
qui t'a envoyé pour tout épier près des vaisseaux creux?
Ou ton coeur t'a-t-il, seul, fait agir? »
Dolon répondit, et ses membres tremblaient sous lui :
"Par toutes ses folles promesses, Hector a séduit ma
raison : les chevaux aux sabots massifs du magnifique
fils de Pélée, il a juré de me les donner, ainsi que son
char de bronze ciselé. Et il m'a poussé à partir, dans la
nuit rapide et noire, à m'approcher des ennemis, et à
reconnaître s'ils gardaient leurs vaisseaux fins, comme
avant, ou si déjà, domptés par nos bras, les Achéens
discutent de leur départ, entre eux, et renoncent à veiller
la nuit, épuisés par une fatigue terrible. »


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Dernière mise à jour : 2/03/2006