HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant X

Vers 250-299

  Vers 250-299

[10,250] εἰδόσι γάρ τοι ταῦτα μετἈργείοις ἀγορεύεις.
ἀλλἴομεν· μάλα γὰρ νὺξ ἄνεται, ἐγγύθι δἠώς,
ἄστρα δὲ δὴ προβέβηκε, παροίχωκεν δὲ πλέων νὺξ
τῶν δύο μοιράων, τριτάτη δἔτι μοῖρα λέλειπται.
ὣς εἰπόνθὅπλοισιν ἔνι δεινοῖσιν ἐδύτην.
255 Τυδεΐδῃ μὲν δῶκε μενεπτόλεμος Θρασυμήδης
φάσγανον ἄμφηκες· τὸ δἑὸν παρὰ νηῒ λέλειπτο·
καὶ σάκος· ἀμφὶ δέ οἱ κυνέην κεφαλῆφιν ἔθηκε
ταυρείην, ἄφαλόν τε καὶ ἄλλοφον, τε καταῖτυξ
κέκληται, ῥύεται δὲ κάρη θαλερῶν αἰζηῶν.
260 Μηριόνης δὈδυσῆϊ δίδου βιὸν ἠδὲ φαρέτρην
καὶ ξίφος, ἀμφὶ δέ οἱ κυνέην κεφαλῆφιν ἔθηκε
ῥινοῦ ποιητήν· πολέσιν δἔντοσθεν ἱμᾶσιν
ἐντέτατο στερεῶς· ἔκτοσθε δὲ λευκοὶ ὀδόντες
ἀργιόδοντος ὑὸς θαμέες ἔχον ἔνθα καὶ ἔνθα
265 εὖ καὶ ἐπισταμένως· μέσσῃ δἐνὶ πῖλος ἀρήρει.
τήν ῥά ποτἐξ Ἐλεῶνος Ἀμύντορος Ὀρμενίδαο
ἐξέλετΑὐτόλυκος πυκινὸν δόμον ἀντιτορήσας,
Σκάνδειαν δἄρα δῶκε Κυθηρίῳ Ἀμφιδάμαντι·
Ἀμφιδάμας δὲ Μόλῳ δῶκε ξεινήϊον εἶναι,
270 αὐτὰρ Μηριόνῃ δῶκεν παιδὶ φορῆναι·
δὴ τότὈδυσσῆος πύκασεν κάρη ἀμφιτεθεῖσα.
τὼ δἐπεὶ οὖν ὅπλοισιν ἔνι δεινοῖσιν ἐδύτην,
βάν ἰέναι, λιπέτην δὲ καταὐτόθι πάντας ἀρίστους.
τοῖσι δὲ δεξιὸν ἧκεν ἐρῳδιὸν ἐγγὺς ὁδοῖο
275 Παλλὰς Ἀθηναίη· τοὶ δοὐκ ἴδον ὀφθαλμοῖσι
νύκτα διὀρφναίην, ἀλλὰ κλάγξαντος ἄκουσαν.
χαῖρε δὲ τῷ ὄρνιθὈδυσεύς, ἠρᾶτο δἈθήνῃ·
κλῦθί μευ αἰγιόχοιο Διὸς τέκος, τέ μοι αἰεὶ
ἐν πάντεσσι πόνοισι παρίστασαι, οὐδέ σε λήθω
280 κινύμενος· νῦν αὖτε μάλιστά με φῖλαι Ἀθήνη,
δὸς δὲ πάλιν ἐπὶ νῆας ἐϋκλεῖας ἀφικέσθαι
ῥέξαντας μέγα ἔργον, κε Τρώεσσι μελήσῃ.
δεύτερος αὖτἠρᾶτο βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
κέκλυθι νῦν καὶ ἐμεῖο Διὸς τέκος Ἀτρυτώνη·
285 σπεῖό μοι ὡς ὅτε πατρὶ ἅμἕσπεο Τυδέϊ δίῳ
ἐς Θήβας, ὅτε τε πρὸ Ἀχαιῶν ἄγγελος ᾔει.
τοὺς δἄρἐπἈσωπῷ λίπε χαλκοχίτωνας Ἀχαιούς,
αὐτὰρ μειλίχιον μῦθον φέρε Καδμείοισι
κεῖσ᾽· ἀτὰρ ἂψ ἀπιὼν μάλα μέρμερα μήσατο ἔργα
290 σὺν σοὶ δῖα θεά, ὅτε οἱ πρόφρασσα παρέστης.
ὣς νῦν μοι ἐθέλουσα παρίσταο καί με φύλασσε.
σοὶ δαὖ ἐγὼ ῥέξω βοῦν ἦνιν εὐρυμέτωπον
ἀδμήτην, ἣν οὔ πω ὑπὸ ζυγὸν ἤγαγεν ἀνήρ·
τήν τοι ἐγὼ ῥέξω χρυσὸν κέρασιν περιχεύας.
295 ὣς ἔφαν εὐχόμενοι, τῶν δἔκλυε Παλλὰς Ἀθήνη.
οἳ δἐπεὶ ἠρήσαντο Διὸς κούρῃ μεγάλοιο,
βάν ἴμεν ὥς τε λέοντε δύω διὰ νύκτα μέλαιναν
ἂμ φόνον, ἂν νέκυας, διά τἔντεα καὶ μέλαν αἷμα.
οὐδὲ μὲν οὐδὲ Τρῶας ἀγήνορας εἴασεν Ἕκτωρ
[10,250] Ils savent cela, les Argiens auxquels tu t'adresses.
Partons, car la nuit s'achève, l'aurore est proche, les astres
déclinent; il s'est écoulé plus des deux tiers de la nuit;
le troisième seul nous reste encore. »
Ayant ainsi parlé, ils revêtirent des armes terribles.
Au fils de Tydée, le belliqueux Thrasymède donna un
glaive à deux tranchants (le sien était resté près des
vaisseaux) et un bouclier; sur sa tête il mit un casque en
cuir de taureau, sans cimier, sans panache, le « casque
bas », comme on l'appelle, qui couvre la tête des jeunes
guerriers. Mérion, lui, donna à Ulysse un arc, un carquois
et une épée. Sur sa tête il mit un casque de cuir; à l'intérieur,
mainte courroie était fortement tendue; à l'extérieur,
de blanches défenses de sangliers aux défenses
brillantes se dressaient en grand nombre, çà et là, habilement
rangées; le milieu était garni de feutre. C'était
le casque que jadis, dans Eléon, à Amyntor, fils d'Orménos,
ravit Autolycos, quand il força son palais solide.
A Scandie, il le donna à Amphidamas de Cythère;
Amphidamas le donna à Molos, comme gage d'hospitalité,
et celui-ci le fit porter à son fils Mérion. A ce moment ce fut
d'Ulysse qu'il protégea et couvrit la tête.
Tous deux, revêtus de ces armes terribles, marchèrent,
et laissèrent là tous les chefs. A leur droite fut lancé, sur
le bord du chemin, un héron, messager de Pallas Athénè.
Leurs yeux ne le virent pas, dans la nuit ténébreuse, mais
ils entendirent son cri. Heureux de l'envoi de cet oiseau,
Ulysse pria Athénè :
« Écoute-moi, fille de Zeus porte-égide, toi qui toujours,
dans toutes mes peines, m'assistes, et à qui n'échappe
aucun de mes pas. Aujourd'hui encore et surtout, aime-moi,
Athénè, et donne-nous de retourner avec gloire aux
vaisseaux, après avoir accompli un grand exploit, dont
les Troyens s'inquiètent. »
Après lui pria Diomède bon pour le cri de guerre
« Écoute-moi maintenant moi aussi, fille de Zeus,
infatigable, accompagne-moi comme tu accompagnas
mon père, le divin Tydée, à Thèbes, quand il y alla seul,
avant les Achéens, en messager. Il avait laissé sur l'Aisopos
les Achéens vêtus de bronze, et portait des propositions
amicales aux Cadméens, là-bas; mais, au retour,
il machina des exploits effroyables avec toi, auguste
déesse, quand tu t'empressas de l'assister. Ainsi maintenant,
de bon coeur, assiste-moi et veille sur moi. En
retour je t'immolerai une génisse d'un an, au large front,
indomptée, qu'aucun homme encore n'a mise sous le
joug; je te l'immolerai après lui avoir doré les cornes. »
Telles furent leurs prières, et Pallas Athénè les entendit.
Après avoir invoqué la fille du grand Zeus, ils marchèrent,
comme deux lions, à travers la nuit noire, au milieu du meurtre,
au milieu des cadavres, à travers les armes et le sang noir.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006