HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant X

Vers 50-99

  Vers 50-99

[10,50] αὔτως, οὔτε θεᾶς υἱὸς φίλος οὔτε θεοῖο.
ἔργα δἔρεξὅσα φημὶ μελησέμεν Ἀργείοισι
δηθά τε καὶ δολιχόν· τόσα γὰρ κακὰ μήσατἈχαιούς.
ἀλλἴθι νῦν Αἴαντα καὶ Ἰδομενῆα κάλεσσον
ῥίμφα θέων παρὰ νῆας· ἐγὼ δἐπὶ Νέστορα δῖον
55 εἶμι, καὶ ὀτρυνέω ἀνστήμεναι, αἴ κἐθέλῃσιν
ἐλθεῖν ἐς φυλάκων ἱερὸν τέλος ἠδἐπιτεῖλαι.
κείνῳ γάρ κε μάλιστα πιθοίατο· τοῖο γὰρ υἱὸς
σημαίνει φυλάκεσσι καὶ Ἰδομενῆος ὀπάων
Μηριόνης· τοῖσιν γὰρ ἐπετράπομέν γε μάλιστα.
60 τὸν δἠμείβετἔπειτα βοὴν ἀγαθὸς Μενέλαος·
πῶς γάρ μοι μύθῳ ἐπιτέλλεαι ἠδὲ κελεύεις;
αὖθι μένω μετὰ τοῖσι δεδεγμένος εἰς κεν ἔλθῃς,
ἦε θέω μετὰ σαὖτις, ἐπὴν εὖ τοῖς ἐπιτείλω;
τὸν δαὖτε προσέειπεν ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων,
65 αὖθι μένειν, μή πως ἀβροτάξομεν ἀλλήλοιιν
ἐρχομένω· πολλαὶ γὰρ ἀνὰ στρατόν εἰσι κέλευθοι.
φθέγγεο δ κεν ἴῃσθα καὶ ἐγρήγορθαι ἄνωχθι
πατρόθεν ἐκ γενεῆς ὀνομάζων ἄνδρα ἕκαστον
πάντας κυδαίνων· μηδὲ μεγαλίζεο θυμῷ,
70 ἀλλὰ καὶ αὐτοί περ πονεώμεθα· ὧδέ που ἄμμι
Ζεὺς ἐπὶ γιγνομένοισιν ἵει κακότητα βαρεῖαν.
ὣς εἰπὼν ἀπέπεμπεν ἀδελφεὸν εὖ ἐπιτείλας·
αὐτὰρ βῆ ἰέναι μετὰ Νέστορα ποιμένα λαῶν·
τὸν δεὗρεν παρά τε κλισίῃ καὶ νηῒ μελαίνῃ
75 εὐνῇ ἔνι μαλακῇ· παρὰ δἔντεα ποικίλἔκειτο
ἀσπὶς καὶ δύο δοῦρε φαεινή τε τρυφάλεια.
πὰρ δὲ ζωστὴρ κεῖτο παναίολος, γεραιὸς
ζώννυθὅτἐς πόλεμον φθισήνορα θωρήσσοιτο
λαὸν ἄγων, ἐπεὶ οὐ μὲν ἐπέτρεπε γήραϊ λυγρῷ.
80 ὀρθωθεὶς δἄρἐπἀγκῶνος κεφαλὴν ἐπαείρας
Ἀτρεΐδην προσέειπε καὶ ἐξερεείνετο μύθῳ·
τίς δοὗτος κατὰ νῆας ἀνὰ στρατὸν ἔρχεαι οἶος
νύκτα διὀρφναίην, ὅτε θεὕδουσι βροτοὶ ἄλλοι,
ἠέ τινοὐρήων διζήμενος, τινἑταίρων;
85 φθέγγεο, μηδἀκέων ἐπἔμἔρχεο· τίπτε δέ σε χρεώ;
τὸν δἠμείβετἔπειτα ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων·
Νέστορ Νηληϊάδη μέγα κῦδος Ἀχαιῶν
γνώσεαι Ἀτρεΐδην Ἀγαμέμνονα, τὸν περὶ πάντων
Ζεὺς ἐνέηκε πόνοισι διαμπερὲς εἰς κἀϋτμὴ
90 ἐν στήθεσσι μένῃ καί μοι φίλα γούνατὀρώρῃ.
πλάζομαι ὧδἐπεὶ οὔ μοι ἐπὄμμασι νήδυμος ὕπνος
ἱζάνει, ἀλλὰ μέλει πόλεμος καὶ κήδεἈχαιῶν.
αἰνῶς γὰρ Δαναῶν περιδείδια, οὐδέ μοι ἦτορ
ἔμπεδον, ἀλλἀλαλύκτημαι, κραδίη δέ μοι ἔξω
95 στηθέων ἐκθρῴσκει, τρομέει δὑπὸ φαίδιμα γυῖα.
ἀλλεἴ τι δραίνεις, ἐπεὶ οὐδὲ σέ γὕπνος ἱκάνει,
δεῦρἐς τοὺς φύλακας καταβήομεν, ὄφρα ἴδωμεν
μὴ τοὶ μὲν καμάτῳ ἀδηκότες ἠδὲ καὶ ὕπνῳ
κοιμήσωνται, ἀτὰρ φυλακῆς ἐπὶ πάγχυ λάθωνται.
[10,50] comme cela, sans être fils d'une déesse ni d'un dieu.
Les exploits qu'il a faits donneront aux Argiens, je l'affirme,
des soucis durables et longs : tant il a machiné de maux contre
Ies Achéens. Mais va maintenant, appelle Ajax et Idoménée,
cours vite le long des vaisseaux; moi, j'irai vers le divin Nestor
le pousser à se lever, pour aller, s'il le veut, voir la troupe
sacrée des gardes, et leur faire ses recommandations.
C'est lui qu'ils écouteraient le plus volontiers, car son fils
les commande avec le serviteur d'Idoménée, Mérion :
c'est à eux surtout que nous avons remis ce soin. »
Ménélas bon pour le cri de guerre répondit :
« Quelles instructions me donnes-tu, quels ordres?
Demeurerai-je avec eux, en attendant que tu viennes,
ou courrai-je après toi de nouveau, après leur avoir
donné tes instructions? »
Agamemnon roi de guerriers répondit :
« Reste là-bas, craignons de nous manquer en route;
il y a bien des chemins dans le camp. Parle d'une voix
forte là où tu passeras, invite chaque homme à s'éveiller,
en l'appelant par le nom de son père et du fondateur de
sa race, et honore-les tous. Ne montre pas de hauteur :
prenons plutôt nous-mêmes de la peine : Zeus, dès notre
naissance, nous a imposé le fardeau du malheur. »
A ces mots, il congédia son frère, bien muni de ses
instructions. Lui-même alla vers Nestor, pasteur de
troupes. Il le trouva près de sa baraque et de son vaisseau
noir, sur une couche molle. Près de lui gisaient ses armes
scintillantes, son bouclier, deux lances, et son casque
brillant; près de lui gisait le ceinturon scintillant que le
vieillard ceignait, quand il s'armait pour la guerre
meurtrière, conduisant ses troupes : car il ne cédait pas
à la triste vieillesse. Se dressant sur le coude, levant la
tête, il interpella l'Atride et demanda :
"Qui es-tu, toi, qui le long des vaisseaux, à travers le
camp, vas seul, dans la nuit sombre, quand dorment les
autres humains? Sans doute cherches-tu un mulet, un
compagnon? Parle; ne marche pas, en silence, sur moi.
Que te faut-il?"
Agamemnon, roi de guerriers, répondit :
ce Nestor, fils de Nélée, gloire des Achéens, reconnais
l'Atride Agamemnon, que, plus que tous, Zeus a jeté dans
des peines sans répit, pour tout le temps que le souffle restera
dans ma poitrine et que mes genoux se lèveront. J'erre
ainsi parce que, sur mes yeux, le sommeil profond ne descend
pas, parce que je m'inquiète de la guerre et des soucis
des Achéens. Car je crains terriblement pour les Danaens.
Mon âme n'est pas ferme, je suis anxieux, mon coeur
bondit hors de ma poitrine, mes membres brillants
tremblent sous moi. Si tu veux agir, puisque vers toi non
plus le sommeil ne vient pas, par ici descendons vers
les sentinelles, pour voir si, harassées de fatigue et de sommeil,
elles ne se sont pas couchées, oubliant complètement leur garde.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006