HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant IX

Vers 350-399

  Vers 350-399

[9,350] εὐρεῖαν μεγάλην, ἐν δὲ σκόλοπας κατέπηξεν·
ἀλλοὐδὧς δύναται σθένος Ἕκτορος ἀνδροφόνοιο
ἴσχειν· ὄφρα δἐγὼ μετἈχαιοῖσιν πολέμιζον
οὐκ ἐθέλεσκε μάχην ἀπὸ τείχεος ὀρνύμεν Ἕκτωρ,
ἀλλὅσον ἐς Σκαιάς τε πύλας καὶ φηγὸν ἵκανεν·
355 ἔνθά ποτοἶον ἔμιμνε, μόγις δέ μευ ἔκφυγεν ὁρμήν.
νῦν δἐπεὶ οὐκ ἐθέλω πολεμιζέμεν Ἕκτορι δίῳ
αὔριον ἱρὰ Διὶ ῥέξας καὶ πᾶσι θεοῖσι
νηήσας εὖ νῆας, ἐπὴν ἅλα δὲ προερύσσω,
ὄψεαι, αἴ κἐθέλῃσθα καὶ αἴ κέν τοι τὰ μεμήλῃ,
360 ἦρι μάλἙλλήσποντον ἐπἰχθυόεντα πλεούσας
νῆας ἐμάς, ἐν δἄνδρας ἐρεσσέμεναι μεμαῶτας·
εἰ δέ κεν εὐπλοίην δώῃ κλυτὸς ἐννοσίγαιος
ἤματί κε τριτάτῳ Φθίην ἐρίβωλον ἱκοίμην.
ἔστι δέ μοι μάλα πολλά, τὰ κάλλιπον ἐνθάδε ἔρρων·
365 ἄλλον δἐνθένδε χρυσὸν καὶ χαλκὸν ἐρυθρὸν
ἠδὲ γυναῖκας ἐϋζώνους πολιόν τε σίδηρον
ἄξομαι, ἅσσἔλαχόν γε· γέρας δέ μοι, ὅς περ ἔδωκεν,
αὖτις ἐφυβρίζων ἕλετο κρείων Ἀγαμέμνων
Ἀτρεΐδης· τῷ πάντἀγορευέμεν ὡς ἐπιτέλλω
370 ἀμφαδόν, ὄφρα καὶ ἄλλοι ἐπισκύζωνται Ἀχαιοὶ
εἴ τινά που Δαναῶν ἔτι ἔλπεται ἐξαπατήσειν
αἰὲν ἀναιδείην ἐπιειμένος· οὐδἂν ἔμοιγε
τετλαίη κύνεός περ ἐὼν εἰς ὦπα ἰδέσθαι·
οὐδέ τί οἱ βουλὰς συμφράσσομαι, οὐδὲ μὲν ἔργον·
375 ἐκ γὰρ δή μἀπάτησε καὶ ἤλιτεν· οὐδἂν ἔταὖτις
ἐξαπάφοιτἐπέεσσιν· ἅλις δέ οἱ· ἀλλὰ ἕκηλος
ἐρρέτω· ἐκ γάρ εὑ φρένας εἵλετο μητίετα Ζεύς.
ἐχθρὰ δέ μοι τοῦ δῶρα, τίω δέ μιν ἐν καρὸς αἴσῃ.
οὐδεἴ μοι δεκάκις τε καὶ εἰκοσάκις τόσα δοίη
380 ὅσσά τέ οἱ νῦν ἔστι, καὶ εἴ ποθεν ἄλλα γένοιτο,
οὐδὅσἐς Ὀρχομενὸν ποτινίσεται, οὐδὅσα Θήβας
Αἰγυπτίας, ὅθι πλεῖστα δόμοις ἐν κτήματα κεῖται,
αἵ θἑκατόμπυλοί εἰσι, διηκόσιοι δἀνἑκάστας
ἀνέρες ἐξοιχνεῦσι σὺν ἵπποισιν καὶ ὄχεσφιν·
385 οὐδεἴ μοι τόσα δοίη ὅσα ψάμαθός τε κόνις τε,
οὐδέ κεν ὧς ἔτι θυμὸν ἐμὸν πείσειἈγαμέμνων
πρίν γἀπὸ πᾶσαν ἐμοὶ δόμεναι θυμαλγέα λώβην.
κούρην δοὐ γαμέω Ἀγαμέμνονος Ἀτρεΐδαο,
οὐδεἰ χρυσείῃ Ἀφροδίτῃ κάλλος ἐρίζοι,
390 ἔργα δἈθηναίῃ γλαυκώπιδι ἰσοφαρίζοι·
οὐδέ μιν ὧς γαμέω· δἈχαιῶν ἄλλον ἑλέσθω,
ὅς τις οἷ τἐπέοικε καὶ ὃς βασιλεύτερός ἐστιν.
ἢν γὰρ δή με σαῶσι θεοὶ καὶ οἴκαδἵκωμαι,
Πηλεύς θήν μοι ἔπειτα γυναῖκά γε μάσσεται αὐτός.
395 πολλαὶ Ἀχαιΐδες εἰσὶν ἀνἙλλάδα τε Φθίην τε
κοῦραι ἀριστήων, οἵ τε πτολίεθρα ῥύονται,
τάων ἥν κἐθέλωμι φίλην ποιήσομἄκοιτιν.
ἔνθα δέ μοι μάλα πολλὸν ἐπέσσυτο θυμὸς ἀγήνωρ
γήμαντα μνηστὴν ἄλοχον ἐϊκυῖαν ἄκοιτιν
[9,350] il y a planté des pieux. Et avec tout cela, il ne peut contenir la vigueur d'Hector meurtrier ! Tant que je combattais, moi, parmi les Achéens, il n'a jamais voulu combattre loin de ses murs, cet Hector; il ne dépassait pas la porte Scée ni le chêne; c'est là qu'un jour, un seul, il m'attendit, et eut peine à échapper à mon élan. « Et maintenant, puisque je ne veux pas combattre le divin Hector, demain, quand j'aurai sacrifié à Zeus et à tous les dieux, et bien chargé mes vaisseaux, quand je les aurai tirés à la mer, tu verras, si tu le veux et si la chose t'intéresse, de grand matin, sur l'Hellespont poissonneux, voguer mes navires, avec, dedans, des hommes ardents à ramer. S'il me donne une bonne traversée, le dieu glorieux qui ébranle la terre, deux jours après, j'arriverai dans la Phthie fertile. J'ai là-bas beaucoup de biens, que j'y laissai pour venir follement ici. D'ici, j'emporterai encore de l'or, du bronze rouge, des femmes à la belle ceinture, du fer gris, tout ce qui m'est échu. Quant à ma récompense, celui qui me l'avait donnée me l'a reprise en excédant ses droits, le puissant Agamemnon, l'Atride ! « Rapportez-lui tout cela, comme je le dis, et publiquement, pour que les autres Achéens se fâchent comme moi, ceux qu'à l'occasion, parmi les Danaens, il espère encore tromper avec l'impudence dont il se revêt toujours; moi, il n'oserait, tout cynique qu'il soit, me regarder dans les yeux. Avec lui, je ne délibérerai ni n'agirai plus; car il m'a trompé, il m'a fait du tort. Il ne saurait plus me duper par ses paroles. En voilà assez. Qu'il aille tranquillement à sa perte, car le sage Zeus lui a ôté le jugement. Ses dons me sont odieux, et je l'estime autant qu'un cheveu. Même s'il me donnait dix fois, vingt fois autant qu'il possède maintenant, et qu'il peut encore recevoir, tout ce qui entre dans Orchomène, tout ce qui entre dans Thèbes d'Egypte (où les maisons renferment le plus de trésors, qui a cent portes par chacune desquelles sortent deux cents guerriers avec chevaux et chars), même s'il me donnait autant de biens qu'il y a de grains de sable et de poussière, même ainsi, Agamemnon ne persuaderait pas mon coeur, avant de m'avoir entièrement payé l'affront dont mon coeur souffre. « Sa fille, je ne l'épouserai pas, la fille de l'Atride Agamemnon, même si, avec Aphrodite d'or, elle rivalisait de beauté, et, pour les travaux, égalait Athénè aux yeux de chouette. Même ainsi, je ne l'épouserai pas. Qu'il choisisse un autre Achéen, qui lui convienne, et soit plus roi que moi. Car si les dieux me sauvent, et que je rentre en ma maison, Pélée, certes, me mariera, sans l'aide de personne. Nombreuses sont les Achéennes dans l'Hellas et la Phthie, filles de nobles défenseurs de villes : celle que je voudrai, j'en ferai ma femme. C'est là-bas que s'élance mon coeur viril, afin qu'ayant pris une femme, une épouse digne de moi,


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Dernière mise à jour : 24/02/2006