HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VIII

Vers 200-249

  Vers 200-249

[8,200] καί ῥα Ποσειδάωνα μέγαν θεὸν ἀντίον ηὔδα· πόποι ἐννοσίγαιεὐρυσθενές, οὐδέ νυ σοί περ ὀλλυμένων Δαναῶν ὀλοφύρεται ἐν φρεσὶ θυμός. οἳ δέ τοι εἰς Ἑλίκην τε καὶ Αἰγὰς δῶρἀνάγουσι πολλά τε καὶ χαρίεντα· σὺ δέ σφισι βούλεο νίκην. 205 εἴ περ γάρ κἐθέλοιμεν, ὅσοι Δαναοῖσιν ἀρωγοί, Τρῶας ἀπώσασθαι καὶ ἐρυκέμεν εὐρύοπα Ζῆν, αὐτοῦ κἔνθἀκάχοιτο καθήμενος οἶος ἐν Ἴδῃ. τὴν δὲ μέγὀχθήσας προσέφη κρείων ἐνοσίχθων· Ἥρη ἀπτοεπὲς ποῖον τὸν μῦθον ἔειπες. 210 οὐκ ἂν ἔγωγἐθέλοιμι Διὶ Κρονίωνι μάχεσθαι ἡμέας τοὺς ἄλλους, ἐπεὶ πολὺ φέρτερός ἐστιν. ὣς οἳ μὲν τοιαῦτα πρὸς ἀλλήλους ἀγόρευον· τῶν δὅσον ἐκ νηῶν ἀπὸ πύργου τάφρος ἔεργε πλῆθεν ὁμῶς ἵππων τε καὶ ἀνδρῶν ἀσπιστάων 215 εἰλομένων· εἴλει δὲ θοῷ ἀτάλαντος Ἄρηϊ Ἕκτωρ Πριαμίδης, ὅτε οἱ Ζεὺς κῦδος ἔδωκε. καί νύ κἐνέπρησεν πυρὶ κηλέῳ νῆας ἐΐσας, εἰ μὴ ἐπὶ φρεσὶ θῆκἈγαμέμνονι πότνια Ἥρη αὐτῷ ποιπνύσαντι θοῶς ὀτρῦναι Ἀχαιούς. 220 βῆ δἰέναι παρά τε κλισίας καὶ νῆας Ἀχαιῶν πορφύρεον μέγα φᾶρος ἔχων ἐν χειρὶ παχείῃ, στῆ δἐπὈδυσσῆος μεγακήτεϊ νηῒ μελαίνῃ, ἐν μεσσάτῳ ἔσκε γεγωνέμεν ἀμφοτέρωσε, ἠμὲν ἐπΑἴαντος κλισίας Τελαμωνιάδαο 225 ἠδἐπἈχιλλῆος, τοί ἔσχατα νῆας ἐΐσας εἴρυσαν, ἠνορέῃ πίσυνοι καὶ κάρτεϊ χειρῶν· ἤϋσεν δὲ διαπρύσιον Δαναοῖσι γεγωνώς· αἰδὼς Ἀργεῖοι, κάκἐλέγχεα, εἶδος ἀγητοί· πῇ ἔβαν εὐχωλαί, ὅτε δὴ φάμεν εἶναι ἄριστοι, 230 ἃς ὁπότἐν Λήμνῳ κενεαυχέες ἠγοράασθε, ἔσθοντες κρέα πολλὰ βοῶν ὀρθοκραιράων πίνοντες κρητῆρας ἐπιστεφέας οἴνοιο, Τρώων ἄνθἑκατόν τε διηκοσίων τε ἕκαστος στήσεσθἐν πολέμῳ· νῦν δοὐδἑνὸς ἄξιοί εἰμεν 235 Ἕκτορος, ὃς τάχα νῆας ἐνιπρήσει πυρὶ κηλέῳ. Ζεῦ πάτερ, ῥά τινἤδη ὑπερμενέων βασιλήων τῇδἄτῃ ἄασας καί μιν μέγα κῦδος ἀπηύρας; οὐ μὲν δή ποτέ φημι τεὸν περικαλλέα βωμὸν νηῒ πολυκλήϊδι παρελθέμεν ἐνθάδε ἔρρων, 240 ἀλλἐπὶ πᾶσι βοῶν δημὸν καὶ μηρίἔκηα ἱέμενος Τροίην εὐτείχεον ἐξαλαπάξαι. ἀλλὰ Ζεῦ τόδε πέρ μοι ἐπικρήηνον ἐέλδωρ· αὐτοὺς δή περ ἔασον ὑπεκφυγέειν καὶ ἀλύξαι, μηδοὕτω Τρώεσσιν ἔα δάμνασθαι Ἀχαιούς. 245 ὣς φάτο, τὸν δὲ πατὴρ ὀλοφύρατο δάκρυ χέοντα, νεῦσε δέ οἱ λαὸν σόον ἔμμεναι οὐδἀπολέσθαι. αὐτίκα δαἰετὸν ἧκε τελειότατον πετεηνῶν, νεβρὸν ἔχοντὀνύχεσσι τέκος ἐλάφοιο ταχείης· πὰρ δὲ Διὸς βωμῷ περικαλλέϊ κάββαλε νεβρόν, [8,200] A Poseidon, ce grand dieu, elle dit en face :
« Eh quoi! toi, qui ébranles la terre, dont le pouvoir
est vaste, même toi, le désastre des Danaens ne fait pas
gémir ton coeur? Pourtant, à Hélicè et à Aiges, ils
t'apportent des offrandes nombreuses, agréables. Veuille
donc, toi, leur victoire. Car si nous désirions, nous tous,
protecteurs des Danaens, repousser les Troyens et retenir
Zeus qui voit au loin, là même où il est, il se désolerait,
assis, seul, sur le mont Ida. »
Indigné, le dieu puissant qui ébranle la terre répondit :
« Héra aux propos téméraires, que dis-tu là? Je ne
voudrais pas, moi, d'une lutte entre Zeus fils de Cronos
et nous, les autres dieux, car il est, certes beaucoup plus fort. »
Voilà les paroles qu'échangeaient ces dieux. Chez les
combattants, tout l'espace que, en dehors des vaisseaux,
le fossé séparait du rempart, se remplissait de chevaux
et de guerriers à boucliers, qui se pressaient, pressés
par le rival du rapide Arès, Hector fils de Priam, quand
Zeus lui donna la gloire.
Sans doute il aurait mis le feu aux vaisseaux bien
équilibrés, si la vénérable Héra n'avait suggéré à Agamemnon
de s'empresser, lui-même, d'exciter promptement
les Achéens. Il alla vers les baraques et les vaisseaux
achéens, un grand manteau de pourpre dans sa main
épaisse; il se dressa sur le profond et noir vaisseau
d'Ulysse, au milieu de la ligne des navires, pour se faire
entendre des deux côtés, {des baraques d'Ajax fils de
Télamon et de celles d'Achille : c'étaient eux qui, aux
deux bouts de la ligne, avaient tiré leurs vaisseaux bien
équilibrés, se fiant à leur mâle vigueur et à la force de
leur bras}. Et il cria d'une voix perçante aux Danaens :
« Honte à vous, Argiens, objets de mépris, en apparence
admirables ! Où sont passées vos fanfaronnades,
quand nous nous disions les plus braves, quand, à
Lemnos, vous vous vantiez, en mangeant abondamment
la viande des boeufs aux cornes droites, en vidant
les cratères couronnés de vin, de tenir tête à cent, à deux
cents Troyens chacun, dans le combat? Maintenant,
nous n'en valons même pas un, cet Hector, qui bientôt
mettra le feu à nos vaisseaux. Zeus, père, y a-t-il déjà
quelqu'un des rois superbes que tu aies égaré d'un tel
égarement et privé d'une si grande gloire? Pourtant,
jamais, je l'affirme, tes autels magnifiques, avec mon
navire aux nombreux rameurs, nous ne les avons laissés
de côté, en venant, pour mon malheur, ici. Sur tous,
au contraire, j'ai brûlé la graisse et les cuisses des boeufs,
dans mon désir de saccager Troie aux beaux remparts.
Mais, Zeus, exauce du moins ce voeu : permets que ces
hommes fuient et s'échappent, et ne laisse pas ainsi les
Troyens dompter les Achéens. »
Il dit, et le Père eut pitié de ses larmes. Il lui annonça
que ses troupes seraient sauvées et ne périraient pas : il
envoya aussitôt un aigle, l'oiseau qui donne les présages
les plus sûrs, tenant dans ses serres un faon, fils d'une biche rapide.
Près du magnifique autel de Zeus, l'aigle laissa tomber le faon,


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Dernière mise à jour : 2/03/2006