HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant X

Vers 200-249

  Vers 200-249

[10,200] πιπτόντων· ὅθεν αὖτις ἀπετράπετὄβριμος Ἕκτωρ
ὀλλὺς Ἀργείους, ὅτε δὴ περὶ νὺξ ἐκάλυψεν.
ἔνθα καθεζόμενοι ἔπεἀλλήλοισι πίφαυσκον·
τοῖσι δὲ μύθων ἦρχε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ·
φίλοι οὐκ ἂν δή τις ἀνὴρ πεπίθοιθἑῷ αὐτοῦ
205 θυμῷ τολμήεντι μετὰ Τρῶας μεγαθύμους
ἐλθεῖν, εἴ τινά που δηΐων ἕλοι ἐσχατόωντα,
τινά που καὶ φῆμιν ἐνὶ Τρώεσσι πύθοιτο,
ἅσσά τε μητιόωσι μετὰ σφίσιν, μεμάασιν
αὖθι μένειν παρὰ νηυσὶν ἀπόπροθεν, ἦε πόλιν δὲ
210 ἂψ ἀναχωρήσουσιν, ἐπεὶ δαμάσαντό γἈχαιούς.
ταῦτά κε πάντα πύθοιτο, καὶ ἂψ εἰς ἡμέας ἔλθοι
ἀσκηθής· μέγα κέν οἱ ὑπουράνιον κλέος εἴη
πάντας ἐπἀνθρώπους, καί οἱ δόσις ἔσσεται ἐσθλή·
ὅσσοι γὰρ νήεσσιν ἐπικρατέουσιν ἄριστοι
215 τῶν πάντων οἱ ἕκαστος ὄϊν δώσουσι μέλαιναν
θῆλυν ὑπόρρηνον· τῇ μὲν κτέρας οὐδὲν ὁμοῖον,
αἰεὶ δἐν δαίτῃσι καὶ εἰλαπίνῃσι παρέσται.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἄρα πάντες ἀκὴν ἐγένοντο σιωπῇ.
τοῖσι δὲ καὶ μετέειπε βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
220 Νέστορ ἔμὀτρύνει κραδίη καὶ θυμὸς ἀγήνωρ
ἀνδρῶν δυσμενέων δῦναι στρατὸν ἐγγὺς ἐόντων
Τρώων· ἀλλεἴ τίς μοι ἀνὴρ ἅμἕποιτο καὶ ἄλλος
μᾶλλον θαλπωρὴ καὶ θαρσαλεώτερον ἔσται.
σύν τε δύἐρχομένω καί τε πρὸ τοῦ ἐνόησεν
225 ὅππως κέρδος ἔῃ· μοῦνος δεἴ πέρ τε νοήσῃ
ἀλλά τέ οἱ βράσσων τε νόος, λεπτὴ δέ τε μῆτις.
ὣς ἔφαθ᾽, οἳ δἔθελον Διομήδεϊ πολλοὶ ἕπεσθαι.
ἠθελέτην Αἴαντε δύω θεράποντες Ἄρηος,
ἤθελε Μηριόνης, μάλα δἤθελε Νέστορος υἱός,
230 ἤθελε δἈτρεΐδης δουρικλειτὸς Μενέλαος,
ἤθελε δ τλήμων Ὀδυσεὺς καταδῦναι ὅμιλον
Τρώων· αἰεὶ γάρ οἱ ἐνὶ φρεσὶ θυμὸς ἐτόλμα.
τοῖσι δὲ καὶ μετέειπεν ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων·
Τυδεΐδη Διόμηδες ἐμῷ κεχαρισμένε θυμῷ
235 τὸν μὲν δὴ ἕταρόν γαἱρήσεαι ὅν κἐθέλῃσθα,
φαινομένων τὸν ἄριστον, ἐπεὶ μεμάασί γε πολλοί.
μηδὲ σύ γαἰδόμενος σῇσι φρεσὶ τὸν μὲν ἀρείω
καλλείπειν, σὺ δὲ χείρονὀπάσσεαι αἰδοῖ εἴκων
ἐς γενεὴν ὁρόων, μηδεἰ βασιλεύτερός ἐστιν.
240 ὣς ἔφατ᾽, ἔδεισεν δὲ περὶ ξανθῷ Μενελάῳ.
τοῖς δαὖτις μετέειπε βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης·
εἰ μὲν δὴ ἕταρόν γε κελεύετέ μαὐτὸν ἑλέσθαι,
πῶς ἂν ἔπειτὈδυσῆος ἐγὼ θείοιο λαθοίμην,
οὗ πέρι μὲν πρόφρων κραδίη καὶ θυμὸς ἀγήνωρ
245 ἐν πάντεσσι πόνοισι, φιλεῖ δέ Παλλὰς Ἀθήνη.
τούτου γἑσπομένοιο καὶ ἐκ πυρὸς αἰθομένοιο
ἄμφω νοστήσαιμεν, ἐπεὶ περίοιδε νοῆσαι.
τὸν δαὖτε προσέειπε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς·
Τυδεΐδη μήτἄρ με μάλαἴνεε μήτέ τι νείκει·
[10,200] de là s'était retourné l'écrasant Hector, après avoir
massacré les Argiens, quand la nuit l'enveloppa. Ils s'assirent là, et
conférèrent; et, le premier, prit la parole l'écuyer Gérénien Nestor :
"Amis, n'y aurait-il pas un homme assez confiant en
son propre coeur pour oser aller, chez les Troyens magnanimes,
voir s'il enlèverait quelqu'ennemi, à la lisière du
camp, ou s'il recueillerait quelque bruit, parmi ies Troyens,
sur ce qu'ils méditent entre eux, soit qu'ils désirent
rester ici, près de nos vaisseaux, loin de chez eux, ou se
disposent à retourner dans leur ville, ayant dompté les
Achéens? Tout cela, il l'apprendrait, et reviendrait vers
nous sain et sauf. Grande serait sa gloire, sous le ciel,
parmi tous les hommes. Et il aura une belle récompense :
car les nobles chefs des vaisseaux, tous, lui donneront
chacun une brebis noire suitée; nulle richesse ne vaut
celle-là; et toujours il assistera à nos repas et à nos festins. »
Il dit, et tous restèrent muets, en silence. Alors, parmi
eux, parla Diomède bon pour le cri de guerre :
« Nestor, je suis poussé, moi, par mon coeur et mon
ardeur virile, à pénétrer dans le camp de ces ennemis si
proches, de ces Troyens. Mais, si un autre homme
m'accompagnait, j'aurais le coeur plus ardent et plus
hardi. Si deux hommes vont ensemble, l'un pense pour
l'autre à la décision avantageuse; l'homme seul, même
s'il pense, a la pensée plus courte, l'invention mince. »
Il dit, et beaucoup voulaient accompagner Diomède :
ils voulaient, les deux Ajax, serviteurs d'Arès, il voulait,
Mérion, il voulait vivement, le fils de Nestor, il voulait,
l'Atride Ménélas, célèbre par sa lance, il voulait enfin, le
patient Ulysse, se plonger dans la foule des Troyens. (Pour
celui-ci, son coeur, en son âme, osait toujours.)
Agamemnon, roi de guerriers, dit alors :
« Fils de Tydée, Diomède très cher à mon coeur, choisis
le compagnon que tu voudras, le meilleur de ceux qui se
présentent, puisque beaucoup le désirent. Mais ne va pas,
par respect, laisser le meilleur et prendre un moins bon
compagnon (en cédant au respect ou en regardant à la
naissance), même s'il est plus roi. »
Il parla ainsi, craignant pour le blond Ménélas. Alors
Diomède bon pour le cri de guerre reprit :
« Si vous m'invitez à choisir moi-même mon compagnon,
comment alors oublierais-je le divin Ulysse, qui a, au
plus haut point, le coeur zélé et l'âme virile dans toutes les
épreuves, et que chérit Pallas Athénè? Avec lui, des flammes
mêmes nous reviendrions, tous deux, car plus que
tous il sait penser. »
Le patient et divin Ulysse répondit :
« Fils de Tydée, ne me loue pas tant, ni ne me blâme.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006