HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VIII

Vers 100-149

  Vers 100-149

[8,100] στῆ δὲ πρόσθἵππων Νηληϊάδαο γέροντος, καί μιν φωνήσας ἔπεα πτερόεντα προσηύδα· γέρον μάλα δή σε νέοι τείρουσι μαχηταί, σὴ δὲ βίη λέλυται, χαλεπὸν δέ σε γῆρας ὀπάζει, ἠπεδανὸς δέ νύ τοι θεράπων, βραδέες δέ τοι ἵπποι. 105 ἀλλἄγἐμῶν ὀχέων ἐπιβήσεο, ὄφρα ἴδηαι οἷοι Τρώϊοι ἵπποι ἐπιστάμενοι πεδίοιο κραιπνὰ μάλἔνθα καὶ ἔνθα διωκέμεν ἠδὲ φέβεσθαι, οὕς ποτἀπΑἰνείαν ἑλόμην μήστωρε φόβοιο. τούτω μὲν θεράποντε κομείτων, τώδε δὲ νῶϊ 110 Τρωσὶν ἐφἱπποδάμοις ἰθύνομεν, ὄφρα καὶ Ἕκτωρ εἴσεται εἰ καὶ ἐμὸν δόρυ μαίνεται ἐν παλάμῃσιν. ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε Γερήνιος ἱππότα Νέστωρ. Νεστορέας μὲν ἔπειθἵππους θεράποντε κομείτην ἴφθιμοι Σθένελός τε καὶ Εὐρυμέδων ἀγαπήνωρ. 115 τὼ δεἰς ἀμφοτέρω Διομήδεος ἅρματα βήτην· Νέστωρ δἐν χείρεσσι λάβἡνία σιγαλόεντα, μάστιξεν δἵππους· τάχα δἝκτορος ἄγχι γένοντο. τοῦ δἰθὺς μεμαῶτος ἀκόντισε Τυδέος υἱός· καὶ τοῦ μέν ἀφάμαρτεν, δἡνίοχον θεράποντα 120 υἱὸν ὑπερθύμου Θηβαίου Ἠνιοπῆα ἵππων ἡνίἔχοντα βάλε στῆθος παρὰ μαζόν. ἤριπε δἐξ ὀχέων, ὑπερώησαν δέ οἱ ἵπποι ὠκύποδες· τοῦ δαὖθι λύθη ψυχή τε μένος τε. Ἕκτορα δαἰνὸν ἄχος πύκασε φρένας ἡνιόχοιο· 125 τὸν μὲν ἔπειτεἴασε καὶ ἀχνύμενός περ ἑταίρου κεῖσθαι, δἡνίοχον μέθεπε θρασύν· οὐδἄρἔτι δὴν ἵππω δευέσθην σημάντορος· αἶψα γὰρ εὗρεν Ἰφιτίδην Ἀρχεπτόλεμον θρασύν, ὅν ῥα τόθἵππων ὠκυπόδων ἐπέβησε, δίδου δέ οἱ ἡνία χερσίν. 130 ἔνθά κε λοιγὸς ἔην καὶ ἀμήχανα ἔργα γένοντο, καί νύ κε σήκασθεν κατὰ Ἴλιον ἠΰτε ἄρνες, εἰ μὴ ἄρὀξὺ νόησε πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε· βροντήσας δἄρα δεινὸν ἀφῆκἀργῆτα κεραυνόν, κὰδ δὲ πρόσθἵππων Διομήδεος ἧκε χαμᾶζε· 135 δεινὴ δὲ φλὸξ ὦρτο θεείου καιομένοιο, τὼ δἵππω δείσαντε καταπτήτην ὑπὄχεσφι· Νέστορα δἐκ χειρῶν φύγον ἡνία σιγαλόεντα, δεῖσε δ γἐν θυμῷ, Διομήδεα δὲ προσέειπε· Τυδεΐδη ἄγε δαὖτε φόβον δἔχε μώνυχας ἵππους. 140 οὐ γιγνώσκεις τοι ἐκ Διὸς οὐχ ἕπετἀλκή; νῦν μὲν γὰρ τούτῳ Κρονίδης Ζεὺς κῦδος ὀπάζει σήμερον· ὕστερον αὖτε καὶ ἡμῖν, αἴ κἐθέλῃσι, δώσει· ἀνὴρ δέ κεν οὔ τι Διὸς νόον εἰρύσσαιτο οὐδὲ μάλἴφθιμος, ἐπεὶ πολὺ φέρτερός ἐστι. 145 τὸν δἠμείβετἔπειτα βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης· ναὶ δὴ ταῦτά γε πάντα γέρον κατὰ μοῖραν ἔειπες· ἀλλὰ τόδαἰνὸν ἄχος κραδίην καὶ θυμὸν ἱκάνει· Ἕκτωρ γάρ ποτε φήσει ἐνὶ Τρώεσσἀγορεύων· Τυδεΐδης ὑπἐμεῖο φοβεύμενος ἵκετο νῆας. [8,100] s'arrêta devant les chevaux du
vieillard, fils de Nélée, et lui adressa ces mots ailés :
"O vieillard, de jeunes combattants te pressent bien !
Tes forces sont brisées, et la pénible vieillesse te poursuit;
faible est ton serviteur, et lents tes chevaux. Allons,
monte sur mon char, pour voir la valeur des chevaux de
Trôs, qui savent dans la plaine, promptement, ici et là,
poursuivre l'ennemi ou le fuir; eux qu'un jour j'ai pris à
Enée, et qui inspirent la fuite. Les tiens, que tes serviteurs
s'en occupent, et ceux-ci, nous les dirigerons, nous,
contre les Troyens dompteurs de chevaux, afin qu'Hector
lui-même sache si ma lance, à moi aussi, sévit entre mes mains. »
Il dit, sans protestation de Nestor, l'écuyer Gérénien.
Les chevaux de Nestor, ses serviteurs s'en occupèrent,
deux braves, Sthénélos et le vaillant Eurymédon; et les
deux chefs, ensemble, montèrent sur le char de Diomède.
Nestor, de ses mains, prit les rênes écarlates, fouetta les
chevaux, et bientôt ils furent près d'Hector. Comme il
fondait droit sur eux, le fils de Tydée lui lança un trait.
Il le manqua, mais l'écuyer, le serviteur d'Hector, le
fils du fougueux Thébaios, Eniopée, qui tenait les rênes,
fut atteint à la poitrine, près du sein. Il tomba du char,
les chevaux rapides reculèrent; et de lui, aussitôt, se
détachèrent l'âme et l'ardeur. Pour Hector, une douleur
terrible voila son âme, à cause de son écuyer; puis il
laissa, tout affligé qu'il fût, son compagnon gisant, et
chercha un écuyer hardi. Le temps ne fut pas long où
ses chevaux attendirent un guide : il trouva aussitôt
le fils d'Iphitos, le hardi Archeptolème; il le fit monter
derrière les chevaux rapides, et lui mit les rênes en mains.
Alors il y avait un désastre, des choses irrémédiables
arrivaient, et les Troyens auraient été parqués dans
Ilion comme des moutons, si soudain ne s'en était aperçu
le père des hommes et des dieux. Tonnant terriblement,
il lança la foudre éblouissante, et devant les chevaux de
Diomède la fit tomber à terre. Une flamme terrible
jaillit du soufre embrasé; les deux chevaux, effrayés,
se blottirent contre le char; Nestor, de ses mains, laissa
échapper les rênes brillantes; il craignit en son coeur, et
dit à Diomède :
«Fils de Tydée, retourne-toi, fuis avec tes chevaux
aux sabots massifs. Ne vois-tu pas que la vaillance, qui
vient de Zeus, ne t'accompagne pas? Maintenant, c'est
à cet homme que le fils de Cronos, Zeus, donne la gloire,
pour aujourd'hui; demain, s'il le veut, il nous la redonnera.
Mais un homme ne saurait entraver le dessein de Zeus,
même s'il est très fort : Lui, en effet, l'emporte de beaucoup. »
Diomède bon pour le cri de guerre répondit :
«Sur tout cela, vieillard, tes paroles sont justes. Mais
voici la douleur terrible qui gagne mon coeur et mon âme :
Hector dira un jour, haranguant les Troyens : Le fils
de Tydée, par moi mis en fuite, a gagné ses vaisseaux.


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Dernière mise à jour : 2/03/2006