HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant VIII

Vers 50-99

  Vers 50-99

[8,50] λύσας ἐξ ὀχέων, κατὰ δἠέρα πουλὺν ἔχευεν. αὐτὸς δἐν κορυφῇσι καθέζετο κύδεϊ γαίων εἰσορόων Τρώων τε πόλιν καὶ νῆας Ἀχαιῶν. οἳ δἄρα δεῖπνον ἕλοντο κάρη κομόωντες Ἀχαιοὶ ῥίμφα κατὰ κλισίας, ἀπὸ δαὐτοῦ θωρήσσοντο. 55 Τρῶες δαὖθἑτέρωθεν ἀνὰ πτόλιν ὁπλίζοντο παυρότεροι· μέμασαν δὲ καὶ ὧς ὑσμῖνι μάχεσθαι χρειοῖ ἀναγκαίῃ, πρό τε παίδων καὶ πρὸ γυναικῶν. πᾶσαι δὠΐγνυντο πύλαι, ἐκ δἔσσυτο λαός, πεζοί θἱππῆές τε· πολὺς δὀρυμαγδὸς ὀρώρει. 60 οἳ δὅτε δή ἐς χῶρον ἕνα ξυνιόντες ἵκοντο σύν ἔβαλον ῥινούς, σὺν δἔγχεα καὶ μένεἀνδρῶν χαλκεοθωρήκων· ἀτὰρ ἀσπίδες ὀμφαλόεσσαι ἔπληντἀλλήλῃσι, πολὺς δὀρυμαγδὸς ὀρώρει. ἔνθα δἅμοἰμωγή τε καὶ εὐχωλὴ πέλεν ἀνδρῶν 65 ὀλλύντων τε καὶ ὀλλυμένων, ῥέε δαἵματι γαῖα. ὄφρα μὲν ἠὼς ἦν καὶ ἀέξετο ἱερὸν ἦμαρ, τόφρα μάλἀμφοτέρων βέλεἥπτετο, πῖπτε δὲ λαός. ἦμος δἨέλιος μέσον οὐρανὸν ἀμφιβεβήκει, καὶ τότε δὴ χρύσεια πατὴρ ἐτίταινε τάλαντα· 70 ἐν δἐτίθει δύο κῆρε τανηλεγέος θανάτοιο Τρώων θἱπποδάμων καὶ Ἀχαιῶν χαλκοχιτώνων, ἕλκε δὲ μέσσα λαβών· ῥέπε δαἴσιμον ἦμαρ Ἀχαιῶν. αἳ μὲν Ἀχαιῶν κῆρες ἐπὶ χθονὶ πουλυβοτείρῃ ἑζέσθην, Τρώων δὲ πρὸς οὐρανὸν εὐρὺν ἄερθεν· 75 αὐτὸς δἐξ Ἴδης μεγάλἔκτυπε, δαιόμενον δὲ ἧκε σέλας μετὰ λαὸν Ἀχαιῶν· οἳ δὲ ἰδόντες θάμβησαν, καὶ πάντας ὑπὸ χλωρὸν δέος εἷλεν. ἔνθοὔτἸδομενεὺς τλῆ μίμνειν οὔτἈγαμέμνων, οὔτε δύΑἴαντες μενέτην θεράποντες Ἄρηος· 80 Νέστωρ οἶος ἔμιμνε Γερήνιος οὖρος Ἀχαιῶν οὔ τι ἑκών, ἀλλἵππος ἐτείρετο, τὸν βάλεν ἰῷ δῖος Ἀλέξανδρος Ἑλένης πόσις ἠϋκόμοιο ἄκρην κὰκ κορυφήν, ὅθι τε πρῶται τρίχες ἵππων κρανίῳ ἐμπεφύασι, μάλιστα δὲ καίριόν ἐστιν. 85 ἀλγήσας δἀνέπαλτο, βέλος δεἰς ἐγκέφαλον δῦ, σὺν δἵππους ἐτάραξε κυλινδόμενος περὶ χαλκῷ. ὄφρ γέρων ἵπποιο παρηορίας ἀπέταμνε φασγάνῳ ἀΐσσων, τόφρἝκτορος ὠκέες ἵπποι ἦλθον ἀνἰωχμὸν θρασὺν ἡνίοχον φορέοντες 90 Ἕκτορα· καί νύ κεν ἔνθ γέρων ἀπὸ θυμὸν ὄλεσσεν εἰ μὴ ἄρὀξὺ νόησε βοὴν ἀγαθὸς Διομήδης· σμερδαλέον δἐβόησεν ἐποτρύνων Ὀδυσῆα· διογενὲς Λαερτιάδη πολυμήχανὈδυσσεῦ πῇ φεύγεις μετὰ νῶτα βαλὼν κακὸς ὣς ἐν ὁμίλῳ; 95 μή τίς τοι φεύγοντι μεταφρένῳ ἐν δόρυ πήξῃ· ἀλλὰ μένὄφρα γέροντος ἀπώσομεν ἄγριον ἄνδρα. ὣς ἔφατ᾽, οὐδἐσάκουσε πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς, ἀλλὰ παρήϊξεν κοίλας ἐπὶ νῆας Ἀχαιῶν. Τυδεΐδης δαὐτός περ ἐὼν προμάχοισιν ἐμίχθη, [8,50] les détela, et autour d'eux versa un brouillard
épais. Lui-même s'assit sur la cime de la montagne, fier de sa gloire,
regardant la ville des Troyens et les vaisseaux des Achéens.
Les Achéens chevelus prirent leur repas, rapidement,
dans les baraques, et aussitôt après endossèrent leur
cuirasse. Les Troyens, de leur côté, dans la ville, s'armèrent
aussi, moins nombreux. Ils brûlaient néanmoins
de combattre dans la mêlée, pressés par la nécessité,
pour leurs enfants et pour leurs femmes. Toutes les portes
furent ouvertes, et les troupes s'élancèrent, fantassins
et écuyers : un grand tumulte s'éleva.
Quand les adversaires se rencontrèrent sur le terrain,
dans leur attaque, ils heurtèrent leurs boucliers, leurs
lances, leurs ardeurs d'hommes cuirassés de bronze; les
bosses des boucliers s'entre-choquèrent, un grand tumulte
s'éleva. Alors retentirent à la fois plaintes et cris de triomphe des
guerriers frappant ou frappés, et le sang ruissela sur la terre.
Tant que dura l'aurore et que grandit le jour sacré,
des deux côtés les traits portèrent, et les troupes tombaient.
Mais, quand le soleil fut arrivé au milieu du ciel,
le père des dieux étendit ses balances d'or. Il y plaça
deux sorts de la mort qui couche l'homme, celui des
Troyens dompteurs de chevaux, celui des Achéens vêtus
de bronze. Il souleva le fléau par le milieu; alors s'abaissa
le jour fatal des Achéens; le sort des Achéens, vers la terre
nourricière, descendit, celui des Troyens s'éleva vers le
vaste ciel. Le dieu lui-même, du haut de l'Ida, tonna
fortement, et lança un éclair enflammé sur les troupes
des Achéens. A cette vue ils s'effrayèrent, et, tous, une
verte peur les saisit.
Alors Idoménée n'osa rester à son poste, ni Agamemnon :
les deux Ajax non plus n'y restèrent pas, les serviteurs d'Arès.
Nestor seul y resta, le Gérénien, protecteur des Achéens;
et il ne le fit pas exprès : un de ses chevaux était blessé,
frappé d'une flèche — (par le divin Alexandre,
mari d'Hélène aux beaux cheveux) — au sommet de la
tête, à l'endroit où les premiers crins poussent sur le
crâne des chevaux, et où la blessure est la plus dangereuse.
De douleur le cheval bondit, car le trait pénétrait dans
le cerveau, et mit le désordre chez les autres chevaux,
en tournant sur place, comme autour de la flèche.
Tandis que le vieillard coupait les traits de volée avec son
glaive, d'un bond, les rapides chevaux d'Hector arrivèrent,
au milieu du tumulte, portant leur hardi conducteur, Hector.
Et là, sans doute, le vieillard eût perdu la vie, si soudain
ne l'avait aperçu Diomède, bon pour le cri de guerre.
D'un cri terrible il excita Ulysse :
"Noble fils de Laerte, artificieux Ulysse, où fuis-tu,
tournant le dos, comme un lâche, dans la mêlée? Crains
qu'un ennemi, dans ta fuite, en plein dos ne te plante sa
lance. Reste plutôt ici, pour que nous protégions le
vieillard contre ce guerrier sauvage. »
Il dit, sans être entendu du patient, du divin Ulysse,
qui passa outre, en bondissant vers les vaisseaux creux des Achéens.
Le fils de Tydée, quoique seul, se mêla aux combattants avancés,


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Dernière mise à jour : 2/03/2006